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Les intouchables d'Etat, ceux qui en veulent toujours plus, dans des postes bien planqués où ils ne travaillent pas vraiment, du moins pas beaucoup. Cela leur permet de se diversifier, parce qu'il faut bien s'occuper, vous comprenez, le temps, ça passe vite. Alors il faut faire croire à des compétences qui ne sont pas vraiment là pour être mises en pratique, l'important c'est d'accumuler de l'argent, beaucoup d'argent, un maximum d'argent, sur le dos de qui?
Mais c'est évident, sur le dos des contribuables, vous savez, ceux qui triment toute la semaine pour un salaire soit disant décent et qui payent des impôts que les autres s'empressent de mettre dans leurs poches pour des prestations non effectuées.

Alors, évidemment avant les élections, tous les partis vont vous dire qu'ils vont supprimer les possibilités pour des hauts fonctionnaires de cumuler des postes et de passer du public au privé au gré de leurs envies, peu importe les conflits d'intérêts mais c'est bizarre, une fois que les hommes politiques sont en place, ils n'y arrivent jamais, peu importe leurs couleurs, au rythme des quinquennats, ça ne passe pas sauf au compte gouttes.

Et avec tout ça, il faut garder la motivation pour aller bosser, garder le moral et continuer à se lever pour que d'autres profitent sans aucun problème de conscience.

Tant que l'argent de l'Etat sera géré par des vautours, c'est sûr, les hôpitaux vont continuer à régresser, les écoles à péricliter, les routes à être en mauvais état et l'environnement à être pollué et le prélèvement d'impôt restera injuste or pour qu'un Etat puisse recueillir l'assentiment des citoyens, l'impôt doit être perçu comme juste.
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Vincent Jauvert nous livre sans relâche le résultat de ses enquêtes sur ceux qui sont sensés être responsables d'emplois hauts placés sur l'échelle de la République. Nous arrivons en fin de livre avec un gros poids sur l'estomac, complètement "estomaqués" par tant d'injustices et d'ignominies. On ne fait plus de politique à la direction de l'Etat français, non, on y fait des affaires. On y trouve "certains" citoyens "bien"-nés, députés, énarques, hauts-fonctionnaires cupides, affichant un désintérêt pour le service public et un mépris des règles éthiques, représentant la "noblesse d'Etat", qui dilapident les fonds publics, qui passent du public au privé, viennent se servir, en toute tranquillité, dans les caisses de l'Etat, qui se goinfrent de l'argent des contribuables, droite et en même temps gauche, tel que nous l'explique Vincent Jauvert. Et pourtant les mêmes sont moralistes envers les petites gens, les plus précaires, les chômeurs, les fraudeurs, les étudiants, ces français "assistés" et "fainéants", qui ne sont même pas capables de traverser la rue pour trouver du travail , et « qui coûtent un pognon de dingue »
Le régime de Macron, le « en même temps » et « le quoi qu'il en coûte » aura mis au jour une super-technocratie de plus en plus puissante, qui fait régner l'omerta, avec de grandes difficultés, pour quelques Autorités, à la contrôler. Nous voilà revenus avant la Révolution Française, sous l'ancien régime, au temps des privilèges de la noblesse et du Roi-Soleil.
Maintenant que "la botte" de l'ENA est remplacée, depuis 2022, par l'ISP (Institut du Service publique ), mis en place pour favoriser plutôt le parcours et les compétences, quel sera l'avenir des "voraces" et de leurs rejetons ? comment tout ce petit monde va ouvrir les portes de la diversité, en respectant le service public et les règles éthiques qui le régissent ?

