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4,52

sur 2454 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ça fait un sacré moment que ce roman trainait dans ma PAL. Et j'ai sauté le pas. Mais a priori je ne suis pas aussi enjouée que beaucoup de mes copains babelionautes.
J'ai tout d'abord trouvé un rythme un peu lent et d'énormes longueurs. Certains passages ont été mis en diagonale. du coup ça m'a beaucoup freinée dans ma lecture.

A côté de ça le scénario est excellent voir même truculent. J'adore la verve de l'auteur et son personnage principal est incroyable.

J'ai également beaucoup apprécié l'humour très présent ( d'ailleurs c'est une très belle surprise pour moi).
Un humour qui est parfois ironique voir cynique.

Enfin, j'ai quand même passé un très grand moment avec ce roman, même si j'en attendais certainement trop.
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Wahw, quel voyage! Je ne me suis pas encore tout à fait remise du décalage spacio-temporel...
On peut dire que Jean-Philippe Jaworski a un sacré talent pour la narration et pour nous faire perdre la notion du temps qui passe. J'avais vraiment beaucoup de mal à me détacher de ce roman de près de 1000 pages mais qui se dévore avec une facilité fabuleuse.
Bon, l'univers déjà est très réussi. On y retrouve des contrées imaginaires mais qui, par leurs moeurs et leur géographie, font directement mouche et qui nous renvoient à une imagerie très claire. Toutefois, l'auteur entreprend d'en développer toutes les facettes : politique, société, arts, religion, culture...l'univers ainsi créé est vraiment riche et très cohérent.
Sur cette base, l'auteur nous taille un héros pourvu d'une gouaille et d'une verve aussi démesurée que son talent d'assassin et de bretteur. Car oui, le héros n'est pas vraiment un gentil mais quel plaisir que de suivre ses aventures aux très nombreux rebondissements!
Car, pour ça, le lecteur va être servi et, qui plus est, va être baladé de complots en vendetta, de quêtes initiatiques en rencontres inattendues, de trahisons en manipulation et tout cela est, de plus, emprunt d'une magie très présente mais relativement discrète.
Les différents personnages, le héros en premiers mais tous les autres ne sont pas en reste, sont très intéressants, très crédibles et très complexes.
Le rythme est parfaitement maîtrisé et le lecteur est tenu en haleine d'un bout à l'autre de cette histoire qui est très noire, sans faux-semblants et sans gentillesse. Car il faut avouer que les sentiments d'amour ou d'amitié sont loin d'être courants dans ce livre.
Seul petit point noir : je trouve tout de même que le style, très dense, aurait mérité d'être un peu allégé. J'ai trouvé que (souvent) l'auteur en faisait des tonnes pour raconter quelque chose de relativement secondaire. Oui, ça fait partie du plaisir de ce livre, je le conçois...mais il fallait bien que je trouve quelque chose à redire...
Bref, ce roman en vaut réellement la peine, il faut le lire, il faut le vivre.

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« Et vous, oui, vous ! mon très cher lecteur ! Vous vous prélassez bien au chaud, sur votre coussiège favori ou dans la cathèdre de votre cabinet de lecture, en tournant d'une main indolente les pages de ce volume où je risque bien de perdre ma santé, ma vie, sans compter ma réputation. Est-ce que vous mesurez seulement ce que j'ai sué, d'angoisse et de labeur, sur l'ouvrage que vous avez le culot de parcourir comme un conte divertissant ? Vous vous rendez compte de ce que je risque, à vous dévoiler ainsi les dessous de la politique ciudalienne ? Vous croyez peut-être que je fais ça uniquement par plaisir ? Ou par malveillance ? Vous croyez qu'on accouche d'un pavé pareil seulement pour l'agrément de cafarder ?
Tant de légèreté, tiens, ça me dégoûte ! »

Benvenuto Gesufal est un personnage objectivement fort peu sympathique : tueur à gages sans pitié, traître professionnel, violeur occasionnel… le tout au service d'un des politiciens les plus en vue de la République de Ciudalia, le Podestat Leonide Ducatore, qui brille surtout par ses manoeuvres. Elles ont toujours plusieurs coups d'avance sur celles de ses opposants. Ce qui est indispensable si on veut se maintenir sur le dessus du panier de crabes de cette ville corrompue, entièrement sous la coupe de nombreuses factions menées par d'autres familles influentes.

