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Citations sur La dame de Reykjavik (79)

Hulda Hermannsdóttir ouvrit les yeux.
La fichue torpeur qui l’enveloppait refusait de se dissiper. Elle aurait voulu dormir toute la journée, même ici, au commissariat, sur cette chaise inconfortable.
Heureusement, elle avait son propre bureau où elle pouvait s’isoler, se perdre dans ses pensées ou fermer les paupières un instant. Les dossiers s’empilaient ;elle n’était pas parvenue à se replonger dans une seule affaire depuis son retour de congé, deux semaines auparavant.
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C'était sans doute ça, le pire : n'avoir personne qui se préoccupe de soi.
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Un coup de poing dans l’estomac.
— Quoi ? Me remplacer ? Qu’est-ce que… qu’est-ce que vous voulez dire ?
— Il va prendre votre poste et votre bureau.
Les mots lui manquaient. Ses pensées se bousculaient dans sa tête.
— Quand ? demanda-t-elle d’une voix rauque.
— Dans deux semaines.
— Mais… qu’est-ce que je vais devenir ?
La nouvelle l’anéantissait.
— Vous pouvez partir maintenant, tout de suite. Il ne vous reste plus beaucoup de temps, de toute façon. Il s’agit juste d’avancer de quelques mois la date de votre retraite.
— Tout de suite ?
— Oui. Naturellement, vous conserverez votre salaire. Vous n’êtes pas virée, Hulda. Vous prenez juste un congé de quelques mois, et vous enchaînez sur votre retraite. Ça ne changera rien au montant de votre pension. Vous avez l’air surprise… C’est un bon arrangement que je vous propose. Vous n’y perdez pas au change. Vous aurez plus de temps pour vos loisirs, plus de temps pour…
À son expression, il était évident qu’il n’avait pas la moindre idée de ce que Hulda pouvait bien faire de son temps libre.
— … pour voir vos…
Il n’alla pas plus loin. Il aurait dû savoir que Hulda n’avait pas de famille.
— C’est très aimable à vous de me le proposer, mais je n’ai pas l’intention de prendre ma retraite en avance, répondit-elle sèchement en essayant de faire bonne figure. Merci quand même.
— À vrai dire, ce n’est pas une proposition. Ma décision est prise.
La voix de Magnus s’était faite plus cassante.
— Votre décision ? Je n’ai pas mon mot à dire ?
— Je suis désolé, Hulda. Nous avons besoin de votre bureau.
Et de rajeunir l’équipe, pensa-t-elle.
— C’est comme ça que vous me remerciez ?
Elle sentit sa voix flancher.
— Allons, allons, ne le prenez pas mal. Ça n’a aucun rapport avec vos compétences. Voyons, Hulda, vous savez bien que vous êtes l’un de nos meilleurs officiers – nous le savons tous les deux.
— Et les affaires dont je m’occupe ?
— Je les ai déjà attribuées à d’autres. Avant votre départ, vous pourrez faire la connaissance de notre nouvel agent et le briefer. Votre gros dossier du moment, c’est ce pédophile qu’on a renversé avec délit de fuite, n’est-ce pas ? Du nouveau de ce côté ?
Elle réfléchit. Ça aurait été satisfaisant pour son ego de partir sur un succès : aveux et enquête bouclée. Dans un moment de folie, une femme a décidé de faire justice elle-même afin d’éviter que d’autres enfants ne soient victimes d’agressions. Mais son geste pouvait se comprendre. Une sorte de vengeance légitime ?
— Je suis encore loin d’avoir terminé, j’en ai peur, finit-elle par dire. Si vous voulez mon avis, c’était juste un accident. Je suggère de classer le dossier en espérant que le chauffard se fera connaître le moment venu.
— Hmmm, d’accord. Parfait. On vous préparera une petite fête un peu plus tard dans l’année, quand vous prendrez officiellement votre retraite. Mais vous pouvez libérer votre bureau aujourd’hui, si vous voulez.
— Vous voulez que je parte aujourd’hui même ?
— Oui, si ça vous va. Sauf si vous préférez rester encore deux ou trois semaines. https://www.bookys-gratuit.org/
— Oui, s’il vous plaît.
Elle regretta aussitôt le « s’il vous plaît ».
— Je partirai quand le nouveau prendra son poste, mais en attendant, je veux suivre mes affaires.
— Je vous l’ai dit, je les ai déjà affectées à vos collègues. Mais… eh bien, vous pouvez toujours vous occuper d’une de nos affaires non résolues, j’imagine. Celle qui vous plaira. Qu’est-ce que vous en dites ?
Elle se vit bondir de sa chaise et partir en claquant la porte sans jamais revenir. Une impulsion aussitôt réprimée. Elle ne lui ferait pas ce plaisir.
— Bien. Je vais faire ça. N’importe quelle affaire ?
— Euh… oui, absolument. Ce que vous voulez. Ce qui vous permet de vous occuper.
Hulda eut la très nette impression que Magnus n’attendait qu’une chose : qu’elle fiche le camp, maintenant. Il avait d’autres chats à fouetter.
— Entendu. Dans ce cas, je vais trouver de quoi m’occuper.
Sur cette note sarcastique, elle se leva et sortit sans un au revoir ni un merci.
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Elena était venue se réfugier en Islande, dans ce pays étranger, et n’y avait trouvé pour seul abri qu’une tombe, sous la mer. Si Hulda ne saisissait pas cette opportunité, personne n’irait jamais au bout de l’énigme. L’histoire d’Elena sombrerait dans l’oubli. Et resterait à jamais celle d’une fille venue en Islande pour y mourir.
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Elle avait tué un homme qui avait commis un crime bien pire que le meurtre.
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La loi n’est pas l’unique arbitre du Bien et du Mal. Parfois, il faut considérer les choses dans leur globalité. Elle était parfaitement consciente du danger que représente ce raisonnement quand on occupe une position comme la sienne. Après tout, elle avait prêté le serment de faire respecter la loi. Mais ça n’était pas la première fois qu’elle le trahissait au prétexte que les circonstances le justifiaient. La seule différence, c’est que, cette fois, elle avait été confondue. Un homme était mort et elle en était en partie responsable. Elle se sentit soudain prise d’une violente nausée, même si elle ne parvenait pas à éprouver de chagrin pour le pédophile assassiné.
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À cette période de l’année, il n’y avait pas réellement de différence entre le jour et la nuit ; celle-ci n’était rien d’autre qu’un état d’esprit.
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Elle s'était habituée à la solitude, autant qu'il était possible, mais rien ne pouvait vraiment remplacer la compagnie d'un autre être humain.
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Elle hésita ; tous ses doutes remontaient à la surface. Après quelques pas incertains vers la maison, elle s'immobilisa. Le couple se tenait sur le seuil à présent. Leurs sourires se voulaient gentils, mais cette gentillesse ne lui paraissait pas sincère. Des sourires qui cherchaient juste à la convaincre.
Soudain, sa décision fut prise. Elle n'entrerait pas dans cette maison. Elle refusait de leur laisser la petite Hulda.
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Sa carrière d’inspectrice n’était plus qu’un tas de ruines fumantes.
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