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"Le Verdict" est une courte nouvelle de Franz Kafka, dans laquelle l'auteur du "Procès" montre son art pour créer de terribles crescendos.
L'histoire est extrêmement simple, elle peut se résumer en une phrase ; mais l'intérêt n'est pas celui de l'histoire ; l'intérêt est de voir comment, de faits anecdotiques, Kafka fait surgir les questionnements, les rebondissements, comment il construit ( magistralement ) ces récits, comment il confère à ces nouvelles l'effet et le caractère marquant qu'elles ont.
Et, à cet égard, cette courte nouvelle est passionnante.
Il est d'ailleurs étonnant qu'à partir d'un sujet moins angoissant, a priori, que celui du "Procès" ou celui de "La Métamorphose", Kafka n'en réussit pas moins à produire un texte puissant et riche en émotions.
Une excellente nouvelle !...
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Cette courte nouvelle de Franz Kafka n'a pas besoin d'être longue pour captiver le lecteur. Dans "Le verdict" on retrouve la belle écriture de l'auteur tchèque ainsi que la difficulté des relations qu'il entretenait avec son père et qui le caractérise. Il n'y a qu'à lire "Lettre au père" qui décrit de façon universelle l'impossibilité d'avoir des rapports sereins entre père et fils pour comprendre qu'il s'inspire de son vécu. D'ailleurs, Kafka ne lui a jamais envoyé cette lettre.

Ici, le narrateur est Georg Bendemann. Il écrit une lettre à un ami qui vit à Saint-Pétersbourg et dont les affaires sont en déclin alors que celles de Georg sont florissantes. Il n'est donc pas tout à fait franc pour ménager cet ami.
Georg travaille et vit avec son père et décide de lui faire lire cette lettre. de là un échange de propos kafkaïens, entre reproches et menaces de la part du père.
L'échange acerbe finit au plus mal, comme l'annonce le titre, la tension montant crescendo.
On voit ce fils incapable de se défendre et on en vient à regretter une présence féminine comme celle de la mère décédée, qui aurait pu servir de juge.


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Challenge XIXème siècle 2021
Challenge XXème siècle 2021
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Georg écrit à un ami éloigné mais il n'ose pas lui dire tout ce qu'il a à lui dire. Parce que l'un réussit dans la vie tandis que l'autre échoue tout ce qu'il entreprend. Georg ne poste pas sa lettre après l'avoir rédigé mais se rend dans la chambre de son père pour lui demander son avis sur la question.
Kafka ou comment le jugement des hommes sur autrui se fait sans appel.
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J'ai échoué, j'ai abandonné la lecture du procès de Franz Kafka, chose rare, mais cela m'amène à vous écrire à propos du Verdict de ce même auteur compliqué.

Je retiens quelques pensées de ce texte avantageusement court :

Un père et son fils en duel infini.
L' un et l'autre se barrant le passage vers leur légitime liberté.
Je ne m'attendais pas cette fin bien que l'ensemble soit raide.
Le mythe d'oedipe en toile de fond.
Une lecture non indispensable.

J'ai préféré et de loin La métamorphose de Kafka, je vais me renseigner sur son autre texte l'Amérique ...

Une évidence et un remerciement : Kafka me plonge dans un agréable débat avec moi même.
Mon raisonnement semble sans fin.
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Cette très légère nouvelle de son nom original allemand Das Urteil, dit le Verdict en français,témoigne remarquablement de la simplicité d'écriture qu'avait Kafka puisqu'elle fut écrite en une nuit, plus précisément dans la nuit du 22 au 23 septembre 1912.

Je pense qu'elle fut pour Kafka une nouvelle très particulièrement touchante à écrire puisqu'elle pouvait lui rappeler le conflit très puissant qu'il entretenait avec son père, c'est d'ailleurs une nouvelle qu'il a eu du mal à écrire, et après un long moment sans inspiration, il cite :
« Pour la première fois depuis une semaine, échec presque complet dans mon travail. Pourquoi? J'ai pourtant traversé des états de toutes sortes la semaine dernière et j'ai préservé mon travail de leur influence; mais j'ai peur d'écrire là-dessus ». Cela témoigne réellement des terribles souffrances que devait ressentir Kafka en abordant une relation père-fils.

