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3,82

sur 10783 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un très bon moment de lecture.
Je n'avais pas d'attente particulière concernant ce livre. Et j'ai été agréablement surprise.

Je me suis attaché à Gegor, petit être métamorphosé qui perd tout intérêt pour sa propre famille.

Une oeuvre qui fait réfléchir.
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(gros) coup de coeur

un livre extrêmement intéressant de par son histoire et son écriture, j'étais trop prise dedans et je ne me suis jamais ennuyée !

ça fait réfléchir sur un tas de sujets, sans oublier que c'est un oeuvre plutôt personnelle avec beaucoup d'effets stylistiques (j'ai adoré les notes en bas de page)

je me suis aussi attachée à Gregor qui l'a fait beaucoup de peine, je recommande trop ça devient un de mes classiques préférés !!
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Après les commentaires stupides entendus à La grande librairie, la relecture de la Métamorphose de Kafka m'a paru absolument nécessaire. Ce texte court, une nouvelle de 70 pages, est une très bonne introduction à l'oeuvre de l'écrivain et non et là je cite Philippe Besson qui a perdu une occasion de se taire « On ne nous y prend pas pour des débiles ».
Nous connaissons tous l'histoire. Gregor Samsa, se réveille un matin transformé en cafard. Il voit son patron venir chez lui pour le forcer à se lever, ses parents dont il est la seule source de revenus, le regarder et le considérer avec un immense dégoût, sa « gentille soeur » lui donner à manger avant de complètement changer d'attitude à son égard.
Par ce texte, Kafka nous dit son ennui du travail dans les assurances qui le détourne de sa tâche d'écrivain. Il nous parle de sa relation complexe avec sa famille et son père principalement. Il nous illustre combien il est difficile de vivre quand on est différent de la majorité. Il nous montre déjà l'immense écrivain de l'angoisse et de l'absurdité qu'il deviendra.
Il y a des millions de choses intelligentes à dire sur La Métamorphose, et d'autres l'ont dit avant moi et bien mieux que moi. N'hésitez pas à le relire. Dommage que La Grande Librairie y ait abrité une déconstruction facile de cette nouvelle. Il n'y a décidément plus de sanctuaire pour la littérature.
Lien : https://www.instagram.com/bc..
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LA MÉTAMORPHOSE de Kafka🪳


Je ne sais pas si j'ai vraiment compris l'essence du livre, mais j'ai l'impression que La Métamorphose parle de l'ingratitude et de la solitude.
Avant de commencer ce livre je pensais qu'il y aurait peut-être une ambigüité quant à l'état de Grégoire ( "insectoïde , oui ce mot est peut-être inventé par moi haha)je pensais même que cela pourrait être au final une métaphore mais au fond le propos est discutable.
Ce fut une bien étrange lecture...

