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Difficile de critiquer des recueils de nouvelles de manière générale. Plus délicat encore quand il y en a si peu.

Car en effet ce sont deux nouvelles sans liens entres elles sinon l'univers ou elles prennent place, à atmosphères complètement différentes que nous propose Jaworsky.

Et avec cela, une nouvelle occasion d'admirer son art pour la chute.

Montefellone nous propose l'histoire d'une bataille qui prend place de tout évidence avant les événements de Gagner la guerre puisque c'est celle de la déclaration d'indépendance de Ciudalia. Elle nous montre le souffle épique de la bataille, les dures décisions de bataille, mais aussi et surtout l'absurdité de cette violence, ou l'on perd beaucoup pour des cuases qui ne sont pas toujours les bonnes. La fin en particulier est cruelle et splendide. Une phrase qui résume en la renversant la situation de la majorité de la nouvelle.


Je lui ai toutefois préféré Comment Blandin fut perdu.
Une nouvelle qui illustre l'art et l'obsession, avec une histoire qui enchante et ne nous laisse aucun répit sur la cinquantaine de page qui la compose.
La fin est délicieusement mystérieuse, et semble laisser la voie à l'interprétation. Quelle est la vérité? la signification? Seul reste le sourire mystérieux d'Alma.


Bref deux nouvelles hélas si courtes, et pourtant merveilleusement équilibrées dont le seul défaut et de ne pas avoir comblé complètement mon appétit, non en terme de qualité, mais en terme de quantité.
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Ce petit roman regroupe deux nouvelles. je n'ai pas "accroché" à la première car elle relate le siège de Montefellone par les armées du royaume de Léomance.
événements de guerre ne m'intéressant pas spécialement!
Par contre j'ai beaucoup aimé l'histoire de Blandin :) C'est une très belle histoire d'amour et d'amitié aussi.
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J'ai acheté ce petit folio aux Imaginales pour découvrir la plume de J.P. Jaworski, car les éloges à son égard sont plus que nombreuses. Et il faut bien avouer que ce petit ouvrage fait parfaitement l'affaire : grâce aux deux nouvelles qui le constituent, j'ai enfin pu comprendre pourquoi l'auteur est tant apprécié. Sa prose est effectivement magnifique. le vocabulaire est d'une richesse incroyable. Tout comme l'univers dépeint.

Dans « Montefellóne » l'utilisation d'une sémantique complexe vire parfois à l'abus, surtout au tout début de la nouvelle. On assiste à certaines accumulations de mots compliqués qui ne facilitent pas la lecture. Mais rapidement, on est emporté par le style de l'auteur. J'ai particulièrement aimé cette première nouvelle. Ce que je retiens, c'est que Jaworski est capable de rendre une scène très vivante, très immersive. On est emporté avec les personnages, on vit et voit à travers leurs yeux.

Dans « Comment Blandin fut perdu » on retrouve cette maîtrise de la langue française. Cet amour des mots est palpable du début à la fin, c'est très agréable (et cette fois, je n'ai pas ressenti l'impression d'accumulation. Seulement un vocabulaire riche et complexe, savamment dosé) La narration nous emporte une fois de plus, j'étais complètement immergée dans ma lecture. Fascinée par l'histoire de Blandin et son maître. Toutefois, j'ai décroché sur la fin de la nouvelle, car le revirement fantastique ne m'a pas convaincue. Je trouvais l'aspect psychologique et réaliste du début de la nouvelle bien plus intéressant. La chute est bonne, mais je n'étais à ce stade plus tout à fait dans l'histoire....

Ce petit folio m'aura donc sacrément donné envie de découvrir les autres récits de J.P. Jaworski !
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Ce court recueil comporte deux nouvelles : Montefellóne (45 p.), et Comment Blandin fut perdu.


