Citations sur Pamphlet Contre un Vampire (32)
Voilà deux idées intéressantes, mais l’une comme l’autre incohérentes. Parce que dans la vraie vie, on n’agit pas ainsi. On fait face aux difficultés, on les assume, on les digère, c’est ce qu’a toujours dit mon père. Et il a tellement raison.
Je déteste cette façon qu'on a de nous réduire à de parfaites imbéciles. C'est vrai, quoi. Tout ne se passe pas au-dessous de la ceinture, diantre ! Nous avons un cerveau, nous sommes intelligentes, nous n'allons pas croire que la vie se résume à trouver le grand amour. Et si tel était le cas, le vampire ne serait sûrement pas la solution. Il y a des tas de garçons autour de nous qui accepteront de vieillir à nos côtés et éviteront ainsi de nous refiler des complexes avec leur jeunesse éternelle. Et puis, pour qui se prend-il ce vampire ? Il s'attribue tous les plus beaux qualificatifs : élégant, gracieux, galant, ténébreux, séduisant, romantique... Il cultive la prétention, ouais ! Et vous, pauvres innocentes, vous tombez droit dans le panneau. Je vous plains.
"Parce que dans la vraie vie, on n'agit )pas ainsi. On fait face aux difficultés, on les assume, on les digère, c'est ce que dit toujours mon père. Et il a tellement raison."
Ce vampire, pourquoi vous fait-il fantasmer, exactement ?
Vous aimez sa beauté ? Sa force ? Son immortalité ? Son régime alimentaire, peut-être ? Il vous excite et vous procure des rêves d'exotisme ? Mais vous êtes-vous déjà demandé, s'il existe, ce qu'il est vraiment derrière sa plastique presque parfaite ?
Autre chose d'incroyable : la jeune fille éprise est systématiquement la fille pas comme tout le monde, et forcément, c'est elle qui tire le gros lot. Le vampire tombe amoureux d'elle et finit par la transformer. Et alors, le comble du comble : les jeunes amoureux n'ont jamais, en aucun cas, de rapports sexuels, ou alors ils se marient pour en avoir. À dix-huit ans ! Mais qui fait ça de nos jours, hein ?
Ne fais jamais confiance à un vampire, Satine, jamais.
- À présent, puis-je mettre un terme à cette conversation qui tourne mal et t'embrasser? Je sais, ajouta-t-il en levant les yeux au ciel, tu n'est qu'une amie, mais parfois, ça me prend, j'ai envie de rouler une pelle à mes amies.
Dans l’ascenseur, je m’écroulai.
Non, ça n’allait pas du tout, vraiment pas du tout. Pourquoi devais-je vivre cette situation ?
La réponse fusa, implacable : parce qu’au fond de moi, depuis que je connaissais Hugo, c’est ce que j’avais toujours craint. Et ce qu’on craint, c’est ce qui arrive.
— Mais d’où sors-tu, toi, pour croire que parce que ce pamphlet te déplaît je vais le mettre aux oubliettes ? On est en démocratie, mon vieux, et la liberté d’expression ce n’est pas fait pour les chiens ! Un pamphlet c’est un pamphlet. Comme sa définition l’indique, il ne peut pas plaire à tout le monde. C’est comme ça !
Il arrêta brusquement mes pas en agrippant la manche de ma veste. Interdite, je n’essayai même pas de me dégager.
— C’est ton dernier mot ? grinça-t-il, le regard noir.
Malgré moi, j’eus un sourire…
— Oui, Jean-Pierre, c’est mon dernier mot. Sais-tu combien de pauvres filles tombent dans le panneau de l’illusion ? Combien pensent à tort que les vampires existent ? Combien font de leur vie un enfer en espérant un prince charmant qui n’est qu’un fantasme odieux ? Elles me font de la peine.
— Tu prends ça trop à cœur, dit-il à voix basse.
— Eh bien, c’est parce que, contrairement à toi, j’en ai un ! ripostai-je injustement.
Pour le vampire, c’est la même chose. Car retenez bien ça : pour lui, vous n’êtes qu’une vulgaire friandise. Il fera sa sélection en fonction de votre groupe sanguin. Souhaitez-vous vraiment être un garde mangé ? Parce que c’est ça, la réalité les filles ! Votre joli minois, il n’en a rien à cirer ! C’est un chasseur, vous êtes une proie. Et puis, je ne veux pas vous paraître grossière ou inconvenante mais, même s’il arrive à se retenir de vous mordre, que ferez-vous les jours où vous aurez vos coquelicots, hein ? Vous voyez ça craint. Vous aurez intérêt à savoir courir vite ! Très vite…