Tout a déjà était dit et très bien dit sur le fond et la forme de ces livres ainsi que sur leur auteur:
Jaworski est un maître es-fantasy et il est aussi un très bon écrivain.
Je suis assez mitigé et même freiné dans mon élan par le "troisième tome" provisoire de cette trilogie qui semble partie pour s'étirer indéfiniment.
"Même pas mort" m'avais beaucoup plu. le style, la construction (même si le procédé narratif est classique), les lieux et l'époque qui mélangent roman historique et fantasy ... tout est bien amené et exploité avec maestria par l'auteur.
Hélas, "De Meute à mort" a commencé à m'ennuyer un peu. L'utilisation du lexique très spécialisé de la vénerie pour décrire cette chasse "fantastique" m'a gêné et m'a sorti de la poursuite ce qui est dommage. Au bout des trop nombreuses pages, j'ai trouvé cela lourd, anachronique et assez pédant.
Jaworski aime les mots et cela nourrit ses romans mais parfois cela me semble exagéré, comme l'abus d'un condiment gâchant un plat qui serait par ailleurs excellent. Mais comme j'avais beaucoup aimé les méandres de la narration: passage aux différents passés et au présent, aux rêves, aux visions qui se mélangent, se rejoignent ou se répondent, j'ai tenté la suite.
Dans ce troisième tome l'histoire semble s'étirer en longueur, les procédés de narration et même certaines situations deviennent répétitifs, les "révélations" trop facilement éventées (depuis les tomes précédents pour certaines) n'amènent aucune surprise ou rupture dans le récit. Il me semble qu' à côté de la symphonie épique de "De meute à mort", on a une longue pièce répétitive tournant par moment en boucle. Il ne reste plus alors que la flamboyance du style ce qui est déjà pas mal me direz vous.
L'autre point positif est que ces livres donnent envie d'en savoir plus sur l'histoire et le contexte qui leur sert de trame. On identifie facilement les tribus et leur implantation. On peut situer et suivre le déroulement de l'action grâce au nom des villes et rivières identifiables: l'Yonne, Chartres, Sens, Auxerre, etc. Au passage, bravo pour Aballo/Avallon si bien choisi par rapport au récit.
Mais cette "trilogie" en expansion m'intimide. le narrateur a une centaine d'année (cf. "même pas mort") et nous en sommes à 3 tomes qui racontent les 25 premières. Il n'est pas encore l'explorateur franchissant les alpes, le roi fondateur de ville (Mediolanum/Milan d'après la bio du Bellovèse légendaire). Par extrapolation linéaire, on voit qu'on est en route pour a minima une douzaine de tomes, sachant que la série tiré du roman devrait encore favoriser l'expansion et le délayage (cf. le trône de fer).
Je pense encore lire le quatrième tome pour décider de la suite: stop ou encore.