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3,49

sur 233 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre m'a rappelé le livre de Jean England "Dans la forêt" même si ce n'est pas la même histoire, le point commun est sur la solitude de deux femmes en pleine forêt à des kilomètres de la ville. Mais dans ce roman c'est plus plombant puisque le récit se passe en plein hiver, comme l'indique le titre, et leur environnement naturel est désolant. Deux femmes, une mère et sa fille, vivent au coeur d'une forêt sauvageonne où rien n'est facile même pas de survivre. Elles-mêmes ont eu chacune la perte d'un enfant. Les liens mère-fille sont gommés et chacunes essayent de survivre face à cette nature hostile. Très vite dans le récit est évoqué un coup de téléphone reçu qui annonce une mauvaise nouvelle mais ce n'est qu'au deux tiers du livre qu'on apprend l'information du message reçu. J'avoue que c'est un peu frustrant et en attendant il ne se passe quasiment rien à part le silence, la solitude et le froid intense. Je ne suis pas vraiment rentrée dans ce roman où alors par petites touches. Je reconnais, pour ce premier roman, que l'écriture est ciselée, très bien écrite et décrite. Mais ayant un peu le moral en berne, cela m'a été pénible de le finir.
Ayant lu plusieurs livres du même style, j' ai peut être une certaine lassitude pour ces romans. Désolée pour ceux et celles qui ont adoré ce livre et je peux complètement le comprendre.
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La saison de tous les dangers

Un premier roman pour lancer une nouvelle collection. Avec Préférer l'hiverAurélie Jeannin nous entraîne au fond d'une forêt où vivent deux femmes prêtes à affronter la solitude et l'hiver. Mais jusqu'à quand?

Une femme n'est pas coutume, commençons par parler du style plutôt que de l'histoire. C'est en effet par l'écriture que tient ce récit dépouillé, à l'image de la saison qu'affrontent les deux femmes au coeur de ce roman et dont toutes les caractéristiques imprègnent les pages. Cet hiver qui est à la fois le symbole de la lenteur, du dépouillement, de la froideur et de la mort qui hantent la mère et sa fille à laquelle Aurélie Jeannin a accordé le rôle de la narratrice: «J'ai du mal à parler de Maman au présent, même si nous vivons toutes les deux, chaque jour que Dieu fait, dans cette cabane en bois au milieu de rien d'autre que des arbres. Maman est à la fin de sa vie, même si elle n'est ni très vieille ni très malade. Elle est vivante, et je vis près de son corps, mais son esprit est déjà ailleurs. (…) Je sais qu'elle a ce fantasme absolu. Parvenir à saisir pleinement et entièrement les choses. Parvenir à les saisir d'un seul et même regard, dans leur complexité infime et leur reliance totale.» 
Plus la saison va avancer et plus la situation va devenir difficile, calquée sur cette nature immobile. Au fil du récit on comprend la raison qui les a poussées à chercher ce refuge, loin du monde. le «monde» qu'elles fuient leur a pris leurs hommes: «Mon frère est mort et mon fils avant lui. Son fils et son petit-fils. Maman découvre ce que crée en soi la perte d'un enfant, et ma peine à moi est ravivée de façon viscérale. Primitive et bestiale. (…) Survivre n'est tenable qu'ici. L'isolement, le travail physique, la solitude et la connexion aux éléments sont des béquilles. Nous vivons avec une quantité infime de ressources et de biens. Et je me surprends parfois à remercier je-ne-sais-qui que tout cela nous soit arrivé en hiver.»
Une ascèse voulue qui accompagne leur peine, un manteau blanc de neige comme un linceul pour un deuil dont «on ne peut pas faire de littérature».
Ne reste alors que l'essentiel, les quelques mots échangés, la gestion des réserves qui ne cessent de s'amenuiser, une relation qui elle aussi s'atrophie…
De ce roman de la survie Aurélie Jeannin fait un brillant exercice de style et si on est saisi par ce jeu de funambule sur un fil très fragile, c'est que l'on partage cette douleur à la lecture, ce mal qui les ronge. On voit les tristesses éternelles, la spirale infernale: «On ne reprend pas une vie après la mort de son enfant, on avance emporté par le courant glacé. On flotte à la surface, on coule parfois mais on ne redevient jamais ce marcheur sur la berge, serein, qui avance à son rythme en regardant le paysage. Nous, les endeuillés sans dénomination, nous sommes charriés par les flots, nous avons le regard brumeux et l'âme lessivée. Nous ne vivons pas vraiment. Demain ne nous ramènera pas nos enfants. C'en est fini d'eux. L'histoire est celle-ci. La leur et la nôtre.» 
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Deux femmes, la mère et la fille, se terrent dans une cabane au fond d'une forêt. L'une a perdu un fils, l'autre un frère et un fils. Elles se sont coupées du monde et sont revenues vivre là où la vie avait été plus clémente pour elles. Elles tentent d'y survivre, sous la menace de l'hiver et de la forêt, mais ne font que s'enfoncer dans la dépression...

