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« Simon Antonisse est libraire. En ces temps de crise, ses chiffres de ventes désastreux le forcent à fermer boutique. Et pour couronner le tout, le sort a voulu qu'au cours d'un trajet en voiture, il soit témoin d'un suicide. Ce drame fait ressurgir de douloureux souvenirs de sa jeunesse, et peu à peu, la vie de Simon se transforme en cauchemar éveillé. Seule Regina, une jeune fille qu'il a rencontrée par hasard, peut lui apporter le calme et l'amour dont il a besoin » (quatrième de couverture).



Je ne suis pas allée écouter la conférence « Trait masculin – Trait féminin » (joli rattrapage de la « bévue » pré-FIBD ?) mais à coup sûr, si l'on m'avait posé la question avant lecture, j'aurai juré que l'auteur du « Retour de la Bondrée » était un homme. le trait anguleux et sec, l'utilisation des contrastes entre noir et blanc, les jeux de hachures, le fait que le lecteur est immédiatement projeté dans le vif du sujet… l'ensemble me fait croire – à tort – à une oeuvre masculine. Aimée de Jongh sort du style japonisant qu'elle développait jusque-là pour proposer un roman graphique troublant.

Le scénario s'ouvre sur une scène de vive altercation entre le personnage principal et son interlocuteur. L'échange se passe au téléphone, l'objet du désaccord a visiblement déjà été abordé et Simon (le héros) est excédé. Une fois l'appel terminé, il rumine dans l'habitacle avant de reprendre la route. Bien que ne connaissant pas encore l'homme qu'il va devoir côtoyer durant sa lecture, le lecteur perçoit aisément son humeur électrique. Pourtant, on s'installe à ses côtés… on prend la place du passager qui est inoccupée. On se tait, on se laisse emporter par la voiture qui dévale les routes de campagnes, jusqu'à l'orée d'une forêt où le moteur s'arrête. Comme la bondrée, le personnage principal revient là où il se sent en sécurité. Sitôt entré, il caresse les livres d'une bibliothèque. Sa main s'arrête sur l'un d'eux, l'extrait du rayonnage… l'ouvrage s'ouvre et fait ressurgir des souvenirs enfouis. La fragilité de l'homme apparaît soudain. Seul, perdu, cherchant à retrouver des repères réconfortants. L'homme qui jusque-là nous était austère quitte son costume de prédateur, fait tomber sa carapace et libère ses émotions, son trouble… sa peur.

De page en page, Aimée de Jongh construit des passerelles narratives qui vont relier le passé et le présent. Témoin d'un suicide, le personnage principal va enfouir ce traumatisme au fond de lui. Pourtant, cette vision de la mort le pousse à se remettre profondément en question et la voie qu'il prend pour faire ce travail de reconstruction peut surprendre. Quoi qu'il en soit, l'auteure travaille le rythme de la narration et bouscule son lecteur, le laissant in fine face à des interrogations inattendues.
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Simon va mal. Croulant sous les dettes, il refuse de vendre la librairie héritée de son père, au grand dam de sa femme. Son existence bascule le jour où il assiste au suicide d'une inconnue sur une voie ferrée. Son impuissance face à ce geste le bouleverse et fait resurgir un drame de son enfance. Peu à peu Simon s'enfonce dans les souvenirs et la dépression. Sa rencontre avec une lycéenne va l'aider à remonter la pente et retourner lentement vers la lumière…

Surprenant roman graphique venu des Pays-Bas, à la fois touchant, sensible, intime et d'une incroyable justesse. Un voyage métaphysique entre rêve et réalité dominé dans un premier temps par la culpabilité et le repli sur soi. Un voyage teinté de réalisme magique où les fantômes du passé permettent de surmonter les traumatismes du présent pour parvenir à une forme de résilience. J'ai trouvé énormément de symboles dans cette histoire qui, quelque part, touche à l'universel. Un album fascinant, plein de silences, de moments contemplatifs, de séquences muettes extrêmement évocatrices où les images se suffisent à elles-mêmes.

Aimée de Jongh possède un trait vif et spontané, épuré, allant à l'essentiel. Son découpage empruntant parfois au manga donne dans l'efficacité et offre une parfaite fluidité de lecture. Et puis en grand fan du genre, inutile de vous dire que ce noir et blanc me convient parfaitement.

