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4,17

sur 1088 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sa Préférée, Sarah Jollien-Fardel

💫Jeanne survit …
aux violences de son père sur elle, sa soeur et sa mère,
à la lâcheté des témoins silencieux.
💫Jeanne fuit …
avec sa colère, sa propre violence autodestructrice.
💫Jeanne sait qu'elle n'a pas la force du pardon.
Ça l'empoisonne et la tue inexorablement.

💫Ce roman court nous poignarde. C'est dur, violent. On encaisse puis un événement nous secoue à nouveau.

💫Ce qui m'a impacté dans ce roman, c'est la persistance des coups dans le coeur et le corps, la trace indélébile. Jeanne n'arrive pas à quitter ses ombres, sa colère … le temps, l'amour n'ont aucun effet sur elle.
💫J'ai mal pour toutes ces femmes qui vivent la douleur inacceptable de Jeanne.

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Dès les premières pages de ce roman, on sent quelque chose de sombre tapi non loin. La narratrice raconte la violence de son père, ses prémices et ses contours. Elle décrit la vie de sa famille, celle de sa soeur et de sa mère face à ce père violent. du haut de ses 8 ans, elle ne couvre pas ses oreilles et apprend à discerner les paroles ou les évènements qui préfigurent les accès de violence chez son père. Elle lui tient tête. La jeune fille passe très tôt par l'écriture pour se créer une bulle, pour appréhender cette haine et cette lâcheté qu'elle côtoie au quotidien. "Sa préférée" est un roman très rude qui laisse peu souffler son lecteur et qui marque. J'ai appris récemment qu'il avait gagné le concours des détenus et c'est amplement mérité. Un premier texte remarquable qui en fait de suite une des lectures marquantes de cette année.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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un homme alcoolique, rustre et cruel bat sa femme et ses 2 filles.
Un début decrivant la cruauté paternelle les sévices qui amènent les femmes chez le docteur. tout le village sait personne ne parle dans ce valais montagnard et perdu.
Emma va mourir bien aidé par le père
Jeanne se sauvera pour ses études à Genève où elle aura bien du mal à se sortir de sa jeunesse traumatisée.
elle ne peut pas vivre sans colère !
Un roman à lire
Un prix fnac mérité
et un goncourt qui aurait été aussi mérité dommage
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Jeanne a souffert, elle souffre et elle souffrira..
Elle côtoie la vie mais n'existe pas réellement car elle craint de faire du mal.
Le traumatisme de son enfance est un marqueur indélébile et malgré la chance d'être envoyée loin du marasme, mais aussi loin de sa mère, elle ne surmonte pas les horreurs vécues.
Jeanne ne sait pas quel chemin prendre, quel choix faire.
La souffrance traverse chaque ligne de ce récit.
Le contexte est décrit minutieusement car il explique l'immobilisme de certains acteurs de l'histoire.
Au fond, Jeanne se condamne comme elle condamne leur bourreau.
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Les Alpes Suisse : les montagnes, les lacs aux milles couleurs, les villages nichés à flanc de collines, ses habitants taiseux, ses villages muets.

Jeanne est une petite fille qui grandit entre un père qui cogne fort, une mère qui se réfugie dans les livres et une grande soeur lointaine.

Oh, pas de grandes descriptions des moments de violences, juste quelques mots et la scène se grave en mémoire.

J'ai aimé la jeune fille qui fuit sa famille et poursuit ses études à Lausanne, découvre d'autres façons de vivre malgré son replis sur elle-même.

J'ai été triste des différents deuils qui la touche. L'auteure est parvenue à me faire ressentir la douleur du personnage.

J'ai haïs le médecin de famille qui ne fait rien aux moments des faits.

J'ai aimé les lacs qui ponctuent la nouvelle vie de Jeanne une fois adulte.

Mais le plus violent dans ce roman, c'est de ne pas avoir le fin mot des histoires : de quoi rêvait la mère ? Pourquoi le père était violent ? Quand il n'y a pas de mots, là se trouve la violence brute.

