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Citations sur Rois du monde, tome 5 : Chasse royale IV, Curée chaude (13)

Dans cette épreuve, j'ai été paradoxalement élevé à la dignité royale : non parce que j'étais devenu populaire dans mon camp, non parce que mes armes avaient connu un succès incertain, non parce que j'avais voulu épargner des vies, mais parce que j'étais devenu intouchable chez mes ennemis. Cela n'était possible que parce qu'ils me concédaient une dignité équivalente à celle du fils du haut roi. Tous les druides et les guerriers de la Celtique reconnaissent désormais mon rang. C'est donc dans un tourbillon de haine que j'ai connu mon sacre.
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Ce que vous cherchez tous deux réside dans ce cycle sans cesse recommencé. Le haut roi est-il vivant ou mort ? Est-il fort ou faible ? Sacrifie-t-il ou est-il supplicié ? Puisqu’il est souverain il est à la fois vivant et mort, fort et faible, officiant et offrande. Le haut roi est l’axe de vos tribulations. Ce qui importe n’est pas de le trouver, mais la nature du don que vous lui ferez. 
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Les histoires se sont-elles vraiment déroulées comme on les rapporte ? L'avenir nous réserve-t-il vraiment ce que nous voulons ? En fait, rien ne se passe comme on l'entend. Les seigneurs d'en dessous s'arrangent toujours pour que quelque chose tourne de travers : quand un essieu casse, il faut que ce soit celui du char en tête de colonne ; quand tu tombes amoureux d'une fille, il faut qu'elle soit fiancée à un autre ; quand tu harangues tes troupes, il faut qu'il y ait un cheval qui pète. Après tout, les dieux ont du temps à tuer... C'est sans doute plus drôle quand ils le font à nos dépens.
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"Rome, naissance d'un empire", de Joël Cornette
L'historien latin Tite-Live rapporte un récit singulier, qu'on ne retrouve chez aucun autre auteur antique : à l'époque de Tarquin l'ancien, le roi des Bituriges, Ambigat, avait établi sa domination sur la Gaule. A la fin de son règne, il aurait envoyé ses deux neveux à la tête de deux expéditions de conquête : Ségovèse serait parti à travers la forêt hercynienne vers l'Europe centrale, tandis que Bellovèse, à la tête d'une coalition de Bituriges, Arvernes, Sénons, Eduens, etc, aurait franchi les cols des Alpes, battu les Etrusques sur les bords du fleuve Tessin et se serait installé dans la région de Mediolanum (Milan), au pays des Insubres.
p. 160
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Les magiciens ne sont pas les seuls à connaître l'art des métamorphoses : c'est aussi le propre du cœur des hommes, du cours de la vie et de la mémoire. Les histoires se sont-elles vraiment déroulées comme on les rapporte ? L'avenir nous réserve-t-il vraiment ce que nous voulons ? En fait, rien ne se passe comme on l'entend. Les seigneurs d'en dessous s'arrangent toujours pour que quelque chose tourne de travers : quand un essieu casse, il faut que ce soit celui du char en tête de colonne ; quand tu tombes amoureux d'une fille il faut qu'elle soit fiancée à un autre ; quand tu harangues tes troupes, il faut qu'il y ait un cheval qui pète. Après tout, les dieux ont du temps à tuer... C'est sans doute plus drôle quand ils le font à nos dépens.
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Pour ces rudes gaillards, narguer la mort est une fierté ; mais que devient la fierté quand plane la menace de l'oubli ?
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L'honneur n'est que la bride qui sert à faire marcher droit les guerriers et les héros.
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- [...] Quel crève-cœur de devoir chanter la mémoire de tant de défunts ! Que d'hôtes accueillants ne reviendront plus ! Que de visages amis je risque désormais de voir sécher sur les porches des maisons nobles ou sous le genou des héros... Mon royaume de fêtes et de musique se dépeuple à mesure que s'allonge ma chanson.
- Tes hymnes féconderont les mémoires. C'est une belle consolation de mourir en devenant matière à poésie.
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Quelque chose de vindicatif durcit toutefois cette figure bouleversée.
« Et pourtant je t’en veux, s’emporte-t-elle. C’est absurde, mais je t’en veux ! Je ne peux m’empêcher de penser que si tu avais accompagné Agomar au lieu de chercher Ambigat, les choses auraient tourné différemment.
– Tu me prêtes plus de pouvoir que je n’en ai.
– Allons donc ! Tu as survécu à ta capture ! Tu as sauvé cette ville ! Tu as ramené le haut roi ! Tu portes l’empreinte des dieux, Bellovèse. Je suis certaine que tu aurais trouvé le moyen de protéger le roi des Arvernes comme tu as couvert la retraite du roi des Bituriges. »
Ce grief ne me livre sans doute qu’une partie de sa pensée ; elle me reproche plus simplement d’être encore de ce monde quand ses fils et son frère ne sont plus. Bizarrement, je n’en éprouve nul sentiment d’injustice ; en fait, je partage presque sa révolte, car nous avons subi tant de pertes que je ne comprends pas très bien ce qui me vaut d’être toujours en vie. Suis-je encore marqué par le sort qui m’a jadis empêché de mourir ? Ou s’agit-il d’une malédiction subtile ? Parce que j’ai rompu un de mes interdits, peut-être me faudra-t-il souffrir la mort des autres avant d’arriver à mon propre terme. Peut-être suis-je toujours sur le chemin d’épines que j’ai emprunté à Aballo… En tout cas, je fais l’expérience d’une étrange disgrâce : voici que mes exploits peuvent devenir motifs de reproche dans mon propre camp. Si encore il ne s’agissait que de jalousie et de gloriole… Mais Cassimara est loin de nourrir des sentiments aussi bas. La prouesse que j’ai accomplie dans la forêt carnute, elle m’accuse de ne pas l’avoir réitérée sur les terres bituriges. Le prestige gagné en dépassant mes limites a changé la donne, non en m’accordant plus de pouvoir, mais en démultipliant les attentes que les miens placent en moi. Plus moyen d’être un guerrier parmi d’autres : impossible de rentrer dans le rang une fois consommé le tour de force. Il faudra désormais en faire davantage ; se contenter de succès ordinaires ne suscitera que du mépris.
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Pour commencer, afin de vivre et mourir en héros, nous avons le devoir de soigner notre parure. Il convient d'étriller les chevaux, de tresser les crinières, de faire reluire les phalères. On rivalisera de prestance sur le champ de bataille, surtout si l'on doit y périr. Partout, ambactes, cochers et héros se consacrent à leur allure. On brosse les brogues et les braies, on ravive les couleurs des boucliers et on astiques les umbos, on aiguise les fers. Sur les deux rives, accompagnant les chevaux menés au boire, les hommes descendent à la rivière pour se laver et se coiffer. Ceux qui ont de la guède en peignent leurs joues rasées de frais. Les bêtes des deux armées, en pataugeant dans le courant, se mélangent par endroits. Je vais me joindre à cette foule pour me décrasser de mes journées de cavalcades ; d'une berge à l'autre commencent à gronder les menaces et les défis, certains fiers-à-bras roulent les yeux de façon mauvaise, mais personne n'en vient aux mains, pas un trait n'est lancé. Ce serait prématuré. Quand nous aurons restauré notre superbe, nous ferons des tueurs plus terribles et des trophées plus prestigieux.

(P198-199)
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