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sur 958 notes
J'ai découvert la magnifique plume de Gaëlle Josse à travers "Une longue impatience" où elle mettait en scène un très beau personnage féminin. Cet autre roman me confirme l'intérêt de l'auteure pour décrire la vie de ses consoeurs dans leur grandeur et dans leurs souffrances.

Clara a abandonné son rêve d'aller enseigner le français à l'étranger, lorsque son père a été victime d'un AVC, le laissant partiellement handicapé. 12 ans plus tard, alors qu'elle est cadre dans une banque, un matin c'est elle qui s'écroule. Impossible d'aller au travail, c'est le burn-out. Après avoir touché le fond, c'est un long travail de reconstruction qui l'attend et qui va passer par des choix de vie essentiels à faire.

Avec l'écriture pleine de sensibilité qu'on lui connait, Gaëlle Josse trouve les mots justes pour décrire une réalité sociale actuelle. Il est parfois difficile de trouver sa place dans la société d'aujourd'hui et principalement dans le milieu du travail (machiavéliquement bien décrit, je dois dire...). Elle a su mettre en avant cette impression d'isolement que l'on ressent lorsque l'on ne parvient pas à se glisser dans le moule.
L'auteure aime jouer avec les mots : "Au fond, aimer sans i devient amer", "Clara, la vaillante, vacillante. Une lettre en plus qui dit l'effondrement". Des phrases et des chapitres courts où jaillissent régulièrement des odeurs et des couleurs emmêlées, comme uniques perceptions qui restent d'un monde où l'on ne trouve plus sa place. Contradictoire ? Pas chez Gaëlle Josse qui fait d'une sombre histoire un roman lumineux, une lueur même minime n'est elle pas symbole d'espoir ? Moi, j'avoue être totalement sous le charme de son style très proche de la poésie. Je regrette toutefois que ce roman soit si court, j'aurais apprécié que la description de la relation de Clara avec ses parents soit plus étoffée, de même que son amitié avec Cécile.
Un roman qui pousse à s'interroger sur ses choix de vie, auquel j'accorde un 14/20.
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L'histoire d'un burn out.
Juillet 2006 :
Clara s'apprête à partir au bout du monde où elle a choisi d'aller enseigner le français à des étrangers. Malheureusement, son père fait un AVC et elle décide de ne plus partir.
Octobre 2018 :
Clara s'apprête à aller travailler, elle a une belle situation de chargée de clientèle. Sa voiture « ce matin-là » fait un caprice, elle ne veut pas démarrer. Si c'est une situation qui fait partie de la vie courante, pour Clara c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, cette panne déclenche une dépression qu'elle n'avait pas vu arriver.
C'est la première fois que je lis Gaëlle Josse, je ne suis pas déçue car si l'histoire est banale et fréquente c'est son écriture qui fait le reste ! Quelle belle plume, écrire sur un sujet aussi difficile qu'est un burn out avec autant de poésie ce n'est pas commun. La richesse de ce livre est dans sa rédaction, son vocabulaire ; les chapitres et les phrases sont courts, ses idées et ressentis sont lancés avec beaucoup d'adresse, des comparaisons inattendues viennent peaufiner l'ensemble.
S'il fallait que je décrive ce roman je dirais que c'est un poème en prose.
Les différentes parties de ce court roman sont précédées de quelques strophes de la comptine : nous n'irons plus au bois.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, c'est pour moi une triste histoire enveloppée dans du papier de soie. C'est écrit tout en douceur.
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Sur l'air d'une ronde ancienne, Gaëlle Josse raconte la chute d'une jeune femme tombée au combat des relations professionnelles. Clara qui, un matin d'octobre, après six mois promue à un poste supérieur dans son établissement de crédit, percute de plein fouet le mur de l'épuisement. Une claque. Un écroulement. Diagnostic médical : burn-out. S'ensuit une longue introspection inévitable dans le vide des journées de repos. Les souvenirs d'enfance remontent à la surface, certains douloureux, d'autres joyeux. C'est une amitié indéfectible qui la repêche de sous sa couette, la ramenant peu à peu à la vie, celle dont elle avait rêvé alors qu'elle était étudiante, avant de s'oublier et de se soumettre à des obligations familiales.
Un roman très beau, porté par une écriture somptueuse et enveloppante. Réconfortant en somme, malgré les difficultés rencontrées par le personnage principal. Qui n'a pas, un jour, flanché ou fléchi les genoux pour cause de surmenage au travail, couplé à la charge mentale de la vie domestique? Gaëlle Josse a trouvé les mots pour le dire.
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Il y a un signe qui ne trompe pas quand vous êtes frappé par le burn-out c'est l'impossibilité de faire un pas de plus : un pas de plus physiquement mais également dans votre esprit. Vous êtes vidé, il n'y a plus aucune énergie, plus aucun ressort et même si vous étiez performant,, apte, reconnue pour votre valeur, il y a un moment où la machine se détraque, s'enraye et là vous êtes au bord du gouffre et ce gouffre peut être profond, vertigineux, dangereux.

