AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 138 notes
5
22 avis
4
21 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une petite ville de Belgique en 1958 ...
Les souvenirs de la dernière guerre ne sont pas très loin, surtout ceux qui n'ont pas été étalés au grand jour comme ces dénonciations de résistants qui restent encore présents dans les esprits et déclenchent toutes les hypothèses ...

Passé- avenir qui s'affrontent avec la libéralisation balbutiante des moeurs et l'envie des jeunes de s'affranchir des carcans qui enchainaient leurs parents .

C'est dans ce contexte mouvant que Madame de Vandelamalle arrive chez Ruben Borj , boulanger et sa femme Gilda pour leur demander , en leur forçant un peu la main , de prendre Josée, une jeune orpheline du même âge que leur fille Astrid comme apprentie .

Josée a survécu au bombardement qui a tué ses parents mais en a gardé des séquelles , elle est simple d'esprit , en proie à des crises d'épilepsie mais , ce qui va être à l'origine d'événements incontrôlables dans cette famille en apparence sans histoires, dotée d'une voix remarquable et remarquée en plus haut lieu .
Ce don sort la jeune fille de sa condition de servitude, mettant en exergue tous les travers des hommes : médisance, jalousie, concupiscence , méchanceté ...

Armel Job, dont j'ai déjà apprécié l'intelligence de la mise en situation de ses romans , en refaisant vivre cette époque du début des trente glorieuses nous rappelle que notre époque actuelle avec ses excès , ses" fake news" n'a rien inventé ...

J'ai beaucoup aimé !

Toute ma gratitude à NetGalley et aux Éditions Robert Laffont
#UneDrôleDeFille #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          230
Fin des années cinquante, un boulanger et sa femme acceptent de recueillir Josée, une orpheline de guerre. Sans le vouloir, elle va semer le trouble dans la maisonnée en provoquant des jalousies et en faisant remonter de vieux souvenirs à la surface. Comme d'habitude, je me suis régalé de la finesse avec laquelle Armel Job modèle ses personnages. Mais mon plaisir a été quelque peu atténué par un sentiment de déjà lu et une langue qui m'a semblé un tantinet vieillotte.

Ruben et Gilda tiennent une boulangerie dans un village imaginaire, quelque part en Ardenne. Une dame débarque chez eux un beau jour de 1958, pour leur proposer d'accueillir Josée, une orpheline de guerre qu'ils pourront employer comme apprentie; à la fin du roman, on apprendra qu'ils n'ont pas été choisis par hasard… Un peu à contre-coeur, ils acceptent. Josée apprend vite à servir les habitués de la boulangerie, mais elle reste effacée au sein de la famille.

Un soir, Astrid, la fille des boulangers, tente de convaincre ses parents de la laisser sortir dans une discothèque qui vient de s'ouvrir près du village. Pour vaincre leurs réticences, elle leur propose se faire accompagner par Josée. Et c'est en voyant s'y produire un chanteur à la mode que Josée se découvre une passion pour la chanson.

D'autre part, en voyant Josée, Gilda revit ses propres débuts à la boulangerie, qui était alors tenue par le père de Ruben. Ces souvenirs ne sont pas très agréables…

Voilà les ingrédients qui vont semer un trouble assez important dans la famille. Je vous laisse découvrir la suite de l'intrigue.

J'ai retrouvé dans ce roman tout ce que j'aime chez Armel Job, c'est-à-dire la grande finesse avec laquelle il campe ses personnages ainsi que leurs interrelations. On vit de l'intérieur les montées de passion, les doutes, les jalousies, les désirs réprimés. On sent comme si l'on y était l'ambiance d'un village où tout le monde se connaît et où les ragots peuvent vite glorifier ou casser une personne. Et je n'oublierai bien sûr pas l'humour dont l'auteur fait preuve, au travers de ses formules incisives pour caricaturer l'un ou l'autre défaut de ses personnages. Un régal, même si la langue m'a cette fois semblé plus vieillotte que ce l'on pourrait attendre d'un texte paru en 2019.

