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3,98

sur 292 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman très contemporain d'une jeunesse vivant en marge, l'engrenage des petits boulots précaires, mal payés, parfois non déclarés, et pour oublier un peu, les soirées de fête, l'alcool, les amis , l'herbe, les pilules diverses. Pas la vie rêvée, et pourtant c'est celle de Nino 19 ans et de sa copine Lale.
Un roman coup de poing, un uppercut !!! Tout semble presque inimaginable et pourtant c'est leur vie, le désenchantement y règne mais aussi l'amour, on aimerait croire que cette vie soit uniquement une fiction mais hélas !!!
Je reconnais que le langage est adapté aux personnages mais pas au mien mais il faut savoir s'adapter pour y goûter une certaine saveur car l'histoire est intéressante, c'est une critique de notre société d'une grande vitalité.
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Je suis sorti des sentiers battus et de ma zone de confort avec cet ouvrage. Mais je ne le regrette pas.
C'est un roman noir, crasseux, poignants aussi à l'atmosphère désenchantée. On est ici avec un jeune, très jeune couple, Nino et Lale qui vont de galère en galère pour s'en sortir. Ils sont livrés à eux-mêmes, abandonnés par des parents absents pour tout un tas de raison . Ils vivent d'expédients : alcool,drogue et de débrouilles pour s'en sortir tant bien que mal. Ils poussent leurs limites au maximum pour s'évader d'un quotidien noir, qui les laisse sans répits. Seuls, leurs quelques amis sont des branches solides auxquelles ils peuvent se raccrocher pour éviter la chute inexorable.
La plume est très belle : poétique, immersive, sans fioriture. Elle permet de créer une atmosphère très prenante, bouleversante. On s'immerge dans ce récit, on s'attache très vite aux personnages, on a envie de les aider et on n'en ressort pas complètement indemne. Certains passages sont durs, très durs.
J'ai beaucoup aimé cette lecture. Seule la fin me laisse sur ma faim, j'attendais des réponses que je n'ai pas eu. C'est un livre qui mérite d'être lu, mais il faut avoir la pêche avant de l'ouvrir sinon on peut sombrer ....
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Révélation de la rentrée littéraire 2019, le roman "Nino dans la nuit" de Simon Johannin aborde les thèmes de la jeunesse, de la marginalité, de la violence avec l'inaltérable question de la quête de sens.
Un roman sombre, sans concession, qui décrit la vie de jeunes marginaux dans des environnements défavorisés d'une banlieue française, dans un monde de violence et de précarité.
Dans une langue crue qui transcrit la complexité des personnalités des personnages et leur désespoir.
Une langue qui saisit.
Une oeuvre qui secoue et invite à la réflexion, en écho à l'actualité.Où et comment trouver sa place ? Qu'est-ce qui pousse à la délinquance ?
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Le roman de Simon et Capucine Johannin nous raconte l'histoire de Nino Paradis, 19 ans, qui après avoir été recalé aux tests d'aptitude pour s'engager dans la légion part pour Paris puis retrouve son amoureuse Lale. Ensemble ils vivent dans un appartement miteux et subsistent de petits boulots au noir, de débrouille et de combines illégales. Tout au long de ce roman c'est Nino le narrateur qui s'adresse directement à son amoureuse Lela, ici pas de grandes tournures littéraires, les dialogues sont familiers et percutants non sans une certaine pointe d'ironie qui est présente tout au long du roman. Avec sa prose railleuse Nino nous fait donc part de ses doutes, de son mal-être dans une société où tout n'est que conformisme, il trompe son ennui dans les fêtes, l'alcool et la drogue... J'ai aimé ce roman c'est aussi une belle histoire d'amour car l'amour Nino en a à revendre que ce soit pour Lale ou son meilleur ami Malik et c'est ce qui lui permet de tenir le coup justement. Les 2 auteurs nous offrent une vision très juste de la jeunesse actuelle, jeunesse pleine de désillusions, avec ou sans diplômes, le parcours du combattant pour se faire embaucher... Seul bémol pour moi : la fin du roman qui m'a un petit peu surprise, je m'attendais à autre chose.
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Certains romans semblent taillés dans une couleur, et celui-ci est incontestablement drapé dans la grisaille d'un hiver rebrodée du noir étincelant des nuits. Il met en scène Nino, un gamin de vingt ans, en rupture de fac, qui tente de survivre entre petits boulots sans avenir et larcins en tous genres. Aux côtés de Nino, il y a Lale, son amoureuse, fugueuse qui a quitté le domicile de son oncle après une énième dispute. Chaque jour, il faut trouver l'argent nécessaire pour payer le loyer d'un logement sordide, pour manger et boire, s'éclater à coups de pétard, d'ectasy, de coke.
Le roman débute par la tentative de Nino de s'engager à la Légion étrangère. Entre humour au scalpel et lucidité ravageuse, le rythme est donné, un flow charriant toutes les pensées du jeune homme, un argot qui flingue sur fond de tendresse pour tous les laissés-pour-compte de l'humanité : sans papiers, clochards, proies des marchands de sommeil, précaires embauchés la nuit et rejetés dans les trains de banlieue à l'aube avec quelques billets arrachés à un employeur peu scrupuleux. le duo d'auteurs travaille la langue avec une inventivité excitante, le récit de Nino brassant la fulgurance des sens et la violence explosive des situations.
On peut voir ce roman comme une exploration des marges, mais les aspirations de Nino relèvent tout autant du rêve petit-bourgeois – un mariage, une maison à la campagne et des framboisiers – que de la foire aux illusions : vivre en apnée le vertige de l'amour et des plaisirs. La pureté de Nino est dans l'amour porté à Lale, là encore emprisonné dans une symbolique romantique conventionnelle (l'anneau passé au doigt). le rêve de la fusion des âmes échoue à dépasser l'imagerie du prince Charmant sauvant sa dulcinée, mais un prince défoncé à un peu tout.
Quelques réserves m'empêchent de considérer le livre comme une pleine réussite. La première concerne le personnage de Lale. Bien qu'elle soit au centre des préoccupations de Nino, elle n'est pas véritablement incarnée, à la différence de Malik, l'ami d'enfance, la bonne fée qui s'efforce de contrer le mauvais sort jeté sur les amoureux. Deuxième réserve, les comportements addictifs des protagonistes engendrent une certaine monotonie narrative : de défonce en délire, au bout d'un moment il ne se passe plus grand-chose. Enfin, la révolte de Nino n'a d'accents prolétariens que de façade, s'il refuse l'exploitation par le travail, il s'enchaîne à la débine avec une opiniâtreté surprenante.
Capucine et Simon Johannin ont cependant tracé avec éclat le portrait d'une génération engluée dans ses désirs de transgression et son rejet du conformisme social. Une danse au bord du volcan qui exigera son lot de sacrifices.
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C'est là que l'on voit le talent d'un écrivain, en sachant nous captiver sur des sujets qui dans un autre contexte nous laisseraient complétement indifférents.
Nino nous embarque avec lui dans ses galères, ses errances, son amour, les fêtes, la défonce, les trafics. L'écriture audacieuse, percutante, crue, atypique mais belle nous emporte dans le tourbillon de sa vie.
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Nino dans la nuit a fait pas mal parler de lui lors de sa parution en janvier 2019.

