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Vincent mène une vie assez pépère et tranquille. Il a repris le salon de coiffure de son père, décédé, et vit dans un appartement au-dessous de sa mère. Une mère un peu chiante, castratrice, névrosée et qui mange à table avec ses poupées et peluches. le jeune homme de 30 ans a une amie (que sa mère déteste évidemment), Marianne, mais elle est partie s'installer à Paris et ne semble pas vouloir revenir. À part travailler, aller chez sa mère tous les jours, rendre visite à son cousin proche, Vincent s'ennuie et n'a aucun projet. Jusqu'à ce dimanche d'automne où sa maman, exigeante, lui réclame du crabe, il n'a d'autre choix que d'aller à l'épicerie à l'autre bout de la ville, ouverte tous les jours. C'est là qu'il rencontre l'épicière qu'il lui semblait connaître depuis toujours. N'osant l'aborder, il se met en tête de la suivre quotidiennement. Visiblement, Rosalie Blum semble avoir une vie bien triste aussi...

Voilà un album dense, pas moins de 380 pages pour les 3 albums, et riche dans lequel l'auteur prend le temps d'installer ses personnages. L'on fait ainsi connaissance avec Vincent Machot, un coiffeur un peu morose, sa mère, excentrique au possible, Rosalie Blum, l'épicière que le jeune homme s'amuse à suivre et Aude, la nièce de Rosalie. Autour d'eux, une galerie de personnages plus ou moins déjantés, notamment la mère de Vincent. L'on ne s'ennuie pas une seule seconde tant ce récit est finement mené, notamment toutes ces filatures réciproques et ce découpage en 3 temps bien distincts, et les personnages attachants et fouillés. Un album rafraichissant, drôle et émouvant, parfois mélancolique. Et un épilogue savoureux...

En bonus, quelques croquis et photos des décors.

À noter que cet album a fait l'objet d'une adaptation pour le cinéma par Julien Rappeneau avec Noémie Lvovsky dans le rôle de Rosalie Blum et Kyan Khojandi dans celui de Vincent.
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C'est troublant comme parfois on croise quelqu'un avec une impression de déjà vu. Rosalie obsède Vincent au point de la suivre quotidiennement après l'avoir croisé dans la petite épicerie où elle travaille. Son visage se met à le hanter, il découvre petit à petit son style de vie . Pourtant elle est mal fagotée, cachée derrière ses lunettes, elle sort boire des whiskys le soir et mène une vie solitaire.
Vincent lui, est un vieux garçon qui a repris le salon de coiffure de son père et vit dans le même immeuble que sa mère, un mélange de Tatie Danièle et de mère castratrice et névrotique qui vit dans un monde imaginaire, entourée de poupées.
Lorsque Rosalie découvre qu'elle est régulièrement prise en filature, elle joue au chat à la souris avec Vincent en se mettant régulièrement sur son chemin…
Rosalie Blum commence comme une bluette et au final entraine le lecteur dans des histoires de rencontres et de chassés croisés assez sombres. Les dessins, la mise en page, le regard décalé de Camille Jourdy rappelle l'univers de Raphaële Moussafir dans du vent dans les mollets. Elles ont de nombreux points communs et savent capter les petits riens, les objets qui racontent toute une vie, jusqu'au jour où un visage soudain, cristallise toutes les souffrances… L'histoire connaît quelques longueurs mais la galerie de personnages hauts en couleur qui gravitent autour de Vincent et Rosalie rend l'histoire attachante, Camille Jourdy porte un regard bienveillant sur ces deux cabossés.
Le trait tout en rondeur et les couleurs douces tranchent avec les situations douloureuses et un humour assez corrosif. le regard est tendre mais le est ton particulièrement caustique, Rosalie Blum est une réussite.
C'est en voyant le petit autocollant Prix de la révélation en 2010 au Festival d'Angoulême et éditions Acte Sud que j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque et j'ai passé une bonne soirée en lisant d'un traite Rosalie Blum.
A suivre…
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Totalement sous le charme de cette BD aux traits et à l'histoire si doux... Des personnages aux vies ternes, des gens tout simples, et surtout très seuls. Des vies qui se croisent, qui se découvrent, dans le souvenir des malheurs passés mais aussi dans l'espoir d'un quotidien meilleur. Il y a même un brin de suspense, c'est vraiment très fin, intelligent, sensible mais pas mièvre.
J'ai aussi beaucoup aimé les illustrations et la mise en page, variée et réussie, dans cet ouvrage qui rassemble les 3 tomes.
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Il ne m'aura pas fallu longtemps pour mettre la main sur l'intégral de "Rosalie Blum"!
Si je craignais d'être un peu déçue par ce roman graphique après en avoir beaucoup aimé le film sorti en 2015 (oui, je fais les choses à l'envers parfois!), la découverte toute récente de "Juliette" m'avait toutefois amplement rassurée et j'avais hâte de me plonger dans "Rosalie Blum".

