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4,52

sur 2480 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En voilà un roman familier dans le fond mais atypique dans sa forme. D'habitude, ce sont les héros qui prennent la parole de manière élégante pour narrer leurs plus belles aventures, les salauds ayant pour seul mérite de rester à l'écart. Mais avec Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworski en a décidé autrement. Et c'est avec l'aide de son personnage principal qu'il nous sert un savoureux millefeuille d'intrigues dans lequel on se plonge avec délice.
Le mélange de médiéval fantastique avec des éléments propres à la high fantasy déroute parfois le lecteur, mais à l'instar du personnage principal, on retombe rapidement sur ses pieds.
Si le goût de l'aventure vous tente et que les truands aux mains sales ne vous rebutent pas, embarquez sur la galère de Benvenuto Gesufal pour gagner la guerre !
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Très bon roman d'aventure dans la tradition des romans fantastiques, foisonnant d'intrigues pour la conquête du pouvoir, de combats et de magie, le tout dans un univers propre à son auteur, même si pointent bien sûr de nombreuses influences telles que JRR Tolkien et Fritz Leiber. L'originalité du roman réside avant tout dans le ton cru du narrateur et dans le style original, français, de l'auteur, qui a certainement lu aussi bien les Trois Mousquetaires que le Rivage des Syrtes.
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Impression mitigée pour ma part, après la lecture de cet imposant pavé de plus de 900 pages.

Certes, à aucun moment je ne me suis ennuyé, mais il y a quand même des longueurs et, finalement, pour un roman mi-historique mi-fantasy, pas tant d'action que ça. le découpage en des chapitres plus ramassés aurait, d'ailleurs, sans doute permis de donner plus de rythme.

Le cadre est intéressant et fait très fortement penser à la République de Venise.
Le personnage de Benvenuto, présenté comme caustique, est par contre un peu décevant... peu d'humour, et notamment peu d'humour noir... et finalement pas si transgressif dans ses actes (ok c'est un tueur, mais il ne tue "que" des hommes d'armes !... ah si, pardon, il a sodomisé la fille du Podestat, au temps pour moi).
Le grand personnage du roman, à la fois haïssable, immoral et corrosif, est, à mon sens plutôt le Podestat Ducatore ! quel talent de manipulateur !

D'ailleurs, plus que l'aventure, je trouve que c'est l'intrigue politique qui ressort comme l'intérêt principal de cet ouvrage... on y retrouverait parfois presque du Machiavel !

Bref, par rapport aux critiques dithyrambiques que j'avais lues et qui m'avaient fait choisir cette lecture, je n'y ai rien trouvé d'inoubliable mais ai passé un agréable moment.
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Avant d'attaquer ce livre, j'avais déjà lu le recueil de nouvelles Janua Vera de Jean-Philippe Jaworski, dans lequel il présente le vieux royaume. Et dans la nouvelle Mauvaise donne, j'avais eu l'occasion de découvrir Don Benvenuto Gesufal dans lequel on apprend comment il passe d'assassin à employé du podestat. Il n'est pas forcément nécessaire de l'avoir lu, mais je trouve que ça aide à vraiment bien comprendre l'ambiance et les intrigues que se déroule dans ce monde.

Dans ce livre, on retrouve Benvenuto et il est toujours le même : homme de main, assassin, rude, égoïste, truand au langage vulgaire et au sens moral plus que particulier. On pourrait s'attendre à le trouver très antipathique (après tout, ce que je viens de lister est loin d'être des qualités) pourtant Jean-Philippe Jaworski a réussi à me le rendre sympathique, à espérer qu'il s'en sorte car Benvenuto a aussi un humour mordant, il est intelligent, rusé et plein de ressources. de plus, comme il est maltraité tout le long du livre, je me suis surprise à l'encourager malgré les actes parfois infâmes qu'il commet.

J'ai apprécié de lire ce livre, comme il est écrit du point de vue de Benvenuto, comme si c'était ses mémoires, cela permet d'avoir son ressenti, son point de vue et parfois quelques petites remarques sur ce qui allait arriver alors que lui ne s'en doutait pas à ce moment-là.

Je dois dire que j'ai aussi adoré l'univers où se passe l'histoire, Ciudalia mélange le style architectural de la renaissance italienne avec un système politique (avec 2 co-consuls ici 2 podestats) de l'antiquité romaine. Les descriptions de l'auteur permettent de s'immerger facilement dans les décors ainsi que la situation politique assez complexe avec son lot de complots, manipulations et tentatives de meurtres. Et le tout avec un petit peu de fantasy grâce à la magie et aux elfes.