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Livre polémique très bien documenté qui décrit les hautes sphères de l'état, toutes les magouilles dont elles font l'objet, tous les calculs très rémunérateurs de ses dirigeants.
Tous ces hauts fonctionnaires sont issus du même milieu, la plupart du temps de l'ENA, bénéficient de privilèges exorbitants qu'ils s'emploient à conserver et à entretenir.
Beaucoup de ces gens là jonglent de façon curieuse entre le public et privé, passant de l'un à l'autre, avec beaucoup de calcul…

« Des conseillers d'État, gardiens ultimes du droit public, qui monnayent leurs carnets d'adresses et leur connaissance intime de l'appareil administratif en devenant avocats d'affaires ou lobbyistes. Puis reviennent dans la fonction publique profiter à vie de leur statut exorbitant... sans que personne les inquiète.
Des hauts fonctionnaires de Bercy qui, après avoir gagné plus de 200 000 euros par an dans leur administration, se font recruter par de grands groupes privés pour révéler les fragilités de la loi fiscale... qu'ils ont parfois eux-mêmes rédigée !
Des membres de la Cour des comptes qui se répartissent les postes dans les établissements culturels les mieux rémunérés, qu'ils sont censés contrôler. D'autres qui deviennent consultants privés pour aider au démantèlement de... l'État. »

« Des inspecteurs des Finances qui deviennent banquiers d'affaires et vendent, très cher, leurs conseils à leur ancienne administration... pour y retourner quelques années plus tard.
Des énarques dont les erreurs de gestion coûtent des centaines de millions d'euros aux contribuables, qui ne sont jamais sanctionnés... mais souvent promus.
Des chefs de grands corps qui mènent des combats acharnés en coulisses contre des ministres de la République afin de conserver leurs pouvoirs et leur influence... et qui y parviennent.
Des couples d'énarques, de plus en plus nombreux, au sein desquels les époux se font la courte échelle tout au long de leur carrière... avec succès.
Emmanuel Macron n'ignore rien de ces pratiques parfois scandaleuses. Rien non plus du poids considérable, excessif, de ces intouchables dans la vie publique et économique de notre pays. Parce qu'il vient de ce monde, il serait le plus à même de le réduire. À moins qu'il ne soit, au contraire, le plus tenté de le perpétuer. 

Livre qui fourmille de noms, d'exemples concrets.
Un peu difficile à suivre pour qui connaît mal tous ces appareils d'état et organismes, où qui voit mal où commence et termine le conflit d'intérêt, où la prise illégale d'intérêt. Ou autre…
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Lire cet essai avec un peu de recul sur le parcours politique d'Emmanuel Macron a quelque chose d'édifiant.
Il permet de comprendre un peu non pas la machine politique que l'on sait puissante mais la machine de la haute administration qui l'est encore plus.
Cela fait prendre conscience du long chemin qu'il reste à parcourir pour obtenir plus de transparence dans le Fonction Publique.
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Bien sûr, nous ferons d'abord semblant de nous offenser des salaires incroyables que s'offrent quelques gouvernants de ce pays alors que ce n'est une surprise pour personne.