Malgré tout on en vient assez rapidement à apprécier cet animal dangereux qu'est Benvenuto. D'autant plus que la narration de cet ample roman est entièrement menée à la première personne. Il faut dire qu'il a beaucoup de répartie. Un ton gouailleur, argotique parfois, donne de la légèreté à ce catalogue d'horreurs diverses et variées. Il commet des atrocités mais, à sa décharge, les autres en font tout autant.

Batailles navales, guerre civile, surnaturel, épreuves physiques et mentales de son héros rythment ce vaste récit, qui m'a marqué par son style brillant et pourtant original. Il faut beaucoup de souffle pour mener un tel roman à sa conclusion maîtrisée et Jean-Philippe Jaworski n'en manque pas.

Un petit bémol tout de même : même lu (relativement) rapidement, ce roman de près de mille pages serrées, a mis en difficulté ma mémoire de lecteur tant le foisonnement de personnages secondaires est important. Il faut dire que ce roman déborde de matière : certains aspects, à peine esquissés ici, dans d'autres mains auraient donné lieu à de nombreux tomes supplémentaires !

Si vous avez du goût pour la Fantasy francophone et originale, n'hésitez pas à vous lancer dans l'aventure de la lecture de ce roman au long cours peu tranquille.
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C'était pas gagné d'avance car ce bouquin, je ne l'avais pas choisi et son pitch n'était a priori pas trop ma tasse de thé. Mais je ne peux désormais que remercier celui qui me l'a offert car, à part un coup de mou sur la partie teintée de fantasy qui se déroule hors de Ciudalia, le moins que l'on puisse dire est que je me suis régalée.
Quel bonhomme ce Benvenuto, quelle crevure, un beau salaud comme on les aime! C'est qu'il a de la ressource, du bagout et pas trop de scrupules le bougre, et il a bien raison vu la tripotée de dirigeants machiavéliques, de janissaires sanglants et de brutes perfides qui l'entourent: à la guerre comme à la guerre! Bains de sang, trahisons, mensonges, coup de billard à cinq bandes, attaque de galère, passage à tabac, un poil de magie vive par là-dessus pour arriver à ses fins: rien ne nous est épargné dans ce roman au rythme trépidant, dont tout le charme tient à l'univers construit, la vivacité ciselée de la plume, et la personnalité de ce tueur espion de Benvenuto qui en prend littéralement plein la tronche. Jubilatoire!
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Quel récit mes aïeuls !

Gagner la guerre sort vraiment des sentiers battus et prouve, s'il était besoin, que nous, pauvres français, n'avons rien à envier aux anglos-saxons question littérature SFFF.

Dois-je revenir sur l'écriture de Jaworski ? Une écriture reconnaissable entre toutes grâce à son panache, son vocabulaire si riche et si varié (passant d'un registre soutenu à un registre argotique), ses évocations si imagées, son humour à toute épreuve. L'écriture est pour beaucoup dans le plaisir de lecture chez Jaworski, même si l'intrigue n'est pas en reste.

Car Gagner la guerre est un récit de cape et d'épée dans lequel notre héros, Benvenuto Gesufal, n'est rien d'autre qu'un assassin professionnel au service du Podestat Léonide Ducatore. Que de rebondissements ! J'ai eu peur d'être perdue parmi les intrigues politiques, les assassinats sur contrat, les manigances : que nenni ! L'auteur connait si bien les chemins qu'il fait emprunter à son lecteur que celui-ci ne s'y perd jamais.

Et que dire des personnages? Comme le dit si bien Benvenuto lui-même : "Vous qui êtes en train de me lire (...), quoique vous sachiez que je suis une inqualifiable crapule, n'êtes-vous pas un peu mon ami?" Eh bien si, et plutôt deux fois qu'une ! C'est si plaisant d'être du côté du méchant, capable du pire comme du meilleur. Il faut dire que la crapule est loin d'être la seule à hanter Ciudalia, ville décadente, au bord du gouffre, à la fois République et Empire.
Les personnages sont nombreux mais tous prennent de la place, quitte à la payer cher. Pour ma part, j'ai un faible pour le Sapientissime, qui n'a d'ailleurs pas résolu tous les mystères le concernant, ainsi que pour notre cher podestat (plus calculateur tu meurs).

Un seul petit bémol à noter : quelques longueurs une fois le départ de Bourg-Preux. A partir de cet instant, le récit aurait gagné à perdre une bonne centaine de pages.

