Direction la planète Enorus pour ce cinquième tome, dont on nous apprend d'emblée qu'elle est invivable.
L'intrigue et les enjeux sont posés dès les premières planches. Quelles sont les solutions possibles alors que les flottes sont dans l'incapacité de chercher une autre planète.
Les solutions qui s'imposent ( ou du moins que la caste dirigeante, composée de penseurs et de militaires) sont inacceptables et pourtant envisagées et mises en pratique. S'ensuit alors une montée en puissance vers la terreur. Les décisions prises amènent au pire et témoignent du goût humain pour sa propre destruction. Elles témoignent également du peu d'intérêt des castes dirigeantes pour le reste de l'humanité, n'hésitant pas à lever une liste de celles et ceux qui doivent survivre, des indispensables. Les dirigeants s'octroient ni plus ni moins que le pouvoir de vie et de mort sur leurs semblables.
C'est bien évidemment une situation inacceptables et les émeutes et autres putchs armés naissent. La seule réponse envisagée alors est l'extermination pure et simple. Radical et efficace, mais moralement injustifiable, sauf pour ceux qui décident.
Le récit va alors montrer comment ce genre de situation va évoluer. Les auteurs ( Jarry et
Istin) vont aller jusqu'au bout de leurs idées, dénonçant ainsi bien plus que ce que l'histoire de cette bd n'en dit. Elle fait résonance à des évènements tragiques bien réels dans notre actualité. Ils vont montrer à quel point l'humanité, au bord du gouffre, semble être attiré par ce gouffre comme une fatalité, étant dans l'incapacité d'envisager autre chose que d'y tomber. Ce qui au passage, dépeint une vision bien pessimiste de l'humanité et de son avenir.
Pourtant, les auteurs s'offrent une lueur d'espoir en la personne de ce technicien vieillissant ( symbolisant peut être une forme de sagesse) accompagné de cet enfant ( symbolisant sans doute l'innocence, et le renouveau, le droit et l'espoir d'un nouveau départ), qui fait fi de tout, qui prend ses responsabilité et qui propose la seule solution censée au milieu de tout ce fatras irrationnel, sauvez les femmes et les enfants, et recommencer ailleurs...