Cette nouvelle témoigne, comme dit précédemment de la simplicité d'écriture de Franz Kafka mais aussi de sa qualité, elle s'inspire également de Kafka puisque nous retrouvons dans la nouvelle "le double" de Kafka, et cela a été démontré, en effet il l'explique dans son interprétation, je cite :
« Georg a le même nombre de lettres que Franz. Dans Bendemann, "mann" n'est qu'un renforcement de "Bende" proposé pour toutes les possibilités du récit que je ne connais pas encore. Mais Bende a le même nombre de lettres que Kafka et la voyelle e s'y répète à la même place que la voyelle a dans Kafka. Frieda a le même nombre de lettres que F. et la même initiale, Brandenfeld a la même initiale que B. et aussi un certain rapport de sens avec B. par le mot "feld". Il se peut que la pensée de Berlin n'ait pas été sans m'influencer et que le souvenir de la marche de Brandenbourg ait également joué un rôle »

C'est donc très intéressant et très troublant à la fois, Kafka était un être très étrange, mais si passionnant à la fois…

J'ai été pendant ma lecture, un peu vertigineuse en effet, nous passons d'une chose à une autre, c'est une oeuvre très courte qui transmet un sentiment de largeur, nous ne savons plus si cet homme qui est Georg est un homme pris par le pouvoir des affaires ou si le sentiment personnel l'encombre, c'est très perturbant mais très intéressant à la fois.

Nous rencontrons dans la nouvelle cinq personnages, Georg Bendemann, en est le principal, sa femme Frieda Brandenfeld est fille d'une famille aisée, un ami de Georg vivant à St Pétersbourg, et le père de Georg, homme âgé, à la fin de la nouvelle physiquement en mauvaise santé, mais très bon orateur, il arrivera à mener Georg à la mort.

La nouvelle commence un dimanche matin, et se passera par ailleurs, en un seul dimanche, alors que Georg termine d'écrire une lettre à son ami de St Pétersbourg, il hésite à lui faire part d'une invitation à son mariage avec Frieda Brandenfeld, puisqu'il connaît une difficulté au niveau de ses affaires, en effet celles-ci ont muri de façon considérable, ils ont doublé le chiffre d'affaires et le personnel, les relations épistolaires entre Georg et son ami étaient fréquentes, il avait abordé ses fiançailles avec « une fille », à tel point que son ami commençait à s'y intéressait, or ce n'était pas ce que voulait Georg, il ne voulait pas de lui à son mariage, inquiet il ne sait pas comment aborder cela dans sa lettre. En allant déposer sa lettre, il passe par la chambre de son père, endroit où il ne se rend pratiquement jamais. C'est là que se trouve le coeur de cette nouvelle, en effet, il commence un long affrontement plus ou moins brutal entre Georg et son père. Georg est surpris de voir les conditions de vie de son père, c'est dans une ambiance morne qu'il va découvrir que son père porte un linge sale, qu'il ne touche pratiquement pas à son repas, que la pièce est sombre, que les fenêtres ne sont pas ouvertes, son père vit dans une ambiance morbide.

La relation entre Georg et son père débute très mal, en effet, monsieur Bendemann couvre Georg de reproche, il doute de l'existence de son ami russe, il s'adresse d'une manière brutale et aigrement à Georg, il refuse son aide et ses soins. Il remet en question son mariage avec Frieda, et lui avoue avoir joué la comédie, ainsi il lui dit connaitre son ami de St Pétersbourg mieux que lui, un long débat commence, le père couvre Georg de reproche et de remords, très brutalement, pris d'un pouvoir paternel il reproche Georg d'avoir grandi trop vite et il cite : « Et c'est pourquoi, sache ceci : je te condamne en cet instant à la noyade. »

Étonnamment, Georg déboussolé et chassé de la chambre, quitte la maison, il sauta par-dessus le parapet et se jeta, sous les ordres de son père à l'eau, il dit : « Chers parents, je vous ai pourtant toujours aimés ! ».

La nouvelle se termine par cette phrase qui fut parlée d'elle : « À ce moment, il y avait sur le pont une circulation littéralement folle. », cette phrase pose problème car dans la version allemande originale le mot « Verkehr » ai été utilisé, en allemand c'est un mot ambigu qui peut désigner « trafic » ou « rapport » sociale ou sexuelle, Franz Kafka l'a expliqué en écrivant à son ami et biographe Max Brod : « Sais-tu ce que signifie la phrase finale ? J'ai pensé en l'écrivant à une forte éjaculation » N'est-ce donc pas fou et bon ? Cet homme est fou et ça me plaît !

