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3,48

sur 256 notes
Je découvre Han Kang dans ce roman, qui nous entraîne peu à peu dans une folie troublante.
Autour de Yonhye, 3 récits nous décrivent une descente aux enfers où cette femme semble vouloir disparaître peu à peu dans une autre réalité.
Dans le premier récit, le mari voit soudainement sa femme devenir végétarienne de façon extrême suite à une raison saugrenue, un rêve. Centré sur lui-même, il voit sa femme se transformer, son couple s'effriter et son mode s'effondrer. Dans le second récit, le beau frère de Yonhue, veut réaliser un rêve artistique érotique en utilisant le corps de la jeune femme. Enfin, dans le dernier récit, sa soeur tente de résister au délitement de sa vie tout en tentant de résister au désespoir qui la consume.
Il est question dans ce récit beaucoup de violence: violence paternelle qui traumatise leurs enfants, violence d'une société patriarcale où la femme doit répondre aux besoins de son père, au patron de son mari, voire de son beau-frère. Il est question d'amour ou plutôt de son absence: la froideur et l'absence de sentiments dans les relations conjugales sont saisissantes. de même, les amours familiaux ne résistent pas devant le jugement de la société. Devant tout cela, la folie jusqu'à la mort semble le seule échappatoire.
J'ai été happé par cette histoire où chacun des personnages est transformé par la folie de Yonhue. C'est magnifiquement poétique malgré un réalisme parfois cru. L'écriture est très belle, elle sait parfaitement nous restituer cet implacable tourbillon que déclenche la maladie de la jeune femme.
Je souhaite désormais découvrir de nouveaux romans de cette auteure à l'univers si particulier.
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Dans "La végétarienne", Han Kang nous fait suivre le parcours d'une femme qui plonge vers la folie, entraînant avec elle ses proches.

Yonghye est une femme banale, à la vie banale, avec un mari banal. Voilà comment débute ce court roman. En réalité, Yonghye est une femme boniche qui doit satisfaire les besoins de son mari. Sa vie est d'une tristesse infinie.
Et puis un jour, elle fait un rêve et elle devient vegan - et non végétarienne comme l'auteur veut le faire croire. "La végétarienne" est un titre un peu racoleur qui n'a pas grand chose à voir avec le végétarisme en lui même.

C'est assez dénué de sens, sauf pour elle visiblement. Elle tombe peu à peu dans la volonté de ne plus se nourrir du tout et puis son beau-frère s'en mêle et sombre dans l'obsession psychotique lui aussi.

Bon, j'avoue que ce livre m'a passablement ennuyé. C'est un peu trop barré et contemplatif pour moi. Il y a quelques sujets abordés mais sans réellement être approfondis. Seuls les moments à l'hôpital psychiatrique ont vraiment retenu mon attention. Toute cette folie ambiante, cette tristesse qui se dégage des personnages, ne m'ont pas rendue ce livre attrayant. Et puis la fin est complétement vide de sens pour moi. Elle ne s'accroche à rien. Ce livre manque de profondeur, comme si l'auteur n'allait pas jusqu'au bout de ses idées.

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Vous n'aimez pas la viande ? Vous ne savez pas ce qui vous attend… Indépendamment du débat actuel sur la condition animale dans les abattoirs, ce roman nous plonge sur les méandres d'un effet papillon plutôt inattendu. Une jeune femme Yŏnghye, commence par refuser de manger de la viande, quelles que soient les circonstances et les réactions de son entourage. Qui s'étonne, s'inquiète, s'exaspère, s'affole, en vient aux mains… Son père perd le contrôle, son mari la quitte, son beau-frère la désire, sa soeur l'enferme ! Combat d'autant plus acharné que l'héroïne, qui ne s'explique jamais, finit par refuser de manger quoi que ce soit et évolue de plus en plus vers une condition végétale… Qui est fou ? Qui aime vraiment ? Sommes-nous des êtres de nature ou de culture ? Faut-il soigner ceux qui s'aiment étrangement, étouffer des fleurs qui s'épanouissent sur les corps, au risque de les réduire à néant ?
Un roman sur la déraison et la normalité. le personnage de cette femme liane, résistante avec son corps, pose plus de questions qu'il ne donne de réponses, et c'est tant mieux, car le livre donne à réfléchir longtemps après l'avoir refermé. Une belle littérature, venue de loin et si proche en même temps.