Néanmoins, malgré toutes ces qualités qui me poussent à continuer d'explorer la production d'Armel Job, je dirais que mon enthousiasme est tempéré par une sorte de sentiment de déjà lu. L'intrigue est bien différente de celle de ses autres romans, mais j'y ai retrouvé des ingrédients que je commence à bien connaître: une jeune fille « marginale » au centre de l'histoire, un village et ses rumeurs, des secrets de famille liés à la guerre. Il s'agit peut-être d'un effet indésirable de l'ordre aléatoire dans lequel j'ai lu les romans d'Armel Job. Il me tarde de retrouver la variété de styles et de thèmes que j'avais appréciée précédemment.

Globalement, je vous recommanderai de découvrir Armel Job, un de nos excellents auteurs belges qui, malgré les bémols que j'ai épinglés ici, reste en bonne place sur ma pile de lectures futures !
Commenter  J’apprécie          206
Je viens de découvrir un auteur pour lequel je ne mets absolument pas en doute l'écriture mais je reste assez perplexe à la fin de son dernier roman paru en 2019.
J'ai eu plaisir à découvrir sa plume mais l'intrigue de l'histoire m'a parue trop grinçante et trop mêlée de perversité et d'acharnement du sort sur le destin d' une famille que j'ai trouvée banale.
Rien ne m'a fait l'effet d'un thriller psychologique et même les longueurs au milieu du roman m'ont plus qu'ennuyée.
Je laisserai la place aux prochaines critiques qui seront peut être plus enjouées que la mienne et pour lesquelles les lecteurs auront été réellement captivés par l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          200
Marfort, petite ville de Belgique, août 1958. Lorsqu'une femme entre dans la boulangerie Borj au nom de l'Oeuvre nationale des orphelins de guerre, les patrons, Ruben et Gilda, sont étonnés de la demande qui leur est faite : prendre une apprentie, une jeune orpheline nommée Josée. Elle a l'âge de leur fille Astrid et madame la boulangère profiterait bien d'un peu de temps libre, ils acceptent donc. On devine vite que leur vie va s'en trouver transformée, voire bouleversée, mais de quelle manière, et quels rebondissements l'auteur nous réserve-t-il, voilà ce que promet le roman... (inutile de lire d'ailleurs la quatrième de couverture ou des résumés trop détaillés, vous y gagnerez en plaisir de lecture !)