Pour faire bref : un récit haut en couleurs qui scotche son lecteur dès le 1er chapitre, des personnages inoubliables et une écriture à la verve déjà très populaire. Un chef-d'oeuvre de la fantasy quoi !

Challenge Multi-défis 2016
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Difficile de donner un avis sur cette lecture.
D'abord, il y a d'énormes qualités, le style d'écriture bien sur, d'une grande maîtrise, le travail sur la langue Française est remarquable.
Le monde crée est d'une grande richesse, l'intrigue également complexe et très réfléchie.
un récit, bourré d'ambitions, qui le place au dessus du tout venant de la literature de fantasy.

Malheureusement, je trouve que ce texte a pas mal de défauts ( je le dis avec humilité), le rythme est inegal et il y bcp de longueur, vraiment bcp.
Pour qu'il soit plus efficace, l'auteur aurait pu enlever 250 pages sans toucher à la moelle de son texte.

Également, j'ai eu bcp de peine à m'attacher au personnage principal, ce n'est pas ces actes qui m'ont dérangé, ils sont en adéquation avec ces caractéristiques décrites, mais il y a un je-ne-sais- -quoi qui m'a laissé insensible et de marbre face à ces péripéties.
J'ai l'ai trouvé également assez bête.

Tout au long de ma lecture je me suis posé la question sur le sens de tout ça, ou l'auteur voulait en venir, alors à la fin du texte j'ai compris ce qu'il me racontait, j'ai même trouvé brillant, mais pendant 900 pages , j'ai pas trop compris les enjeux, sa peux j'en suis sûr faire décrocher certains lecteurs.


bref , je trouve que la réputation de ce livre est un peu surfaite, j'ai pas lu un chef-d'oeuvre, je me suis ennuyeux parfois, j'ai aussi ri de certains bon mots....
bref une lecture toute en nuances pour moi, ni extraordinaire, ni mauvais, mais un auteur assurément qui vos la peine de suivre et de découvrir.
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Premier roman de Jean-Philippe Jaworski après l'excellent recueil de nouvelles « Janua Vera », « Gagner la guerre » nous plonge à nouveau dans l'univers du Vieux Royaume. On voyage ainsi de la splendide et corrompue République de Ciudalia à l'empire de Ressine (ou devrais-je dire ses geôles...) en passant par la reculée ville de Bourg-Preux. L'intrigue est passionnante et nous tient en haleine du début à la fin tant grâce au talent de conteur de l'auteur qu'à la qualité de sa plume, tour à tour d'une beauté et d'une poésie auxquelles il est difficile de résister, ou bien pleine d'une gouaille et d'un cynisme qui rendent la lecture particulièrement vivante et dynamique. Jean-Philippe Jaworski se joue des clichés et c'est avec bonheur que le lecteur se plonge dans la complexité des luttes de pouvoir ciudaliennes (fortement inspirées de celles des villes italiennes De La Renaissance) ou dans les mystères de Bourg-Preux et de la forêt environnante. L'auteur n'hésite également pas à intégrer à son récit des éléments propres à une fantasy plus « classique » en la personne des elfes Eirin et Annoeth ou du nain Mère-Folle, ce qui, loin de gâter la qualité et l'originalité du roman, lui fait au contraire gagner en mystère et en poésie.

On découvre (ou retrouve) avec grand plaisir le personnage de Don Benvenuto Gesufal, toujours tueur à gage mais désormais au service du Podestat Leonide Ducatore et de son conseiller et sorcier Sassanos, dont l'humour et la gouaille font une grande partie du charme du roman. Si Jean-Philippe Jaworski nous offre une galerie de nouveaux personnages tous plus réussis les uns que les autres (Clarissima, l'exaspérante fille du Podestat, le peintre de génie Macromuopo, les membres de la Compagnie folle...) on retrouve aussi au détour de quelques pages certaines têtes connues issues de « Janua Verra » comme le duo Dugham et Cecht (Une offrande très précieuse) ou encore l'elfe Annoeth (Le conte de Suzelle). A ceux qui auraient apprécié le roman, sachez que l'auteur est également à l'origine de plusieurs nouvelles se déroulant elles aussi dans l'univers du Vieux Royaume et qui, pour la grande majorité d'entre elles, ont été publiées dans les anthologies parues dans le cadre du festival des Imaginales d'Epinal (il se murmure d'ailleurs depuis un moment que Jean-Philippe Jaworski aurait l'ambition de regrouper les dites nouvelles en un nouveau recueil consacré à la Guerre des Vassaux...)

