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Un texte au caractère intimiste, hommage contrasté de Kadaré à sa mère, qu'il surnomme « la poupée ». Cet écrivain albanais, je l'ai découvert pour la première fois, il y a plus de 30 ans avec un texte captivant, « Avril brisé ». Une très passionnante lecture qui m'avait autant happée qu'effrayée au regard des coutumes et des usages particuliers de cette terre d'Albanie.
Traditions, comportements si différents et si âpres envers les femmes, plus particulièrement. Une société à l'histoire tourmentée, chahutée… qui m'avait quelque peu fait songer à l'univers de l'écrivain turc, Yachar Kemal….

Au centre de ce récit, la figure prépondérante, complexe de « la Poupée », maman de l'auteur, femme-enfant, fragile, manquant de confiance en elle… se retrouve dans la maison de sa belle-famille, avec une belle-mère, intelligente et omniprésente… Cela sera, des années durant la guerre larvée et permanente, devant le fils unique, « notre écrivain »… qui ne saisit rien à ce conflit domestique, sournois et tenace, avec comme « unique juge permanent », le Père...

Nous sentons Kadaré adorant sa mère…. Comme il peut être aussi fortement exaspéré par elle. Beaucoup de chagrins, de non-dits où l'écrivain exprime fort justement cette histoire familiale qui lui a aussi donné « l'envie d'écrire ». Il y parle de son pays, de sa ville natale, de ses premières vantardises de tout jeune écrivain…de ses liens avec son père, de ses amitiés, de ses premiers pas dans l'écriture, ses études, etc... et en contrepoint permanent, cette figure maternelle qui intrigue....

« Au moins, en ces instants, aurais-je aimé t'assurer (mère de l'auteur) une fois encore que le malentendu entre nous deux non seulement ne m'avait en rien entravé, mais m'avait été plus salutaire que toute compréhension. Car, comme j'avais essayé tant de fois de te l'expliquer, chez les individus, la question du don se manifeste souvent par son contraire: c'est plus souvent une chose qui fait défaut qu'une chose en plus. (p.145) »

« Je savais que cette explication était impossible à lui donner. Et encore plus impossible de l'éclairer sur le fait que non seulement je ne me sentais pas borné par ses propres carences, mais qu'il m'arrivait parfois, et même de plus en plus souvent au fil des ans, de m'en prévaloir. de plus en plus je me plaisais à croire que c'était là précisément, dans cette appréhension décalée de l'univers, cette inexactitude qui faisait reculer la raison, bref, que c'était dans cet entêtement enfantin à ne pas céder un pouce de terrain que gisait, peut-être, l'origine de ce qu'on appelle le don d'écrire. »

Un écrit tout à fait prenant, étrange où les deux personnages-pivots se trouvent être la maman de Kadaré, le second, la maison natale… mystérieuse avec des pièces interdites, un passage secret, et l'obsession paternelle pour la restaurer. le troisième…en filigrane est le grand Shakespeare !!... qui se mêle à des hommages confirmés pour l'écriture et la Littérature !