Le retour de la bondrée est une histoire de résurrection. le titre est inspiré par un oiseau qui a toujours fasciné Simon. Un oiseau qui survie en recommençant sa vie à zéro. « Et c'est ce que nous ferons aussi », déclare-t-il en serrant sa femme contre lui dans les toutes dernières pages. Encore un symbole pour cet album d'une profondeur absolument stupéfiante.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Sympathique et agréable lecture, posée mais qui ne décolle pas beaucoup plus que le postulat de base. La BD commence sur un accident de train et poursuit comme une métaphore du deuil, en tout cas c'est comme ça que je l'ai compris. Mais le postulat exploite une seule histoire, la relation qu'il tisse avec la jeune fille qu'il rencontre, et cette histoire m'a semblé trop simple (j'ai vu la fin venir très vite). Je trouve que la BD manque de plusieurs choses, entre autre la question du couple, survolée à mon sens, le lien qu'il entretient avec cette librairie finalement (poids qu'il traine ou cadeau qu'il perd ?). Plusieurs choses sont balayées un peu trop vite à mon gout et j'aurais aimé plus.

Mais si j'ai voulu plus, c'est que j'ai accroché à ce qui est proposé. le parallèle entre les deux accidents, les deuils de plusieurs choses qui interviennent et la mise en dialogue de ses soucis est plutôt bien menée. C'est touchant, certes, mais j'aurais voulu que ça le soit plus.
Par contre le dessin m'a beaucoup plu et je n'avais pas noté que j'avais déjà lu des histoires de l'auteur. Il a su faire preuve de renouvellement sur le dessin et ça fait plaisir à lire.
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Même si les affaires vont mal, Simon refuse de vendre sa librairie, entreprise familiale depuis 3 générations. Témoin du suicide d'une femme sur les rails, sans pouvoir intervenir, cette mort violente lui en rappelle une autre, celle de son ami Raoul, dans l'enfance. Mort, dont Simon porte le poids de la culpabilité. La rencontre avec une jeune fille, Regina, lui permet de parler de la souffrance, de n'avoir pu, par deux fois, empêcher le pire, et lui permet finalement d'envisager de tout recommencer à zéro, comme ces oiseaux rares que Simon affectionne, les bondrées apivores.

Souvenirs qui nous hantent, culpabilité, Aimée de Jongh cerne, à travers le personnage de Simon, ces sentiments qui nous enferment dans le passé, dans une histoire aux accents fantastiques. Dessin en noir et blanc réaliste et vif, liberté de découpage des vignettes qui imprime un rythme presque d'urgence.
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L'énorme coup de coeur pour « Jours de sable » m'a donné envie de découvrir davantage Aimée de Jongh.. Ce « retour de la bondrée » est bien différent mais on y retrouve certains ingrédients… Beaucoup de cases sans texte, au ressenti évident et efficace, un récit intime et touchant mais ici en noir et blanc.
Un personnage masculin également, au centre d'un bouleversement… entre rêve et réalité, passé et présent… Il est à la croisée des chemins et espère, comme la bondrée (un oiseau), tout reprendre à zéro.
Simon est attachant, et avec lui on réfléchit aux démons du passé, à la culpabilité, à l'envie d'aller de l'avant malgré tout…
Du passé faisons table rase…encore un beau moment grâce à Aimée de Jongh, en attendant "Taxi" à paraitre en septembre chez La boîte à bulles.
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C'est l'histoire de Simon, Libraire dont la boutique est en mauvaise posture; la mention "liquidation totale" affichée en grand sur la vitrine rappel à Simon qu'il a échoué. Cette librairie qu'il tenait de son père hérité lui-même de son père a reçu une proposition de rachat d'une grande chaine de librairie mais il est hors de question de vendre malgré l'insistance de sa femme et l'espoir de se sortir de ce malheur.

Un soir de retour de sa cabane en forêt où Simon était allé récupérer quelques livres à vendre, il fait nuit mais repère à un passage à niveaux une femme postée sur les rails, n'arrivant pas à réagir elle se fait percuter par un train. Un drame qu'il va le traumatiser et dont il se sent terriblement coupable, le suicide de cette femme va réveiller des souvenirs de son enfance.

