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3,97

sur 695 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ignare en arts plastiques, je m'éduque en douceur avec la newsletter de vulgarisation d'Artips.*
Et parfois, de manière inattendue, grâce à un roman.

Avec 'Les heures silencieuses', par exemple, j'ai regardé minutieusement le détail d'un tableau du peintre flamand Emmanuel de Witte : 'Intérieur avec femme à l'épinette' (1667).
Comme Tracy Chevalier en écrivant 'La jeune fille à la perle', Gaëlle Josse a imaginé les circonstances de l'élaboration de cette oeuvre, et la vie de la femme qui y est représentée. Le lecteur en prend connaissance à travers les pages d'un journal intime – fictif.

Ce court récit est ravissant comme une nouvelle de Stefan Zweig, tant sur le fond que sur la forme. Douceur, grâce et délicatesse (pléonasmes ?), pour décrire le quotidien et les tourments de Magdalena van Beyeren, 'vieille femme' – trente-six ans, en 1667, c'est le début de la fin.

Outre le portrait psychologique et social de Magdalena, l'auteur restitue parfaitement l'atmosphère des Pays-Bas du XVIIe siècle, à Delft en particulier, chez ces marchands qui faisaient fortune grâce au commerce de produits des Colonies.
Petite piqûre de rappel pour comprendre comment certaines villes d'Europe se sont enrichies et affichent une telle splendeur aujourd'hui encore – Amsterdam, notamment, et certains quartiers de Nantes préservés des bombardements de la seconde guerre mondiale.

Court, très beau, subtil, émouvant...
___

* https://artips.fr/ (abonnement gratuit)
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Intérieur avec une femme jouant du virginal.Peint par Emmanuel de Witte.17º siècle
Gaelle Josse raconte qu'elle a été troublée à la vue de ce tableau.On y voit une femme de dos dans son intérieur qu'on deviné cossu .Une servante tout au fond,un homme dans une alcôve, une épée.L'ensemble est troublant et mystérieux.
Plutôt qu'une analyse classique du tableau, l'auteur se met à la place du personnage principal, la mystérieuse femme .Elle nous raconte sous forme d'un journal sa vie au 17º siècle le siècle d'or de la Hollande et la Compagnie des Indes Orientales
Pur roman de fiction.Gaelle Josse , en 70 pages, nous raconte la vie cette riche femme,sensible et sympathique., Magdanena ,épouse d'un riche armateur.Ici pas de critique sociale ou politique.Juste une vision poétique et douce de sa vie qui explique la composition subtile de ce tableau énigmatique
Je trouve que c'est un très beau livre ,d'une écriture magnifique.C'est aussi une approche originale de la peinture .Il est des tableaux qui nous troublent, sans que nous en comprenions le sens .Merci aux écrivains d'ouvrir notre esprit et notre imagination à travers de beaux textes comme celui de Gaëlle Josse.
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Comme La Jeune fille à la perle de Tracy Chevalier, inspirée du célèbre portrait de Vermeer, Les heures silencieuses de Gaëlle Josse est un (court) roman historique inspiré par un tableau d'Emmanuel de Witte (1617-1692), un peintre hollandais principalement connu pour avoir réalisé des peintures d'intérieur d'églises.

Josse choisit de s'intéresser plus particulièrement à la femme assise de dos à la droite du tableau, représentée en train de jouer de l'épinette (une sorte de clavecin). Elle en fait un personnage fictif, Magdalena van Beyeren, femme d'un administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft. Les Provinces-Unies (les Pays-Bas actuels) sont alors une plaque tournante du commerce international, important porcelaine, épices, thé et café d'Asie en Europe, mais contribuant aussi à la traite des esclaves via le transport d'Africains vers les plantations d'Amériques.

Rédigé sous la forme d'un journal intime daté de novembre à décembre 1667, Les heures silencieuses est avant tout l' « histoire d'une vie » comme le résume l'auteure elle-même. Celle d'une femme qui, passée la trentaine, revient sur ses souvenirs, heureux comme malheureux, ses craintes, ses remords et ses regrets. Sur un ton à la fois pudique et empreint de franchise, elle prend le lecteur à témoin pour se décharger de sa culpabilité, révélant entre autres un évènement traumatique qui la hante depuis l'enfance.

Un portrait touchant d'une femme « ordinaire » du siècle d'or hollandais qui impressionne à la fois par sa force, sa simplicité, et sa modernité.

J'ai aimé…
• le ton de la confidence utilisé par la narratrice et son récit simple, touchant, et largement chronologique des principaux évènements de sa vie
• le commentaire imaginé du tableau, dont les détails sont révélés petit à petit, au fur et à mesure du récit

J'aurais aimé…
Que l'auteure explique en annexe si les références suivantes sont réelles ou inventées :
• le naufrage du navire L'Amsterdam au large des côtes d'Afrique dû à la négligence du capitaine Adriaen Oudermeulen, « très pressé de rejoindre le Surinam »
• Les autres tableaux mentionnés dans le récit, à savoir les portraits réalisés par Vermeer et de Voogd - que je ne suis pas parvenue à retrouver.
Lien : http://histfict.fr/861
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Court roman né d'une rencontre avec un tableau hollandais d'Emanuel de Witte ("Intérieur avec une femme au virginal"-1665)
Un tableau énigmatique représentant une femme de dos, jouant du clavecin. Sur la gauche, un lit défait et une chaise sur laquelle une épée est accrochée.
En profondeur, une servante fait le ménage.
L'auteur va construire une magnifique histoire donnant vie et pensées à cette femme.
"Je m'appelle Magdalena van Beyeren.C'est moi, de dos, sur le tableau. Je suis l'épouse de Pieter van Beyeren, l'administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft.
Un intérieur chaleureux qui contraste avec le drame intime que traverse cette femme.
Pour s'en libérer, elle va tenir un journal ou elle confiera l'histoire de sa vie parsemée de joies, de tristesses, de regrets, d'espoirs, de souvenirs et de désirs interdits.
"Une petite musique du coeur" pour des aveux dérangeants.