C'est ce qui arrive à Clara Legendre. Elle travaille dans une banque, elle accorde des crédits à ceux qui les demande, même si parfois elle sait que cela va à l'encontre de sa morale. Elle est consciencieuse, appliquée, dévouée mais un jour ce qu'on lui demande est la larme qui fait déborder des yeux. Ce n'est pas elle, c'est trop dur, on charge la mule sous prétexte de résultats après une promotion. Elle n'a pas vu le piège, elle sacrifie tout au Travail : ses convictions, son amour pour Thomas, ses parents, sa propre existence. Elle ne vit, respire que boulot et à un moment les coutures craquent.

J'aime Gaëlle Josse pour son écriture, sa sensibilité, les domaines qu'elle explore (très variés car elle a une imagination fertile et s'inspire d'un musique, d'une peinture, d'un lieu) et depuis la lecture du Dernier gardien d'Ellis Island je pense avoir tout lu d'elle mais j'attendais celui-ci avec encore plus d'impatience car le sujet me touche personnellement. J'ai connu, par le passé, je ne dirai pas un burn-out mais un presque burn-out..... J'étais sur la ligne de faille, juste avant de sombrer et j'avais hâte de voir de quelle manière elle allait aborder et traiter le sujet.

Dans Otages de Nina Bouraoui j'avais aimé la manière dont l'auteure décrivait cette lente descente dans une nbuleuse dans laquelle la personne s'enfonce, sans rien voir du mal qui s'installe en elle, tente de se débattre (je dis bien tente car au bout d'un moment on est pris comme dans un sable mouvant et toute réaction semble vous enfoncer encore plus profondément) et j'avais retrouvé beaucoup de similitudes avec mon propre vécu.

Dans ce matin-là j'ai écouté Clara Legendre faire le récit d'un épisode "presque" similaire, mais je pense qu'il peut y avoir plusieurs formes de burn-out, plusieurs manière de sombrer, de réagir, d'agir et Gaëlle Josse choisit la manière douce, tout à fait en adéquation avec ce que je sais d'elle à travers ses précédents romans. Des phrases courtes en adéquation avec le stress intérieur, pour décrire le marasme dans lequel son héroïne se trouve. J'ai retrouvé certaines attitudes, pensées comme le fait de culpabiliser, de se dévaloriser, de se sentir différents des collègues, d'être inapte au travail mais aussi à la vie, de ne plus y trouver de sens.

Gaëlle Josse, comme dans ses autres ouvrages, est à l'écoute et elle est fine observatrice de notre société, de ces petites choses que l'on observe, remarque, comme des signes, des souvenirs, qui sont associés ou font ressurgir des événement du passé qui éclairent le présent mais je suis restée malgré tout en retrait. Je n'ai pas été aussi touchée que je pensais l'être. Peut-être parce qu'ayant vécu une telle "expérience" qui m'a profondément marquée, mais dont j'ai également tiré beaucoup d'enseignements par la suite, je n'ai pas ressenti la violence et le profond désespoir, l'aveuglement dans lequel on se trouve, la difficulté et le manque de volonté à communiquer sur ce que l'on vit.

