J'ai lu vite et apprécié ce court traité (100 pages environ), qui n'a curieusement été lu par personne ici en 9 ans. Cette synthèse personnelle entre philosophie occidentale et spiritualité bouddhiste est un petit guide plein d'humour et d'humanité, en toute simplicité.
On connaît bien
Alexandre Jollien pour son travail inlassable pour vulgariser la philosophie et faire connaître, toujours sur un ton personnel, donc facilement accessible, comme s'il était un "ami dans le Bien" qui nous parlait, la philosophie zen, la méditation, le lâcher-prise au coeur du bouddhisme. Avec ce livre, on appréhende mieux son handicap et ses difficultés au quotidien ; toutefois, je reste immensément choquée qu'il ait pu, qu'il puisse encore y avoir des gens qui rient ostensiblement d'une personne handicapée, comme il le raconte.
Alexandre l'homme, quoique bien entouré de sa femme, ses enfants, ses amis, et prenant des leçons de vie de tous les points où elles se présentent, travaille sur le vécu difficile qu'il peut avoir, ses angoisses, ses souffrances, ses passages à vide. Divers outils l'aident et il les partage avec enthousiasme et tranquillité, nous présentant des concepts clés tels que l'abandon (son but ultime), l'Amour inconditionnel, la Bienveillance, la Simplicité, le Dépouillement, la Détermination, la Patience, la Gratitude...
Il s'agit de comprendre que la joie, le bien-être, ne se cherchent pas à l'extérieur, ils sont déjà en nous, et il s'agit de faire silence pour les laisser émerger. L'homme vit mieux lorsqu'il est ouvert à l'autre, sans préjugés, et qu'il apprend à "être juste là", à écouter, à laisser être ce qui est là.
Alexandre Jollien a une phrase fétiche qu'il utilise pour tout (cela semble même une plaisanterie privée avec sa femme et ses enfants) : "le Bouddha n'est pas
Le Bouddha, c'est pourquoi je l'appelle
Le Bouddha", un extrait du Soûtra du Diamant qui l'a beaucoup aidé à vivre. Au début, c'est un peu énervant, mais on comprend vite où il veut en venir.
Il fut un temps où j'ai beaucoup lu et cherché à apprendre la philosophie bouddhiste. J'aime encore me faire des piqûres de rappel, me remotiver par une lecture par-ci par-là, mais la vérité essentielle en ce domaine est que rien ne remplace... la pratique. S'asseoir, tout commence là, et ce n'est que ça. Je lui sais gré d'avoir su apporter beaucoup d'idées sous une forme simple, presque légère, avec son style oral retranscrit - c'est une lecture stimulante.