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3,7

sur 565 notes
Laura Kasischke se plaît à raconter des existences à la dérive, des portraits de femmes à l'apparence épanouie mais à la vérité cabossée. Cette chronique familiale met en scène la jeune Kat, 16 ans, qui vit entourée de sa mère et de son père dans une banlieue tranquille du Michigan. Kat se lève un matin comme tous les autres et découvre que sa mère est partie. Sans bruit, sans écrit. Partie. Alors, Kat réfléchit, se souvient remonte le fil, recoupe des situations, elle se livre. On comprend très vite que le schéma familial modèle que représentait sa famille n'était pas sans faille. le récit nous décrit avec précision les sentiments liés à l'absence, à la relation complexe mère-fille, et aux tourments liés à l'adolescence. le roman s'articule autour de chapitres courts, composant le récit d'une disparition au fil des pages. le suspense est maintenu de bout en bout, jusqu'à la chute surprenante. La plume de Laura Kasischke est fine, poétique, imagée, mélancolique. L'auteure est une créatrice d'ambiance hors pair. Difficile pour autant de classer ce roman dans un genre particulier : roman contemporain, littérature américaine, thriller claustrophobique ? Un roman subtil qui mélange un peu tout ça à la fois. Un style unique qui plaît ou pas. Il m'a plu.
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Laura Kasischke m'avait beaucoup surprise avec Esprit d'hiver, j'avais été bluffée, avec un oiseau blanc dans le blizzard, je dois dire, que j'ai été moyennement surprise. On devine mine de rien la finalité du roman. J'ai également trouvé que l'histoire s'étirait sans apporter plus d'eau au moulin. Un peu d'ennui donc, pas trop de surprise sur le déroulement de la disparition de la mère, par contre, j'ai apprécié quelques passages originaux dans le style. Kat m'a également déplu ainsi que tous les autres personnages, ils semblent se plaire dans leur problème, je les ai trouvés franchement bizarres. Pas convaincue donc avec ce roman bien qu'il soit agréable à lire, mais loin d'Esprit d'hiver, c'est certain.

Je tenterai bien « Les revenants » on en dit du bien à voir donc.
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Laura Kasischke a un don certain pour distiller un sentiment d'étrangeté, de douce peur dans les descriptions du quotidien d'apparence simple et connu. Ici au sein d'une famille issue de la classe moyenne américaine, un mystère cotonneux plane sur la disparition / le départ de la mère.
Le titre de ce roman prend tout son sens à la dernière page. Subtil et sublime moment.
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Un bon moment de lecture, avec une fin déconcertante... J'ai bien fait de ne pas repousser ce livre au vu des critiques !
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J'ai découvert cette auteur avec "En un monde parfait", qui m'avait déjà beaucoup plu. J'ai eu ensuite un véritable coup de coeur en lisant "Les revenants", puis "Esprit d'hiver". Quel bonheur de se laisser ensorceler par son écriture envoûtante, où le mystère voire le surnaturel vient teinter un quotidien des plus terre à terre. Un style onirique, empreint de poésie, que je me réjouissais de retrouver dans "Un oiseau blanc dans le blizzard".
Mon enthousiasme pour ce roman ne fut malheureusement pas à la hauteur de mes espérances, bizarrement terni par le style de l'auteur, qui m'avait tellement plu dans mes précédentes lectures.

Lorsque Kat, 16 ans, rentre du lycée un après-midi de janvier, sa mère est partie. Pas partie faire des courses, non. Volatilisée, évaporée dans la nature. Et elle ne ré-apparaîtra plus. Tout au long des 4 chapitres (4 années) qui constituent ce roman, l'auteur donne la parole à l'adolescente, qui semble étrangement détachée face à la disparition de sa mère. Au fil des pages, la lumière se fait sur le personnage d'Ève, mère mal-aimée et épouse blasée et déçue, mariée à un homme terne et transparent, qui s'ennuie ferme dans une vie à l'opposé de celle à laquelle elle se pensait destinée.

Un livre au rythme très (et même un peu trop) lent. Il ne fait que 194 pages, j'ai pourtant mis un temps anormalement long à le lire, comme si le temps s'étirait indéfiniment dès que je m'y plongeais. Et ce n'est pas l'histoire en elle-même qui m'a bloquée, mais bien le style de l'auteur qui fait ici un usage abusif et assez peu naturel de la métaphore, ce qui a fini par me lasser. Je sais que beaucoup de personnes ont aimé cette poésie justement, mais pour ma part je n'ai pas retrouvé la magie toute en légèreté qui m'avait tant séduite dans ses autres romans. Mais cela n'a pas suffi à me détourner de ce récit, trop curieuse que j'étais de faire le point sur cette disparition.

