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3,48

sur 256 notes
Contrairement à ce que le titre laisse imaginer, il ne s'agit pas ici d'une ode au végétarisme, ni à aucun autre régime d'ailleurs. Quelques jours après cette lecture, je ne suis pas très sûre de savoir quel était le message de l'auteur, mais cela n'a finalement pas d'importance au rapport des émotions qu'elle a bel et bien réussi à me transmettre.
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L'histoire :
Yeong-Hye (Yŏnghye en français) décide du jour au lendemain d'arrêter de manger de la viande après avoir fait un rêve brutal et sanglant qui l'a profondément choquée. Elle sombre progressivement dans une sorte de refus des besoins du corps humain au point de s'imaginer qu'elle est devenue un arbre.
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La végétarienne. Un roman en 3 parties, sorti en Corée en 2007 et en France en 2015 aux éditions le Serpent à Plumes, traduit du coréen par Jeong Eun-Jin et Jacques Batilliot.

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1/
La Végétarienne (point de vue du mari qui décrit la transformation de son épouse, 53 pages)
Une femme sombre lentement dans la folie après avoir fait un rêve qui lui fait avoir en horreur la nourriture animale. Tout débute lorsqu'elle vide le réfrigérateur de ses viandes et autres produits animaux devant son mari médusé. Elle maigrit considérablement, au point que son mari très inquiet est obligé d'en faire part à sa belle-famille qui n'est pas plus efficace pour la faire renoncer à son nouveau régime végétarien. Pire même : forcée d'avaler un morceau de viande, Yŏnghye tente de se suicider. Internée, son mari la retrouve presque nue dans le jardin de l'hôpital.
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2/
La tache mongolique (point de vue de son beau-frère, 69 pages)
Peu de temps après, Jae, son beau-frère est obnubilé par une vision érotique qu'il a de sa belle-soeur et cherche à filmer la scène érotico-artistique qu'il a imaginée avec des acteurs inconnus pour finalement persuader celle-ci de tourner le film avec lui. le lendemain, leur film est visionné par Inhye, l'épouse de Jae qui les fait enfermer tous les deux.
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3/
Les Flammes des arbres (point de vue de sa soeur, 64 pages)
Quelques temps plus tard, Inhye rend visite à sa soeur à l'hôpital psychiatrique où le médecin lui explique qu'elle doit être transférée dans un service pour les anorexiques : Yŏnghye se prend pour un végétal et refuse de s'alimenter et n'accepte que de boire.


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Mon avis
Toujours dans ma poursuite de la découverte de la littérature coréenne, j'ai lu ce livre en quelques jours. Je dois dire que Han KANG me fait penser à la version coréenne de Yoko Ogawa. de là à imaginer que cette auteur est une belle référence, il n'y a qu'un pas... qu'une page ! que je ne suis pas prête de finir de tourner !
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Ce titre est un petit leurre. On met du temps à s'en rendre compte parce que l'histoire commence belle et bien sur le changement de régime de Yonghye, régime qu'elle suit comme une évidence depuis qu'elle fait des rêves.

Le premier chapitre est raconté par son mari, un mec assez abjecte et old school qui nous fait comprendre qu'il a choisi Yonghye pour femme, parce qu'elle était tout ce qu'il y avait de plus banal à se mettre sous la main. Alors forcément quand t'es traditionnaliste et que ta femme se met à dérailler ça la fout mal. Ce premier chapitre prend donc le ton de victimiser le mari, qui n'hésite pas à mêler la famille de Yonghye pour résoudre son problème et qu'elle retourne à la "normale".

Le deuxième chapitre est raconté par le beau-frère de Yonghye, obsédé par ce qu'on appelle la tache Mongolique, une tâche de naissance un peu grisâtre que l'on retrouve chez certains peuples asiatiques et qui disparaît à la naissance. Il s'avère que Yonghye en a une et le beau-frère raconte sa descente aux Enfers suite à l'obsession de vouloir posséder la soeur de sa femme. Comprenant que celle-ci est attiré par tout ce qui touche au végétal, il va permettre à Yonghye de se "transformer".

Le roman se clôt à travers la voix d'Inhye soeur de Yonghye, qui séjourne dans un hôpital refusant catégoriquement de se nourrir, pensant qu'elle peut vivre uniquement en buvant de l'eau et en s'exposant au soleil.