Trois personnages principaux dans ce roman : la mère, la fille, qui est également la narratrice, et la forêt, qui semble ici dotée d'une vie autonome et menaçante, animée par la faune et la flore.
Et beaucoup d'absents : le père, qui les a abandonnées, le frère et le fils décédés, et tous ceux qui ont traversé leur vie d'avant la forêt. Tous ne sont évoqués que par bribes...

L'histoire, une tranche de vie qui n'a pas de fin, qui se termine sur une suite à construire, est racontée du seul point de vue de la narratrice, sans aucun dialogue. Elle ressemble à une longue introspection sur le vécu quotidien éclairée de flash back sur un passé qui semblait plus heureux. Les autres, y compris la mère, n'interviennent qu'à travers les ressentis de la fille.

L'écriture n'est pas facile. Elle n'est pas exempte de poésie, mais semble aussi lourde que la menace de la forêt dans l'environnement des deux femmes.

Un roman déroutant, dont le thème central est la vie brisée d'une femme, écrit en pointillé de sorte qu'on ne comprend pas toujours d'où vient sa dépression, ni ou tout cela nous mène...

Merci à Babelio et Harper Collins de m'avoir permis de découvrir cette auteure et ce roman.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Préférer l'hiverAurélie Jeannin publié chez HarperCollins France
#PréférerLhiver #NetGalleyFrance.
Une cabane en forêt, un lieu non précisé surement dans le Grand Nord, deux femmes endeuillées ont décidé de s'isoler ensemble. Deux femmes, une mère et sa fille certes unies par leurs liens familiaux mais encore plus par leur parcours de mère en deuil. La fille raconte, la fille se raconte. l'hiver arrive il faut non pas vivre mais survivre. Et quand l'évènement survient leur survie devient un peu plus problématique ..
Un texte pesant, une écriture qui m'a semblé souvent hermétique. de beaux passages sur le deuil, sur l'amour, sur la nature mais je n'ai pas "accroché" . Je suis restée de glace. J'ai eu souvent besoin de relire certains passages dont le sens ou la finalité m'échappaient. Un ressenti mitigé donc qui n'est pas sans me rappeler celui que j'ai éprouvé à la lecture de Dans la forêt de Jean Hegland , un roman cité par Aurélie Jeannin dans ses sources...
Un grand merci aux éditions HarperCollins france
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C'est un 1er roman certes mais je ne suis pas vraiment convaincue par l'écriture de ce récit.
L'idée de base, deux femmes ayant chacune perdu un fils, en l'occurrence la mère et la fille semble être une bonne idée pour développer un récit, en pleine forêt, en plein hiver et à huis clos.
Que demander de plus, c'est intéressant je dirais, mais... car il y a toujours un mais quand il y a un hic quelque part. Mais où ?
Je trouve qu'en globalité tout était froid que ça soit l'écriture ou encore les personnages. Même si la notion de deuil est bien présente, est-il bien nécessaire de voir des personnages n'ayant aucun but, aucune émotion, aucune envie?
Bref, quand je repense aux nouvelles techniques contemporaines d'écriture eh bien je me dis que ça manque de chaleur mais à un point terrible!
J'ai franchement eu l'impression de lire des phrases et des phrases accumulées les unes derrière les autres et la seule envie que ça m'a donnée c'est de tourner très vite les pages, ce qui m'insupporte vraiment.
Du coup, je suis passée à côté de ce livre et j'en suis bien déçue, le récit s'annonçait pourtant bien au départ mais n'a pas été à la hauteur de mes attentes.
Tant pis...