Montefellóne est typique de Jaworski, sur le thème de la guerre et des batailles qui lui est apparemment à la fois cher et confortable. Comme déjà dans Janua Vera, même si ce n'est pas forcément ma tasse de thé a priori, je ne peux pas m'empêcher d'adhérer très vite au texte à défaut de m'intéresser énormément à l'action, qui elle est assez limitée, forcément au vu du format. En effet, et je ne vois pas comment passer à côté de ce commentaire dès lors que je lis du Jaworski, la plume est tellement ciselée, les mots si soigneusement choisis parmi un étonnamment vaste vocabulaire, que je me retrouve très vite enchantée par le style, happée dans le rythme des mots et enchaînements de phrases. Quand j'écris ne pas m'être intéressée plus que cela à l'action, ce n'est pas pour autant que je me suis ennuyée – les personnages sont charismatiques, la tension palpable, et la nouvelle d'excellente qualité dans l'ensemble. Simplement le texte s'est déjà un peu effacé dans mon esprit, contrairement à d'autres, parce que les thèmes abordés me parlaient moins.

Blandin, lui, est totalement différent. (D'abord, il est mal écrit. Mais non, je blague. C'est du Jaworski. //Mode fan off) Ce conte fantastique se déroule lentement sur une petite centaine de pages où le lecteur découvre progressivement la folie de Blandin en même temps que le narrateur. Vous pouvez dans ce texte noter les étymologies nominatives amusantes, vous familiariser quelque peu avec le quotidien des imagiers d'antan, voyager à travers le Vieux Royaume accompagnés de Blandin et de son maître Albinello. le gros de la nouvelle est bien résumé dans la 4e et il m'est difficile d'en rajouter beaucoup sans vous dévoiler toute l'histoire. Au final, on se retrouve avec une intrigue classique parmi les contes, mais encore une fois parée de la maestria de l'auteur qui semble-t-il mesure avec précision chacune de ses avancées narratives vers la conclusion (que j'aurais dû deviner, mais j'étais trop occupée à savourer ma lecture pour ne pas me laisser totalement embarquer, moi aussi), et les orne toujours de son style inimitable.

Mon deuxième livre de Jean-Philippe Jaworski, je suis déjà fan et j'en ai encore en stock dans ma bibliothèque. Un grand auteur, que je conseille néanmoins aux lecteurs plutôt exigeants qui savoureront d'autant mieux son style sans rencontrer trop d'écueils.
Lien : https://croiseedeschemins.wo..
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Dans ce petit livre se dressent deux mondes foisonnants d'imagination. Je découvre la plume de l'auteur et son monde où la nouvelle tient des codes auxquels je suis peu habituée.


Dans la première nouvelle, Jaworski nous parle de guerre, de bataille et donne l'idée d'une politique au temps moyenâgeux : le siège de Montefellone. Dans ce récit, le personnage principal n'est ni grand, ni fort, mais tout en tactique et en réflexion. Ce personnage n'est autre que la guerre elle-même. J'ai été plutôt désarçonnée par le langage militaire permanent, les tactiques plusieurs fois expliquées et commentées. le vocabulaire était particulièrement vide d'émotion, en ce sens où il ne reflétait que des faits. Les deux cités en conflit, Ciudalia à Léomance, montrent ce qu'il y a de plus absurde dans la bataille, mais aussi ce qu'il y a de plus méprisant : la « hauteur » du Seigneur et son bon vouloir. Mais il y a de la beauté dans ce texte : le lyrisme épique de la bataille permettra au lecteur de se situer non en spectateur, mais en acteur de cette scène.


Dans la seconde nouvelle, nous rencontrons un peintre qui prend pour apprenti Blandin, un jeune moine rencontré chez des religieuses. Celui-ci est totalement obnubilé par la beauté et le visage d'Ama, une religieuse qu'il a rencontré. Si les sentiments amoureux sont dépeints comme fil conducteur, ils ne sont pas plus présents dans le texte. L'auteur accapare notre attention sur le comportement de Blandin et le questionnement de maitre. Ce qui frappe le lecteur en premier, c'est cette excellence de l'auteur à dépeindre les fresques murales, le touché du pinceau, l'intensité des couleurs. L'obsession de Blandin le conduira à des agissements à la limite du Toc. La fin de l'histoire déroute, et amuse également : Jaworsji parvient à sublimer l'art en apportant à son intrigue une fin toute particulière. Et on retourne en arrière pour voir ce qui nous a échappé.



