Ce matin-là

Voici un roman court et intense qui brosse le portrait d'une femme qui traverse une période difficile, un burn out.
Je viens de lire une critique extrêmement intéressante qui dénonce le façon dont l'auteur traite le sujet, faisant remarquer que, lorsqu'on est en dépression, au bout du bout, les choses ne se passent pas ainsi. Pas si facilement.
Je pense que c'est vrai. Je pense que l'héroïne de Gaëlle Josse est confrontée à une baisse de forme, qu'elle s'interroge sur sa vie, ses choix, qu'elle se remet en question, qu'elle prend un virage, mais qu'elle n'est pas au fond du trou.

C'est un livre qui parle d'amour, d'amitié, de petits riens qui sont autant de branches auxquelles se raccrocher. C'est un livre qui invite à se remettre en question, à faire ce qui nous plaît vraiment, parcqu'il n'est jamais trop tard pour bien faire et être heureux.

Je pense que nous sommes tous confrontés à des doutes, sans aller jusqu'au burn out, et que ce livre est plutôt porteur d'espoir, de renouveau.

Ce matin-là, Clara se sent désemparée et incapable de se rendre sur son lieu de travail pour lequel elle s'invertit pleinement.
Cela marque le début d'un engrenage qui mène d'abord au fond de l'abîme avant de pouvoir, lentement, reprendre son souffle afin de remonter à la surface et respirer à nouveau à pleins poumons pour profiter de la vie.
Le parcours de Clara est un exemple de ce que beaucoup de ce que beaucoup de personnes vivent actuellement dans le monde entier. Souvent, le chemin pris jusqu'à l'épuisement total est contraire à ses propres valeurs. Une fois la descente aux enfers effectuée, le temps de la remise en question se présente.
Un burn out qui oblige l'individu à se questionner sur le sens qu'il a donné à sa vie.
Certains trouveront la force de se relever et de se reconstruire par le biais d'un chemin radicalement différent de celui qui a été pris jusqu'alors. D'autres, au contraire, n'y parviendront pas et restent ancrés au fond, totalement embourbés. Il leur est impossible d'analyser la situation avec clairvoyance.
L'histoire de Clara est donc vraiment actuelle, quant à son issue, je vous laisse le découvrir, même si le sens de son prénom nous indique la direction qu'elle a empruntée.

J'aime beaucoup l'écriture de Gaelle Josse, pure, simple, évocatrice. Elle sait sonder les profondeurs de l'âme. le sujet n'est pas rigolo. L'auteure retrace ici les moments de vie de Clara qui sombre dans un burn-out. C'est à travers ses yeux que l'on entrevoit les autres facettes du réel et du quotidien. Pourtant, on sent, on sait qu'elle s'en sortira. Reste à savoir comment. Grâce au style épuré de l'auteure, on suit avec intérêt les différentes phases de sa descente aux enfers et de sa renaissance. Il y a de très belles pages dans ce roman.
Cela m'a fait un beau lundi…

Ce matin-là, la voiture de Clara ne démarre pas. Ce matin-là, est à nul autre pareil. Cette vie-là, ne tenait plus qu'à un fil. Et ce fil, vient d'être coupé. Cette vie-là semblait trop belle pour être sincère. Et la sincérité aujourd'hui, comme une déflagration, éclate. Explose les artifices. Clara, la trentaine, amoureuse de Thomas, banquière efficace, investie auprès de ses parents – de son père surtout, depuis son AVC… Une existence lisse, tout bien comme il faut, sans anicroches… mais avec du fard dessus, des non-dits enfouis, des désirs enfuis. Ce matin-là, Clara s'effondre. Anéantie. Prostrée. Là voilà happée par la spirale dépressive. Avec elle, au plus près de ses émotions de ses sensations, on vit le quotidien recroquevillé, l'absence d'élan, le manque de goût, le chagrin enlisé, ses ruptures avec son travail son amour, sa solitude, son amertume. Puis l'enfance qui revient, son amie Cécile, l'odeur du chlore de la piscine, des fleurs sur un étal, le titre d'un livre de Jack London dans les mains d'un homme, les gestes tendre d'un couple dans la rue, une chanson de Barbara, un carnet de couleur pourpre, la lumière qui danse joyeuse… Doucement s'éveiller, réinventer une vie, se faire une autre place, selon ses envies. Ne plus se mesurer mais se faire confiance. Avancer, s'aventurer. Et s'ouvrir à soi, à l'autre, aux autres. Cette histoire-là est intime, et pourtant universelle. Cette histoire-là parle de nos failles de nos doutes de nos humeurs de nos ardeurs. Sur les chemins de traverse qu'il nous faut emprunter parfois pour vivre sous un jour nouveau.
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Clara est une jeune employée dans une société de crédit. Celle-ci, par manque d'empathie, pousse ses salariés jusqu'à l'épuisement. Et le drame arrive : burn-out ! Mais cette faille réveille des fragilités mêlées de frustrations bien antérieures. L'autrice nous décrit toutes ces aventures douloureuses d'une écriture sensible et subtile, avec des mots simples de la vie courante. Chacun de nous a connu ce drame chez des gens plus ou moins proches. Un des « maux du siècle » qu'il faut absolument prévenir en entourant la personne touchée, en anticipant et en dialoguant. Plus que les consultations médicales, la réflexion sur soi est primordiale. G. Josse a, bien sûr, écrit en se référant à des scènes véridiques, au plus près des sensations ou des émotions. Elle nous fait part de ses connaissances de psycho clinicienne engrangées depuis des années. Les états d'âme et les évolutions sont expliqués de façon très pédagogique, avec les détails les plus cinglants. Ce roman rempli d'humanité ne peut faire que du bien.

