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3,7

sur 565 notes
Ce titre me plonge à nouveau dans l'univers nébuleux et glacé, si caractéristique des écrits de Laura Kasischke.

Un jour d'hiver, Eve, la mère de Kat Connors, disparait sans laisser de traces. Durant les trois années qui vont suivre, on va découvrir par petites touches ce qui faisait le quotidien de cette famille d'américains moyens, de même que les conséquences psychologiques que va entraîner la disparition de sa mère pour l'adolescente de 16 ans. Femme au foyer, ménagère parfaite, mais dénuée de sentiments, Eve s'ennuyait ferme, face à un époux terne, sans caractère et sans ambition. La présence de Kat, cette fille qui, trop grosse, ne correspondait pas à celle qu'elle rêvait d'avoir, ne trouvait même pas grâce à ses yeux.

Avec un talent certain pour le mystère, Laura Kasischke, entraîne une nouvelle fois le lecteur dans un récit fantomatique et charnel, peuplé de relents morbides et sexuels, dans lequel au début, j'ai beaucoup eu de mal à trouver mes marques. N'y cherchez surtout pas un polar classique car l'enquête se résume à la présence épisodique d'un très viril inspecteur qui déborde de testostérone. Pourtant ce thriller psychologique a fini par me séduire et après avoir failli abandonner la lecture, l'envie d'en savoir plus m'a gagnée. C'est encore dans les toutes dernières pages que le voile tombe.
Comme dans "Esprit d'hiver" ou "Les revenants", lus il y a quelques années, l'auteure mêle réalisme et fantastique, pour nous montrer l'autre côté du miroir de la société américaine, l'autre facette du "rêve américain". J'accorde un 12/20 pour l'originalité du procédé, tout en déplorant quelques lenteurs et des personnages peu sympathiques.
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Kat Connors est une adolescente de 16 ans. Sa mère est partie, envolée, disparue, la laissant seule, dans une maison vide et froide. Son père, tout aussi désolé de ce départ, ne comprend pas les raisons qui l'ont poussées à partir. La soudaine disparition de cette mère de famille, vue à travers les yeux de sa fille, nous amène à découvrir qui était réellement cette étrange mère.
En dépit de la disparition de sa mère, avec qui elle vivait une relation complexe faite de jalousie réciproque, de transfert et de rejet, Kat Connors essaiera à sa manière de franchir le cap de l'âge adulte. le personnage de Katrina est le personnage le plus touchant de l'histoire : on voit ses difficultés avec sa mère, on essaie de comprendre cette adolescente qui veut être adulte mais qui reste une jeune fille vulnérable.
L'univers que Laura Kasischke met en place est comme toujours plein de poésie et de mystères : nous entrons dans la tête de cette adolescente et dans ses rêves. C'est la vie d'une famille d'américains moyens qui est passée au crible d'une romancière appuyant très fort là où cela fait mal, la moyenne bourgeoisie et son mal de vivre.
Une découverte et une intrigue qui accroche, un excellent roman.
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Comme dans tous les romans de Laura Kasischke, la forme extrêmement poétique de l'écriture fait fleurir d'emblée de multiples images.
Originaire du Michigan, l'auteure est d'abord connue aux Etats-Unis pour ses recueils de poésie.
De comparaisons originales en surprenantes métaphores, elle réinvente, au fil du récit, le moindre détail du monde et des personnages. La dérision n'en est pas absente et la justesse des traits nous porte souvent à sourire. L'écriture est d'une étonnante richesse. Pas un paragraphe, pas une ligne, qui ne porte l'empreinte, à nulle autre pareille, de la poétesse. Sous ses yeux, sous sa plume, rien ne sera jamais plus banal ! Les nuages sont faits de « poudre douce comme du talc », le givre «gribouille des messages sur les vitres », et les roses « ont rouillé sous la pluie ».

Voilà pour l'aspect poétique du texte. Mais ce roman-ci, s'ouvrant dès sa première ligne sur la disparition de la mère de la narratrice, pourrait bien avoir aussi de faux airs de roman policier : qu'est-il donc arrivé, l'inspecteur s'agace, l'enquête piétine... Comme dans tout bon polar, la fin prendra la forme d'un coup de théatre et nous laissera coi. Et pas le temps de se remettre, le livre est terminé, tout est dit dans la dernière phrase, nous laissant seul avec notre surprise !

