Citations sur La dame de Reykjavik (79)
Le temps est comme un accordéon :un instant comprimé, le suivant s'étirant interminablement.
… il n’était pas forcément trop tard. À cette période de l’année, il n’y avait pas réellement de différence entre le jour et la nuit ; celle-ci n’était rien d’autre qu’un état d’esprit.
(France Loisirs, p.158)
[ une jeune femme en 1948, en Islande - pays indépendant du Danemark depuis 1918 ]
Comme elle les enviait, ces étudiants, ce soir. Elle avait du potentiel mais elle ne pourrait jamais devenir "quelqu'un". L'Islande était supposée être une société sans classes, où tous étaient égaux et avaient les mêmes chances de réussir. Mais c'était un mythe ; elle n'échapperait jamais à sa condition de mère célibataire d'un milieu pauvre, condamnée à des jobs mal payés sans aucune sécurité. Pas une seule chance de s'en sortir, non.
(p. 60)
Elle ne s'en lassait jamais. Tous ces sommets qu'elle avait conquis, en son temps : Esja, Skardsheidi, Akrafjall. Leur beauté époustouflante avait sur elle un effet rassérénant, apaisant, et la ramenait à quelques-uns des moments les plus heureux de sa vie. Mais elle convoquait aussi la vision d'Elena, balayée par les flots dans la crique. Ainsi la mer donne, ainsi la mer reprend.
- Je suis dans le commerce de gros, expliqua-t-il après un moment.
Il semblait en tirer une grande fierté, ou bien vouloir donner cette impression.
- Qu'est-ce que vous vendez ?
- Ça dépend, qu'est-ce que vous voulez ?
Son sourire s'élargit, puis il reprit :
- Je ne devrais pas plaisanter avec un flic. J'importe un peu de tout : alcool, mobilier, équipements électriques, tout ce qui peut se vendre avec une bonne marge. Le capitalisme n'est pas un crime ?
P69
Pour se changer les idées, elle se mit à penser à petur mais ça n'était pas beaucoup mieux. Elle ne voulait pas nourrir trop d'espoir à propos de leur relation. La visite s'est bien passée maintenant ils devaient penser à la suite elle ne voulait pas le perdre et elle était paniquée à l'idée de tout faire rater si elle prenait trop. Son temps. Si l'on était réaliste, combien d'autres occasions risquaient de se présenter à elle.?
L'avantage de l'obscurité, c'est qu'elle ne connaît pas l'ombre.
- Pourquoi vous n'avez pas alerté les secours ? poursuivit Hulda, en s'efforçant de rendre sa question la moins accusatrice possible.
- Hein ? Je ne sais pas... Bien sûr, j'aurais dû le faire... Mais je pensais à lui, vous comprenez ? A mon fils. Je ne supportais pas l'idée de lui infliger ça... Il aurait été obligé... d'en parler à des gens... de témoigner devant un tribunal.
(p. 18)
‘Alexander?’
‘Yeah. He wasn’t exactly what you’d call keen. Didn’t seem that interested in the case. You strike me as much more energetic.’ Dóra smiled. ‘If someone killed me, I’d definitely rather you were on the case.
Hulda didn’t smile at the black humour.
From what Hulda had been able to discover, the hostel was used exclusively as accommodation for asylum-seekers. It was an unwelcoming place. She could almost sense the desperation in the air, the silence and the tension. The walls were painted a stark white and there was nothing here to remind one of home or even of a hotel. This was a place where people waited in limbo to learn their fate.