L'album alterne ainsi passé et présent racontant l'enfance de Simon et son état dépressif actuel, une rencontre va toutefois l'aider à remonter à la surface, une lycéenne va le soutenir et l'aider à s'alléger de ses soucis, tenter d'oublier ce drame qu'il l'a profondément marqué et reprendre vie. C'est ainsi que le lecteur comprend le choix du titre, le retour de la bondrée, cet oiseau qui forme un couple et si toutefois l'un vient à disparaitre repart de zéro pour recommencer sa vie.
Fait de petits dialogues et de grands silences ce roman graphique touche par son côté intime, cet homme qui se sent coupable fera un grand voyage en lui-même pour retrouver pour trouver ce grain d'espoir et de vie qu'il avait bien enfoui à l'intérieur. le choix du noir et blanc comme un manga permet d'aller à l'essentiel.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Après avoir été fascinée par Jours de sable, je poursuis ma découverte de la bibliographie d'Aimée de Jongh avec le retour de la bondrée.

Dans ce roman graphique, nous suivons Simon qui, alors qu'il rencontre des déboires professionnels, assiste à un suicide, ce qui va faire ressurgir des souvenirs d'adolescence enfouis, tout aussi tragiques. Si l'intrigue peut paraître plombante, Aimée de Jongh nous propose une approche particulièrement délicate. le parallèle avec la bondrée donne une sorte de respiration au récit, entre immersion dans la nature et philosophie de vie résiliente. Naviguant habilement entre passé et présent, l'auteure traite la thématique de la culpabilité avec beaucoup de sensibilité.

Le dessin est superbe, très expressif. J'aime la manière d'Aimée de Jongh de jouer avec les gros plans et les détails. Seul bémol, qui ne remet pas en cause les qualités de l'oeuvre, je ne suis pas une adepte de l'usage du noir et blanc. Mais, je reconnais qu'il est très bien maîtrisé et que ce choix colle aux thématiques développées.

Une auteure à suivre !
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J'ai plus eu l'impression qu'avant tout, Aimée de Jongh nous raconte l'histoire d'un homme qui doit faire un certain nombre de deuils, qui doit accepter un certain nombre de renoncements pour pouvoir continuer à vivre. Comment se débarrasser de sa culpabilité, comment accepter sa vie, comment avancer... Autant de questions qui se posent en filigrane dans cet album.

Côté dessin, j'ai beaucoup apprécié l'aspect très visuel, très cinématographique du découpage. Les dialogues sont forts peu nombreux, tout passe par des zooms sur des détails, des regards, des ambiances créées par un dessin en noir et blanc.

Si j'ai passé un (court) moment de lecture agréable avec le retour de la bondrée, je ne l'ajouterai cependant pas à la liste des coups de coeur de ce début d'année. Il m'a manqué quelque chose pour que je sois totalement conquise par le scénario.
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Une histoire où se mêle habilement enfance, passé et présent, avec des dessins qui contribuent à créer une belle ambiance.
Peut-être quelques scènes auraient-elles méritées d'être plus explicites pour la compréhension de l'histoire, mais c'est un détail mineur car cette BD est très agréable à lire et riches en sentiments humains.
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La première chose qui m'a marquée, c'est que, bien que la bande-dessinée soit en noir et blanc, dans ma tête, les couleurs apparaissaient. Des teintes plutôt automnales, pour coller à l'ambiance de l'histoire, sombre, mais porteuse d'espoir.

Je me suis rapidement attachée à Simon, j'ai ressenti toutes ses émotions, je me suis remémorée ses souvenirs, compris ses inquiétudes. Avec lui, j'ai voyagé entre passé et présent, je me suis confiée à Regina, j'ai parfois été très inquiète, j'ai (re)découvert un merveilleux livre sur les oiseaux…

Quel plaisir de comprendre le titre de l'ouvrage, le retour de la bondrée, d'en comprendre la portée qu'il peut avoir auprès des personnages et des lecteurs ! Cela m'a amenée à voir un certain côté poétique à la BD.

Que dire de ce final : surprenant, envoûtant, car on se demande si l'on a bien compris. Quelques jours après ma lecture, je reste dubitative quant à cette fin ; je l'ai à la fois aimée et pas aimée. Ça vous arrive, parfois ?

Le style de dessin n'est pas forcément celui que je préfère, mais les expressions des personnages sont particulièrement bien réalisées et le noir et blanc est tout à fait adapté à l'histoire !
Lien : https://uneviedeslivres.word..
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