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Avec « Préférer l'hiver », Aurélie Jeannin nous propose un premier roman troublant. A la fois profond et détaché.
Une mère et sa fille, touchées par le deuil, décident de s'éloigner de la ville et de se retirer en pleine forêt. Nous ne connaissons pas le prénom de ces deux femmes, ni la situation géographique de la forêt, ni la période à laquelle se déroule l'histoire. Les contours du récit sont flous. La motivation des deux protagonistes également. Pourquoi s'imposer de vivre ainsi si ce n'est pour se punir de quelque chose ? Ce manque de densité m'a tenue à distance… impossible de ressentir une quelconque empathie pour les personnages.
Beaucoup de questions sont posées, beaucoup de thématiques sont soulevées mais restent sans réponse.
Certes, l'écriture de l'auteure est magnifique mais il n'y a pas d'histoire. Simplement des bribes de vie, des souvenirs.
Ce roman est une sorte de journal intime où les souffrances, les saisons, la nature, les livres prennent toute la place. Il n'y a pas de rythme. Tout est économie. Tout est silence. Tout est recueillement.
Le deuil est comparé à l'hiver. le coeur est gelé, figé, menace de s'arrêter à chaque instant.
L'ambiance est lourde, rude, extrêmement triste.
La plume d'Aurélie Jeannin est poétique, pudique, tout à tout sombre et lumineuse. C'est un pur délice. Malheureusement, cela ne fait pas tout.
Je ressors mitigée de cette lecture.

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Une mère et sa fille ont décidé de se retirer dans une cabane au milieu des bois après les deuils multiples qui les ont frappées. Récit à la première personne, ce livre est à la fois bien écrit, beau et noir, tellement noir que j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. Pourtant le thème du livre m'intéressait mais à un moment donné, trop de malchance, trop d'épreuves, on n'y croit plus...
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Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Harper Collins et Netgalley pour ce partenariat. Maintenant, les choses difficiles commencent : je n'ai pas apprécié ce livre. Je le dis d'entrée de jeu. Reste à savoir pourquoi, et là, c'est assez simple.
Dans ce livre, nous sommes dans la contemplation, et non dans l'action. Préférer l'hiver, oui, mais la fille (qui est aussi la narratrice) et la mère vivent non seulement dans la saison hivernale mais aussi dans un hiver affectif depuis la mort de leur fils, de leur petit-fils. Elles vivent littéralement leur deuil. Elles en ont la possibilité. Et c'est là que je deviens très froide, très indifférente envers ses femmes qui ont le luxe de pouvoir se retirer du monde, de vivre dans une cabane en forêt, avec des provisions. Certes, la vie est difficile, la narratrice se demande si elles auront assez à manger, s'il leur reste suffisamment d'essence pour aller en ville, où elles sont les « recluses » du coin mais je connais peu de personnes qui peuvent se permettre, en dépit de leur immense douleur, de vivre ainsi. Elles ne peuvent pas, pour des raisons matérielles, professionnelles, familiales.
Puis, j'ai trouvé ce livre terriblement impersonnel, les personnages principaux sont uniquement définis par leurs liens familiaux, peut-être pour montrer le côté universel de cette histoire, ou pour accentuer la froideur de la situation vécue par les personnages. Certes, elles sont seules, mais elles ont aussi été abandonnées par les pères respectifs de leurs enfants – autre manière de vivre leur deuil.
Pas de dialogue, ce qui ne veut pas dire que les deux femmes ne communiquent pas. J'ai parfois eu l'impression qu'elles ne quitteraient jamais l'hiver, que ce n'était pas le printemps qui les attendaient au bout de la route, mais leur mort. Il faut dire que la violence est présence, bien qu'elles soient retirée du monde, violence qui a ôté la vie du frère de la narratrice, violence qui la fera se faire agresser (et survivre), violence des voisins qui veulent à tout prix qu'elles se débarrassent du héron et du ragondin qui visitent leur étang.
Alors oui, l'attention est portée à chaque chose, les phrases sont belles, poétiques, et pourtant, nulle émotion pour moi. C'est ainsi.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Voici un roman atypique, très introspectif et un brin philosophique, qui m'a rappelé certaines lectures de développement personnel. Il y est question du retour à la nature cathartique d'une trentenaire accompagnée de sa mère, après le double deuil de son fils et de son frère. On n'en saura guère plus dans ce récit mi-contemplatif mi-réflexif d'une femme qui se reconstruit tant bien que mal. La seule action réside dans un « événement » un peu obscur (une agression ? Par qui ? Pourquoi?) duquel elle ressort brisée physiquement.