Les divers thèmes abordés ici prennent donc pour départ un changement radical dans une société où tout doit être contenu, millimétré, qui fonctionne grâce à des valeurs et dont tout chamboulement provoque l'indignation, le déshonneur et la folie. Il règne dans ce roman une dimension érotique forte mais assez déroutante dans sa manière de trouver son apogée dans le végétal.

On ne se sent pas souvent à l'aise à la lecture. D'abord peiné ou désolé pour la vie que mène Yonghye à cause de son mari buté et incapable de la comprendre. Un peu excité par la folie artistique et malsaine du beau-frère, et enfin touché par l'amour d'une soeur qui endossera toutes les responsabilités possibles.

La Végétarienne n'est pas un livre que l'on peut conseiller à tout le monde, il est de ces romans sur lesquels on tombe par curiosité et qui nous plonge dans un sas dénué de repères occidentaux. J'ai beaucoup aimé parce que je m'y suis senti malmené. Pas parce que j'en suis tombé sous le charme.

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Une femme mariée et obéissante fait des rêves horribles et sanglants. Pour s'en débarrasser, elle décide de devenir végétarienne. Végétarien est le mauvais mot, car les produits laitiers sont également interdits. Elle devient végétalienne. Tout ce qui est animal, tout ce qui lui rappelle la violence, est mis à la porte, même le cuir. Et elle ne cuisine plus de produits animaux pour son mari non plus.


L'histoire est racontée en trois parties, dans laquelle la femme est vue par trois personnes : d'abord, par son mari, un homme rustre qui ne pense qu'à lui et ne s'intéresse pas du tout à sa femme. J'ai trouvé que c'était la partie la moins bonne. Cette femme ne veut pas seulement devenir végétalienne, elle est aussi très malade, physiquement et mentalement. Pourtant, il s'agit presque exclusivement du fait qu'elle doit à nouveau manger de la viande, et tout le reste est ignoré. Cela m'a semblé absurde et totalement incroyable - c'était sans doute trop confrontant pour lui d'admettre qu'il y avait un autre problème. Heureusement, cela n'a pas duré. Après seulement trente pages, la deuxième partie a commencé.


La narratrice y décrit son beau-frère, qui est un artiste et la considère d'un point de vue artistico-philosophique.
Enfin, dans la troisième partie, nous lisons les pensées de sa soeur, qui balance entre les valeurs établies et le comportement étrange de sa soeur.


Exceptionnellement beau, poétique
Un style exceptionnellement beau, simple et très poétique. Livre idéal pour tous ceux qui aiment les arbres, les forêts et les fleurs, et qui abhorrent la violence dans le monde. Les trente premières pages sont un peu macabres, mais ensuite, la nature et l'être humain plus sensible et plus curieux prennent le dessus.


Thèmes
Tout d'abord, il y a le fait que nous lisons un livre qui se déroule en Corée. Leur nourriture, leurs codes sociaux forment le contexte. C'est bien pour se faire une idée de cette culture.


En outre, on peut lire ce livre de plusieurs façons. Beaucoup y voient ce qu'il advient lorsqu'une personne prend la liberté de faire ce qu'elle veut / est, de s'épanouir, et ne se soucie pas des normes sociales.
C'est un peu réducteur, car le personnage principal a un traumatisme. La réaction du monde extérieur est souvent brutale, mais parfois c'est vraiment nécessaire pour elle.