Lien : https://www.instagram.com/kh..
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Baygon jaune, Baygon vert. Michel Leeb, sors de ce corps !
Entomologiste de cette drôle de bestiole qu'est l'humain, Kafka, qui a su transformer ses déprimes en chefs d'oeuvres, n'est pourtant pas à l'origine de l'expression avoir le cafard. Je vais cafarder, mais le mot vient de l'arabe « Kafir » qui désignait un mécréant, et c'est Baudelaire, le roi du spleen, un autre sacré comique, qui a usé de la métaphore pour imager ses idées noires.
C'était l'incipit Wikipédant pour étaler ma science… de copiste.
Cette nouvelle, non relue depuis le lycée dans le cadre de ma propre métamorphose acnéique, c'est l'incarnation absolue du cauchemar. Alors que le petit jour délivre normalement des mauvais rêves Grégor Samsa, voyageur de commerce qui habite dans un appartement avec ses parents et sa soeur, se réveille dans le corps d'un insecte monstrueux, et il ne s'agit pas des effets secondaires d'une gueule de bois d'anthologie. C'est de la magie littéraire, un postulat posé dès la première phrase.
Fils nourricier et dévoué d'une famille de parasites, Grégor va devenir le parasite de sa famille. Reclus dans sa chambre, humilié et répugnant, Grégor est peu à peu rejeté par les siens qui ne l'incite pas à sortir de sa carapace et finit comme un rebus.
La soeur docile et serviable se transforme en ingénue, le père retrouve un travail et une autorité débonnaire et la mère théâtralise ses émotions à outrance pour endosser le rôle de victime et immuniser son fils de tout conflit oedipien.
Si la cellule familiale brille davantage par sa honte que par sa compassion, que les liens du sang semblent solubles dans la dépendance, la Métamorphose constitue également une extraordinaire critique de l'aliénation de l'individu par le travail. Grégor se lamente moins de son sort que des conséquences immédiates de son absence à son poste. Ses tentatives pathétiques pour sortir de son lit et de sa chambre pour aller au turbin sont d'extraordinaires trouvailles kafkaïennes.
Dans le génie de l'absurde, je place La Métamorphose au panthéon de la nouvelle avec le Bartleby de Melville.
Côté construction, c'est tout simplement parfait. Pas une ligne de trop, une histoire taillée sur mesure pour une nouvelle, des passages inoubliables, pas de temps faible.
Bizarrement, malgré l'immense pitié qu'inspire Grégor, la réputation des blattoptères ne s'est pas améliorée depuis l'écriture de ce grand classique en 1912. A ma connaissance, aucune association ne milite pour la préservation des cafards. Pas de trace du club « Les amis des blattes » ou du slogan « Sauvons les cancrelats ». Pas un défenseur de la cause animale ne semble prêt à adopter une petite colonie de ces innocents insectes. Pourtant, ce n'est pas plus moche qu'un Chihuahua ou un chat sans poil. Ni plus bête. Quels snobs !
Cette lecture peut soigner les phobiques des insectes mais le risque est de développer une allergie à leurs congénères.
D'ailleurs cette nuit, I have a dream. Et si certains cafards se réveillaient en hommes ?
Je vais enchainer par une rediffusion de « La Mouche » de David Cronenberg et offrir mon corps à quelques moustiques tigres jaloux de ma considération pour d'autres nuisibles.
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🪳🪳🪳

Sur le plateau de la Grande Librairie, la dame dit: "Je vous la fais courte mais en gros, c'est un mec, il se lève, il a la flemme, il se transforme en cafard. Je l'ai reçu comme un test désespérant"

Besson a son tour trouve que c'est une histoire trop longue de 200 pages. On aurait pu au bout de deux pages, gazer l'insecte. Gazer, oui !

Ça a beaucoup fait rire chez Trapenard, moi ça m'a donné envie de replonger dans la métamorphose, ce livre qui dérange & déplaît à beaucoup de personnes !

Si du jour au lendemain, votre moitié ou vos enfants se transformaient en autre chose, comment réagiriez-vous ?

Un matin, au réveil, Gregor Samsa est transformé en une bestiole répugnante, semant malgré lui désordre & consternation dans sa famille !

C'est court mais intense, un huis-clos vif & rapide. La première partie est une introspection douloureuse sur le nouveau statut de Gregor, vient en suite l'acceptation, le nouveau contact avec la famille, plus au moins délicat. Puis la déchéance, la descente aux enfers, mais aussi la libération de chacun. Au-delà de l'histoire du cancrelat, c'est une fiction oppressante qui fait jaillir tout l'égoïsme qui nous habite, la facilité avec laquelle on peut renier ce qu'on a toujours aimé, rejetter ce qui dérange & condamner la différence.
Mais il est surtout question de solitude comme un vitriol mortel, chacun trouvera, à tort ou à raison, de multiples interprétations.

Kafka fait montre d'une maîtrise dans la narration & le rythme, c'est précis, sans intrusion de sentiments personnels, sans métaphores poétiques. Un cauchemar réel.