On entre très vite dans ce court roman et on aimerait que la confession continue.
Une écriture tout en douceur, poétique, ou chaque mot est choisi. Une extrême pudeur pour une histoire de femme magnifique.
Gaëlle Josse nous fait entrer dans ce tableau qu'on voit d'un oeil nouveau le livre refermé.
Préférez l'édition "Autrement" que celle de "J'ai lu"
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Magnifique.
Un texte tout en délicatesse qui donne à voir l'âme d'une femme.
Le journal intime écrit sur quelques semaines, dans le Delft du 17e siècle, par l'épouse d'un armateur. Excellente conseillère de son époux dans son négoce, parfaite maîtresse de maison, mère aimante. Mais derrière cette perfection, cette maîtrise, elle révèle un autre visage. Celui une femme habitée par des souvenirs, des chagrins, des regrets, des renoncements.

Le style est parfait, ni trop recherché, ni plat.
Un grand plaisir de lecture, hélas trop bref.
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La force d'une femme qui garde la tête haute malgré les épreuves.
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Comme sur la peinture d'Emmanuel de Witte « Intérieur avec une femme jouant de l'épinette », tout respire l'harmonie dans la vie de Magdalena. Pourtant, dans le journal intime que dévoile Gaëlle Josse, beaucoup de tourments et, surtout, un lourd secret tu depuis l'âge de ses douze ans.
Magdalena, est l'aînée de 4 filles, son père l'initie au commerce maritime. C'est là qu'elle rencontre Pieter qu'elle épouse. Bien sûr, c'est lui qui prend la succession des affaires du père. En tant que fille, elle n'en a pas le droit. Mariage, enfants, gestion de la maison… occupent la jeune femme. Arrive l'accouchement de trop qui aurait pu lui coûter la vie. Son mari, « grand seigneur » prend la « sage » décision de ne plus coucher avec elle. A trente-huit ans, elle ne connaîtra plus les plaisirs de la chair et Pieter les amoures ancillaires. Pas facile de à cet âge de se transformer en une nonne. Elle connaît quelque émoi tout platonique, mais…Heureusement, il y a la marche des affaires à laquelle elle est toujours associée. « Je me réjouis de bientôt l'y accompagner. Je crains que ce soit là un des seuls plaisirs qui me restent. La mer et les navires me demeurent chers, et avivent mes plus doux souvenirs. »
J'aime le contraste entre le tableau qui ne montre pas le visage de Magdalena, où beaucoup est dit par petites touches et le journal intime où elle dévoile ses secrets, ses entrailles. A travers la vie de Magdalena, Gaëlle Josse raconte également la vie de la bourgeoisie de Delft au dix-septième siècle
L'écriture de Gaëlle Josse est caressante, douce. La palette de ses mots est comparable à la chaleur des tons du tableau.
Une belle lecture, agréable, chaude et vivante. In livre à lire d'une traite bien lové au creux d'un hamac ou de son lit

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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C'est à un portrait tout en pudeur et en révélations contenues que nous convie Gaëlle Josse. Portrait d'une femme du XVIIIe siècle qui est confinée à son intérieur et aux principes qui le régissent alors que l'on sent un feu intérieur, un bouillonnement qui la laisserait aspirer à des responsabilités au sein de la compagnie familiale, à des peines infinies et à des amours interdites. Portrait donc d'une vie à côté de laquelle on passe consciemment sans que rien n'autorise à faire un petit pas de côté. Chaque phrase de ce court roman évoque une dentelle fine et légère tant chaque mot est choisi et chaque phrase ciselée. Une bien belle découverte.
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Les heures silencieusesGaëlle Josse

La narratrice nous raconte par l'intermédiaire de son journal intime, sa vie. Elle commence par confier à son journal un secret qui l'empêche de dormir depuis très longtemps, puis narre ses joies, ses bonheurs, ses désillusions et ses peines.

Court et très joli roman, l'écriture est très agréable à lire. C'est un portrait de femme tout en délicatesse et en poésie que l'on découvre. On imagine bien cette femme ne pouvant s'endormir penchée sur son journal et lui confier ses joies et peines.
Et quelque part nous nous imaginons caché, dans un coin du tableau dont s'inspire le roman, nous regardons, épions Magdalena et « son petit monde » de 1667.

Vraiment très bonne lecture
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Quelle belle écriture que celle de Gaëlle Josse! Je découvre cette auteure par ce roman inspiré par un tableau d'Emmanuel de Witte, peintre hollandais du 17ème siècle.
Nous découvrons la vie, l'univers de la narratrice, Magdalena van Beyeren, au travers de son journal, qu'une tension intérieure la pousse à écrire à l'âge de 36 ans. Des secrets pèsent sur sa conscience et elle éprouve le besoin de les coucher noir sur blanc. Tout est dit sur le ton de la confidence, c'est un chuchotement, un souffle, et le lecteur se surprend à ouvrir son âme, à tendre tous ses sens pour recevoir son témoignage. "Les heures silencieuses "sont celles de la nuit, où l'angoisse étouffante chasse le sommeil, et impose une mise à plat des secrets enfouis.
Ce petit livre d'à peine 89 pages est une véritable pépite, un petit bijou que je vais m'empresser de recommander et de transmettre, afin qu'il répande sa lumière et sa beauté le plus loin possible tout autour de moi.
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