Lien : http://maryseesterle.com/lec..
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Je ne connais rien à la culture coréenne et je ne crois pas avoir jamais lu un texte de la sorte ! Doux et violent à la fois. Fable poétique et conte chamanique, scènes de sexe crue et de violence familiale, satire sociale grinçante et délire extrême... Une jeune femme arrête de manger de la viande et se révèle en arbre, éveillant des fantasmes chez son beau-frère et une profonde culpabilité chez sa soeur. Trois personnages désespérés, prisonniers d'une société qui paraît ultra normée. Mélange étonnant, détonnant, sensuel et troublant, et finalement très noir, sans concession...
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Je suis complètement passée à côté de cette lecture, c'est beaucoup trop perché pour moi, tellement haut que je ne voyais pas où on devait aller.
Le titre est trompeur, elle ne devient pas végétarienne mais tend à devenir végétale. Je ne suis pas très à l'aise avec les désordres mentaux en général mais ici encore plus. Je n'y ai pas vu de fable mais un court roman sur la folie, le sexe et des fantasmes chelou.
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Un livre dur et fort, avec une plume aiguisée. Il se découpe en 3 parties, avec 3 narrateurs différents, le mari de Yonghye (la végétarienne), son beau-frère, puis sa soeur. Yonghye est le personnage central de ce roman noir, et elle a de petits paragraphes de parole au fil des narrateurs. On suit sa descente dans l'anorexie, le régime végétarien n'étant que la première étape. On voit ses proches se focaliser sur la viande, peut-être qu'accepter ses choix aurait permis à Yonghye de ne pas sombrer dans cet état doux et amer à la fois.

La description des plats (que l'héroïne refuse de manger) m'a fait saliver et je suis tombée hier soir par hasard sur un restaurant coréen qui proposait certains plats cités dans le livre !

J'ai également beaucoup aimé la description des liens entre les soeurs, cet amour qui reste là, malgré tout.
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Yonghye vit une existence paisible jusqu'à ce qu'elle décide subitement de devenir végétarienne. A la suite de rêves où elle voit des visages ensanglantés, elle pense qu'arrêter de manger de la viande ou de tout ce qui provient d'un animal pourra les stopper. Mais ses rêves ne cessent pas. Elle ne dort plus et ne mange plus. Elle devient si frêle qu'elle met en danger sa santé. Sa famille s'inquiète et tente d'intervenir mais rien ne détourne Yonghye de son objectif. Elle ne veut plus absorber de viande et son état physique, tout comme celui psychique, se dégrade.

Le livre est séparé en trois parties. Chacune est narrée par une personne différente, proche de Yonghye, mais ce n'est jamais elle directement. Outre les changements de narration, il y a plusieurs avancées temporelles. le roman narre la descente dans la folie de Yonghye. Ses maigres tentatives de retour à la réalité ne seront jamais réussies.

Dans la première partie, sobrement intitulée « La végétarienne », l'histoire est narrée par le mari de Yonghye. Elle devient végétarienne du jour au lendemain et son mari ne peut pas le supporter. Au début, il tente plus ou moins de l'aider. Il fait appel à sa famille, il l'accompagne à l'hôpital mais il ne peut pas accepter son changement. Il n'essaye même pas de la comprendre.

La deuxième partie est racontée par le beau-frère de Yonghye. Artiste, il est fasciné par la tâche mongolique – qui est le nom de cette partie – au-dessus de la fesse gauche de Yonghye. Il ne rêve que de peindre des fleurs sur tout son corps et de le mettre en scène. Yonghye, aspirant à la nature, se laisse facilement convaincre.