Un premier roman d'une qualité rare qui place aujourd'hui Jean-Philippe Jaworski parmi les meilleurs auteurs français de fantasy et l'un des trois écrivains phares mis en avant par le collectif des Indés de l'Imaginaire. Et ce n'est d'ailleurs pas son dernier roman en date (« Même pas mort ») qui prouvera le contraire ! A noter qu'en août 2013 est apparue dans nos librairies une version collector de « Gagner la guerre », toujours à l'initiative des Moutons Électriques. Étant donné la qualité de l'ouvrage et la beauté de son support, ce serait dommage de se priver...
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Un pavé de près de 1000 pages pour un premier roman, c'était un gros morceau. Et j'avoue que j'ai été séduite par ce livre.
La guerre est peut-être gagnée, mais les batailles et les complots continuent. Benvenuto Gesufal, espion et assassin, est envoyé pour défendre les intérêts de son patron. Mais les trahisons sont toujours au coin de la rue. Il est emprisonné, relâché, exilé, poursuivi, considéré en héros ou en traître. Il est coupable de bien des choses, ce n'est pas un enfant de coeur, et pourtant, quand il vous raconte son histoire, on l'aime bien et on prend son parti.
Le style de l'auteur est très agréable, mais aussi très abouti. C'est le genre de livre que j'aime déguster et non dévorer.J'ai pris mon temps pour le lire et malgré quelques longueurs parfois, j'ai passé de bons moments de lecture.
C'est un roman que je conseille vivement à tous les amateurs de Fantasy.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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« Je n'ai jamais aimé la mer.
Croyez-moi, les paltoquets qui se gargarisent sur la beauté des flots, ils n'ont jamais posé le pied sur une galère. La mer, ça secoue comme une rosse mal débourrée, ça crache et ça gifle comme une catin acariâtre, ça se soulève et ça retombe comme un tombereau sur une ornière ; et c'est plus gras, c'est plus trouble et plus limoneux que le pot d'aisance de feu ma grand-maman. Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ? Foutaises ! La mer, c'est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans l'ivresse.
Je n'ai jamais aimé la mer, et ce n'était pas près de s'arranger. »

Le début inoubliable de Gagner la guerre, le premier roman mythique de Jean-Philippe Jaworski.
Pour moi Gagner la guerre , c'est du sang, du raffinement, un héros délicieusement insupportable et une écriture de très haut niveau. Bref une grosse tuerie ( et un des romans préférés de mon mari). A offrir aux amateurs de dark fantasy donc. Je le recommande souvent à mes amis militaires qui tournent en rond en opération. Je ne leur dis pas que cette lecture leur permettra d'intégrer l'école de guerre, mais je leur garantis de passer quelques heures de lecture palpitantes !

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On ne m'avait dit que du bien de Gagner la guerre. On me l'avait conseillé car je recherchais des livres d'un style "impertinent." Effectivement, le personnage principal (je ne dirais pas le héros) est plus qu'impertinent. C'est, à vrai dire, une crapule dont on apprécie la gouaille et le franc-parler, et que l'on ne réussit pas tout à fait à détester - et pourtant, on ne peut pas dire qu'il soit réellement attachant. L'une de ses actions m'a d'ailleurs particulièrement dégoûtée...

J'ai vraiment été conquise, mais pas immédiatement. Il m'a fallu progresser lentement dans ma lecture, car le premier tiers alternait des passages fascinants et d'autres indigestes. Je m'obligeais donc à lire petit bout par petit bout, pour ne pas ressentir cette impression d'avoir lu un chapitre mais de n'en avoir rien retenu.

En effet, les malversations politiques sont fondamentales dans Gagner la guerre. Or, c'est un thème que je traverse laborieusement. Quel euphémisme - disons plutôt : j'y comprends rien, surtout dans une République imaginaire, qui ne m'est pas familière. Mais je suis passée outre afin de pouvoir profiter de ma lecture. Même si je n'ai pas saisi toutes les subtilités, je pense que c'est le principal ; et cela ne fait-il pas partie des "droits du lecteur ?"

La suite m'a progressivement emballée, et j'ai dévoré la fin sans demander mon reste. J'ai particulièrement apprécié le séjour de don Benvenuto à Bourg-Preux. Son retour à Ciudalia nous tient en haleine puisque, selon toute attente, Benvenuto ne devait pas survivre... saleté d'anti-héros ! ;)

Ce fut un plaisir de découvrir un auteur français, sans avoir à passer par une traduction.
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