La nouvelle se termine de cette façon et je peux vous dire que lire cela est complètement bon et fou !

C'est tellement fort, c'est tellement marqué par la domination du pouvoir dans l'absurdité la plus totale ! Nous ressortons de ça chamboulé est plein de questions ! Et dire que cela a été écrit en une nuit, cet homme devait être rempli de souffrance, c'est complètement fou !
Lien : http://libermoi.blogspot.fr/..
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Connaissant mal Kafka - à part les souvenirs des versions en cours d'allemand sur la Métamorphose, je me mets tardivement à ses nouvelles. le Verdict est très court, mais très dérangeant, puisque l'auteur réussit à nous retourner l'esprit : le personnage principal qui semble tout d'abord sympathique, ami dévoué, fiancé heureux, fils aimant, apparaît progressivement sous un autre angle, jusqu'à la chute finale - au sens propre - que je n'avais pas vue venir.
Les personnages sont dépeints rapidement mais précisément, l'écriture n'est pas là pour nous faire ressentir de l'empathie, mais pour nous surprendre en nous perturbant.
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Très courte nouvelle de 1912 où l'auteur met en scène Georg, dont le meilleur ami est parti s'installer en Russie, à Saint Petersbourg, fatigué de la vie dans leur pays commun (qui n'est pas précisé). Seulement, la Russie n'a pas été le paradis espéré et cet ami, loin de faire fortune, vient de voir son commerce faire faillite bien qu'il continue à écrire à George qu'il devrait le rejoindre en Russie. de son côté Georg vient de se fiancer avec une certaine Frieda, mais a préféré taire l'idylle à son ami afin qu'il ne vienne pas aux noces. En effet, s'il revenait dans son pays natal, il regretterait sans aucun doute de l'avoir quitté et serait jaloux de la vie que mène Georg, bien que ce dernier vive toujours avec son père depuis la mort de sa mère. Georg décide cependant d'écrire la bonne nouvelle à son ami, ce qu'il fait, fourre la lettre dans sa poche avant d'aller rejoindre son père avec qui va s'enclencher une discussion très houleuse. « le verdict » semble être un écrit charnière. En effet, si l'on croit remarquer une forte référence aux nouvelles De MAUPASSANT dans l'écriture comme dans l'atmosphère (KAFKA avait lu MAUPASSANT), il est indéniable que ce texte préfigure la charge ultra-violente que KAFKA écrira à son propre père en 1919, que là non plus il ne fera pas parvenir à son destinataire, mais qui sera publiée ultérieurement. Dans « le verdict » on découvre un KAFKA encore imprégné de classicisme, loin du style qui fera plus tard sa renommée et donnera même un adjectif : Kafkaïen. Ici rien de tout ça, une simple nouvelle sombre à souhait, peut-être pas le meilleur moyen de découvrir l'univers de l'auteur, mais certainement une manière d'explorer une facette méconnue. J'ai eu l'immense chance de lire cette nouvelle au coeur d'un imposant recueil de quelques 1500 pages, traduite à partir du manuscrit original de 1912, où l'on constate les oublis de ponctuations diverses (KAFKA avait l'air très fâché avec la ponctuation), les erreurs de noms des personnages, comme un tout premier jet avant relecture. KAFKA note qu'il a écrit cette nouvelle en une nuit, entre 22 heures et 6 heures du matin. Elle sera à peine retouchée avant d'être éditée.
https://deslivresrances.blogspot.fr/
Lien : https://deslivresrances.blog..
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Ces nouvelles de Kafka sont emplies d'un symbolisme sans pareil, nous laissant rêveur à la fin de chacune d'entre elles.
Etonnamment, ce ne sont pas ses nouvelles les plus connues, le Verdict ou La Métamorphose, qui m'ont le plus plu, mais plutôt celles dont on n'entend jamais parler, comme Les 11 Fils, ou Parabole de la Loi.
Je suppose que c'est dû au fait que le Verdict et La Métamorphose traitent principalement la relation entre le fils et le père, et que cet aspect freudien ne me passionne pas.
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Lu dans l'édition du Sillage.
Plaisant mais pas transcendant.
L'appareil critique de Guillaume Métayer me laisse assez dubitatif. Je ne dois pas être assez intelligent pour comprendre la subtilité du récit !

Lu parce que j'aime les petits textes des grandes plumes.
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