Vincent a trente ans. Il a une petite amie partie faire un stage à Paris et qui ne répond plus lorsqu'il l'appelle, une mère complètement névrosée et castratrice qui le harcèle sans cesse, un cousin un peu beauf mais toujours là pour lui et pour seul ami :un chat. Il a repris, plus par obligation que par passion, le salon de coiffure de son père et lorsqu'il a le temps, il bricole des bateaux, trop petits pour naviguer un jour en vrai sur l'océan.
Vincent est un peu triste, un peu déprimé par sa vie étriquée, qui l'étouffe comme un cache-nez en plein mois d'aout. Il se sent seul.
Un jour qu'il se rend dans une épicerie où il ne met pourtant jamais les pieds d'habitude, il est assailli par une tenace impression de déjà-vu. L'épicière... Il a déjà vu l'épicière... Oui, mais où? Impossible de s'en rappeler et ça le hante, ça vire à l'obsession, tant et si bien que le jeune homme décide de suivre quotidiennement l'épicière. Au gré de ses filatures, Vincent découvre des bribes de la vie de Rosalie Blum: ses habitudes, ses cours de chant, ses verres de whiskys, sa solitude.
Mais n'est pas détective privé qui veut et Rosalie finit par se rendre compte qu'elle est suivie. Commence alors entre eux deux et à grands renforts d'une escouade de choc un jeu du chat et de la souris dont on ne sait plus qui est le chat et qui est le souris.

L'histoire, servie par des couleurs toutes douces et un trait qui fait dans la rondeur, a l'air douillette, tendre. A bien des égards, elle l'est, mais ce serait naïf et dommage surtout de la réduire à cela. Les personnages de "Rosalie Blum" sont cabossés, ils souffrent ou ont souffert et portent en eux des histoires douloureuses, sombres que savent retranscrire le trait de Camille Jourdy et le ton très caustique, voire cynique, du texte.
"Rosalie Blum", c'est la rencontre de personnages souvent tristes et toujours décalés qui essaient de panser leurs blessures, englués dans un quotidien croqué de manière hyperréaliste et d'autant plus douloureux qui s'apprivoisent et tentent de se tirer vers le haut. ça ressemble à la vraie vie, en plus déjanté, et ça étreint, ça remue, ça poigne, ça émeut et finalement, ça fait du bien.

Doux-amer, comme la mélancolie du temps qui passe et des dimanches soirs. Doux-amer, comme ces au revoir à ceux qu'on aime, ces au revoir qui font pleurer.
Même que des fois, pleurer fait du bien, parce qu'il en sort parfois des arc-en-ciel, un peu comme dans "Rosalie Blum".
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Vincent a une trentaine d'années, une mère particulièrement chiante et excentrique, et une vie monotone. Jusqu'à ce qu'il croise Rosalie Blum, l'épicière, qui lui dit vaguement quelque chose, et qu'il décide de suivre. Au début, il la suit pour savoir où il l'a déjà vu mais peu à peu, il la suit pour le plaisir, pour mettre du piquant dans sa vie, parce qu'elle a l'air triste et qu'il veut connaître son histoire.