Nabokov dira à la fin de son cours, à la Cornell University pour féliciter ses étudiants de leur lecture :
“Si quelqu'un voit d'emblée dans La métamorphose de Kafka quelque chose de plus qu'une simple fantaisie entomologique, alors je le félicite d'avoir rejoint les rangs des bons & grands lecteurs”
Il dira aussi:
“La famille Samsa autour de l'insecte fantastique n'est rien d'autre que la médiocrité entourant le génie”

Loin d'avoir Nabokov comme prof pour mesurer le talent de Kafka peut-être faut-il tout humblement lire son journal plutôt que d'en rire & amuser la galerie !
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J'ai écouté ce livre en lecture audio et j'ai vraiment adoré ce récit. L'histoire est relativement court mais bien étayer. On s'attache au personnage du roman en suivant sa métamorphose, avec les réactions qu'elle provoque chez ses proches. La dimension psychologique de l'oeuvre m'a beaucoup plus; la lente déshumanisation dont fait preuve petit à petit la famille de Grégor à son égard, au fur et à mesure des jours en constatant le caractère irréversible de son changement. C'était une oeuvre très intéressante.
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En commençant ma lecture au même moment que Gregor se réveilla, je compris bien que quelque chose clochait. Tout d'abord, la nuit de Grégor fut tourmentée de "rêves agités". Son esprit est-il troublé par les rêves qu'il vécu ? En effet, son esprit est bien troublé, mais pour une autre raison. Depuis son réveil, Grégor est interrogé par une étrange sensation. Son corps lui paraît étrange, il lève la tête pour le regarder. Et c'est alors qu'il vit un "ventre brun" orné de "nombreuses pattes pitoyablement minces". Gregor fut transformé en un "énorme cancrelat". Était-ce durant la nuit, instantanément à son réveil ? Nous ne saurons probablement pas.

Toutefois, l'être humain est un animal d'espoir. Avec de l'espoir, il peut surmonter des épreuves insurmontables. Et c'est l'espoir que le lecteur voit anéantit dès les premières pages de cet ouvrage. En effet, nous comprenons que la situation est irrémédiable. Sèchement, l'hypothèse selon laquelle Gregor serait dans un rêve est écrasée par le narrateur avec un : "Ce n'était pas un rêve". Puis, une potentielle solution qui permettrait d'échanger à nouveau ce corps d'animal contre le vrai corps de Grégor est écartée. A supposer que cette transformation soit parvenue à cause des fameux "rêves agités", Grégor propose de se rendormir, peut-être pour replonger dans ses rêves et récupérer son apparence normale. Malheureusement pour lui, il lui est impossible de replonger dans le sommeil. Il prit l'habitude de dormir seulement sur le coté droit et cette carapace lui impose une position sur le dos. Nous comprenons donc, dès le début de l'ouvrage, que Grégor est littéralement bloqué dans cette carapace.
Kafka nous fait part d'un contraste intéressant entre l'événement incroyable qui transforma Grégor et la bêtise qui l'empêche de se rendormir. En effet, il est ridicule qu'une simple habitude empêche Grégor de se rendormir et de replonger dans ses rêves, alors qu'il vient de subir une transformation impressionnante.

Aussitôt, la préoccupation de Grégor devient autrui. Sa famille toque à la porte car il est en retard au travail. Puis, le fondé de pouvoir de son entreprise vient lui demander des explications. Tout le monde le sollicite, notamment son père. Chez Franz Kafka, le père est souvent décrit comme une personne autoritaire, dénuée de sentiments et cruelle. Ce n'est pas pour rien. En effet, Kafka vécu terriblement mal sa relation avec son père. le père de Grégor est sinon la copie, inspiré du père autoritaire de Kafka. Car c'est bien le père de Grégor qui causera la blessure qui le tuera. Nous pourrions aussi nous demander si l'image de la bête, rejetée des autres, n'est pas une métaphore de la condition de Kafka avec son père.

En effet, Grégor, maintenant bête, est rejeté par sa famille. Il n'est plus vu comme un humain et traité comme bête. Les parents de Grégor le considèrent selon son identité physique plus que son identité mentale. Cela nous pose une question : si je tue une mouche, qu'est-ce qui m'assure qu'elle n'est pas mentalement humaine ? Par le simple fait que cette mouche ne peut communiquer avec moi, je tiens pour certitude qu'elle n'a pas un esprit semblable au mien. C'est une réflexion vertigineuse car il nous est aujourd'hui impossible de percer la conscience de qui que ce soit. En fin de compte, Grégor est vu par ses parents comme bête étrangère...