Malgré quelques passages que j'ai trouvé un peu lent, dans l'ensemble je ne me suis pas ennuyée, il se passe plein de choses, et je ne parle pas que de combats, l'intrigue se développe au fur et à mesure de l'histoire, se complique, et je dois dire que j'ai aimé être surprises à plusieurs moment.

Au final, cette lecture est une belle découverte, j'ai adoré passé du temps à suivre les aventures de Benvenuto, ça m'a fait bizarre de me dire que c'était fini^^ L'univers que Jean-Philippe Jaworski a mis en place est vraiment passionnant par sa complexité, cela me donne envie de découvrir d'autres histoires se passant dans le vieux royaume.
Lien : https://explorationlivresque..
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J'espère que vous serez indulgent, pour la première critique que j'écris de ma vie :D

Alors que dire, comme dit dans de très nombreuse critique ce livre est bien, très bien même !
On suit l'aventure de Benvenuto Gesufal maître espion, dans ses aventures qu'il raconte lui même.

L'histoire commence avec un Benvenuto avec le mal de mer qui nous raconte la fin de la guerre avec Ressine, qu'il n'en peut plus du bateau, de la mer, de son mal de ventre et qu'il est heureux de rentré à Ciualia... Bah en fait il nous la met bien a l'envers le Gesufal mais bien comme il faut !
Et tout le reste du livre découlera de cette fin de chapitre plus qu'inattendue, et je dois dire que entre les intrigues, la politique, les combats et la répartie bien affuté de Benvenuto tout le monde y trouvera sa part !

Mais pourquoi, me direz vous, je ne lui donne pas la note maximal alors ? Eh bien à cause de la frustration que j'ai ressenti à la découverte de cette fin !
Non mais pourquoi finir avec une fin ouverte, plein de suspens avec cette dernière replique du livre : « L'enfoiré » … Oui Jaworski l'enfoiré, c'est bien toi !
Ça aurait pu être génial de finir ainsi, sauf que Benvenuto est le narrateur et donc le suspens tombe à plat vue que l'on sait que rien n'est arrivé à ce dernier et je fini l'histoire avec une impression de fin de bâclé ou de flemme.

Maintenant à vous de vous faire une idée de ce magnifique livre !
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Ce serait desservir ce livre que de le réduire au genre de la fantasy car l'auteur a un vrai style très recherché, très littéraire qui rappelle pas mal Alexandre Dumas mais avec une dose de gouaille a la Céline.

Alors, certes, cela se passe dans un temps et un lieu imaginaire, mais la ville de Ciudalia qui est le principal décor ressemble énormément aux cités marchandes italiennes de la Renaissance.Le monde magique inhérent au genre est bien présent mais seulement par petites touches et toujours très loin des clichés.
On suit le personnage de Benvenuto Gesufal, homme de main et porte épée d'un prince a la Machiavel qui est prêt à tout pour prendre le pouvoir dans une cité en proie à des luttes intestines entre familles nobles rivales. Benvenuto est assez détestable mais aussi truculent, habile a se tirer des plus mauvais pas, bagarreur et malin. C'est très long (presque mille pages) un peu ardu par moments, car Jaworski prend son temps pour décrire avec minutie les décors les paysages et l'action. Et pourtant ça se lit bien, grâce à la merveilleuse écriture de l'auteur, aussi excessive que son personnage.
C'est je crois son premier roman. Il a enchaîné ensuite avec une hallucinante série historique qui se passe au temps des Celtes avec deux romans encore plus barrés et encore plus aboutis, "Même pas mort" et "Chasse royale". J'attends la suite avec impatience.
Bon C'est pas du Guillaume Musso, il faut s'accrocher au début pour bien épouser sa langue et son univers mais une fois qu'on est dedans on ne regrette plus.
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L'épopée, imprégnée de magie et de géopolitique, d'un exécuteur des basses oeuvres intelligent et rusé. le personnage principal est attachant, sa Cité - grandement inspirée de la république de Venise – et le monde qui l'entoure sont cohérents et le style d'écriture est original et adulte, fait de parler vrai et de réflexions pertinentes parfois digne d'Audiard ou de Céline (et de ses bons côtés, hein) ; il laisse entrevoir (ou confirme) chez cet auteur Français des qualités au-delà de la moyenne (des auteurs de fantasy, pour le moins). Seule l'intrigue, un poil trop longue/prévisible, empêche de qualifier Gagner la guerre de chef d'oeuvre. Mais nous n'en sommes vraiment pas loin.
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Voici donc l'histoire du pauvre Benvenuto Gesufal, un homme de main à la fois garde du corps, assassin, informateur et messager, au service du politicien cynique et calculateur à la tête de Ciudalia, une république aux airs de cité-état italienne de la fin du 15ème ou milieu du 16ème siècle.


