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Justin Greenwood (Illustrateur)
EAN : 9781632153135
160 pages
Image Comics (16/06/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
Klementina Ristovych and Ralph Dietrich are Homicide detectives on 'The Fuse', a five-mile-long solar energy platform orbiting above the earth that's also home to Midway City, population half-a-million. Ristovych should have retired years ago; Dietrich is the first cop to actually volunteer for MCPD Homicide in its entire history. Their first case together was bumpy, and Ralph was even revealed to be hiding a dark secret from his partner. Now they're investigating t... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Russia shift (épisodes 1 à 6) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2014/2015, écrits par Antony Johnston, dessinés et encrés par Justin Greenwood, et mis en couleurs par Shari Chankhama (la même équipe artistique que pour le tome 1).

L'action se déroule à bord de la station orbitale appelée The Fuse. La scène d'introduction présente le sport à la mode, bien qu'illégal : le Gridlocking, à savoir des courses de moto spatiale sur la surface de la station. La championne porte le pseudonyme de Starlight pour rester anonyme, il s'agit de Cathy Luang, la fille aînée d'une riche famille. Une course est organisée le soir même à laquelle elle ne participe pas. Au beau milieu les 2 favoris s'arrêtent car ils viennent d'arriver au pied du cadavre de Cathy Luang, encore dans sa combinaison spatiale.

Klem Ristovych et Ralph Dietrich (les 2 inspecteurs qui constituent à eux tous seuls la brigade criminelle se rendent sur place. Les coureurs ont pris la poudre d'escampette et la police est déjà sur place. Ils examinent le cadavre, puis vont informer la famille. Allison Kuang (la petite soeur de Cathy) laisse entendre l'existence d'un manager du nom de Felix Jurado. L'enquête peut commencer pour de bon.

Dans le premier tome, le lecteur avait découvert l'environnement assez particulier de la série (une station spatiale orbitale dans un futur assez lointain, ainsi que la forme de l'intrigue, à savoir une enquête policière en bonne et due forme. Il n'est donc pas étonné de retrouver les mêmes caractéristiques dans ce deuxième tome. Justin Greenwood dessine toujours de la même manière, avec des traits un peu lâches qui donnent un rendu un peu esquissé en apparence. Les contours de forme sont plus ou moins affiné, parfois un peu grossiers.

Dans la mesure où il s'agit d'une enquête, il y a un nombre important de scènes de dialogue, qu'il s'agisse d'interrogatoires informels, ou d'interrogatoires au poste de police. Dans ces cas-là, le dessinateur prend le parti de rendre compte du côté statique de ces conversations. Il n'y a pas de mouvement de caméra sophistiqué pour construire un plan séquence virtuose. Il n'y a pas de décors fouillés pour augmenter artificiellement la densité d'informations visuelles. Il n'y a pas de jeu d'acteurs qui mériterait un Oscar ou un César. Greenwood rend avec naturel le caractère banal de ces discussions.

Comme dans le premier tome, cet artiste n'a pas pour ambition d'en mettre plein la vue avec une technologie d'anticipation. La plupart des endroits sont purement fonctionnels, avec un aménagement banal et dépouillé. Il n'y a que la demeure des Kuang qui présente un intérieur avec un ameublement et agencement sortant de l'ordinaire, et le quartier défavorisé Smacktown dont l'urbanisme sort de la banalité. de la même manière, les outils ou véhicules sont représentés par des formes simples, sans volonté de proposer une vision réfléchie de la technologie de ce futur.

Pour autant, Justin Greenwood effectue plus qu'une simple mise en image fonctionnelle. Pour commencer, il a imaginé des apparences pour ses personnages qui permettent de les identifier clairement et rapidement. Il utilise les différents moyens à sa disposition pour parvenir à ce résultat, des plus simples (la couleur de peau, la coupe de cheveux), à des plus élaborés (la forme du visage, la morphologie des individus). Ainsi le lecteur a l'impression de croiser et de côtoyer de vraies personnes avec plusieurs caractéristiques qui permettent de les reconnaître.