La guerre et l'art.

Deux thèmes qui sont déjà riches de sens. La guerre a été à plusieurs reprises le terrain d'histoire et d'intrigue. Mais je la retrouve ici présentée comme si elle était personnage principal.

L'art nous offre une palette dans l'imaginaire, et les représentations que nous nous en faisons peuvent aller du "Da Vinci Code" de Dan Brown à "L'Histoire de l'art" par Ernst Hans Gombrich (qui est sans contexte une très belle introduction à l'art pour des novices). Mais ici, l'art est l'instrument de l'obsession, et Jaworski en use sans en abuser : les fresques grandioses qui sont décrites nous permettent d'avoir l'image devant les yeux.

Lien : http://lecturedaydora.over-b..
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Avant de vous partager mes impressions de lecture, je dois vous parler (comme souvent) de ce qui m'y a amené. Partage sans doute égoïste mais néanmoins salutaire d'une petite partie de mon existence. Existence qui m'a amené comme souvent ces dernières années aux Imaginales d'Épinal pour y retrouver non sans déplaisir Jean-Philippe Jaworski.
Cet auteur m'accompagne depuis une douzaine d'années, depuis la lecture de son chef d'oeuvre "gagner la guerre". Coup de coeur qui m'avait naturellement amené à entamer le cycle des rois du monde qui m'avait beaucoup moins emballé. Quelques nouvelles autour du vieux royaume m'ont permis de garder contact avant de récemment entamer l'aventure du chevalier des Épines. Nouvelle révélation, plaisir intense, et donc, virée à Épinal pour y récupérer la suite avec, en prime, la signature du maître sur la page de garde.
Mais ce destin qui régulièrement s'amuse à torturer les héros du vieux royaume a décidé de se jouer de moi.
2 semaines ! C'est en effet le temps qui sépare le festival du livre de la sortie du 2e tome. 2 petites semaines qui me font rester pantois devant notre auteur, tout aussi peiné que moi d'ailleurs, et qui nous font tous les deux chercher un grimoire alternatif. Ayant déjà parcouru l'entièreté du vieux royaume et ne souhaitant retourner chez les Biturige, nous allions faillir à garder trace de mon passage, de cette rencontre éphémère. Jusqu'à ce que l'auteur, à la résilience d'un preux, n'extirpe ce minuscule fascicule d'un carton.
Ainsi soit-il. Me voilà avec "comment Blandin fut perdu", dédicacé, entre les mains. Désolé pour cette introduction verbeuse qui ne vous donnera aucune indication sur l'intérêt de la lecture de ce livre mais qui vous signifiera quand même tout l'intérêt que je porte à cet auteur.
2 grandes nouvelles le composent : Montefellone qui avait déjà été publié dans le recueil " rois et capitaines" et que j'avais donc déjà lu. Et la deuxième qui donne son nom à cet ouvrage. Pour cette dernière, nous voilà encore une fois parti pour un très bon moment en compagnie de deux artistes de haut-niveau, l'un étant l'apprenti de l'autre. Quête amoureuse et identitaire pour l'un, quête philosophique et spirituelle pour l'autre. La narration est impeccable et les pages s'avalent facilement. Comme à son habitude, l'auteur n'en oublie pas d'être précis dans les descriptions des métiers et des coutumes de l'époque, sans rien enlever à la qualité et à la richesse de sa plume. Voilà sans doute pourquoi, après avoir été immergé dans cet univers, je me suis laissé allé à autant de prose.
Pour conclure, n'hésitez pas, lisez tout ce que vous pouvez de cet auteur et en particulier tout ce qui se déroule dans le Vieux Royaume.
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Quel plaisir de retrouver cet univers que j'aime tant avec un auteur toujours aussi bon. Deux histoires dans ce recueil, de quoi repartir dans le royaume de Ressine à deux époques différentes puisque les deux nouvelles sont bien différentes l'une de l'autre.