Et voilà pour le policier. Mais, mais... C'est aussi un roman d'apprentissage que nous a concocté l'auteure...! Notre héroïne a seize ans et nous vivrons avec elle l'éveil de sa sensualité et de sa sexualité, ainsi que sa découverte des ressorts de la vie secrète des adultes.

Ce roman demeure insaisissable, inclassable. Non-identifié, unique... et d'autant plus précieux !
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Sa mère est partie, envolée, disparue, la laissant seule, elle, Kat, jeune adolescente de 16 ans, dans une maison vide et froide. Son père, tout aussi désolé de ce départ, ne comprend pas les raisons qui l'ont poussées à partir. La police, alertée de cette disparition, essayera timidement de faire la lumière sur cette affaire. Mais des années plus tard, le mystère reste entier. Kat ne s'est jamais totalement remise de cette soudaine disparition et peine à se construire sur un sol mouvant.

Après Esprit d'hiver, huis-clos angoissant d'une soirée de Noël, Laura Kasischke appuie sa passion des ambiances glaçantes avec ce roman, à l'atmosphère aussi froide et pernicieuse que le blizzard un soir d'hiver. Et il y a de quoi frémir : une disparition soudaine, pas la moindre trace d'explication et une protagoniste effacée, comme transparente, absente à elle-même, qui ressasse sans discontinuer des pensées noires et déprimantes. le scénario était bon et nous promet de sombres moments d'effroi… Et j'en ai eu, aux côtés des personnages, tellement apathiques que je me les représentais comme des êtres fantomatiques, privés de vie humaine, qui erraient vainement de page en page. Autant vous dire que je n'ai pas apprécié la stylistique du récit. L'ensemble est une succession de babillages insipides, ternes, qui ne recèlent aucun intérêt particulier, si ce n'est celui de combler les pages. Les pensées de Kat se suivent et se ressemblent, se chevauchent et s'entremêlent, nous obsèdent et nous noient dans ce tourbillon de mots, certes poétiques, mais totalement dénués de sens.

C'est pleine de bonne volonté que j'ai terminé bon an mal an cette histoire, en sachant pertinemment ce qu'allait me dévoiler le dénouement. Sans surprise, je peux dire que je ne suis pas le public cible pour ce genre de récit, trop ésotériques, je le juge dénué d'intérêt. Je ne retiens absolument rien de positif de cette lecture, si ce n'est un titre poétique, tape-à-l'oeil, qui était prometteur, mais se révèle franchement décevant.

Une disparition soudaine... et c'est parti pour une suite de babillages incessants. le style est froid, sans affect, presque chirurgical. L'histoire est insipide et fade. Je n'ai pas apprécié.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Dans ce roman « Un Oiseau blanc dans le blizzard », on retrouve les thèmes chers à l'auteure, à savoir la relation mère-fille, (forcément compliquée) mais aussi la mort (à travers la putréfaction de petits animaux, à travers l'hiver, sa saison de prédilection), les miroirs et la dualité qu'ils impliquent.
La mère de Kat disparaît brutalement un jour sans laisser aucune trace, sans rien emmener. Est-elle partie en laissant son mari insignifiant et sa fille, double raté d'elle–même qu'elle n'aimait pas, comme sa propre mère l'avait fait avec elle et son père quelques années auparavant (effet miroir) ? A-t-elle voulu fuir une vie sans relief, sans amour ou bien a-t-elle été victime d'un enlèvement, d'un meurtre ? le lecteur sait d'emblée que l'inspecteur chargé de l'enquête et affublé d'un nom ridiculement imprononçable évoquant une demande de silence (l'inspecteur « Shh-shh-shh ») sera totalement incompétent. Où a bien pu passer cette mère froide comme l'hiver incapable de chaleur, incapable d'amour envers sa fille et que personne ne recherche réellement ?
Le tout est raconté dans une langue très imagée qui donne une lucidité substantielle au personnage de Kat, la fille malaimée. Laura Kasischke utilise les métaphores et autres figures stylistiques sans jamais alourdir le style. Elle distille de l'humour dans son écriture qu'elle pare de beaucoup de poésie.
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Une lecture en demi teinte, car d'un coté j'ai beaucoup aimé :

l'histoire de cette adolescente des années 80, qui se construit comme elle peut, sans sa mère qui a disparu sans explications.Avec un père complétement à la ramasse et un petit ami qui l'est tout autant.
les retours dans le passé, où l'on en apprend un peu plus sur les difficultés de cette famille, en apparence parfaite.
une description extrêmement bien réussie sur les relations parents /enfants, sur la psychologie de ce couple enfermé dans une relation peu satisfaisante.
une très bonne maitrise des relations humaines