Contrairement à ce que vous pouvez vous dire, notre protagoniste n'est pas un ninja à la Assassin's Creed qui déboite ses adversaires à coups d'art martiaux ou en sautant depuis les toits... Il y a bien une scène où il saute de toits en toits (représentée sur la couverture d'ailleurs !) mais c'est pour sauver sa misérable vie. Car loin d'avoir la classe, notre "héro" est une crapule et quand il lui arrive de devoir tuer, c'est rarement de manière très fair play. Il n’empêche qu'en l'entendant raconter son histoire à la première personne, on finit par s'attacher à ce vicelard qui n'est pas dénué d'humour ! On observe tout au long de son récit comment il va s’empêtrer dans les manœuvres politiciennes de son patron et comment il va essayer de s'en dépêtrer.


Premier petit bémol, le récit à la première personne présente des avantages, comme une caractérisation plus profonde du personnage principal, mais aussi des défauts; la caractérisation des personnages secondaires est vue à travers les yeux du héro, ce qui la rend forcément plus superficielle. Le fait que l'on sache très bien que le protagoniste va s'en tirer – car c'est lui qui raconte son histoire après les évènements – enlève un peu de piquant à certaines scènes.


Second bémol, pour moi il y avait un peu trop de descriptions. Le monde est bien construit et j'apprécie ça quand il s'agit d'expliquer l'histoire ou le fonctionnement d'une société. Mais à côté il y pas mal de bloc descriptifs d'ambiance qui alourdissent un peu le récit. Ce n'est pas du tout mal écrit, au contraire même : là où Scott Lynch et Joe Abercrombie passent soudain d'une scène d'action au discours descriptif de manière très abrupte et sans transition, pour nous pondre un paragraphe qui tient plus de la liste de caractéristiques que de la description vivante (Ces deux auteurs anglophones ont du talent, mais il faut reconnaitre qu'ils décrivent un décor avec la spontanéité d'une encyclopédie et l'amènent comme un cheveux sur la soupe. Ils sont talentueux dans leur domaine, comme la caractérisation pour Joe Abercrombie, mais pas dans le discours descriptif en lui-même), Jean-Philippe Jaworski lui nous fait passer plus subtilement de l'un à l'autre et ses descriptions sont toujours du point de vue personnel et ressenti de son héro/narrateur.
Il y a d'ailleurs dans le premier tiers du livre une bonne description des os brisés et des plaies en train de s'infecter de notre héro. C'était absolument ignoble et donc absolument génial !
Hélas toutes ne sont pas aussi utiles ou personnelles, et il est vrai qu'elles représentent une grosse proportion des 980 pages de ce roman ce qui plaira à coup sûr à certains mais pas forcément à tous. Même si elles sont sympathiques, je trouve un peu lourd quand il y en a plusieurs pages d'affilé et elle finissent forcément par ralentir le rythme dans un récit ou les rebondissement sont déjà trop peu nombreux au vue de la longueur du livre


A propos de la construction du monde, difficile de dire précisément la période historique de référence car d'un côté on note l'absence d'armes à feu dans l'infanterie ou d'artillerie sur les galères, ainsi que l'emploi fréquent de demi-armures, qui suggèrent au plus tard la fin du 15ème; mais de l'autre l'autre des éléments de mode (pourpoint à crevés) ou des armes (apparition des premières rapières) suggèrent un 16ème siècle déjà bien avancé. Mais évidement c'est un monde imaginaire qui ne se situe pas dans un contexte historique donc cela ne porte pas à préjudice, au contraire ça m'a même intéressé !