J'ai aimé que Clara s'en sorte aussi bien même si cette fois-ci je n'ai pas eu le petit "twist" inattendu dans chacun de ses romans et qui là est assez prévisible, que Clara survole la crise sans trop de blessures, mais il y a tellement plus de douleurs, d'incertitudes, de risques également sur l'avenir en réel que je suis restée spectatrice sans avoir envie de lui tendre la main car je sentais et savais, qu'elle, elle s'en sortirait sans trop de dommages. J'ai aimé les mots, l'écriture de Gaëlle Josse et je lui reste très attachée mais pour avoir été moi-même au coeur du sujet, je n'y ai pas retrouvé la violence de la chute et les murs sur lesquels je me suis cognée.

J'ai aimé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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" Ce matin là, c'est une mosaïque qui se dévoile, l'histoire simple d'une vie qui a perdu son unité, son allant, son élan et qui cherche comment être enfin à sa juste place. "

Gaëlle Josse nous raconte dans ce récit, l'histoire de Clara, une jeune femme qui un beau matin, suite à une panne de voiture, se rend compte qu'elle ne peut et ne veut plus aller au bureau. Son destin a été marqué par un évènement majeur douze plus tôt, alors qu'elle se destinait à partir à l'étranger pour enseigner, son papa fait un AVC. Elle a donc fait d'autres choix, pour rester non loin. Seulement est-elle véritablement heureuse toutes ces années, alors qu'elle a décidé de ne plus écouter la petite voix en elle, celle qui parle de ce qu'il anime au plus profond ?

C'est une histoire sensible qui démontre combien il est essentiel de vivre sa vie selon ses désirs, qu'il est important d'écouter ses passions, de suivre les chemins qui nous appellent. Ce n'est pas toujours facile mais essentiel et vital !

Personnellement, ce n'est pas le roman de Gaëlle Josse qui retiendra mon attention, j'ai eu plaisir à le lire et j'ai un grand respect pour son travail d'écriture, mais voilà je n'ai pas ressenti d'émotion plus que cela.

Merci à la plateforme NetGalley et aux éditions Notabilia pour leur confiance. #cematinlà #NetGalleyFrance
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« Clara la vaillante, vacillante »

Ce sont les mots de Gaëlle Josse pour nous immerger dans le « burn out » de son personnage, jeune femme efficace qui un jour s'effondre.
Une plongée dans l'intime, dans un quotidien soudain brisé, quand l'esprit et le corps refusent de faire un pas de plus : fatigue extrême, perte du sommeil, de l'appétit, de toute énergie et de repères temporels. La mise en boule sur un canapé ou en grotte sous la couette, pour regarder passer le temps interminable. Un état de léthargie où tout est insurmontable, qui déstabilise et éloigne l'entourage.

Un bon départ pour un livre qui très vite m'a ennuyée et dont je voyais arriver les stéréotypes comme de grosses ficelles, jusqu'à la reconstruction.

Lectrice assidue de Gaëlle Josse, j'ai retrouvé son élégance de plume et la fluidité de ses récits. Mais tout son talent narratif ne colle pas avec le sujet si difficile de la dépression. Elle se regarde un peu écrire, en rajoute dans les détails, et le tout en devient monotone sans pour autant être pertinent avec la maladie.
Car la dépression, ce n'est pas ce qu'elle décrit. Ceux qui l'ont vécue trouveront sans doute cela trop romanesque. Cela reste un roman, à vous de juger...
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Gaëlle Josse est une écrivaine-musicienne. Lorsque on lit un de ses romans, c'est comme si on glissait de phrase en phrase, totalement sous le charme de sa mélodie.