Pari tenu, le suspense psychologique, l'étude des caractères des membres de la famille, tout cela fonctionne très bien. Mieux encore, la manière dont les nouvelles et surtout les commérages circulent, se transforment et s'amplifient.
Le roman excelle à retrouver l'ambiance des petites villes provinciales à la fin des années cinquante, lorsque la guerre était encore proche dans le temps, mais bien souvent ensevelie dans les mémoires, et effacée des conversations. Comme le sont souvent les traumatismes. de ces non-dits, va naître une situation où tous les membres de la maisonnée Borj vont se trouver plus ou moins impliqués.
J'ai été contente de retrouver cet auteur, synonyme pour moi de style fluide et clair, de personnages piquant la curiosité, de tension bien menée, sans exagération : de quoi le recommander à de nombreux lecteurs !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          183
Voici un livre bien sympa dont l 'histoire se dévoile petit à petit jusqu'à un épilogue bien pensé en forme de post scriptum.
On croit tout savoir de cette famille de boulangers qui accepte à contre-coeur d'accueillir une orpheline comme vendeuse-apprentie. Mais autour de l'innocence de cette jeune fille simple, placée là pour une raison précise ignorée de tous- personnages comme lecteurs- les secrets enfouis et les caractères de chacun/chacune vont ressurgir et éclater au grand jour, jalousie, envie, mépris, tromperie, trahison, incompréhension...Et le destin de cette famille, a priori bien établie dans sa petite ville, va être bouleversé à jamais. Et tout cela avec brio et suspense de la part de l'auteur.
Bien que les personnages soient campés dès le départ, leur évolution au fil des incidents puis évènements constitue la trame de cette histoire qui défile sous nos yeux vers une fin inéluctable.
Cela donne un roman captivant dont on attend la fin sans l'imaginer une seconde si ce n'est, après coup, par petits indices disséminés avec subtilité et qu'on oublie de prendre en compte...Jusqu'au dénouement.
Une bien belle découverte, très différente de Loin des mosquées, du même auteur, que j'avais aimé aussi. 
Merci aux Editions Robert Laffont et à NetGalley pour cette lecture.
Commenter  J’apprécie          170
On n'est jamais déçu des romans d'Armel Job...Récit provincial, texte fluide et personnages bien vivants.
Une drôle de fille c'est une histoire pas comme les autres qui se déroule dans un petit village en ardennes au milieu des années 70. Lecture agréable et apaisante.
Commenter  J’apprécie          150
Deuxième très belle découverte de cet auteur et quelle lecture ! Encore une fois, on ne peut que tomber sous le charme de cette écriture travaillée, recherchée mais qui reste totalement fluide et tellement agréable à lire. Pour ce qui est de l'histoire, elle est ficelée de A à Z. le thème des on-dit et du quand-dira-t-on est omniprésent. On assiste ici à une page dramatique de la vie de la famille BJorg, boulangère de son état dans un patelin Belge, tout le monde connait tout le monde. La période se situe dans les années 60 et ça grince entre les jeunesses rock'n' roll qui bafouent les règlent de bienséance et leur parents qui sortent de la guerre. Au milieu, une drôle de fille, Josée , la belle orpheline qui sort du chapeau (enfin.pas tant que ça) , un ange pour beaucoup, le diable en personne pour d'autre. Celle qui attise toutes les jalousies, qui defie l'amour, avec une bienveillance innocente et dont la seule présence va bousculer toute une société qui n'aime laver son linge qu'en famille.
Ce livre est une véritable réussite.
Commenter  J’apprécie          110
Direction Martfort, une petite ville de province dans les années 50. Nous sommes à la campagne et la famille Borj - Ruben et Gilda et leurs enfants Astrid et Rémi - famille sans histoire tient une boulangerie florissante.

Imaginez-vous, par l'odeur du pain chaud et des croissants, poussant la porte de la boulangerie pour y chercher une douceur le dimanche, une "gosette" aux pommes, un "éclair au chocolat" ou tout simplement "les pistolets" du dimanche matin.

Nous sommes le 13 septembre 1958, l'expo universelle bat son plein, Léopoldine Vandelamalle pousse la porte de la boulangerie, elle est responsable de l'oeuvre nationale des orphelins de guerre. Elle n'est pas ici comme cliente mais veut parler avec Ruben et Gilda .

Elle leur parle de Josée Piron, une jeune fille née en 42 tout comme leur fille Astrid, une adolescente de 16 ans orpheline de guerre qui a vu toute sa famille disparaître sous un bombardement à Houffalize. Josée a été traumatisée à l'époque et en a gardé quelques séquelles, elle est dirons-nous un peu "simplette", elle ne lit pas mais compte sans problème et est aimable. Madame Vandelamalle aimerait lui donner une chance dans la vie et souhaiterait que les Borj l'engagent comme apprentie vendeuse. Elle est travailleuse et souriante, une occasion pour Gilda de souffler un peu, elle l'aidera à la boulangerie et dans le ménage et tiendra compagnie à Astrid.

Sceptique au premier abord, la famille accepte. Josée débarque et Gilda se souvient et revit grâce à elle son adolescence, son arrivée dans la famille au même âge. Elle éprouve une certaine tendresse pour Gilda, une nostalgie en remettant au goût du jour ses vêtements remisés dans une malle au grenier. Josée utilisera la mansarde comme elle le fit par le passé. Cela réveille les souvenirs de Gilda.

Ruben quand à lui est un peu émoustillé, attiré vers Josée, il l'observe. Mais pourquoi ?

Une boîte de nuit ouvre ses portes dans le patelin d'à côté le 11 octobre 58, le Wigwam, c'est un événement à ne pas rater. Astrid convainc ses parents d'y aller, la condition est d'être accompagnée de Josée. Josée sera fascinée par la prestation live d'Henri Breyre qui reprend la chanson "Diana" en français, chanson que Josée chantera sans cesse... mais un incident survient lors de cette soirée, ce sera le début de rumeurs qui attiseront la curiosité des locaux.