Déjà, parce qu'il s'agit d'un roman à 4 mains - chose suffisamment rare pour être rappelée – écrit par le couple Capucine et Simon Johannin. Ensuite, parce que le style est unique, et plutôt réussi. Enfin, parce que l'intrigue est aussi noire que la présence quasi permanente de la nuit dans cette fiction (présence très poétique que j'ai beaucoup aimée !).

Tout d'abord, il faut savoir que les auteurs sont jeunes. Ou en tout cas, plus jeunes que moi. Cette histoire, c'est un peu la leur, dans le sens où ils se sont inspirés de faits réels de leur vie pour extrapoler la vie des protagonistes. de savoir qu'à moins de 30 ans, ils ont écrit ça, j'en reste bouche bée d'admiration.


Nino dans la nuit raconte, ou plutôt expose, la réalité d'une vie archi précaire, archi glauque et archi joyeuse d'un très jeune couple d'une vingtaine d'années : Nino et Lale. Tous deux dans une galère sans nom, ils tentent de subsister avec des petits boulots qui les exploitent, des vols discrets ou non, et le monde de la fête underground. Entre cocaïne, kétamine, ectasie, joints, alcool et boulots de merde, espoir, famille, Nino et Lale se construisent un binôme solide, auquel tous deux sont accrochés comme des moules à leur rocher. Un couple très enfantin sur bien des aspects et déjà trop adulte sur d'autres. Ces deux personnages sont touchants : l'un par son romantisme, l'autre par son désarroi, mais on les « sent » bien, ils nous sont réellement dessinés. Bien que violent par ce qu'il dénonce, Nino dans la nuit n'est pas du tout un roman misérabiliste, mais bien un portrait de l'absurdité d'un système que nous connaissons tous mais contre lequel nous ne prenons (plus, pas ?) assez le temps de nous offusquer.

Le style des auteurs est inimitable : drôle, acerbe, sympathique, grossier mais pas vulgaire. Pour autant, ce n'est pas ma came d'écriture, mais c'est très perso. Je pense à ma soeur par exemple qui a littéralement adoré le style. J'ai cru sentir, de façon infinitésimale, le changement de main par moment, l'impulsion d'un des co-auteurs plus qu'un autre, ce qui a gâché pour moi le sentiment de fluidité. Autant j'ai trouvé que les monologues intérieurs étaient très savamment retranscrits, autant les dialogues entre protagonistes ont sonné plus faux à mon oreille. Question de rythme, ou de crédibilité du vocabulaire à ces moments-là, je ne sais pas. Toujours est-il que le choix des mots est en général excellent, et que les auteurs usent et détournent des métaphores avec dextérité.