Je me suis laissée bercer par les mots, tantôt séduite, tantôt indifférente. Certaines idées ont fait écho en moi, notamment le désir, plus ou moins durable, de s'isoler au calme, loin de l'agitation du monde, pour mieux en apprécier les richesses. Dans ce roman la nature est aride, en plein coeur d'un hiver glacial, mais pas hostile pour autant. Elle oblige à revenir à l'essentiel. A se débarrasser du superflu (« Nous vivons avec peu de choses, coupées du monde. Je sens que je suis mieux lorsque peu d'objets m'entourent »). A prendre le temps. Observer la beauté de la forêt enneigée. Elle favorise l'introspection autant que le détachement : « Ne pas ruminer le passé, ne pas se projeter dans le futur, vivre ici et maintenant. Être dans le présent, de façon absolue, profonde, totale ».

Les deux femmes se concentrent l'une sur l'autre, sans effusion – ce n'est pas dans leur caractère (« Maman ne laisse que peu de choses transparaître »). Mère et fille n'ont pas de relation fusionnelle mais sont attentives l'une à l'autre. Se comprennent sans s'exprimer guère autrement que par lecture interposée, choisissant les phrases des autres pour exprimer leur ressenti le plus justement possible. Les sentiments profonds sont tus, ils finiront par disparaître dans le froid qui envahit les corps et les esprits. Ces longues semaines passées dans la cabane isolée, où tout vient à manquer (« Venir en ville est toujours une épreuve »), est « comme une sorte de purge ». Une façon de faire son deuil (« l'hiver anesthésie les peines ») et aussi « d'aller chercher dans les profondeurs nos ressources enfouies », à travers une démarche qui se veut initiatique (« C'est un chemin à faire »). Mais si « cette terre dure vous met à l'épreuve » c'est, on l'espère, pour mieux renaître avec le printemps, pour « sortir de moi et de tout cela plus forte », et à défaut d'être heureuse à nouveau, un jour, de se sentir apaisée.
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Une mère et sa fille, touchées par le deuil, se réfugient dans la forêt dans une cabane en bois au milieu de rien d'autre que des arbres, un endroit peuplé d'animaux mais de peu d'humains. Elles sont considérées comme des sauvages par les gens du village voisin, comme les "perdues du coin". Cette cabane est le lieu où elles ont vécu en famille à quatre il y a de nombreuses années avant que la famille ne s'installe en ville.

"L'isolement, le travail physique, la solitude et la connexion aux éléments sont des béquilles... Rien que le blanc et le silence."

L'une a perdu son fils et son petit-fils, l'autre a perdu son frère et son fils. Elles vont tenter de se reconstruire au contact de la nature en vivant le présent dans le plus grand dépouillement, en mode survie car elles doivent se procurer du bois pour le chauffage, de l'eau et de la nourriture "En restant dans le passé, on tombe en arrière, et rien ne nous retient. Si on se projette, on tombe en avant, dans ce trou incertain que représente l'avenir. Il faut être dans le présent, de façon absolue, profonde, totale, pour, à défaut de continuer de vivre, au moins ne pas mourir."

Mère et fille aiment la littérature, lecture et écriture rythment leurs journées, ce qui nous vaut de très beaux passages sur le pouvoir de la littérature " le soir, nous nous faisons la lecture, à tour de rôle, devant le poêle l'hiver ou autour de notre feu de camp l'été. Les mots ont toujours occupé une place de choix dans nos vies. Nous avons beaucoup de livres. Nous parlons beaucoup. Nous lisons, nous écrivons. de différentes façons, nous exprimons ce que nous vivons. Il me semble même que nos silences sont chargés de mots"... " Maman distingue les écrivains et les romanciers. Elle dit que les romanciers savent raconter des histoires. Que ce qui importe aux écrivains, ce sont les mots, leur enchaînement et leur rythme. Ceux qui excellent dans les deux, elle les appelle les auteurs."

Un premier roman remarquable par l'atmosphère qu'il dégage, par la douce mélancolie qui imprègne ce texte sur deux femmes qui ne sont plus dans une relation mère-fille. Au fil du récit des éléments de leur histoire nous sont distillés sans précipitation à dose homéopathique. Un roman introspectif dans lequel je me suis au départ sentie merveilleusement bien, emportée par le côté envoûtant voire hypnotique de l'écriture magnifique d'Aurélie Jeannin mais le manque d'action et le côté un peu confus du récit ont malheureusement fini par me peser. Je suivrai assurément les parutions des prochains romans d'Aurélie Jeannin car son écriture éminemment poétique m'a éblouie. J'aurai vraiment aimé plus apprécier ce premier roman remarquable à plus d'un titre.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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