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Citations sur Lettre au père (114)

"sauf que les choses se passaient en réalité comme dans ce jeu d'enfant où l'un tient la main de l'autre, la serre même et s'écrie en même temps : "Mais va-t'en donc, va-t'en donc, pourquoi ne pars-tu pas ?"
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... la sensibilité s'émoussait sous les menaces perpétuelles ; peu à peu, on acquérait presque la certitude qu'on ne serait pas battu. On se transformait en enfant maussade, inattentif, désobéissant, ne songeant jamais qu' un moyen de fuite - de fuite intérieure le plus souvent.
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Très cher père,

Tu m’as demandé récemment pourquoi je prétends avoir peur de toi. Comme d’habitude, je n’ai rien su te répondre, en partie justement à cause de la peur que tu m’inspires, en partie parce que la motivation de cette peur comporte trop de détails pour pouvoir être exposée oralement avec une certaine cohérence. Et si j’essaie maintenant de te répondre par écrit, ce ne sera encore que de façon très incomplète, parce que, même en écrivant, la peur et ses conséquences gênent mes rapports avec toi et parce que la grandeur du sujet outrepasse de beaucoup ma mémoire et ma compréhension.

En ce qui te concerne, les choses se sont présentées très simplement, du moins pour ce que tu en as dit devant moi et, sans discrimination devant beaucoup d’autres personnes. Tu voyais cela à peu près de la façon suivante : tu as [travaillé durement toute ta vie]
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Par bonheur, il y avait tout de même des exceptions; elles se produisaient quand tu souffrais sans rien dire, quand l'amour et la bonté appliquaient leur force à triompher de tout ce qui était contraire et à le saisir immédiatement. Certes, cela arrivait rarement, mais c'était merveilleux. C'était, par exemple, quand il faisait chaud l'été et que je te voyais somnoler au magasin après le déjeuner, l'air las, le coude appuyé sur le comptoir; ou bien le dimanche, quand tu venais, éreinté, nous rejoindre à la compagne; ou bien lors d'une grave maladie de maman, quand tu te tenais à la bibliothèque, tout secoué de sanglots; ou bien pendant ma dernière maladie, quand tu entrais doucement dans la chambre d'Ottla pour me voir, que tu restais sur le seuil, tendais le cou pour m'apercevoir au lit et te bornais à me saluer de la main, par égard pour ma fatigue. A de tels moments, l'on se couchait et l'on pleurait de bonheur, et je pleure maintenant encore en l'écrivant.
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Il existe une opinion selon laquelle la peur du mariage vient parfois de ce que l'on craint que les enfants ne vous fassent payer plus tard les fautes dont on s'est rendu coupable vis-à-vis de ses propres parents.
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Selon une opinion répandue, la peur du mariage viendrait souvent de ce que l'on craint d'avoir des enfants qui vous feraient payer plus tard tous les torts qu'on a eus soi-même envers ses parents.
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Tu ne peux traiter un enfant que selon ta nature, c'est-à-dire en recourant à la force, au bruit, à la colère, ce qui, par-dessus le marché, te paraissait tout à fait approprié dans mon cas, puisque tu voulais faire de moi un garçon plein de force et de courage.
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De mes premières années, je ne me rappelle qu'un incident. Peut-être t'en souvient-il aussi. Une nuit, je ne cessai de pleurnicher en réclamant de l'eau, non pas assurément parce que j'avais soif, mais en partie pour vous irriter, en partie pour me distraire. De violentes menaces répétées plusieurs fois étant restées sans effet, tu me sortis du lit, me portas sur la pawlatsche (1) et m'y laissas un moment seul en chemise, debout devant la porte fermée.
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Je t'accorde que nous luttons l'un contre l'autre, mais il y a deux sortes de combats. Le combat chevaleresque, où des adversaires libres mesurent leurs forces, où chacun reste seul, perd ou gagne par ses propres moyens. Et le combat du parasite qui, non seulement pique, mais encore assure sa subsistance en suçant le sang des autres. Ce dernier est celui du vrai soldat de métier, et voilà ce que tu es. Incapable de vivre, voilà ce que tu es;
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Et pourtant, j'avoue qu'un fils comme moi, un fils muet, apathique, sec, dégénéré, me serait insupportable, il est probable qu'à défaut d'une autre possibilité, je le fuirais, j'émigrerais, comme tu as voulu le faire un jour à cause de mon mariage. Ceci, donc, peut également jouer un rôle dans mon incapacité de me marier,
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