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A la fin des années 50, à Marfort, village imaginaire de Belgique, la famille Borj accueille une nouvelle apprentie dans la boulangerie familiale.
Josée, une orpheline de guerre qui a gardé quelques séquelles du traumatisme de la disparition brutale de ses parents dans un bombardement. Elle souffre notamment d'une léger retard mental et de crises d'épilepsie.
Cette jeune fille fragile est la candeur incarnée. Dotée d'un physique avantageux et d'un don incroyable pour le chant, elle ne va pas manquer de susciter chez les Borj comme dans tout le village, convoitise et jalousie.

Armel Job livre un récit intriguant à l'ambiance rurale oppressante. Il dresse le portrait d'une société en pleine évolution qui perd ses repères. Les fifties apportent leur lot de chamboulements: arrivée du rock'n'roll et des premières discothèques, modernisation et américanisation des cafés et restaurants, nouvelles tendances vestimentaires,...
Face à l'inconnu, les habitants de la campagne se méfient et conservent leurs travers. Les ragots vont bon train et continuent de compliquer la vie de ses victimes, souvent féminines.

Au sein de la famille Borj, l'arrivée de Josée va mettre au jour de lourds secrets de famille. Les différents protagonistes féminins offrent une palette assez précise et juste des relations entre femmes. La jalousie, la solidarité, la compassion, une richesse de sentiments destructeurs ou réparateurs.
Quant aux hommes de cette famille, on peut dire qu'ils ont un vrai problème avec la gent féminine. Leur rapport au sexe opposé, plein d'ambivalence et de violence, est très problématique.
L'auteur expose leur façon d'interpréter les gestes et le langage, explore pour dénoncer les raccourcis pris par certains hommes.

Un roman surprenant qui se termine d'une façon terrible et magistrale.
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Il me semble bien qu'Armel Job a réussi ici l'un de ses tout meilleurs romans. C'est une merveille simenonienne. On connait ses recettes : la vie quotidienne des gens simples, des petites villes imaginaires en Wallonie dans les années 50 ou 60. Ce récit y plonge de suite, goulument, d'autant qu'il se passe dans une boulangerie où une jeune orpheline est placée comme apprentie.
Très vite, ce qui pourrait passer pour une vie terne et grise va générer une ambiance lourde, glauque, par les non dits, les silences pesants, les allusions lourdes et surtout le qu-en-dira-t-on de ces villes de province où tout le monde connait tout le monde, s'épie et cancane.
Cette ambiance lourde et malsaine met mal le lecteur pourtant lointaine témoin. L'hypocrisie permanente en rajoute à plus soif.
On sent que quelque chose va éclater, mais quoi au juste ? Un règlement de compte social ou familial, mais lequel ?
Les choses s'aggravent car à l'hypocrisie sociale et son revers de jalousie se rajoute l'odieux de l'injustice devant les honneurs royaux d'une reine musicienne.
On se sent de plus en plus mal. le talent d'Armel Job est fascinant.
Et puis arrive, non pas un éclatement mais bien une explosion. Ce fut comme un feu d'artifice : cela explose de tous les côtés et quand l'on croit le feu fini, arrive alors l'ultime feu majestueux qui couronne et le ciel et le roman. Une apothéose magistrale.
ABsolument magique.
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La vie s'écoule paisiblement au sein du foyer des Borj. Ruben et Gilda tiennent l'une des deux boulangeries de la ville dont Ruben a hérité de son père, Rodolphe. Leurs enfants, Astrid et Rémi, grandissent dans l'insouciance propre aux familles protégées des vicissitudes de la vie. Un jour, une dame élégante pousse la porte de la boutique et se présente au couple comme étant la représentante d'un orphelinat local. Ce qu'elle a à leur proposé représente une aubaine pour des petits commerçants comme eux : embaucher une jeune orpheline de 16 ans comme apprentie vendeuse. Pourtant le couple hésite mais devant les arguments de Mme Vandelamalle, finit par céder et par accueillir Josée sous leur toit. Cette gamine est aussi mignonne qu'elle est simple, gentille et sans aucun vice. Pourtant c'est bien elle qui finira par attirer le malheur dans ce foyer…

L'histoire de cette drôle de fille nous est racontée par un narrateur omniscient aux commentaires parfois caustiques qui sait créer une connivence avec son lecteur. J'ai trouvé ce roman totalement jouissif tant par le verbe que par l'histoire qui nous est présentée. On se glisse dans l'atmosphère particulière d'un foyer wallon d'après-guerre où les convenances et les qu'en dira-t-on revêtent une importance cruciale. Evidemment, les secrets de famille sont bien cachés et les apparences sont sauves mais il ne faut pas grand-chose pour que cette harmonie de façade vole en éclats.