D'ailleurs à propos des armes, si certains combats ne payent pas de mine au début, le dernier tiers du livre nous offre un superbe duel avec un bon emploi de termes d'escrime historique très anciens – Caver, pour signifier un contournement de la lame adverse pour passer la sienne de gauche à droite ou l'inverse, serrer pour se rapprocher, mesure pour indiquer la distance de combat, ou ricasso, la base de la lame, généralement non-aiguisé.
Au cours du récit il m'est arrivé de me demander le type d'épée utilisée. Après tout, les systèmes qui emploient l'épée et la dague existent aussi bien pour l'épée de côté – comme on peut le voir dans Cabinet d'escrime de l'espee et poingnardt du Capitaine Péloquin, écrit fin 16ème – que pour la rapière.
En fait, historiquement il n'y a pas de délimitation précise entre les deux, la rapière est une épée de côté qui s'est allongée progressivement sans qu'un chiffre arbitraire ne viennent déterminer si l'on a affaire à l'un ou à l'autre. Mais même si l'une est une évolution de l'autre, les deux sont restées utilisées pendant la même période. La tendance générale étant que l'épée de côté, un peu plus courte et un peu plus large, permette toujours des coups de taille relativement efficace en plus des coups d'estoc, tandis que la rapière, plus fine et plus longue, abandonne sa capacité à infliger une taille profonde au profit de l'estoc.
Mais revenons en au livre : au cours d'une séance d'entrainement, Benvenuto note qu'il est tellement pas en forme que son adversaire arrive à caser des coups de taille, plutôt une épée de côté donc. A un autre moment, il indique qu'un personnage porte une épée civile, probablement une rapière. Ce qui indique que, comme historiquement, les deux existent dans cet univers. La différence, s'il s'agit du tout début de la rapière, ne doit pas franchement sauter aux yeux. Le contraste est plus marqué par le système d'escrime employé que par les quelques centimètres de lame en plus.
Mais revenons en justement au superbe duel dont j'avais commencé à parler : c'est dans celui-ci que j'ai enfin pu me dire que Benvenuto utilise une système de combat caractéristique des débuts de la rapière italienne (qui était encore appelée spada da lato – italien pour épée de côté – à l'époque), tel que présenté par Camillo Aggripa (celui dont parle Inigo Montoya dans Princess Bride !) dans son célèbre traité "Trattato di Scientia d'Arme, con vn Dialogo di Filosofia" écrit en 1553. En effet l'emploi de certains termes spécifiques ne trompent pas : tierce et quarte sont deux des quatre gardes que comportent l'école italienne.
Aggripa a été le première maitre d'arme à préconiser l'emploi prédominent de l'estoc sur la taille. Mais cette dernière n'a pas totalement disparu (elle le fera chez les maitres d'armes suivants, à mesure que les lames s'allongeront), il est donc normal de la voir mentionnée dans ce livre si l'on est en pleine transition entre l'épée de côté et la future rapière, même si les coups d'estoc deviennent dominant.
Ainsi j'ai résolu mon problème qui n'en a jamais été un (et dont vous vous fichez probablement) et je peux me faire une idée exacte de l'épée que don Benvenuto emploie :
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Tout ça pour dire que l'auteur a fait ses recherches ! Pour une fois, on évite le piège de la fantasy avec des grosses épées magiques ridicules ou de l'escrime hollywoodienne. On peut, au contraire, apprécier un réalisme et des ressemblances historiques cohérentes dans ce monde imaginaire.


Pour résumer, j'ai aimé les rebondissements qu'offrent les manœuvres politiciennes, bien qu'ils ne soient pas assez nombreux pour un livre aussi long. J'ai apprécié le ton léger et totalement désabusé du héro par rapport à la "sombreur" de la situation, l'emploi d'un peu d'argot dans la narration, ainsi que l'inspiration historique de laquelle est tirée la ville de Ciudalia. Le récit à la première personne m'a plu pour son côté personnel mais m'a aussi laissé froid par rapport à tout ce qui ne touche pas directement au héro. Enfin, les descriptions sont à double-tranchant car malgré leur qualité elles alourdissent trop l'histoire à mon goût. Je mettrais 3,5 étoiles si je pouvais.
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684 pages. Idéal pour un long (très long) week-end.
C'est de l'Héroic-Fantasy et l'histoire est passionnante.
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très bon roman de fantasy écrit par un auteur français de surcroît.
aux règles du genre s'ajoute une dimension plus politique avec les subtilités des jeux de pouvoir.

en cela il s'agit donc d'une version plutôt haut de gamme du genre.

à conseiller aux amateurs du genre
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