A première vue, on dirait un truc de stalker cette affaire. Il est pas bien le type ?! Suivre une petite dame partout comme ça, empiéter sur son intimité sans gêne... Mais avec Vincent ça passe. Parce que c'est fait sans malveillance, parce qu'il est attachant et n'outrepasse pas les limites de la décence.

C'est un roman graphique - j'ai lu l'intégral et non les 3 tomes distinctifs - que j'ai adoré. C'est tendre, avec des personnages en quête de soi, en quête de rédemption, hyper attachants. Originaux aussi, de par leurs rencontres et de par leurs vies aux multiples facettes rigolotes ou torturées.

J'ai découvert Camille Jourdy avec Les Vermeilles, un gros coup de coeur, et avec cette lecture, je confirme qu'elle a du talent, notamment pour nous embarquer dans son univers et ses personnages sensibles. Un régal de tendresse.
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C'est en me procurant le film (que je n'ai pas encore regardé), que j'ai appris qu'il était adapté d'un roman graphique.
J'ai donc emprunté l'intégrale, pour me faire une idée avant de voir le film. En général je préfère lire l'oeuvre originale, avant de voir éventuellement, son adaptation.

C'est donc une histoire en trois partie qui nous permet de faire la connaissance de Vincent, de Rosalie et de plusieurs autres personnages.

Cela nous amène à réfléchir à la solitude, à l'amitié, à la relation parents/enfants (adultes)...avec le terrible exemple de la mère de Vincent.

Tous les personnages sont un peu paumés...et une ambiance plutôt morose se dégage de ce récit, tout du moins dans sa première partie. Mais c'est aussi un récit touchant, qui au final nous parle de personnages de la vraie vie. Ils ne sont pas parfaits, ils ont leurs problèmes et pourtant ils cherchent des solutions !

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Une histoire de gens ordinaires que des circonstances somme toute ordinaires amènent à sortir de leurs habitudes pour se rencontrer, se connaitre et vivre une aventure relativement ordinaire mais magnifiée par la qualité de la fiction, par le traitement humaniste des personnages et par ces blessures secrètes que nous portons au fond de nous. Ce roman graphique est doux, attachant, c'est une expérience très agréable qui, au fond, nous rappelle à quel point nos vies vivent la vie d'être vécues. du feel good avec des ressorts tout simples, pas de grosses ficelles mais simplement un regard humain et bienveillant.
La patte du dessinateur est le reflet de cette fiction, simple, attachante.
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Le prix jeunesse 2020 du festival d'Angoulême m'a fait découvrir Camille Jourdy, grâce à sa bande dessinée « Les Vermeilles ». Jo, une petite fille, vivait une aventure, à la manière d'Alice aux pays des merveilles, dans un pays de mini-chevaux très gourmands. Les teintes acidulées rendaient cet ouvrage vraiment très esthétique !

« Rosalie Blum » s'adresse à un lectorat adulte, mais on y trouve également des couleurs vives et de beaux dessins. Vincent, coiffeur trentenaire, qui a repris le salon de son défunt père et qui s'occupe de sa mère, un peu castratrice, se met à suivre Rosalie Blum, caissière d'une petite épicerie de l'autre côté de la ville, car il a l'impression de l'avoir déjà vue. Rosalie s'en aperçoit, et demande, à son tour, à sa nièce, Aude, jeune adulte qui a arrêté ses études et se cherche, de suivre Vincent, lequel va également s'en apercevoir…

Tant les trois personnages principaux que les personnages secondaires – les copines d'Aude et « Kolocataire », la mère et le cousin de Vincent – sont émouvants, attachants et parfois drôles, sachant que le dénouement donne également une autre dimension à l'oeuvre.