Je rangerais ce roman dans la catégorie des pépites, ces découvertes qui m'emballent terriblement. Avant de lire ce roman, je n'avais jamais entendu parler de son auteur Armel Job. Or, je découvre à l'instant qu'il est l'auteur de très nombreux romans et qu'il a su conquérir un lectorat aussi fidèle qu'enthousiaste. Je pense le rejoindre très prochainement, le temps de trouver dans sa bibliographie encore un ou deux romans qui sauront me faire chavirer tout autant que celui-ci. Connaissez-vous quelques romans de cet écrivain belge, à lire absolument ?
Lien : https://www.lettres-et-carac..
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Auteur belge, Armel Job a l'art du récit. On plonge dans son univers simple et authentique, happé par les personnages intemporels et tellement réalistes.
Ce roman se passe après guerre, dans une boulangerie. On y retrace l'arrivée de Josée, orpheline, au QI limité au sein de la famille Borj.
Le climat de ce village provincial, les rumeurs, les apparences, ... sont décrits de manière précise. Au fil des mots, on est accroché à l'histoire et pas moyen d'arrêter. Les pages défilent jusqu'au dénouement ...
Je vais de ce pas entamer d'autres livres de cet auteur . Belle découverte.
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Je découvre cet écrivain. J'ai adoré !
Une atmosphère et description des personnages à la Simenon.
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C'est un petit bijou que nous offre ici Armel Job . L'action se passe à l'aube des années 60 dans une petite ville de province belge . Nous découvrons ainsi les personnalités des lieux et principalement le boulanger et sa famille. Et puis un jour débarque chez eux une jeune orpheline de guerre qui va involontairement faire exploser cette famille en mettant à jour un passé peu reluisant . Armel Job est au sommet de son art dans ce roman où l'écriture est parfaite . Pas un mot , pas une virgule de trop. Les personnages sont dépeints sans complaisance avec leurs petites mesquineries , leurs envies et leurs regrets . Pratiquement personne ne sort innocent de ce récit . L'ambiance de l'époque est superbement transcrite et les petites allusions au mode de vie typiquement belge avec l'emploi de mots que nous utilisons encore aujourd'hui sont savoureuses . Un roman qu'on peut qualifier de thriller psychologique et dont on ne lâche pas la lecture avant de l'avoir terminé et de connaitre un dénouement surprenant . Un excellent moment de lecture et un auteur à découvrir ..
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Page Facebook: Pascale Bookine
Blog: pascalebookine.eklablog.com

«Le destin n'est pas une puissance occulte. Ce peut être tout simplement une dame bien mise en imperméable beige qui entre dans une boulangerie un samedi matin. Elle-même ignore qu'elle s'apprête à ruiner la vie de personnes contre lesquelles elle ne nourrit aucun noir dessein. Elle a franchi le seuil avec les meilleures intentions du monde. Si elle savait sur quel gouffre ce seuil bée, n'en doutons pas, elle quitterait les lieux aussitôt.» ****

Car madame Vandelamalle n'a aucune mauvaise intention lorsqu'elle demande à Ruben et Gilda Borj d'engager une jeune orpheline de guerre, Josée, en tant qu'apprentie dans leur boulangerie, bien au contraire. Certes, Josée est un peu simplette et même épileptique, mais elle est charmante, elle sait compter et elle sera une compagnie agréable pour la fille des Borj, Astrid. Elle chante en outre divinement bien –ce qui lui vaudra d'être remarquée à la chorale lors de la messe de minuit et de déclencher ainsi des événements inattendus.