Commençons par une bataille bien comme il faut, la guerre à son paroxysme, avec des enjeux politiques qui nous dépassent. du moins pour le début car plus les combats s'acharnent, plus les chefs se trouvent ennuyés à devoir choisir une tactique militaire qui semble contre-indiquée. Faut-il suivre aveuglément les ordres au mépris du danger en soutenant coûte que coûte sa couronne et son roi, ou tenter l'insubordination et sauver la guerre en risquant la cours martiale ? Toute cette épopée haletante se voit soufflée, claquée en un instant avec une phrase. Un pauvre et minuscule bavardage comparé à la taille du texte, et pourtant c'est en ses mots que se niche toute l'âme de la nouvelle. Sublime.

La deuxième nouvelle est plus courte, plus proche d'un Benvenuto Gesufal de Ciudalla. La prose est douce, chantante, tout en rondeur et délié avec cette pointe d'humour que l'on aime tant avec l'auteur. Un jeune homme – Blandin – jetté d'un monastère, n'a de cesse de peindre la femme qu'il aime. Mis au service d'un artiste peintre qui a pour mission de lui enlever cette obsession, ils parcourent les chemins. Passés les lieux et le temps, l'amour du jeune Blandin saura-t-il se tarir au profit de l'art lui-même ? Les merveilles qui sortent du pinceau au bout de ses doigts auront-t-elles le pouvoir de lui faire découvrir une autre sorte d'amour? Une nouvelle fois, JAWORSKI nous retourne l'esprit à sa toute fin et nous éblouit par son talent de conteur, son esprit si imaginatif. UNE phrase et la nouvelle trouve sa chute, nous entraînant dans son élan.
Lien : https://cenquellesalle.wordp..
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Je suis devenu un fan de JAWORSKI et j'attends avec impatience son prochain livre. Son univers est subtil et cynique. On pourrait se croire dans la Venise du XVème siècle et dans un royaume de TOLKIEN en même temps. Comment Blandin fut perdu est une nouvelle extraordinaire sur l'art; Une aventure où on retrouve le thème de la peinture comme dans "Gagner la guerre" mais avec le style de l'auteur, c'est à dire cynique, intelligente, cruelle et jouissive.
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De la nouvelle "Comment Blandin fut perdu", j'ai bien aimé le thème du jeune enlumineur qui tombe amoureux fou de la jeune novice au point de la peindre partout et de faire tourner en bourrique ses maîtres. le côté "contrées lugubres" à la Tolkien me gonfle assez vite en revanche. du coup je n'ai pas été tenté par l'autre nouvelle de ce recueil.
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Je me dis toujours que je devrais relire Gagner la guerre, que j'avais apprécié mais sans plus avec l'impression d'être passée à côté au vu des éloges qu'on fait de cet auteur. Et vu comme j'ai été embarquée par ces deux petites nouvelles, cette bonne résolution s'est considérablement accrue !

Le style est riche, soigné et malgré le nombre réduit de pages, on est immédiatement immergé dans les récits sans jamais s'ennuyer ou avoir une impression de trop peu. Tout est savamment dosé.

Montefellone nous plonge en quelques lignes dans la tourmente d'un siège dont on apprend petit à petit les tenants et les aboutissants. C'est réaliste, épique, d'une amère cruauté.
J'ai néanmoins préféré Comment Blandin fut perdu avec son thème inhabituel, son mystère, la façon dont est construit le récit et surtout sa fin en demi-teinte ouverte à tant d'interprétations !

Une lecture courte, mais intense et délicieuse !
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