La belle voix de Josée causera d'autres incidents et lui permettra aussi d'être repérée pour la chorale dirigée par le fils de la mère Michaux.

Nous sommes dans une petite ville de campagne, tout le monde passera à la boulangerie pour voir Josée, très vite elle sera l'objet d'une rumeur qui se répandra comme de la poudre, enflera , se déformera et changera à tout jamais le destin de la famille Borj. Je ne peux vous en dire plus si ce n'est que la maîtrise de ce thriller psychologique est parfaite.

Armel Job est au sommet de son art, il explore comme toujours l'âme humaine en profondeur. On vit avec lui cette période d'après guerre qui a encore beaucoup de secrets à dévoiler. Les descriptions des personnages, de l'époque, des intérieurs, de l'ambiance sont superbement rendues, c'est comme si vous y étiez. La langue d'Armel Job est savoureuse comme les pâtisseries des Borj, elle décrit à merveille et non sans humour les sentiments et les secrets des protagonistes.

Un roman qu'on ne lâche pas avant de l'avoir terminé, qui fait ressurgir les souvenirs du passé de Gilda. C'est du grand art comme à chaque fois, je pense que ce n'est pas pour rien que la page la plus lue de mon blog est un autre article sur un livre du même auteur "Loin des mosquées".

Magistral ! A lire sans tarder.

Merci Armel Job pour l'envoi de ce livre et votre confiance.

Ma note : Immense coup de coeur
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          112
Une drôle de fille effectivement que cette Josée, orpheline de guerre, qui débarque du jour au lendemain dans la maison Borj, une boulangerie d'un petit village de Belgique. Elle est amenée par sa "marraine", qui semble si bien connaître la famille et les a choisis pour des raisons qui paraissent obscures. Les boulangers, d'abord réticents, acceptent de l'accueillir dans leur maison et d'en faire leur apprentie. Et puis, elle a le même âge quasiment que leur fille, et même si elle est simplette, elle est courageuse et travailleuse, elle fera bien l'affaire.
Mas voilà que son arrivée va déclencher un raz-de-marée... Très insidieusement! Discrète, appliquée, les Borj ne trouvent rien à lui reprocher, si ce n'est qu'elle va leur apporter des misères et déclencher des révélations de secrets de famille...

Dans cette histoire, on suit le quotidien de cette famille, avec le père très fier de son propre père, héros de la Résistance, la mère, pour qui la chose la plus importante au monde semble être l'opinion des gens et l'apparence de sa fille chérie.
Josée va être le révélateur de tout cela, des douleurs accumulées au cours du temps aussi. Une histoire qui pourrait être banale finalement, où tout s'emmêle, et c'est (je trouve) ce qui fait le charme de ce roman.
Commenter  J’apprécie          100
Dès les premières pages, l'auteur prévient : cette histoire va se terminer en drame ! J'étais donc bien prête et pourtant, j'ai lu avec une boule dans la gorge , preuve du suspense quasi insoutenable instauré tout au long du livre. Livre noir, très noir mais qui révèle une fine connaissance des comportements humains. Rien n'est laissé au hasard, les mensonges, la jalousie, les secrets de famille, les non-dits, la mesquinerie, la rumeur... Tout cela dans un style travaillé, précis avec des dialoguent qui illustrant parfaitement la lourdeur de l'atmosphère. L'auteur reste en retrait, ne juge pas, ne condamne pas et, comme lui, je suis restée spectatrice me demandant à plusieurs reprises :"Qu'est-ce que j'aurais fait ? " Et si l'attitude de ces personnages est malheureusement universelle, l'auteur les situe dans un environnement qui nous est familier, par les lieux, les expressions, les habitudes et cela ajoute encore de la crédibilité à cette terrible histoire.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (275) Voir plus



Quiz Voir plus

tu ne jugeras point

qui est le tueur?

Denise
Antoine
Mme Maldague

9 questions
370 lecteurs ont répondu
Thème : Tu ne jugeras point de Armel JobCréer un quiz sur ce livre

{* *}