«Une drôle de fille» plonge son lecteur au sein d'une famille de province en apparence banale mais qui, comme toutes les familles ordinaires, a son lot de secrets, de rancoeurs et de non-dits : un mélange explosif auquel il suffit parfois d'une étincelle. Et comme tout bon village qui se respecte, Marfort a son serpent, la rumeur, qui profite de la moindre brèche pour instiller son venin…

Les habitués d'Armel Job retrouveront le style qui le caractérise, avec ses expressions savoureuses («sinon elle va basculer sur le côté et il passera la nuit à l'hôtel du cul tourné»), ses clins d'oeil aux accents du terroir («au lieu de «maintenant», elle a prononcé quelque chose comme «métnau») et ses touches d'humour («chez un clerc frais émoulu du séminaire, une cohorte de jeunes vierges sans doute n'éveillait pas que des élans mystiques»). Mais aussi une observation très juste de l'âme humaine et des réflexions profondes, que l'on a envie de noter pour s'en souvenir : «le pire mal, c'est celui qu'on fait à ceux qui ne peuvent pas se défendre parce qu'ils ne voient même pas que c'est mal» ou encore «Les moments de grand bonheur sont si rares dans la vie qu'on les compterait sur les doigts d'une main. Après, lorsqu'on en recherche le souvenir, le plus souvent, ils se dérobent, ils n'en rétrocèdent que le regret. Pour qu'ils reprennent vie vraiment, il faut une coïncidence miraculeuse ou la puissance de certains rêves. Alors, parfois, on peut retrouver jusque dans sa chair les émotions enivrantes éprouvées dans ces jours heureux.»

Je remercie monsieur Armel Job d'avoir eu la gentillesse de me faire parvenir ce roman, que je vous recommande sans hésiter.
Lien : http://pascalebookine.eklabl..
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Dans la boulangerie des Borj, fin des années 50, une dame arrive en leur proposant une jeune apprentie, Josée. Elle est un peu simplette, épileptique, mais chante divinement bien. Et elle perturbe par sa simple présence l'équilibre de la famille. Lecture divertissante, sans prise de tête.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, Armel Job raconte l'histoire d'une époque.

1958 : La Belgique inaugure la plus grande exposition d'après-guerre " L'Exposition universelle " qui durera 6 mois. Je ressens au fil des pages l'engouement d'un pays à oublier le passé, regarder vers l'avenir. le progrès est là !

La guerre, je la représente par Josée, une jeune fille orpheline. Ses parents sont décédés au cour de la bataille des Ardennes dans un bombardement. Josée est indemne physiquement mais psychologiquement le passé a disparu, ses parents aussi. Léopoldine Vandelamalle représentante pour l'oeuvre nationales des orphelins en Belgique pousse la porte de la boulangerie de Marfort. Ruben et Gilda Borj, parents de deux adolescents sont surpris de cette démarche:

Accueillir une orpheline!

Une jeune apprentie comme l'était Gilda Borj quelques années auparavant.

Alors oui, pourquoi pas !

Le quotidien du village est alors un peu bousculé. Même si Bruxelles scintillent de milliers de visiteurs, l'arrivée d'une nouvelle habitante dans un petit village bouscule le quotidien. On est curieux, on veut savoir...


"Tandis que son nom ondoie dans l'air chaud de la boutique, Josée sourit comme une mère sourirait après avoir donné le nom de son enfant. Son sourire, cependant, se fige sur les lèvres entrouvertes un peu trop longtemps, semble-t-il, si bien qu'une certaine perplexité s'est déjà emparée de l'esprit des clientes. Cette fille a quelque chose de bizarre. Il faudra qu'elles en parlent avec une voisine pour se faire une opinion."


L'auteure apporte une très belle personnalité à Josée. Une cosette des "temps modernes" dont je perçoit au fur et à mesure l'évolution de sa personnalité ainsi que son caractère. La plume d'Armel Job raconte naturellement l'histoire.


"La vaisselle finie, Gilda l'a installée dans sa chambre. C'est la mansarde où

elle-même logeait lorsqu'elle était apprentie. On y accède par l'entrée du grenier qui est tendue d'une épaisse tenture. La pièce est comme une cabane au milieu du fatras des objets qu'on a remis au rebut. L'intérieur est tout à fait convenable, un parquet en sapin, une grande lucarne fixe."


