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Une très bonne découverte ! Je recommande vivement cet auteur
Si certains contes provoquent une gêne ou un malaise, ils apportent tous une très bonne base de réflexion sur certaines problématiques
Le premier conte sur l'obscurantisme "L'âge de pierre' est un vrai choc.
Excellent !
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Je suis ravi de découvrir le travail d'Ersin Karabulut avec Jusqu'ici tout allait bien qui est son deuxième recueil de contes d'anticipations parfois cruels, parfois absurdes après un premier album sorti en 2018 Contes d'une société résignée et également publié chez Fluide Glacial. Je ne connaissais donc pas le travail de ce dessinateur turc co-fondateur d'une revue satyrique et, justement, dans le domaine de la satire, Ersin Karabulut n'est ni plus ni moins qu'un orfévre

Alors autant prévenir, c'est tout de même radical. Il ne faut pas se fier à l'identité "fluide glacial", la bd d'Ersin Karabulut peut manier un certain humour noir mais c'est avant tout une redoutable brique de désespoir et de rage qui nous tombe sur la figure. Ses contes sont des contes amers, parfois tragiques. le ton est à la fois tranchant, stylé et intelligent. Fluide glacial a déjà manier de l'humour noir dans l'ensemble mais dans ces contes, l'humeur n'est pas vraiment au rire ou alors c'est un rire gêné et délicieusement grinçant pas vraiment porté sur le gag grossier.

Pour poser ses intrigues, Karabulut joue étroitement la carte de l'absurde , il fissure la frontière entre réalité et métaphore. Par exemple, le premier conte nous raconte une société dont chaque membre porte à bout de bras une pierre, un poids qui est vénéré et qui accompagne chaque personne du début à la fin. La curiosité, l'humour absurde qui ouvre ce premier conte laisse rapidement la place à une critique, une satire audacieuse contre un régime totalitaire et ce à travers les yeux d'une jeune fille qui souhaite déposer sa pierre. le final n'en est que plus glacial.

Les autres contes n'en sont pas moins percutants. On peut relever le chapitre" le monde d'Ali" qui est un pamphlet contre le régime conservateur avec une curieuse maladie "l'alification" qui uniformise physiquement les gens dans une espèce de caricature de réactionnaire ou encore l'excellent chapitre " Histoire pour enfants" qui joue étroitement avec le style de dessin pour mieux mettre en relief des personnages en 2D et montrer leur évolution. Non content d'être un redoutable conteur, Ersin Karabulut est aussi un dessinateur au style soigné. Les traits des personnages sont assez captivants oscillant entre de la caricature, du grotesque tout en étant net. le dessinateur propose un dessin expressif , tantôt désespéré, tantôt grimaçant qui s'harmonise parfaitement avec la folie de ces contes amères, de ces pamphlets graphiques sur les tares d'une société. C'est également un style pluriel. On le voit sur certains chapitres comme Pile ou Face dans lequel l'auteur avec une opposition entre deux mondes grâce à deux palettes de couleurs différentes ou le dessin plus cartoonesque d'Histoires pour enfants qui devient plus précis et sophistiqué par la suite. Il en demeure une colorisation que j'ai trouvé assez froide voire livide dans l'ensemble mais qui renforce justement l'amertume de ces contes satiriques.

Avec Jusqu'ici tout allait bien, c'est tout simplement la découverte d'un auteur satyrique et contestataire ultra-talentueux.... Ce recueil de courtes histoires est mordant et grinçant du début à la fin. L'humour noir et l'absurde s'éclipsent facilement devant ces récits d'anticipations allégoriques menés de main de maître par ce génial auteur turc Ersin Karabulut.

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Petits contes sans morale
Ersin Karabulut nous propose un nouveau recueil de contes métaphoriques dans lesquels il se garde bien de donner une morale, laissant au lecteur le soin de trouver la sienne propre pour le forcer à s'interroger sur les travers de nos sociétés contemporaines, sclérosées par le conservatisme ou enchaîné à de nouvelles technologies censées faciliter les échanges entre les citoyens…

Sentinelle inquiète de son temps, à la manière d'un Georges Orwell, d'un La Fontaine ou d'un Costa Gavras, l'auteur continue de tenter de réveiller les consciences…

Jusqu'ici tout allait bien... est un petit bijou du neuvième art, salutaire et précieux…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Dans la lignée de son précédent album, Contes ordinaires d'une société résignée, Ersin Karabulut m'a de nouveau offert un moment de lecture éprouvant.
Ce chef de file de la BD satirique turque nous propose en effet 9 nouveaux contes cruels.


Maîtrisant à la perfection la dystopie, il continue de nous interroger sur la société telle qu'on la connait en partant d'une situation souvent ubuesque pour en imaginer les conséquences les plus extrêmes.
Que se passerait-il, en effet, si le gouvernement nous apprenait à vivre dès la naissance avec une pierre ne devant jamais au grand jamais être posée? Si un bébé ne pouvant pas naître (et s'avérant être un vrai connard) grandissait indéfiniment dans le corps de sa mère ? Si on finissait par privatiser l'oxygène, voir même la pesanteur ?


Au milieu du cynisme et de la férocité du monde dénoncé, une thématique revient comme un écho : la famille. Parfois, mais rarement, présentée comme le dernier cocon protecteur face à tant d'absurdité, le foyer est plus majoritairement une source d'angoisse, de danger, et les personnages se rendent compte qu'ils n'y trouveront pas le refuge espéré.
Toujours aussi violent et dérangeant, Jusqu'ici tout allait bien... est aussi teinté d'un humour extrêmement noir.