Quand on a connu cette situation, on manque toujours de mots pour expliquer nos maux. Dans ce récit, j'ai trouvé beaucoup des phrases qui m'ont manquées face aux membres de la famille, aux amis ou au personnel médical. Une lecture salvatrice pour moi

Ce matin-là, lu en un soir.
Comme la vie bascule du jour au lendemain.
Pour un rien, un détail.
Une voiture qui ne démarre pas, un moteur à l'arrêt.
Avec une poésie vaillante, Gaëlle Josse nous raconte le naufrage, la perdition, l'errance et la dérive de ceux qui, consciemment ou pas, coupent leurs propres amarres.
Un leçon de courage, d'amour, et de détermination.
Parfois, seulement parfois, la nuit porte conseil.

L'histoire : ce matin-là, à l'heure de partir au boulot, la voiture de Clara ne démarre pas. Et, comme une évidence, plutôt que de tout faire pour y aller quand même, elle rentre chez elle. Quelque chose s'est brisé, elle est passée de l'autre côté. Burn out. Vu de l'intérieur.



Mon avis : quel bonheur de retrouver l'écriture magnifique de Gaëlle Josse ! Douce, bienveillante sans mots sirupeux, factuelle, patiente, émouvante sans pathos, acceptante sans condition, elle nous met avec tact et délicatesse face à une épreuve moderne "à la mode", quasi ordinaire, aussi insupportable et absurde que ça puisse paraître, et si dévastatrice. Elle en fait presque une poésie, même si on n'oublie jamais à quel point c'est dur pour Clara, dont toute la vie se délite au contact contagieux de ce débordement-là. Clara, personnage éminemment crédible, concret, réel, si proche, à l'histoire si possiblement similaire à la nôtre. Mais dit avec des mots tellement parfaits. Bref, j'ai adoré !

Un très beau roman sur les relations, ce qu'on fait de sa vie et la relation à soi.
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Il y a d'abord eu ce jour-là, ce jour où le père de Clara a fait un AVC et la jeune fille a fait le choix de revoir ses projets pour rester près des siens. X ans plus tard, elle est devenue conseillère bancaire, femme indépendante! Mais ce matin-là sa voiture refuse de démarrer et cet incident libère les vannes, Clara s'effondre, pense remonter rapidement mais ce ne sera pas le cas…. Difficile à comprendre pour Thomas son conjoint qui va être maladroit et pour ses parents… Elle va recevoir le soutien de son amie d'enfance qui va lui offrir une porte de sortie, un nouveau regard. 

Toujours portée par cette plume sublime et subtile, j'ai embarqué avec Clara, Burn-out, burn-out parental, dépression, les motifs de mal-être sont nombreux dans ce monde à cent à l'heure où parfois nous mettons nos rêves et aspirations par soucis de facilité, on tient bon, sourit alors qu'à 'intérieur ca explose parfois sans que l'on s'en rende compte puis le tremblement de terre qui emporte tout, il faut ensuite remonter la pente. L'incompréhension des autres car nous avons si bien joué le jeu jusqu'à là, nous avions l'air heureux pourtant, nous avons tout pour être heureux… Tout, vraiment? Les non-dits peuvent peser, la pression du quotidien ne demande qu'à être évacuée et si cela n'est pas fait quelles conséquences?

La reconstruction est longue, la construction devrai-je dire tant nous nous sommes convaincus d'être dans le vrai avec la vie d'avant... Clara y croyait à sa vie, à ses choix et finalement le salut ne serait-il pas dans ses rêves abandonnés. J'ai aimé ce roman, parfois un peu flou, brumeux comme l'état d'esprit de Clara. La solitude pesante et entraînée par l'arrêt maladie, toute la réflexion autour de son métier avec les scrupules qui naissent et se dessinent. Une roman juste, pourtant Clara ne m'a pas touchée! 

Il se lit d'une traite et vous ne pourrez être que charmé par la plume de l'autrice. Pour autant nous avons tous notre sensibilité, notre manière de faire face aux difficultés et si vous avez vous-même été concerné par ce mal peut être que vous ne vous retrouverez pas parmi ces mots. Chacun sa reconstruction, elle peut-être lente, en plusieurs étapes inachevées mais l'auteure a le mérite d'en parler! 
#cematinla #netgalleyfrance
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C'est l'histoire d'un burn-out que nous conte ici Gaëlle Josse. Mal du siècle, dans un contexte pandémique, ce livre parlera à bon nombre de lecteurs qui se cherchent, profondément, qui tentent de donner un sens à leur vie, parfois en dehors du cadre imposé par la société.

Dans ce livre, nous rencontrons Clara, jeune femme dynamique, qui a une bonne situation (employée dans une société de crédit), une relation amoureuse stable avec Thomas, mais qui pourtant un matin ne pourra pas aller travailler. Quelque chose a lâché, irrémédiablement...

Alors se dessinent pour Clara des mois de solitude, de vide, de quête de sens désespérée... mais aussi des ruptures, de l'amitié, et des sauts dans le vide...

Gaëlle Josse nous livre ici un roman rempli d'émotions, de sensibilité et de fragilité, mais toujours avec autant de finesse et de justesse. Un style toujours aussi saisissant...