Mais quelle histoire ?

Celle d'une famille, d'un village, d'une époque ou celle d'une situation sans qu'elle ne puisse être rattachée à une période.


"Lorsqu'une rumeur se répand, les personnes qui sont le moins au courant, ce sont le plus souvent les plus concernées."


Les sentiments se bousculent, peu importe le sexe et l'âge. Sont-ils réels, inventés, dissimulés car interdits !

Jusqu'où aller pour ne pas répéter le passé ou réparer les fautes ?


"En se rendant à la boulangerie, elle s'était figuré qu'elle réglerait toute l'affaire dans la boutique. Qu'est-ce qui lui avait pris de descendre à l'atelier ?"


Celle-ci sont-elles toutefois toujours pardonnables ?

Armel Job m'a emmené dans les couloirs des secrets de famille, ceux que l'on dévoile avec respect. Que l'on affirme avec assurance tout en y mettant un point final.


" Elle lui a saisi les mains. Ce n'était plus madame Gilda, tranquille, impérieuse. C'était soudain une simple femme qui parlait à une autre pour lui expliquer le poids d'une injustice absurde liée à leur condition commune dont elle avait sans doute souffert et dont Josée souffrirait."


Prise entre l'histoire d'un pays, celle d'une famille où les fantômes ressurgissent et les démons apparaissent. Que faut-il en retenir ?

Qu'il y a peut-être plusieurs époques mais un même système.

L'avenir le changera-t-il?

l''imagination d'un auteur pourrait peut-être bousculer les esprits !


Lien : https://aupaysdesbooks.wixsi..
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13 septembre 1958, Marfort. Léopoldine Vandelamalle pousse la porte de la boulangerie Borj. Elle ne vient pour acheter du pain ou des gâteaux mais pour représenter l'oeuvre nationale des orphelins de guerre.

Gilda Borj, la patronne, pense qu'elle vient demander l'aumône mais à son grand étonnement, c'et une apprentie qu'elle leur propose. Josée, sa protégée a seize ans, l'âge de leur fille Ingrid, elle souffre d'une légère déficience mentale due aux bombardements qui ont causé la mort de toute sa famille.

Madame Vandelamalle parvient à convaincre les Borj, et surtout Gilda, qui ne serait pas contre d'un peu de temps libre pour vaquer à d'autres occupations. Ruben, le boulanger n'est pas enthousiaste à cette idée mais veut faire plaisir à sa femme.

Josée arrive un beau matin, promet d'être bien sage, mais contre toute attente, l'arrivée de l'adolescente va mettre Marfort en ébullition et fissurer la belle entente qui unit le couple Borj…

Armel Job est l'auteur de plusieurs romans psychologiques qui cumulent de bons avis, j'ai donc eu envie de le découvrir avec Une drôle de fille et j'ai bien fait car j'ai beaucoup aimé cette histoire, les personnages qui la jalonnent et les thématiques que l'auteur explore.

Dans cette petite bourgade puritaine de la fin des années 50 encore marquée par la seconde guerre mondiale, on suit donc Josée, orpheline un peu simplette mais douée pour le chant, qui va bouleverser la tranquille famille Borj et toute la communauté.

Avec sa plume fluide et addictive, Armel Job nous propose un récit où l'amour maternel, la jalousie, les ragots, la méchanceté tiennent une grande place mais les relents de la guerre sont aussi très présents.

Le père de Ruben, grande figure de la résistance locale mais aussi amateur de jeunes filles, plane comme une ombre sur le récit et permet de mieux cerner le couple Gilda / Ruben, leur état d'esprit et les décisions qu'ils prennent.

On sent également dès les premières pages que l'histoire va mal tourner, comme dans un thriller psychologique, les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place, la tension monte crescendo et les révélations pleuvent sur le passé des différents protagonistes de l'histoire jusqu'au point final.

Vous savez combien j'affectionne les histoires de famille bourrées de secrets, plus ou moins honteux, avec Une drôle de famille, j'ai été bien servie.

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