Ensuite, bien qu'il simplifie ses représentations pour les rendre plus lisibles, il sait donner une identité réelle à chaque endroit qu'il s'agisse du bureau de police avec celui d'Yuri leur chef, ou d'un vestiaire avec les casiers pour les vêtements, ou encore de la salle d'examen du médecin légiste Abdul Assam et de sa collaboratrice Bianca Zimonja. S'il n'a pas l'impression de pouvoir se représenter la station The Fuse, le lecteur peut constater que les déplacements des personnages les amènent dans des endroits aux fonctions différentes. Il reste toujours que les dimensions de chaque lieu semblent spacieuses, ce qui ne paraît pas très cohérent dans une station spatiale fabriquée de toute pièce, où l'espace doit être compté.

Enfin, Justin Greenwood réussit à donner de la vie aux conversations, grâce aux postures des personnages, et aux mouvements de caméra. Les scènes d'action racontent bien visuellement ce qui se passe, à nouveau sans être à couper le souffle. Même si le lecteur aurait apprécié que la dimension touristique (visiter une station spatiale futuriste) soit plus développée, il constate que cet artiste s'en sort plutôt bien pour mettre en images une enquête policière de facture classique.

Antony Johnston prend soin de nourrir son intrigue d'éléments qui attestent que cette histoire se déroule dans un futur lointain à bord d'une station spatiale. Il y a bien sûr la nature même du sport gridlocking qui ne peut se pratiquer qu'à la surface d'une station spatiale. Il y a également le contexte politique, dans lequel le parti séparatiste FLF (Fuse Liberation Front) milite pour une plus grande autonomie politique de la station, par rapport au gouvernement terrestre. Il y a des éléments de premier plan comme l'usage de combinaisons spatiales pour sortir à l'extérieur, et d'éléments de détail, comme les cigarettes de sevrage.

Pour le reste, le lecteur repère les conventions propres au roman d'enquête policière. Les 2 policiers recherchent des indices et remontent la piste des suspects, une audition amenant de nouveaux noms qui eux même conduisent à d'autres interrogatoires. Il y a le rapport du médecin légiste qui fournit des indices supplémentaires, les constats effectués sur place, les relations plus ou moins franches avec les autres services comme la brigade des moeurs ou la brigade anti-terroristes.

Le lecteur constate aussi qu'Antony Johnston se calque sur le modèle établi par Agatha Christie. le premier meurtre est suivi d'un deuxième parce qu'un témoin tente de faire chanter le meurtrier. La scène finale sert de grande explication de tout ce qui s'est passé, de qui a fait quoi et pour quel motif. Pour éviter l'effet "Hercule Poirot rassemble tout le monde dans le salon", Antony Johnston intègre ces révélations dans une scène d'action. Mais l'effet reste bien présent : les 2 individus se faisant face-à-face se lançant dans un copieux dialogue, tout en se pourchassant et en s'affrontant. le scénariste avait utilisé la même structure dans le premier tome.

La narration n'en est pas complètement artificielle. En effet, les 2 enquêteurs ont une histoire personnelle. Klem (diminutif de Klementina) était présente à bord de la station pendant sa période de construction et en connaît son histoire dans le détail, ce qui vient à point nommé pour comprendre certains antagonismes sous-jacents. Ralph Dietrich (que Klem surnomme Marlène, pour Marlène Dietrich) a son propre objectif qu'il dissimule. Les relations tendues entre service ne sont pas motivées par des caractères incompatibles, mais bien par des intérêts différents entre service (en particulier laisser vivre un trafiquant intermédiaire, pour essayer d'attraper un plus gros poisson).

Même si le lecteur est en droit de tiquer quant à cette explication finale, il doit reconnaître qu'Antony Johnston a conçu une enquête policière qui intègre la dimension personnelle des individus, ainsi que le contexte dans lequel elle est menée (une station spatiale), et les autres intérêts existants (à commencer par la dimension politique de l'affaire). le lecteur n'est pas une histoire simpliste où les enquêteurs finissent par aboutir au coupable en tapant sur tous leurs indicateurs. Comme Agatha Christie, Johnston met en scène plusieurs individus ayant des motifs plausibles, et de nature différente.

Avec ce deuxième tome, le lecteur se rend compte qu'il retrouve avec plaisir les 2 enquêteurs Ralph Dietrich et Klem Rystovich, et une intrigue bien ficelée dépassant le simple crime passionnel. Il apprécie également la capacité de Justin Greenwood à mettre en scène une enquête policière à la structure traditionnelle, et à la rendre vivante. Comme dans le premier tome, il regrette le côté artificiel de la scène d'explication finale, et le manque de détails concrets sur la vie dans cette station spatiale monumentale.
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