Aussi, la relation entre la raison et les instincts de Grégor m'a fortement intrigué. Grégor est transformé physiquement et subit les instincts du cancrelat. Toutefois, sa raison demeure et lutte contre ces instincts. Je trouve ce combat très intéressant car il évolue au fil de l'histoire. Plus l'histoire avance, plus l'instinct de Grégor est épargné par sa raison. Grégor perd progressivement son humanité et devient davantage une bête. Cet extrait illustre plutôt bien ce conflit: "et à la suite d'une décisin à demi consciente et non sans une légère honte, il partit vivement se coucher sous le canapé, où il se sentit aussitôt tout à fait à son aise." Nous constatons le conflit entre la raison de Grégor qui sait incorrect de se coucher sous un canapé, et ses instincts de cancrelat qui adorent les endroits exigus et protégés.

Pour résumer, je trouve cet ouvrage d'une richesse folle. Sa faible quantité de pages ne certifie pas une faible quantité d'idées, au contraire. Il est possible de faire mille et unes interprétations de chaque phrase. Aussi, les thèmes abordés sont passionnants. Personnellement, le conflit permanent entre la raison et l'instinct de Grégor me passionne. de plus, la plume de Kafka est très accessible car ce livre fut l'une de mes premières lectures "sérieuses". Je me rappelle l'avoir lu à 14 ans. Aujourd'hui, je ne lis pas ce livre du fait je l'ai acheté pour moi. Mais car je l'ai acheté pour un ami. Je l'ai acheté pour un ami car j'adorerais lui donner le goût de la lecture et lui ôter l'image qu'il entretient de la littérature comme une pratique savante et inatteignable. En attendant de lui offrir, je n'ai pu m'empêcher de me replonger dans ces 120 bouts de pages dont la trame peut paraître si simple et si complexe selon le point de vue.
Bientôt, ce livre paraîtra dans des mains novices et peut-être qu'elles trouveront, de la même manière que moi plus jeune, le goût des phrases grâce à Franz Kafka.