La qualité graphique de l'ouvrage est en outre excellente. L'auteur possède un trait varié mais toujours d'une finesse inouïe, et dessine particulièrement bien une foultitude de visages dont les expressions peuvent refléter de l'angélisme le plus sincère jusqu'à l'immoralité la plus crasse.


Comme son précédent album, Jusqu'ici tout allait bien... est pour moi un vrai coup de coeur, confirmant mon envie sincère de voir Ersin Karabulut être encore plus lu et reconnu.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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Ersin Karabulut est un dessinateur turc réputé et figure de la contestation de gauche au pouvoir via le magazine satirique « Uykusuz ». Ce qu'il y a de passionnant dans cet album c'est l'ouverture qu'il nous donne sur une société cousine, si loin si proche, dont beaucoup d'occidentaux ne veulent pas au sein de l'Union européenne mais dont les déboires autoritaires avec leurs dirigeants nous peinent. En croquant ces contes satiriques on reconnaît nos vies quotidiennes enfermées dans une addiction technologique aux smartphone, dans des démocraties de basse intensité qui s'accommoderaient finalement bien d'une prise en charge des affaires publiques par des sociétés internet avec des consultations populaires via des appli… mais aussi des marqueurs plus étrangers, ceux de sociétés encore traditionnelles, étirées entre d'anciennes générations aux moeurs très conservatrices et des jeunes occidentalisées. Ce qu'on imagine de la Turquie, à savoir ce qu'il peut y avoir de plus moderne dans les sociétés musulmanes orientales. La variété des contes est saisissante. D'une ligne graphique relativement homogène et fort agréable, l'auteur aborde avec une noirceur que ne renierait pas le Franquin des Idées noires sa société autant que le monde capitaliste mondialisé. D'une ironie très drôle dans les tronches croquées, il sait être plus sombre et poétique lorsqu'il parle des mirages de l'occident pour des migrants pas toujours dupes de ce qu'ils perdent et de l'acculturation qui les guette.[...]

Lire la suite sur le blog:
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Contes détonants et pour certains franchement réussis voire jubilatoires (le poids de la pierre, Dot,...) mais avec sur d'autres, plus de réticences pour ma part (enfant qui grandit dans le ventre de sa mère ou celle du fils qui ressemble à son père) car elles me mettent mal à l'aise...Sans doute est ce la but?
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Ersin Karabulut récidive avec ses contes ordinaires qui n'ont d'ordinaire que leur nom. Comme dans son premier album chroniqué hier, Contes ordinaires d'une société résignée, il pousse son raisonnement jusqu'à l'absurde. Un absurde dont on n'a jamais été si proche, tant la société évolue avec une rapidité et une folie parfois effrayantes.

C'est une critique violente des autorités politiques qui préfèrent le profit -souvent à court terme- aux humains. Tout est privatisable et donc privatisé au profit de grandes entreprises et de ceux dont on imagine qu'ils s'en mettent dans les poches, les décideurs : eau, air que l'on respire... Tout le monde est fliqué et plus vraiment besoin de forces de l'ordre- sauf cas de force majeure- puisque ce sont les citoyens eux-mêmes qui se chargent de dénoncer, critiquer, mettre à l'isolement, voire pire, ceux qui ne font pas comme les autres. Celui qui ne veut pas du dernier mobile à la mode sera mis à l'écart et vu comme un paria. Ceux qui résistent, qui posent leur pierre -voir couverture-, qui osent porter des couleurs dans un monde gris le font au risque d'être arrêtés, vilipendés par la foule encouragée par les autorités voire tués. Même ceux qui, par hasard ou sans le vouloir ne peuvent entrer dans le moule risquent leur vie. Ersin Karabulut décrit des pouvoirs autoritaires pour ne pas dire plus qui soumettent les peuples, les abêtissent en leur offrant un accès aux nouvelles technologies ; leurs temps de cerveaux disponibles s'amenuisent jusqu'à quasi disparition. Un peuple qui ne lit pas, qui ne réfléchit pas est un peuple aisément manipulable.

Tout cela est excellent et, en prime, Ersin Karabulut joue avec les graphismes et les couleurs qui changent d'un conte à l'autre. Certains sont plus à mon goût que d'autres, mais c'est aussi jouissif que lorsqu'un écrivain change de style en changeant de narrateur ou de nouvelle. Un pur plaisir, noir et pas gai, qui donne à réfléchir à la dérive de nos sociétés et qui fait peur tant l'humain n'en est plus au centre. Ne reste plus qu'à espérer qu'Ersin Karabulut fait de la science fiction et que ça le restera...
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Il y en a eu d'autres des critiques sur notre société moderne, plus souvent négatives. Cet album ne fait pas exception de ce côté-là mais... j'ai adoré quand même. Les contes sont percutants et les situations originales ! On imagine ici réellement des choses que j'ai rarement vu ou lu en science-fiction, dystopie ou histoire d'anticipation aux thèmes similaires que Jusqu'ici Tout Allait Bien. Ça redonne un peu de fraîcheur dans ce genre. J'ai beaucoup aimé le style graphique également.
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Dans la continuité des Contes ordinaires (d'une société résignée) l'auteur/dessinateur Ersin Karabulut nous emporte à nouveau avec lui dans sa vision d'un futur extrêmement réaliste et (par conséquent) terriblement angoissant. Dans thématiques abordées l'auteur interroge les maux de notre société en sachant fort bien situer le moment où tout bascule. Je n'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler mais rien ne manque : des textes percutants, un graphisme qui fait corps avec son sujet et une vrai compréhension du monde actuel dans son ensemble. On sort de cette BD avec bien plus de questions que de réponses et ça fait du bien !
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