Une citation :

Il m'aimait donc vraiment. Il savait mieux que moi que cette Jeanne publique n'était que la démonstration de trop de douleurs. (p.190)

L'image que je retiendrai :

Celle de la jupe bleue plissée achetée pour la communion, sa préférée.
Lien : https://alexmotamots.fr/sa-p..
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J'ai pleuré de bout en bout à la lecture de la vie de la petite Jeanne. Pleuré de tant de larmes différentes. Sa préférée s'ouvre sur une scène de violence insoutenable : celle d'un père qui tabasse sa fille de 8 ans. La petite Jeanne n'a pas l'humilité de sa mère et de sa soeur face à la brutalité du monstre. La petite Jeanne a l'orgueil en étendard et la rage comme credo. « J'étais une enfant. Je comprenais sans savoir. » J'ai pleuré cette enfance valaisanne aussi violente que l'est la beauté des paysages montagnards. Mes larmes se sont mêlées aux eaux du Lac Léman et, comme Jeanne, j'en suis ressortie lavée, ressourcée, forte d'une fragilité assumée. Alors j'ai pleuré encore avec elle sur les espoirs d'une vie nouvelle et sur l'acceptation d'un destin qu'un monstre lui a imposé. Sarah Jollien- Fardel nous livre un roman intense à la plume ardente qui vous brûle le coeur à jamais.