En somme, c'est un bon roman, qui à titre personnel m'a demandé un effort pour entrer dans le style, mais un effort pas désagréable car il apporte sa récompense. Au fil des pages, cela se transforme en musique. Bien que ce livre soit vanté partout pour son écriture inimitable, il a davantage résonné chez moi comme un recueil sociologique fort, qui ne m'a rien appris mais qui m'a questionnée : et toi, tu fais quoi face à cette réalité ?

Jo la Frite

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Nino est un tout jeune homme qui hante les rues et les nuits de Paris, poches vides, coeur battant, à la recherche d'éclats qui s'apparenteraient au bonheur. La rage au coeur il hait cette société qui ne vit que par l'argent, il va de petits boulots humiliants en petits vols rapides. Il aime la douce Lale d'un curieux amour-toujours revitalisant, trésor de tendresse dans ce monde sans pitié. Avec ses potes, à la vie à la mort, ils déchirent les nuits de leurs cris, de elurs danses, de leurs défonces.

Si le roman n'avait pas cette fin, ce serait une romance contemporaine âpre, sauvage, magnétique, où la noirceur du quotidien n'empêche pas la douceur de l'âme de ces jeunes antihéros en galère, refusés de la vie « normal ». Il y a une beauté fébrile dans cette révolte désespérée, dans cette langue résolument contemporaine, à la poésie urbaine, qui claque et frappe, on prend ça en pleine figure.

J'ai douté sur la fin, cette allégeance brutale à un univers clinquant, cette démission face au fric. Qu'y a t'il donc de pire, la galère sociale en elle-même , ou les mirages et les compromissions qu'elle impose ?
Certains romans ne sont "justifiés" que par leur fin. J'ai trouvé ici un roman insolite, innovant, prenant, auquel je dois au contraire pardonner la fin.
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Y'a des livres petits frères, c'est à dire c'est ceux que t'admire tout en voulant les défendre enfin plutôt les protéger tellement ils sont beaux et que tu te ramasses la gueule dessus avec juste une putain d'envie d'écrire ou de crier c'est selon, partout sur toutes les feuilles qui te tombent sous la main jusqu'à la feuille de PQ même si c'est la dernière.

C'est plus élaboré que L'Été des charognes, c'est celui qui consacrera je crois enfin je pense, tu sais celui à la lisière de quoi.

Du coup j'ai préféré L'Été pour l'histoire mais c'est juste parce que Nino et moi on a souvent fait pareil comme le millier de garçons parisiens de 20 piges qui existent pas toujours et que du coup Nino il a son histoire et moi pas encore alors c'est de la jalousie littéraire je sais pas si ça existe mais on dira que oui.

Y'a Laura qu'avait raison et même si elle porte des salopettes bleu et qu'elle ressemble pas du tout à Lale physiquement bicause elle a des lunettes, j'avais l'impression qu'on me tenait la main au fil des pages l'air de dire « vas-y tu peux y aller c'est pratiquement fait pour toi ce texte ». P'tête que je me trompe mais j'aime bien me faire des films dans la vie, c'est comme rêver mais y'a que toi que ça concerne.

Simon, mon vieux je sais qu'on se connait pas mais laisse moi t'appeler mon vieux c'est une marque de respect chez moi qui veut tout dire. Je crois que désormais tes romans et moi c'est jusqu'à ce que la morve nous sépare.

Pour ceux qui savent pas mais qui voudraient savoir, Nino se laisse bouffer par la nuit avec tout l'aspect métaphorique que ça implique. Enfant de la nuit, fils de la nuit y'a que la nuit qui le fait vibrer et vivre ce que tu veux mais tant qu'il fait jour ça le dégomme comme on dégomme les vampires dans l'imaginaire. Et ça t'en es conscient que quand tu l'as vécu et y'a tellement de copains à moi qui l'ont vécu que Nino et tous ces copains là et moi on était dans le texte à chaque ligne, jusque dans les traces qu'ils se font aussi pour supporter la vie.

De la légion étrangère aux petits boulots de merde pour s'offrir un sursis entre deux plans qui rapportent gros parce qu'ils sont risqués, de la sueur qui te coule ou se planque dans ton cul quand les flics te repèrent mais que t'es né sous une bonne étoile parce que t'as la bonne couleur de peau et qu'on te fout quand même la paix alors que dans tes neurones c'est déjà comme l'Enfer de Sartre. Et bien.

Lis moi. Ces putains. de 280 pages.
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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"Tu sais, trouver quelque chose où on laisse ta dignité en état, où tu enrichis pas ceux qui veulent pas du bien et où ton corps se fait pas défoncer, mais sans pour autant avoir le rôle de celui qui carotte les autres,ni être flic,il reste pas grand-chose. Prof d'arts plastiques ? "

Ce roman d'une actualité brûlante parle de galères sociales de jeunes dans un style d'écriture très cru. le monde du travail dur et humiliant et à côté de celà la tendresse de l'amour.
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