Mais rapidement, après quelques dizaines de pages consacrées à l'énumération de montants qui ne veulent plus rien dire, associés à des noms que nous avons déjà oublié d'associer à des êtres vivants, nous devrons nous rendre à l'évidence : ce délire est le leur, et si nous parvenons à vivre avec beaucoup moins, ils doivent bien arriver à vivre avec beaucoup plus, malgré les souffrances qu'ils en retirent et que nous ne connaîtrons heureusement jamais.
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La collusion entre ENA, avocat de finance et politique. Edifiant.
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Les politiques parlent toujours de faire des économies. Il est plus facile d'en faire sur les smicards que sur les élites de la nation. Vincent Jauvert nous révèle l'endogamie de ces gens qui nous disent "faut qu'on, ya qu'a" mais qui en fait naviguent du public vers le privé et vice versa, et empochent salaires mirobolants, primes, et postes prestigieux, puis s'entre-décorent entre énarques. Supprimer l'ENA ne changera rien si on n'interdit pas de changer de camp pour ces odieux qui veulent gagner plus d'argent, et sans aucun risque puisque leurs places sont conservées au chaud au conseil d'état ou ailleurs dans les grandes institutions mais aussi dans les entreprises privées. Tous copains de promotion...
Il y aurait là pourtant des milliards à récupérer (en salaires, en bonus, et en magouilles fiscales fructueuses). Un livre éclairant et qui apporte des faits à ce que tout le monde sait vaguement mais sans preuves. A lire
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Paru déjà depuis 2 ans, n' a pas pris une ride....Il faudrait écrire la suite, encore plus sombre..
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L'enquête de Vincent Jauvert n'est pas un coup d'essai. le grand reporter de l'Obs a déjà publié un livre assez similaire (La face cachée du quai d'Orsay). Grâce à de nombreux entretiens ou échanges par mail avec des protagonistes de premier plan, il retrace dans son livre tout ce qui gangrène les institutions étatiques de nos jours et qui a plus de 200 ans... les petits arrangements entre amis, les avantages liés à la place, les sous-terrains protégés des administrations, les arcanes d'un système qui devient de plus en plus flou d'année en année alors que les discours cherchent à le rendre transparent.
Une enquête fournie, fouillée, documentée... mais qui reste peu accessible aux lecteurs tant elle est complexe...
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Cet essai dévoile le fonctionnement d'une des oligarchies qui nous gouverne. Pas celle des politiques, mais celle de ces anciens élèves de l'ENA, sortis dans les mieux classés de leur sessions (« la botte ») et ayant intégré le Conseil d'État, la Cour des Comptes ou l'Inspection des finances. Autant d'institutions prestigieuses, assurant un bon salaire et une progression constante, sans que la nature exacte du travail fourni soit toujours très claire. François Hollande se moquait de l'implication de certains membres de la Cour des Comptes, dont pourtant il était lui-même issu.
En plus d'être des cocons douillets, à une époque où tous les Français craignent le chômage, ces organismes permettent à leurs agents d'être à parfaite jonction du pouvoir et des affaires. Ce sont eux qui fournissent les bataillons de conseillers aux ministères, qui président les autorités administratives « indépendantes », largement rémunérées, et qui dirigent les grandes entreprises publiques. Et qui finissent aussi par aller vendre leur carnet d'adresses et leur connaissance des règles administratives dans le privé.

Ce schéma n'est pas nouveau. D'autres livres l'ont dénoncé. Vincent Jauvert constate cependant que les aller-retour public – privé se sont accrus ces dernières années. Il semble normal à ces hauts fonctionnaires d'aller monnayer leurs connaissances dans le privé. Parfois même contre l'État, qui les a formé et les a nourri pendant des années. Ainsi, ces spécialistes de la Direction des Finances Publiques, qui deviennent avocats d'affaires ou font du consulting pour mieux favoriser l'évasion fiscale, voire du lobbying pour les GAFA, ces Google et autres, dont la contribution au budget nationale est réduite à la portion congrue par tous les montages fiscaux savamment élaborés pour envoyer les bénéfices dans des pays non taxés.

Les remarques de l'auteur sont fondées et il décrit fort bien comment toute tentative de reprise en main de ces errements, qui vident de sens les termes « service public », finissent par être torpillés par des manœuvres souterraines. Impossible de légiférer sur le sujet sans que les coteries issues de ces grands corps n'interviennent et ne mettent des bâtons des roues des députés trop virulents. Le changement oui, mais pour les autres.

Toutefois le propos de l'auteur est trop délayé. Il multiplie les exemples, à coup de chiffres, de salaires et d'avantages. Une liste sans fin. Ce qui pourrait constituer un long article, documenté et charpenté, devient un petit essai à redites. Les mêmes personnages reviennent d'ailleurs parfois dans plusieurs chapitres : une fois au titre d'une entreprise publique qu'ils ont dirigé et qui les a grassement rémunéré, une autre fois pour leur passage dans le privé exactement dans le secteur qu'ils géraient dans l'administration, sans que la commission de déontologie n'y voit grand-chose à redire.

Les arguments font mouche, mais la forme finit par nuire au propos. Les exemples sont trop nombreux et perdent du coup en acuité.
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