Un écrit fort , authentique d'un fils à sa mère, et à ce terreau de l'enfance qui a été favorable, propice à son attirance, son élan irrésistibles vers les mots et l'écriture …De très riches lignes qui disent beaucoup de la naissance de la vocation et de la construction d'un écrivain…
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Le mystère du titre est levé dès le début. Qui est cette poupée et pourquoi ce nom ? Ce n'est pas un livre à suspens au moins c'est clair, je m'étais renseigner uniquement sur l'auteur, je m'attendais à un roman.
Pas de déception non plus, c'est un récit autobiographique et je me retrouve bloqué à écrire ma critique car il ne s'y passe rien de plus que ce qu'il y a la quatrième de couverture. Je n'ai pas de reproche à lui faire, les un peu moins de 200 pages ne m'ont pas laissé le temps de m'ennuyer.
Pas la peine de faire du remplissage, je suis resté de marbre devant ce livre.
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Ce texte est dans une veine très différente des romans d'I.Kadaré, notamment de ceux que j'ai beaucoup aimé : "Chronique de la ville de pierre", "Le pont aux trois arches", "Avril brisé", "Le Palais des rêves". C'est une autobiographie familiale, dans le sens où l'on a une série de portraits des membres de la famille proche de l'écrivain, présentés chronologiquement depuis l'enfance de Kadaré jusqu'à la mort de sa mère. La maison familiale est un personnage important car elle habite les membres de la famille davantage que l'inverse. Le livre débute et se clôt sur elle.
Le texte est une succession de petits paragraphes, ce qui nuit à la fluidité de la lecture, car les liens de l'un à l'autre ne sont pas toujours évidents. J'ai souvent décroché. J'ai régulièrement eu du mal à saisir le sens des propos. Je n'ai par exemple pas compris grand-chose au chapitre dans lequel il parle de ses relations à son père avec un arrière plan oedipien. Fatigue du lecteur ou confusion du texte ? Les passages qui relatent ses débuts d'écrivain ont été particulièrement rasoirs pour moi.
En résumé, je me suis ennuyé. Heureusement, le texte est court. A ceux qui veulent découvrir Ismail Kadaré, grand écrivain qui arrive à bien faire sentir l'étouffoir qu'a été le monde communiste, dans des romans à la frontière d'un réel sinistre et du fantastique, je conseille de commencer par les romans cités ci-dessus.
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Cet ouvrage rentre dans ce qu'on pourrait appeler le sous-genre "hommage à maman".
On n'en trouve de toute sorte, chacun est unique, mais à force on parvient à trouver des similitudes dans ce genre d'ouvrage.
Oui mais là non, parce qu'on ne parle jamais de la maman mais de la Poupée, et qu'à force que l'auteur passe par mille détours pour narrer sa propre vie, on comprend de mieux en mieux ce qualificatif, d'abord presque méprisant et finalement très touchant.
La vie de cette femme qui semble dépassée par son environnement, cette vie gâchée par une société et un mari qui l'enferme dans un rôle d'épouse et de mère qui ne sort pas de son foyer, et qui de facto est chaque jour un peu plus en marge de sa société. Et pourtant la vie de cette femme qui comprend et ressent plus qu'elle ne laisse paraître.
Une très belle histoire.
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Le personnage principal de ce roman est la poupée, la mère de l'auteur. Cette histoire autobiographique nous raconte les relations familiales entre une mère, son fils, la belle-mère et la maison. L'auteur nous parle de son village, de la grande maison et de ses amis. Ses débuts difficiles pour écrire des poèmes, il va s'entraîner avec des réclames qui lui prennent beaucoup de temps et de son énergie et qui ne lui rapporte pas grand chose. Un jour, il comprendra et commencera à écrire poèmes, roman. Comment donner un titre au roman et avancer dans sa vie.
Ce livre se lit facilement malgré tous les petits paragraphes.
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Ismail Kadaré nous parle de sa mère, cette femme que l'on a du mal à cerner: naïve et sensible, elle est aussi capable de fulgurances. Emprisonnée dans un carcan culturel, elle nous donne l'impression de s'en évader par cette sorte d'absence permanente qui pourrait la faire passer pour simple d'esprit.
D'anecdotes en symboliques de la maison familiale, Ismail Kadaré nous offre en réalité bien plus que la biographie de sa mère: le chemin sur lequel il s'est construit en tant qu'intellectuel et écrivain, en le replaçant dans son contexte culturel, social et politique et avec cette dose d'auto-dérision qui donne de la légèreté à ce court et dense récit.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Il s'agit d'un récit biographique qui va de l'enfance de l'auteur à la mort de sa mère. La poupée, c'est elle, sa mère, fragile, discrète, manquant de confiance en elle. L'autre «personnage» du livre c'est la maison natale, typique pour l'Albanie, si mystérieuse avec ses pièces interdites, son passage secret, et sa taille qui rend sa restauration impossible et obsessionnelle pour le père. C'est un livre intimiste, sorte d'hommage à une mère avec laquelle il y a eu une communication minimaliste: l'auteur a compris sur le tard qu'il y avait eu une guerre larvée, sournoise et tenace entre la poupée et sa belle-mère dans la maison de laquelle elle était venue vivre en se mariant. C'est prenant, étrange, une découverte des usages et coutumes d'Albanie, de ses traditions, de ses comportements envers les femmes. J'ai bien aimé l'ambiance créée dans ce texte, mais j'ai souvent décroché, il y avait trop de non-dits pas clairs pour moi,et la succession incessante de paragraphes très courts dont les liens ne sont pas toujours limpides n'aide pas. le fait qu'il n'y ait aucune action ou si peu n'aide pas non plus.
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Il me semblait connaître cet auteur et j'ai pris par hasard et curiosité celui-ci à la bibliothèque. Malheureusement, je l'ai trouvé sans aucun intérêt et l'ai assez vite abandonné : c'est en fait une autobiographie, romancée peut être, destinée à reconstruire la vie de sa mère... Tant pis!
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