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EAN : 9782330075729
80 pages
Actes Sud (05/04/2017)
3.81/5   34 notes
Résumé :
C’est la guerre. L’ensemble de la population de Tel-Aviv est évacué. Sauf qu’à la dernière minute, Saba, le grand-père de Naor, descend du bus, entraînant le jeune homme et sa petite amie Yaël dans une dérive clandestine au coeur de la cité désertée désormais toute à eux.
Une expérience à hauts risques, à l’intensité démultipliée par trois – trois âmes dont la fraternité efface les générations, trois grands enfants éperdus : Saba, le rescapé beckettien aux ve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Tel-Aviv, évacué,sous menace de guerre,
Saba, un grand-père qui lit Beckett et Joyce,
"Molloy" sous son bras il refuse de partir et résiste à Naor son petit fils et Yael la petite amie de ce dernier qui viennent le chercher,
Les voici coincés, tous les trois, dans une ville désertée où l'attaque a débuté.
"Nous évoluions comme dans un rêve.
Des panneaux publicitaires étaient restés allumés. Celui de la dernière Mazda fonçant à travers l'Arizona. Une promotion d'El al pour un vol direct Tel-Aviv-Colombo. Valable jusqu'à la fin du mois. Une pub de la Phénix, “la meilleure assurance vie”."

Un récit en deux temps,
L'épisode des trois, coincés dans un appart squatté de la ville évacuée est
racontée par Naor à sa mère durant un road movie à deux, à travers le pays, du Kibboutz Ein Harod à Tel-Aviv, un voyage symbolique dont l'issu ne sera connu qu'à la fin.....
Récit aéré de panneaux routiers , symbols d'un pays pas comme les autres....

Vous pensez sûrement à un récit apocalyptique, qui donne mal au coeur, mais
c'est sans compter sur l'humour caustique de Jerusalmy, qui nous déroule les quatre cent coups que font les trois compères afin de survivre, self service à volonté,dans un Tel-Aviv hors des circuits touristiques.....Naor, étudiant en cinéma les filme avec les moyens de bord, son smartphone. Au bout d'un moment tout les repères changent puis disparaissent, ne compte plus que l'instant que l'on vit, et le récit devient de plus en plus loufoque, jusqu'à.......

Une métaphore générale de la vie en Israel,-"Tel-Aviv est faite pour le présent. Exclusivement. le lendemain y a toujours été incertain......N'était-ce pas pour cela que nous avions refusé d'évacuer ? Ne pas nous laisser catapulter vers l'avenir."-,
Agrémentée,de réflexions politiques,-"Il a dit que ça ne faisait de mal à personne de se prendre un coup de pied aux fesses de temps à autre. Et que nous, les Israéliens, en avions fort besoin. Parce que nous nous étions enlisés dans un statu quo. Non pas seulement avec les Palestiniens. Ce qui était certes regrettable. Mais aussi et surtout avec nous-mêmes. Ce qui était bien pire."-

Un court récit intéressant qui porte le lourd héritage d'Israel dans une prose légère, avec un zeste d'humour qui relève le tragique.

Merci Mollymoon.