Luc
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La Métamorphose
Franz Kafka 1883-1924)
Au sortir d'une nuit agitée, Grégor Samsa se réveille pour découvrir qu'il s'est transformé en une sorte de scarabée géant. Reposant sur le dos, il découvre sa cuirasse et ses six pattes avec stupéfaction.
Voyageur de commerce dans le domaine des tissus, Grégor habite chez ses parents, des petits bourgeois matérialistes aux goûts vulgaires, avec sa soeur Grete à Prague. le père ayant perdu sa fortune dans de mauvaises affaires, c'est Grégor qui subvient temporairement aux besoins de la famille en travaillant chez un des créanciers de son père. le train de vie s'étant réduit, la bonne est renvoyée. Mais le déménagement un moment envisagé pour réduire les dépenses est impossible compte tenu de la situation de Grégor.
Ne le voyant pas se rendre à son travail, ses parents et sa soeur l'interrogent à travers la porte de sa chambre pour apprendre qu'il est soit disant souffrant. Sa soeur dépose de la nourriture mais durant les deux premières semaines, ses parents ne pénètrent pas dans la chambre.
Grégor a bien conscience de ce qui lui arrive et l'accepte mais en même temps il s'accroche à des souvenirs humains et à son expérience humaine. Grégor ne peut assumer son statut d'animal car la musique du violon de Grete l'émeut et le bouleverse.
Grete décide plus tard qu'il faut que la famille se débarrasse de ce scarabée de frère qui a présent est malade après avoir été blessé par une grêle de pommes jetées par le père. Elle prétend que tout a été tenté pour le soigner et le supporter. Elle est à présent franchement hostile, éprouvant colère et dégoût à l'égard de son frère.
Grégor reste un humain éprouvant des sentiments humains avec un déguisement d'insecte, alors que sa famille est composée d'insectes déguisés en humain, c'est ce que Kafka veut faire sentir au lecteur.
On peut considérer cette très courte fable comme un conte fantastique et des exégèses multiples ont fleuri depuis l'année de sa publication en 1915. On peut voir de toute évidence que le personnage central, Grégor, qui se démène dans le monde absurde qui l'entoure, est doté d'une certaine dose de pathétique humain au milieu de personnages grotesques et sans coeur. Grégor essaie de s'en sortir pour retrouver le monde des humains.
Pour certains exégètes, la famille Samsa autour du scarabée fantastique n'est rien d'autre que la médiocrité entourant le génie. Ses proches ne sont que des parasites qui l'exploitent. C'est pourquoi Grégor s'est constitué une carapace, la cuirasse d'un scarabée. Peu à peu la famille s'habitue à la situation : tels trois philistins, le père, la mère et la soeur s'accommodent dans un premier temps tranquillement de la métamorphose.
Les conditions vécues par Kafka en 1912 peuvent expliquer la source de ce conte surnaturel plus que fantastique. Kafka éprouve alors angoisse et colère à cette époque, en lutte avec sa famille et particulièrement avec sa soeur Ottla. La cause en est l'emploi du temps que l'auteur s'est fixé pour travailler et écrire. La famille ne voit pas d'un bon oeil ce goût pour l'écriture.
Au chapitre de la symbolique, on remarquera que le chiffre trois joue un rôle considérable dans l'histoire qui est divisée en 3 parties. La chambre de Grégor compte 3 portes, et la famille 3 membres hormis Grégor. 3 domestiques se succèdent au cours de l'histoire ainsi que 3 locataires. Il est vrai que la symbolique 3 est multiforme et que chacun aura son idée.
Il faut savoir que de toutes les oeuvres de Kafka, La Métamorphose (die Verwandlung) est celle qui a suscité le plus d'interprétations, et a souvent fait le désespoir des commentateurs. Est-ce une allégorie ? une fable ? un conte ? Les psychanalystes se sont penchés sur cette histoire pour y voir un nouveau conflit de type oedipien (père, mère, enfant), le récit étant conçu comme s'il s'agissait d'un rêve où le protagoniste Grégor s'abandonne à son fantasme schizoïde et s'éprouve injustement exclus. On a pu aussi considérer que cette métamorphose était le symptôme de la révolte individuelle de Grégor à l'encontre d'une famille de petit bourgeois médiocres dont il ne veut pas vivre l'existence.
En bref, chaque lecteur se fera son idée après réflexion selon sa sensibilité.
du point de vue de la forme, on notera le style clair, limpide, net et précis de Kafka : nul métaphore poétique dans ce récit tout en noir et blanc. Peu de descriptions, peu de dialogues, un vocabulaire volontairement pauvre.
Franz Kafka est né en 1883 d'une famille juive de langue allemande à Prague. Il est mort à 41 ans de tuberculose. La Métamorphose fut le premier texte de Kafka à paraître en français : c'était en 1928.
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Quand ça ne va pas fort, je relie Kafka… Ainsi ai-je ressorti La Métamorphose.

Tout commence comme un récit fantastique avec la transformation d'un homme en une créature immonde, une sorte d'énorme insecte.
Puis, au fur et à mesure que Gregor Samsa prend conscience de son aliénation, le récit devient particulièrement concret et réaliste ; en effet, la créature devient métaphore de tout ce qui nous est étranger, tout ce qui dérange, tout ce qu'il faut repousser. L'homme transformé meurt de solitude et de chagrin, isolé dans sa chambre, abandonné par les siens.

Ce roman est le compte-rendu d'une déshumanisation, d'une exclusion programmée et progressive, inéluctable.
La Métamorphose est un court roman, ou une longue nouvelle, toujours d'actualité car la créature représente toutes les personnes mises au ban de la société, les personnes âgées, les malades, les migrants, les SDF, les étrangers, etc…, toutes celles et ceux qui ne correspondent pas aux normes établies.
Gregor Samsa allégorise tout ce que nous craignons de devenir pour les autres, pour la société, quand nous ne nous reconnaissons plus, quand nous souffrons, déprimons, nous faisons horreur à nous-mêmes, ne sommes plus performants dans notre travail… La Métamorphose nous parle d'incompréhension, d'égoïsme, de dégoût, d'ostracisme.
L'évolution des personnages est inéluctable : les proches de Gregor s'inquiètent, puis s'interrogent, le confinent dans sa chambre et finissent par le rejeter.

La narration est d'une redoutable efficacité, mêlant pragmatisme, humour grinçant, premier degré…

Grandiose ! J'adore. Je connais par coeur et ne m'en lasse pas…

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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