Ce qui reste, à mon avis, c'est la tristesse de l'être humain en quête qui ne peut sortir de son horreur et de sa confusion, l'aversion pour cet être humain confus et violent.
Mais il y a aussi les sens, ce qui est le plus proche de ce que nous sommes vraiment, la présence.
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Je trouve ce récit extrêmement dur ! Il y a de la violence, et la scène du chien mordeur a failli me faire tourner de l'oeil... c'est d'une cruauté insupportable.
Mais c'est aussi plein de poésie.
C'est l'histoire d'une descente inéluctable dans la folie. C'est un roman très étrange et très beau... angoissant aussi et dont je ne pense pas avoir compris toutes les subtilités.
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Étant moi même végétarienne depuis l'age de 10 ans et militante de la cause animale plus adorant la littérature asiatique tout y était. Je ne sais pas à quoi je m'attendais mais certainement pas à ce que j'ai trouvé. le glissement fantasmagorique m'a dérangée et un peu laissée de côté. Je dirais qu'être végétarienne est un détail et un prétexte à un autre propos que je n'ai pas véritablement saisi. Néanmoins une belle écriture et un livre original
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Le titre de ce livre est clairement usurpé. Etant végétarienne moi-même, j'étais curieuse de connaitre les raisons d'un tel titre, et même si ce qui arrive au personnage dans les faits, je ne trouve pas que le titre reflète vraiment l'intrigue.
Un style éthéré effectivement, mais tellement que l'on finit par s'y dissoudre et perdre le fil. Les personnages ne sont pas forcément attachant, le style, pas forcément passionnant. Un roman original, mais peut-être pas assez poussé. Pourquoi le personnage principal vit-il tout ça? J'aurais aimé en savoir plus. Tant pis, ce n'est pas un roman qui me marquera beaucoup. Dommage.
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Voici un roman très différent de ce à quoi je suis habituée, lu dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livre de Poche. Si une certaine poésie se dégage de ce court roman, je n'ai pas réussi à complètement m'immerger dans l'histoire, peut-être trop éloignée de notre culture occidentale.

Yonghye est une femme un peu particulière. Très effacée, elle s'occupe de son mari, comme une épouse se doit de le faire dans la culture sud-coréenne. Mais un jour, elle fait un rêve. Un rêve qui la marque tellement qu'elle en devient végétarienne. du jour au lendemain, elle vide complètement le réfrigérateur et les placards de toute viande et de tout ce qui peut contenir des protéines animales. Son mari n'y comprend rien et il est complètement perdu, face au virement de cette femme qu'il n'a jamais complètement comprise. Cette quête d'absolu qui guide Yonghye est totale, et ces rêves qui la hantent l'amène à se dépouiller de tout, de ces habits d'abord, puis de la nourriture, qui vont la porter vers la folie et contre la société.

La construction du roman est intéressante, puisqu'on n'entend jamais directement la voix de Yonghye. On écoute d'abord son mari, puis son beau-frère, le mari de sa soeur, qui se prend de fascination pour le corps de Yonghye et sa quête de pureté et de végétal, et enfin de sa soeur, quand Yonghye se rapproche petit à petit de la folie. Et comme ses proches, on comprend mal ce qui anime Yonghye. Comme eux, on ne comprend pas ses rêves, on cherche une motivation sensée à son désir d'être végétarienne, une signification à ses actes qui frôlent toujours plus la folie. L'auteur nous montre ce que peut être de se détacher de la société qui nous entoure, de ses diktats, et nous montre l'importance de la nature. Mais dans le cas de son personnages principal, c'est de la folie pure, et c'est ce qui m'a le plus gênée. Parce qu'au final, je ne me suis attachée à aucun de ses personnages. S'ils sont tous attachants dans leurs fêlures, la culture qui les anime est trop éloignée de la nôtre. On peut croire que ce n'est pas une raison pour ne pas apprécier une histoire, mais ici, entre l'histoire assez particulière et ce point-là, ça n'a pas trop fonctionné pour moi.

Par contre, la plume de l'auteur est très poétique, et le roman reste très agréable à lire. On se perd dans les mots, et certaines situations, si on ne peut y déceler que de la folie, n'en restent pas moins très belles. L'art du beau-frère et sa scénographie restent empreintes de poésie, malgré leurs caractères subversifs. Il est évident qu'il faut appréhender ce roman comme une fable poétique, mais je n'y ai malheureusement pas été sensible.
Lien : https://breveslitteraires.wo..
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Lu en 2019. Ce roman (mon premier de l'auteure coréenne) m'avait littéralement happée, transportée dans son atmosphère intimiste, son rythme et son originalité. Une plume subtile et fascinante, maniant avec talent déraison, contemplation, onirisme et spiritualité.
Faut-il chercher absolument une morale implacable, un sens particulier, une logique profonde dans tout ce qu'on lit ? Non, pas nécessairement, et fort heureusement parfois. Dès les premiers mots, j'ai su que j'allais aimer. Allez savoir pourquoi ou à quoi cela tient : une héroïne désincarnée, des sentiments exacerbés, une extrême sensualité.
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