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J'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette intrigue à double temporalité. Mais le récit s'installe progressivement et l'intérêt de même. Il s'agit d'une guerre inventée où la ville de Tel Aviv subit des bombardement et doit être évacuée. On suit le parcours de quelques personnages d'une part qui reviennent vers la ville où l'etat d'urgence vient d'être levé et une autre partie de l'action se situe sous les bombes dans les rues déserte de la capitale. le lecteur est pris dans cette ambiance surréaliste où la tension se ressent partout. Comme il est dit à un moment, tout peut basculer d'un moment à l'autre. La mort peut survenir à chaque instant. Ce recit, bien qu'écrit en 2017, est véritablement prémonitoire de ce qui se passe actuellement. L'insécurité individuelle et collective semble inscrite dans cette terre où la paix paraît à jamais illusoire.
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Sur la route qui les mène à Tel-Aviv, un jeune homme raconte à sa mère comment avec son grand-père et son amoureuse, ils ont (sur)vécu pendant plusieurs semaines dans la ville vidée de tous ses habitants par un ordre d'évacuation générale.
Alors qu'ils s'apprêtaient à partir se réfugier dans le kibboutz où vit sa fille, le vieil homme a décidé de désobéir aux autorités en refusant de quitter la ville menacée par les tirs de missiles palestiniens. S'il s'agit de faire acte de résistance, pour lui c'est aussi une façon de lâcher prise en acceptant de se préparer à mourir. Très prudent au début, le trio s'enhardit et décide peu à peu de faire abstraction de ce qui se passe, comme si la guerre n'existait pas, comme pour faire la nique à la mort. Ils se grisent de cette nouvelle liberté jusqu'à ce que la réalité les rattrape...
Avec beaucoup de simplicité et sans pathos superflu, Noaour relate les faits. C'est la voix de sa mère avec ses rares et très brèves interventions qui apporte discrètement la note sensible pour nous faire comprendre en douceur comment les choses ont tournées.
Le récit est ponctué par les dessins des panneaux routiers que le fils et sa mère rencontrent sur leur trajet (on peut suivre l'itinéraire sur une carte ajoutée en index). Le procédé est intéressant à plusieurs titres. Dans un premier temps ces panneaux apportent un côté original et très ludique qui donne du dynamisme au récit. Mais après avoir refermé le livre on peut les envisager de façon plus sombre, un peu comme représentant les stations d'une via dolorosa menant à un sépulcre.
L'auteur manifestement sous le charme de la "ville blanche " , précise en fin d'ouvrage qu'il a écrit son roman à la terrasse d'un café situé près d'une des avenues les plus bruyantes de Tel-Aviv. Pour avoir imaginé sa ville déserte et silencieuse, en aurait-il parfois marre de l'agitation, de la musique tonitruante qui y résonne sans cesse et que certains considèrent comme une véritable pollution ?
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Evacuation, c'est l'histoire de trois personnages : Naor, étudiant en cinéma, de sa petite amie Yael peintre et de son grand-père Saba passionné de Beckett.
Evacuation, c'est l'histoire d'une guerre entre Israël et un ennemi jamais cité, l'histoire d'un exode, de Tel-Aviv vidé de ses occupants par les autorités.
Evacuation, c'est le titre d'un film que va réaliser Naor avec son portable dans cette ville désertée qui mettra en scène nos trois protagonistes.
Evacuation, c'est le refus de ces trois personnages de quitter la ville malgré les bombardements, au péril de leur vie. Ils sont désormais trois clandestins errant dans tel Aviv.
Et c'est le récit de cette fuite que narre Naor à sa mère sur la route qui les emmènent depuis un Kibboutz vers Tel-Aviv et dont on ne connaitra la raison de ce voyage qu'à la fin du livre.
Un livre comme un conte, un livre plein de poésie dans un environnement tragique.
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En cette période où le mot « évacuation » résonne tout particulièrement avec la guerre en Ukraine, la lecture de ce court roman – qui s'apparente plus de fait à un conte sans message moralisateur – s'est comme imposée à moi. Ce faisait un moment qu'il m'attendait et j'avais pris quelques notes en écoutant une interview de l'auteur. Un auteur que j'affectionne et qui associe toujours ses écrits avec un art. Dans Sauver Mozart la musique, dans La Confrérie des chasseurs de livres la poésie (Villon), dans Les obus jouaient à pigeon vole la poésie (Lamartine), dans La Rose de Saragosse la gravure, et dans Evacuation le cinéma.
Les habitants de Tel-Aviv doivent évacuer. Mais un trio refuse de s'en aller. Ce trio est composé de Saba - grand-père en hébreu -, de Naor – un étudiant en cinéma qui tourne un film qui a pour titre « Evacuation » et la jeune femme, Yaël – artiste peintre. le quatrième personnage est la ville de Tel-Aviv, une ville qui est réputée pour son ouverture, la fête, l'art, la joie de vivre.
Evacuer… mais pour quelle durée ? qui attaque ? de quel conflit s'agit-i-il ? ce n'est pas précisé au début du roman. Mais c'est lors du conflit Israelo-Palestinien.
Ce livre est un livre anti-guerre ; il fait ressortir les sentiments et l'humanité qui ressort dans des circonstances dramatiques.
Les trois personnages refusent la guerre, ils veulent rester fidèles à leurs valeurs, combattre en vivant normalement, en ne fuyant pas. Ils vont s'exprimer à travers le tournage d'un film et montrer ainsi leur façon d'appréhender et de vivre la situation. L'auteur va faire du livre de Beckett « Malloy » un fil rouge, symbole de l'absurde, de la liberté, de la dissidence ; au fur et à mesure du roman, perte de repères et dépouillement progressif. Et aussi des circonstances qui vont révéler le caractère refoulé des trois protagonistes par le choix de leurs vêtements, des habits de scène en quelque sorte. Quand au quatrième protagoniste, la ville, elle vit, souffre, se révèle aussi.
C'est un roman d'espoir qui colle à la réalité des conflits et des gens qui refusent de sacrifier leur vie D'avant sous la menace des missiles… Comme le dit l'auteur… ils veulent être plus malins que les missiles…
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il m’a dit que ce n’était pas si important que ça, d’être compris. Ce qui comptait dans la vie, c’était d’être accepté tel que l’on était. Et d’en faire de même pour les autres. Même si on ne les comprenait pas toujours. Sauf s’ils étaient méchants, a-t-il précisé. Ou vraiment trop cons. Auquel cas, on était exempt.
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Ça ne t’est jamais arrivé, à toi, de faire abstraction de ce qu’il se passe autour ? Comme si tu étais un personnage de Beckett. D’éprouver ce sentiment de dérision. À propos de tout.
Comme si tu étais Molloy.
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Jérusalem est trop exigeante. Trop sainte. Elle t'accapare l'âme. Je ne m'y suis jamais senti vraiment à l'aise. Tel Aviv est bien plus arrangeante. Elle te rassure. C'est le sanctuaire où les Israéliens eux-mêmes trouvent refuge.
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Ça avait l’air de le turlupiner drôlement. D’avoir fauché ce bouquin. Il ne l’avait pourtant jamais rapporté. Mais conservé précieusement comme la marque de son opprobre. Pour se mortifier. Faire pénitence. Et, dans un but d’expiation, il s’était condamné à la lecture perpétuelle de ce beau texte qu’il avait ravi aux lecteurs du quartier.
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Quand nous sommes sortis de notre tanière pour la première fois, c’est ce qui nous a le plus désolés. Les terrasses vides des bistros. Les pieds de tables enchaînés. Cadenassés. Les chaises empilées. C’était triste à mourir. Tu n’as pas idée. Faut être de la ville, pour ça. Je veux dire pour que ça te consterne à ce point.
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Vidéo de Raphaël Jerusalmy
« Bernstein remplit la coupe de son invitée. Il est franchement déçu. Pourquoi, diable, lui offre-t-elle une descente de croix ? » Raphaël Jerusalmy, **In Absentia**
Plus d'informations sur ce roman : https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/absentia
#littérature #histoire
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