Rien à dire pour le dessin d'
Achdé, toujours très fidèle à Morris. Au scénario, Jul en est à sa quatrième aventure du héros mythique, et on eut constater qu'il s'émancipe progressivement de ses prédécesseurs, pour le plus grand bien des lecteurs, car combien de fois me suis-je plaint de découvrir de piètres copies de l'inimitable
René Goscinny. Alors, depuis le tome précédent, Jul fait du Jul, avec ses préoccupations qui lui sont propres, n'oublions pas qu'il a fait partie de l'équipe du
Charlie Hebdo il y a quelques années. le seul aspect qu'il a gardé de Goscinny, c'est la manière de glisser des problématiques du moment dans des histoires censées se passer il y a 150 ans, et là, c'est un truc que Jul maîtrise déjà depuis longtemps (Silex and the city).
Ici, on va parler de véganisme et de protection animale, dans le pays des cowboys (gardiens de vaches, ne l'oublions pas). Il amène le sujet avec humour : des situations inconfortables, des quiproquos, des dérapages du militantisme, du rythme, c'est bien mené et plein de surprises. On sent bien sûr un peu de moquerie, mais aussi de la sympathie pour ces idées. Mais il y a un petit bémol, Je suis moins convaincu par les personnages en manque de volume, de consistance, le méchant est un peu fade, l'agriculteur converti au véganisme aurait pu encore amener plus d'humour, Rantanplan n'est pas non plus exploité au maximum et même Lucky Luke est un peu terne, seul Jolly Jumper tire son épingle du jeu.
Globalement, j'ai aimé, l'idée, le rythme, l'humour, on est dans un bon lucky Luke, mais encore loin du XXe de Cavalerie, parce que le potentiel des personnages n'est pas au top.