Il existe une adaptation cinématographique que je n'ai pas vue, mais que je regarderais volontiers si l'occasion se présente et je lirai sans doute « Juliette » car la lecture de « Rosalie Blum » a été un excellent moment de détente !
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Énorme coup de coeur pour cette BD !
J'avais vu le film de Kyan Khojandi, que j'avais adoré et même acheté. Mais la BD dont il est issu est encore plus géniale ! Déjà, l'idée de mener la même histoire selon 3 points de vue différents, est top. J'ai adoré l'humour (la mère de Vincent vaut le détour !!), la tendresse, le suspense de cette BD... et bien sûr les magnifiques dessins de Camille Jourdy.
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Gros coup de coeur pour la trilogie de Camille Jourdy Rosalie Blum publiée chez Actes Sud BD: vraiment, un pur délice. Des dessins magnifiques, très colorés, bourrés de détails réalistes (ah, j'adore le salon de coiffure !), des personnages très attachants, mystérieux et complètement délirants (ah ! la mère de Vincent et ses petites figurines…), des situations loufoques (l'arrivée de Rosalie chez sa nièce alors que tout le monde est perché- au sens propre- quoiqu'ils soient tous un peu « perchés » -au sens figuré- parce que Diego, le crocodile de Kolocataire, s'est échappé), beaucoup d'humanité, de tendresse, de souffrance aussi et de non-dits. Franchement chapeau !
Alors, de quoi s'agit-il ? Vincent Machot, trente ans, s'ennuie : la vie ne lui propose rien d'exaltant. le train-train : le salon de coiffure : « Vous avez vu ce froid ? », « Oh oui, c'est terrible… » et ça toute la journée, sa mère Simone à moitié folle qui, avec des minis figurines, s'invente des scènes où elle joue le rôle de l'héroïne qui-va-sauver-le-monde, le cousin séducteur Laurent qui raconte ses conquêtes, la copine Marianne qui est partie avec un prof de gym (ah, on dit plus comme ça ?).
Jusqu'à ce dimanche où, tandis que Vincent a oublié d'acheter du crabe pour sa mère qui ne peut évidemment pas s'en passer, vous pensez bien, c'est tellement vital le crabe, tout le monde sait ça, Vincent, le bon gars dévoué, pousse jusqu'à une épicerie qu'il ne fréquente pas d'habitude dans un quartier un peu éloigné. Et, là, il tombe nez à nez avec une femme qu'il a déjà vue quelque part, lui semble-t-il. Mais où ? Il la retrouve un jour par hasard dans la rue et décide… de la suivre… partout : à la librairie, au cinéma, à la chorale, au café et jusqu'à chez elle… Il va même ramasser ses poubelles pour en examiner le contenu. Devient-il fou ?
Roulement de tambour… les aventures commencent et le mystère s'épaissit de plus en plus.
Qui est cette femme qui semble si seule et si malheureuse ? Pourquoi marche-t-elle tant dans des lieux déserts comme si elle voulait fuir le monde (incroyables dessins sur de pleines pages, un régal pour les yeux) ? Quel terrible secret cache-t-elle au fond de son coeur ? Pourquoi finalement intrigue-t-elle tant Vincent ? N'y aurait-il pas une raison à tout cela ? Et si les rôles s'inversaient, Rosalie se mettant à suivre Vincent ?
Si vous saviez comme j'ai ri devant des situations burlesques, décalées, si justes, si humaines.
Ah, les rêves de Vincent, ah ses discussions avec son chat, ah la mère et son théâtre miniature et la nièce de Rosalie et ses réflexions « Baiser avec le serveur du pub ou étiqueter des bouteilles en plastique pendant 8 heures ? » et les spectacles de Koloc accompagné de son terrible lion…
Non, vraiment, vous ne pouvez pas passer à côté de ça ! LISEZ cet album (c'est un ordre !) Quand la passion nous tient, on en deviendrait violent, c'est stupide, n'est-ce pas ?

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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