L'autrice parvient à personnifier la Colère avec une plume exceptionnelle! Rien n'est tiède dans ce roman, tout est absolu et d'une puissante beauté. C'est violent sans jamais être racoleur et ça n'est dû qu'à une seule chose: le talent d'écriture! J'ai d'abord cru être touchée par les mots de l'autrice parce que je suis Valaisanne et que je connais bien les paysages qu'elle décrit, que je connais surtout les émotions que recèlent ces horizons. Mais quand je vois toutes les personnes bouleversées par son roman, il m'est forcée d'admettre que nos origines communes n'ont rien à voir avec une complicité du savoir: Sarah Jollien-Fardel maîtrise tout simplement les mots et sait en faire quelque chose d'immensément grand et qui nous dépasse!
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C'est sans doute un des fruits, des joies ou des mystères de la littérature.
L'auteure nous fait vivre ardemment la vie de Jeanne avec qui personne n'aurait envie de vivre.
Jeanne, traumatisée par son enfance, d'accord. Meurtrie à tous les sens du mot par son père, d'accord. Nourriture de psy, d'accord. Egocentrée un max, d'accord.
Mais qu'est ce qu'elle est attachante ! Qu' on aurait envie de la connaitre !
Vous me direz que, même si je suis prêt à la suivre dans le Valais, ce n'est pas sûr qu'elle ne s'y serait pas opposée !
Livre puissant riche et complexe.
Éblouissant pour un premier roman !
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La vie de Jeanne - la narratrice -, comme celles de sa mère et de sa soeur aînée, sont tout entières régies par la domination d'un père brutal et sadique, qui exerce son pouvoir au moyen d'une violence qu'on perçoit comme quasi quotidienne et d'une avarice sordide. Il faut tenter, mais en vain, de déchiffrer l'humeur paternelle, de savoir si Louis se contentera d'insultes ou ira jusqu'aux coups. Les sursauts, les réflexes craintifs marqueront Jeanne bien au-delà de l'enfance au point de l'orienter dans un premier temps vers l'homosexualité, les femmes lui paraissant moins susceptibles de la blesser et de la faire souffrir. La vie confrontera Jeanne à d'autres sadismes et d'autres abus de pouvoir, qui font toujours écho à ceux de ce père si prégnant.
Le village valaisan de montagne sait, commente, mais n'intervient pas. le médecin auquel Jeanne se confie ouvertement, se dérobe. le secours du ciel se laisse implorer en vain.
Jeanne s'émancipe, trouve du réconfort dans la lumière du lac Léman, mais il lui semble difficile de se construire face à la puissance de ces néfastes souvenirs d'enfance. La violence la terrifie, surtout la sienne propre. Ressemble-t-elle à son père ? Il y a la rancune envers la mère, qui s'est soumise et n'a pas fui, malgré son amour pour ses filles, la tristesse et la culpabilité face à cette vie gâchée. Mais la mère avait ses habitudes et - dit-elle - ses rêves. Jeanne reviendra pourtant dans ce Valais montagnard auquel elle demeure attachée, malgré ces habitants si rarement solidaires ou fraternels.
Un récit fort et subtil, marqué au sceau du vécu.
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« Pire encore que les erreurs publiques, il y a celles qu'on est seul à connaître et qui rongent l'âme. » (page 24)
On débute la lecture et l'on sait déjà que la justesse des sentiments éprouvés, que les situations décrites, que les faits rapportés vont nous secouer comme lorsqu'un avion traverse un « trou d'air ». À partir d'une situation initiale tant de fois prisée par ses consoeurs ou confrères, Sarah Jollien-Fardel développe son propre propos, certes pas exempt de classicisme voire de clichés : narratrice transfuge de classe sociale mais avec une critique acerbe de la bourgeoisie « … bulle hypocrite des apparats ... » (page 99), l'enseignant.e qui pousse aux études (le truc qui traînasse depuis Albert Camus et son instituteur), la chape de silence qui entoure la situation initiale, « Ne pas voir ni regarder notre maltraitance, la rendre invisible, c'était la rendre inexistante. » (page 177), l'homosexualité partielle de la narratrice, le toubib originaire du même hameau valaisan et encore troublé par la mère de la narratrice qui paye secrètement les études de la narratrice et qui, percevant un filet d'air dû au mouvement de la faucheuse qui s'approche, quémande le pardon de la narratrice, etc. Une consoeur ou un confrère de Sarah Jollien-Fardel nous aurait proposé une mélasse d'un pathétisme affligeant. le texte de Sarah Jollien-Fardel écrit dans une forme compressée, d'une densité rare - la fameuse/fumeuse « écriture puissante » tant de fois évoquée - s'articule parfaitement, sans longueur ni pesanteur. « La veille de sa mort, mon père m'a demandé pardon. Je lui ai craché au visage. » (page 190), qu'écrire de plus ?
Que va pouvoir écrire Sarah Jollien-Fardel après un tel éblouissant premier roman ? « Je n'avais pas trente ans, j'étais en guerre. Depuis toujours. Pour toujours. » (page 24) et le lac Léman ne l'apaisa pas suffisamment.
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Ce roman est une claque comme celle qu'assène le père dès les premiers chapitres à sa fille, comme ces mots que lâchent Jeanne quand elle parle de et à son père cet homme violent, comme la découverte de ce qu'il est capable de faire sur sa femme, Claire et ses filles dont Emma, l'ainée, violée.
La voix de la comédienne est incroyablement juste et puissante, comme ce roman. Bravo à lola Naymark !
Jeanne donc : raconte cette famille, ce père abusif, cette mère soumise, sa soeur suicidée et elle, ses choix, sa vie, ses amours, ses sentiments bouleversés par ce qu'elle a vécu et subi.
Son héritage. La violence pour héritage et quoi d'autres, le docteur Fauchère, ce village du Valais en Suisse, ce canton si beau par rapport à ce qui se passe dans la maison, dans l'intime et la vie domestique fragilisée, une vie de pauvresses, une vie à se cacher.
Elle est sans concessions Jeanne, elle est forte et fragile, prête à tout sacrifier pour se venger, faire payer et pourtant subsiste toujours cette fragilité, cette soumission face à la figure paternelle. Violence psychologique et physique. Pourtant, Jeanne cherche à se reconstruire dans les bras de Charlotte, puis de Marine et de Paul. Trouver des repères : un bateau ? Un ancrage ?
Quand Jeanne découvre qui est "Sa préférée", j'en suis restée coi. Quand Jeanne découvre le secret de sa mère. j'en aurais pleurer avec elle.
Un livre beau malgré le propos sans concession,
Longtemps cette voix et ces mots me hanteront.
Un livre incontournable !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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