Mais, le style de l'auteur a eu raison de ma lecture, le style est assez lent, voir même très lent par moment. La fin est très prévisible, mais bien amené, par contre avec le recul , elle manque cruellement de crédibilité à mon sens.
Lien : https://lireetcourir.com/201..
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Kat, 16 ans, découvre un jour en rentrant de l'école que sa mère n'est plus là. Envolée. Disparue. N'emportant rien. de suite une enquête démarre.
Laura Kasischke s'attelle ici à l'interrogation de sa fille année après année. 4 chapitres pour 4 années depuis la disparition.
Un livre où l'action y est inexistante puisque ici, ce sont les émotions, l'analyse de la personnalité de Kat, le passé de la mère disparue depuis le point de vue de sa fille qui sont au coeur de l'intrigue.

Honnêtement, difficile de s'attacher à Kat qui apparaît comme un personnage froid et indifférent envers son petit ami Phil ou envers la disparition de sa mère. Elle ne semble pas plus que cela affectée mais cherche par contre à comprendre celle qui était sa mère.

Un roman intéressant malgré des longueurs parfois et une ambiance froide et oppressante tout au long du roman.
C'est Laura Kasischke, je l'adore, je sais qu'elle va surprendre alors impossible de laisser tomber ce roman. Et la fin arrive, toujours inattendue . Froide et excellente comme à chaque fois.
Je continue d'adorer cet auteur.
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Avez-vous déjà participé à une gratiferia ? C'est une sorte de bourse d'échange où l'on amène des objets, des vêtements en bon état dont on ne se sert plus mais qui peuvent encore avoir une seconde vie. Et on peut aussi repartir avec d'autres objets (ou pas si on n'a besoin de rien), le tout gratuitement. Quand une gratiferia s'organise, j'aime y apporter des livres que j'ai lus, que je ne relirai pas et qui prennent la poussière dans ma bibliothèque alors qu'ils pourraient faire le bonheur d'autres lecteurs. Et, à chaque fois, je me fais avoir… Je reviens à la maison avec autant, voire plus, de livres que je n'ai apportés !

C'est comme ça que je suis tombée sur « Un oiseau blanc dans le blizzard » de Laura Kasischke. Comme j'avais lu récemment « Esprit d'hiver » et qu'il m'avait beaucoup plu, je n'ai pas hésité en le prenant.

Ce roman est bien moins abouti qu' « Esprit d'hiver » et c'est bien normal puisqu'il fait partie des tous premiers ouvrages de l'auteur. Mais on y trouve déjà beaucoup d'éléments qui en font un bon livre : une tension palpable faite de non-dits, de souvenirs refoulés, de suggestions qui nous mettent sur la piste de cette disparition étrange. La construction narrative du roman nous invite à nous interroger : l'intrigue se déroule sur 4 années mais l'auteur ne la situe à chaque fois qu'aux alentours du mois de janvier, période à laquelle la mère de Kat a disparu. Les longues ellipses et les quelques sommaires qui nous permettent de connaitre la vie de Kat laissent de nombreuses questions en suspens. C'est frustrant mais j'apprécie vraiment ce genre de construction. J'ai néanmoins été moins surprise que lors de ma lecture d' « Esprit d'hiver » : le fil était plus facile à détricoter et je reste un peu sur ma fin car l'inexplicable disparition s'explique finalement mais pas tout à fait… (oui je sais, ce n'est pas très clair mais je ne vais pas en dire plus sinon il n'y a plus d'intérêt à le lire…)

J'avoue m'être un tout petit peu ennuyée à certains moments mais Kat, la jeune héroïne de cette intrigue, s'ennuie profondément elle-même. Je me dis qu'il s'agit d'un fait exprès de l'auteur pour créer une certaine ambiance. de même, le style peut paraitre parfois décousu, alternant passages très poétiques et passages beaucoup plus crus, flashback apparemment sans lien avec l'action qui se déroule, souvenirs qui font surface au moment où on s'y attend le moins… Mais il en est comme ça dans la vie de tous les jours : nos pensées vagabondent si on les laisse faire, parfois sans aucun lien avec l'activité qu'on est en train de faire.

