Citations sur L'Homme à la découverte de son âme (121)
Le rêve, dérivant de l’activité de l’inconscient, donne une représentation des contenus qui y sommeillent ; non pas de tous les contenus qui y figurent, mais seulement de certains d’entre eux qui, par voie d’associations, s’actualisent, se cristallisent et se sélectionnent, en corrélation avec l’état momentané de la conscience.
Les complexes sont […] des objets de l’expérience intérieure qui ne sauraient être rencontrés en pleine lumière dans la rue et sur la place publique.
Des complexes dépendent le bien-être ou le malaise de la vie personnelle ; ils sont les Lares ou les Pénates qui nous attendent au foyer familial […]. Il faut comparer les complexes à des infections ou à des tumeurs malignes, qui prennent naissance toutes deux sans la moindre intervention de la conscience.
La psychologie et la physique modernes ont ce caractère commun d’être plus importantes et plus significatives par leurs méthodes que par leurs objets ; leur méthode est plus grosse d’espérances cognitives que l’objet auquel elle s’applique.
De nombreuses psychoses sommeillent déjà dans l’inconscient ; elles déterminent chez leurs porteurs […] une apparence exagérément normale. Vous le constaterez, par exemple, à ce qu’un tel sujet est un végétarien convaincu, ou un abstinent intransigeant, ou à ce qu’il appartient avec excès de zèle à une association de bienfaisance, ou encore à ce qu’il se complaît à des actions particulièrement raisonnables, comme pour prouver que tout ce qu’il fait relève de l’absolue raison.
L’intuition est une fonction très naturelle, parfaitement normale et nécessaire ; elle s’occupe de ce que nous ne pouvons ni sentir, ni penser, parce que cela manque de réalité, comme le passé qui n’en a plus, et l’avenir qui n’en a pas autant que nous le pensons.
Les rêves prémonitoires, la télépathie et tous les faits de cet ordre sont des intuitions.
Ne dites pas à un Allemand : « enchanté de faire votre connaissance », car il vous croirait !
[Les affects] ne constituent pas une fonction volontaire, mais des événements intérieurs, dont nous sommes le champ. […] Les affects altèrent la conscience ils font de nous leur chose et nous poussent à un comportement insensé ce n’est plus le moi momentanément qui est le maître de la place, mais en quelque sorte un autre être, une entité différente du moi […].
Nous avons un certain flair pour l’origine des choses et nous pressentons leur évolution, leur devenir futur : c’est là la sphère de l’intuition. L’intuition est une fonction que, normalement, on emploie peu, pour autant que l’on vive une vie routinière, entre quatre murs, astreint à un travail routinier.
La conscience est, par nature, une sorte de couche superficielle, d’épiderme flottant sur l’inconscient qui s’étend dans les profondeurs, tel un vaste océan d’une parfaite continuité.