La dernière partie, « Les flammes des arbres », est narrée par la soeur de Yonghye, Inhye. Les deux jeunes femmes sont différentes de caractère. Yonghye a toujours été placide, se laissant faire, alors que Inhye s'adapte plus facilement en société. Même si Inhye a des raisons d'en vouloir à sa soeur, elle ne peut pas l'abandonner.

La végétarienne est un roman original mais captivant. le style est simple et descriptif. le végétal auquel aspire Yonghye est transcrit par sa manière de vivre, par les images véhiculées par son but mais aussi par la narration.
Lien : https://andimagine.wordpress..
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Yonghye est coréenne, mariée à un homme qui la trouve ordinaire. Déjà discrète et peu bavarde, elle fait des rêves qui la pousse à devenir végétarienne, voire végétalienne puis végétale.

Ce rêve est le point de départ de ce roman construit en triptyque.
La première partie est relatée par le mari. Tout d'abord désemparé par cette nouvelle situation, il perd rapidement pied face au comportement de sa femme dont il ne sait quoi penser et qui affecte son quotidien. Sa vision est une façon subtile d'illustrer la place et le rôle qu'ont les femmes dans la société coréenne, le poids des apparences, les traditions et autres règles à ne pas transgresser sous peine d'être mis au banc d'une société qui admet peu la différence.

Tout va voler en éclats lors d'un repas familial qui nous mène naturellement vers la deuxième partie du tryptique. le beau-frère prend le relais de la narration. Artiste vivant aux crochets de sa femme, il est fasciné par la révélation qu'il a eu de la tache mongolique de Yonghye. Il ne cesse depuis d'imaginer un projet artistico-érotique autour de cette tâche.

Et enfin dernière partie du tryptique, le point de vue de la soeur bienveillante malgré son désarroi. Les hommes qui, de par le comportement, ne brillaient pas par leur présence, réconfort ou même courage ont disparu. C'est probablement le chapitre le plus introspectif sur la folie, l'internement, les maladies psychiques et comment les proches tentent d'y faire face.

Histoire dérangeante, parfois perturbante mais d'une poésie incroyable. C'est à la fois sombre, épuré et contemplatif. Les non-dits nous laissent libres d'interpréter à travers les lignes pour tenter à notre tour d'expliquer cette métamorphose.

Suffisamment étrange et envoûtant pour que je creuse les oeuvres de cette autrice coréenne qui a décroché le #manbookerprizeinternational pour ce roman onirique.
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Défi ABC 2023-2024
Arrêter de manger de la viande. Arrêter de faire semblant. Arrêter d'être animal. Devenir végétal. Devenir minéral.
Une femme. Une décision. Trois points de vue. Trois étapes de la vie d'une femme, d'un effacement, d'un éclatement.
Une curiosité, qui ne m'a pas emportée, mais cela n'engage que moi.
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Roman sombre et noir (s'inspirant du poète coréen Yi Sang, notamment du vers « Je pense que les humains devraient être des plantes ») où la folie se déploie sous la forme d'une jeune femme qui choisit de devenir végétale en cessant de manger de la viande et se laisse mourir de faim. Il y a une certaine poésie qui fait de ce roman une sorte de rêve-cauchemar, dans cette séquence où le corps de cette végétarienne et celui de son beau-frère, artiste multimédia qui les a peints de fleurs et de plantes, s'enlacent et font l'amour dans une sorte d'immersion dans l'oubli de leurs corps illuminés. Mais, même l'intérêt de la construction du récit à trois voix (le mari insensible, le beau-frère artiste passionné et la soeur de la victime, qui assume sa culpabilité et son impuissance) n'enlève le goût pénible et triste de cette histoire absurde quoique baroque. Prix Man-booker 2016 !
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