Avec "Ce matin-là", Gaëlle Josse contredit l'idée répandue selon laquelle il faut avoir vécu quelque chose pour le comprendre. Sa plume est si juste, les images qu'elle dessine sous nos yeux si puissantes, que le burn out n'est plus quelque chose d'extérieur, d'étranger, qui n'arrive qu'aux autres.

C'est une fissure qui s'agrandit, c'est la planchette du kapla qu'on rajoute en haut d'une construction qui commence à osciller puis trembler avant d'entrainer toutes les pièces dans une chute.C'est le doute qui s'immisce dans l'esprit et infuse tous les instants de vie, c'est cette sensation de pesanteur omniprésente.

A mots couverts, sans esprit de démonstration, Ce matin-là dit aussi la violence du monde du travail, la culture du résultat, le harcèlement dans ce qu'il a de plus pernicieux et invisible.

On ressent surtout à travers les mots de Gaëlle Josse, une façon de donner de la voix à celles et ceux qui se sont effondrés un jour avec une empathie réconfortante.

Avec Ce matin-là, Gaëlle Josse confirme son talent à décrire si bien les sensations dans leurs moindres nuances.

Si vous ne connaissez pas encore cette écrivaine, on vous conseille aussi les formidables Une longue impatience et Une femme en contre-jour.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Gaëlle Josse a le don de plonger au coeur de l'âme humaine et de nous faire partager les hésitations, les balbutiements, les découragements, les petits espoirs de ses héroïnes.
Clara n'est pas extraordinaire, sa vie n'a rien d'exceptionnel, elle travaille dans une banque et donne toute satisfaction à ses employeurs...
Oui Mais un matin, elle n'a plus envie de continuer ainsi, elle s'interroge, elle perd pied, elle glisse.
Une toute petite histoire, un tout petit dérapage.
Mais Gaëlle Josse raconte avec tant de talent, tant de poésie, tant de bienveillance!
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Quel plaisir de lecture!
Le style très particulier de Gaëlle Josse sait créer ce bonheur.
L'élégance ,la simplicité, la poésie et la précision de ses analyses de l'intime sont les références de sa plume.

On s'embarque avec Clara ,explosée par son burn out. On retrouve des sentiments qu'on a pu éprouver ou dont on a été à l'écoute chez d'autres.
La justesse de ce portrait est quasiment photographique.

Moi aussi , je suis tombée et je sais qu'il y a maintes manières de se retouver au sol et de réagir...
J'assiste régulièrement aux vacillements et aux chutes de plus jeunes de mon entourage .

Pendant cette lecture, Barbara chantait dans ma tête "le mal de vivre" et c'est "Attendez que ma joie revienne" qui a surgi au détour d'un chapitre..

A lire et à partager .
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Clara, jeune femme d'une trentaine d'année, dynamique, efficace, pleinement investie dans son travail, craque. Un matin, sa voiture ne démarre pas et elle non plus. C'est la panne, le burn-out. Tout le long de l'histoire, on suit les méandres des pensées de cette jeune femme que rien ne semblait prédisposer à cette rupture de digues. Elle s'entend bien avec ses parents, elle a un petit ami qui paraît lui convenir, quelques amis avec qui tout va bien. Mais, voilà ! La tension professionnelle, les exigences de plus en plus fortes, les remarques parfois cruelles et acerbes au travail auront eu raison d'elle. A partir de là, comment on s'en sort, comment on renaît à la vie, comment on se réinvente...

Malgré une jolie écriture, j'ai trouvé ce roman vraiment bien écrit, cela n'a pas suffit et je suis passée à côté. Je n'ai pas été touchée par l'histoire de Clara, ni par sa personnalité. Je me suis un peu perdue dans ses états d'âme qui au final m'ont ennuyé. J'ai eu l'impression de faire du sur place, de ne pas avancer, de tourner en rond. Rien de nouveau, rien de surprenant, seulement un énième roman sur le mal être sans recette miracle.
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