J'ai beaucoup aimé ce livre,
Armel Job raconte l'histoire d'une époque.
1958 : La Belgique inaugure la plus grande exposition d'après-guerre " L'Exposition universelle " qui durera 6 mois. Je ressens au fil des pages l'engouement d'un pays à oublier le passé, regarder vers l'avenir. le progrès est là !
La guerre, je la représente par Josée, une jeune fille orpheline. Ses parents sont décédés au cour de la bataille des Ardennes dans un bombardement. Josée est indemne physiquement mais psychologiquement le passé a disparu, ses parents aussi. Léopoldine Vandelamalle représentante pour l'oeuvre nationales des orphelins en Belgique pousse la porte de la boulangerie de Marfort. Ruben et Gilda Borj, parents de deux adolescents sont surpris de cette démarche:
Accueillir une orpheline!
Une jeune apprentie comme l'était Gilda Borj quelques années auparavant.
Alors oui, pourquoi pas !
Le quotidien du village est alors un peu bousculé. Même si Bruxelles scintillent de milliers de visiteurs, l'arrivée d'une nouvelle habitante dans un petit village bouscule le quotidien. On est curieux, on veut savoir...
"Tandis que son nom ondoie dans l'air chaud de la boutique, Josée sourit comme une mère sourirait après avoir donné le nom de son enfant. Son sourire, cependant, se fige sur les lèvres entrouvertes un peu trop longtemps, semble-t-il, si bien qu'une certaine perplexité s'est déjà emparée de l'esprit des clientes. Cette fille a quelque chose de bizarre. Il faudra qu'elles en parlent avec une voisine pour se faire une opinion."
L'auteure apporte une très belle personnalité à Josée. Une cosette des "temps modernes" dont je perçoit au fur et à mesure l'évolution de sa personnalité ainsi que son caractère. La plume d'
Armel Job raconte naturellement l'histoire.
"La vaisselle finie, Gilda l'a installée dans sa chambre. C'est la mansarde où
elle-même logeait lorsqu'elle était apprentie. On y accède par l'entrée du grenier qui est tendue d'une épaisse tenture. La pièce est comme une cabane au milieu du fatras des objets qu'on a remis au rebut. L'intérieur est tout à fait convenable, un parquet en sapin, une grande lucarne fixe."
Mais quelle histoire ?
Celle d'une famille, d'un village, d'une époque ou celle d'une situation sans qu'elle ne puisse être rattachée à une période.
"Lorsqu'une rumeur se répand, les personnes qui sont le moins au courant, ce sont le plus souvent les plus concernées."
Les sentiments se bousculent, peu importe le sexe et l'âge. Sont-ils réels, inventés, dissimulés car interdits !
Jusqu'où aller pour ne pas répéter le passé ou réparer les fautes ?
"En se rendant à la boulangerie, elle s'était figuré qu'elle réglerait toute l'affaire dans la boutique. Qu'est-ce qui lui avait pris de descendre à l'atelier ?"
Celle-ci sont-elles toutefois toujours pardonnables ?
Armel Job m'a emmené dans les couloirs des secrets de famille, ceux que l'on dévoile avec respect. Que l'on affirme avec assurance tout en y mettant un point final.
" Elle lui a saisi les mains. Ce n'était plus madame Gilda, tranquille, impérieuse. C'était soudain une simple femme qui parlait à une autre pour lui expliquer le poids d'une injustice absurde liée à leur condition commune dont elle avait sans doute souffert et dont Josée souffrirait."
Prise entre l'histoire d'un pays, celle d'une famille où les fantômes ressurgissent et les démons apparaissent. Que faut-il en retenir ?
Qu'il y a peut-être plusieurs époques mais un même système.
L'avenir le changera-t-il?
l''imagination d'un auteur pourrait peut-être bousculer les esprits !
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