Bref, ce n'est pas le meilleur roman que j'ai lu mais je suis contente de l'avoir découvert. Je l'apporterai volontiers dans une boite à livre ou lors d'une prochaine gratiferia pour que d'autres puissent le découvrir à leur tour.
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A travers la disparition d'un être essentiel de la famille, c'est tout l'équilibre des êtres et plus particulièrement celui de l'enfant qui est fragilisé. Une oeuvre aux contours évanescents où se superposent l'image idéalisée d'une femme malheureuse à celle réaliste de sa fille en devenir. La dualité aurait pu être parfaite et intimement intéressante si elle n'était pas drapée dans de trop grandes longueurs et digressions. Les personnages, fragiles et vaporeux, prouvent ici que l'ombre de la figure maternelle – trame essentielle de la narration – ne suffit pas à faire de ses personnages des êtres palpables, suscitant une parfaite empathie.
Reste l'écriture de Laura Kasischke, toujours juste et vaporeuse. Malheureusement, celle-ci ne suffit pas à convaincre parfaitement de l'intérêt de l'intrigue ni à faire de ses personnages des êtres attachants.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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En lisant ce roman, j'ai irrésistiblement fait des rapprochements. le premier, je l'ai fait avec les deux romans que j'ai déjà lus de Laura Kasischke, à savoir Esprit d'hiver et La vie devant ses yeux : ce sont des récits qui nous parlent des relations mère/fille. Ici, la mère de Kat disparaît, un jour, comme cela, elle se volatilise, laissant tout derrière elle, sauf un mot pour expliquer pourquoi elle est partie. le second rapprochement, c'est avec Aquarium de David Vann, où il explore les liens mère/fille, dans une atmosphère pesante, poisseuse, à la limite de la rupture. En effet, si l'on regarde la vie de Kat (elle déteste son prénom Katrina), la vie avant la disparition de sa mère, la vie d'après, on peut dire qu'elle reste dans le froid, la froideur, comme si la disparition de sa mère l'avait anesthésiée. de manière caricaturale (très caricaturale), on pourrait dire qu'elle a, malgré la disparition de sa mère, tout pour être heureuse : ses études se passent bien, elle n'a pas de conflit avec son père, elle a un petit ami, Phil. Ceci posé, le roman se déroule sur quatre années, alors nous pouvons assister à l'évolution de Kat, à ses séances de psychanalyse. Et parfois, je me suis dit que Kat sait des choses, mais que cette anesthésie qui s'est répandue en elle l'empêche non de se poser les questions, mais d'entendre les réponses, comme nous le prouvera le dénouement.

Il faut dire aussi que ses relations avec sa mère étaient tout sauf simples, et je ne parle pas d'une crise d'adolescence traditionnelle. La mère de Kat manque d'amour, elle n'a pas la vie amoureuse qu'elle souhaiterait, cette desperate housewife avant l'heure, elle qui se rend compte que ses études auraient peut-être dû lui permettre une autre voie que celle qu'elle a prise – mais qui pour la guider pendant ses années d'université. Elle est devenue mère de famille, mère à qui sa fille unique, et bien disons le mot ne « convient » pas, et qu'elle n'aide pas à s'épanouir, ni même à grandir sereinement. Puis, Kat a le contre-exemple, juste à côté, une mère très attachée à son enfant, trop peut-être puisqu'elle l'étouffe littéralement. D'ailleurs, Kat n'est-elle pas devenu la petite amie de Phil parce qu'il était le « boy next door », parce qu'il était aussi seul, si ce n'est plus qu'elle et parce que les rendez-vous étaient assez faciles à fixer ! le départ de Kat pour l'université change leur relation, ou plutôt lui fait prendre conscience, avec sa psy (autre mère de substitution ?) que leurs relations ont changé depuis déjà bien longtemps.

C'est presque à une quête de la mère que nous assistons, dont le dernier avatar est la nouvelle compagne de son père qui servira, malgré elle, d'élément déclencheur ultime. Kat s'est tout de même interrogée sur sa mère, ses désirs, ce qui aurait pu la pousser à quitter cette petite ville de l'Ohio, si parfaite, si banale, avec ses maisons si proprettes, si identiques les unes aux autres.

Pour conclure, je vous dirai que ce roman est particulièrement marquant, qu'il laisse vraiment des traces au lecteur. La preuve ? Je rédige cet avis, sans notes, alors que j'ai lu ce livre voici trois semaines.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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