Otto Steiner, patient dans un sanatorium de Salzburg, nous fait partager, dans son journal du 7 juillet 1939 au 2 août 1940, sa vie de malade, la dégradation des soins, due à la mobilisation de tout le régime nazi pour l'effort de guerre. « Ni juif, ni non juif », il nous décrit avec un humour grinçant et cruel et grâce à des phrases courtes et percutantes les restrictions imposées au peuple mais peut être surtout aux malades incurables, les étages qui se vident du jour au lendemain de leurs malades dont le régimej2RUSALMY se débarrasse : « Je n'aurai peut être pas besoin de me suicider. On parle beaucoup d'euthanasie ces derniers temps…. ». Étages destinés aux premiers soldats, revenant du front, que le régime cache.Il sait que sa fin approche : « On verra ce qui tiendra plus longtemps, mes poumons ou mon porte-monnaie ».
Mélomane averti, il dit de lui : « Je n'ai plus de graisse, ni de muscles. mais il me reste mes nerfs. Et la musique… ». Cette musique qu'il ne peut plus écouter…. Il nous décrit la brutalité de ce régime de « décadents », qui ne comprennent rien à la musique, qui bâclent sa musique, celle de Mozart : « Ils résonnent dans ma tête. Ils me battent les tympans ».
Alors quand il a l'occasion d'apporter son concours à l'organisation du « Festspiele », festival de musique de rayonnement du Reich à Salzburg, c'est avec bonheur qu'il s'en occupe malgré son état de santé qui empire, pour «
Sauver Mozart » de ces décadents.
Je n'en dirai pas plus afin de ne pas dévoiler la chute, ce sourire final…
Un bonheur de lecteur de 150 pages