Comme dans "Summer", dont je parlais la semaine dernière, c'est encore une fois dans une vérité enfouie, refoulée, que se trouve la clé du mystère. Une vérité tellement inimaginable et sordide que la narratrice, à l'image de Benjamin dans le roman de Monica Sabolo, se refuse d'affronter, préférant ignorer les signes et les indices de plus en plus évidents qui se présentent à elle. Puisque Kat refuse de voir la vérité dans le monde réel et tangible du quotidien et ceci malgré les injonctions de sa psy, de ses amies, de son petit ami et de son amant, c'est à travers ses rêves, de plus en plus violents, de plus en plus "vivants", que celle-ci va finalement pouvoir s'imposer à elle.

"Un oiseau blanc dans le blizzard" traite de la disparition et de ses conséquences, mais le thème central est à mon avis le déni de ces souvenirs que l'on préfère enfouir dans les recoins de notre mémoire pour nous éviter une souffrance, pourtant indispensable à la construction de notre identité. Cela dit, comme il ne s'agit pas du meilleur opus de cet auteur, je vous conseillerais plutôt de vous tourner vers "Esprit d'hiver", qui reste mon favori jusqu'ici.

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Une famille ordinaire vivant dans une banlieue chic, un couple bien plus bancal qu'on ne le croit au départ, une adolescente rebelle, bref tout semble normal, basique, lorsque du jour au lendemain Eve, la mère de Kat disparaît de la circulation évaporée dans le blizzard, sans emporter son sac à mains, ni ses vêtements, ni laisser une quelconque explication.

Kat fait le bilan de sa vie, année après année, (de 1986 à 1989) par rapport à la disparition de sa mère, et tente de se remémorer ses relations avec elle, mais aussi avec son père, et avec son petit ami Phil, et ses copines, alternant les souvenirs, les rêves qu'elle raconte à sa psy. le procédé pouvait être intéressant.

Certes, on retrouve l'univers froid et plutôt glacé, sinon glacial de Laura Kasischke, avec les relations familiales bizarres, mais cette fois, je suis restée septique, car je ne voyais pas où elle voulait en venir, ce qu'elle cherchait à provoquer chez le lecteur. Déjà, je mis du temps à le lire, et pas dans le but de faire durer le plaisir, plutôt par ennui.

Tout d'abord, comment ne pas s'interroger sur les circonstances de la disparition d'Eve. Je veux bien admettre que son mariage et sa vie de famille devenait pesante au fil du temps, mais au point de partir les mains dans les poches, sans explication?

Que dire des réactions de Kat à ce départ? Rien, car elle n'en a pas, elle donne l'impression de s'en moquer éperdument. Je me suis posée des questions , durant toute le lecture sur sa santé mentale; certes, à l'adolescence, on est autocentré, nombriliste mais là, tout glisse sur elle, on ne sent aucune émotion.

Le père semble tout aussi toxique, trop placide et inintéressant pour ne pas cacher un désordre mental? le petit ami et sa mère aveugle, idem. La psy m'a laissée perplexe, dans sa manière de prendre en charge Kat…

A ce propos, l'auteure fait référence au film de Hitchcock : « La maison du Docteur Edwards » (avec Ingrid Bergman en psy qui tente de faire creuser dans la tête de Gregory Peck)

« le docteur Phaler ne pouvait-elle donc pas faire la même chose avec moi, plonger sa lampe de mineur au fond de ce puits, de cette glace immobile figée au fond de moi, là où se trouvaient ma culpabilité, mon chagrin ou ma colère, ou peut-être même ma mère? P 87 »

Laura Kasischke a peut-être voulu réfléchir sur le déni, et la manière dont on peut voir les choses mais les enfouir, au fin fond de la conscience, et comment les souvenirs remontent si on veut bien leur laisser la place…

On comprend très vite que les choses sont plus compliquées qu'on ne pouvait le supposer, mais je n'ai pas trouvé le récit convaincant. Il y a parfois des fulgurances qui lui redonnent du rythme. Donc, une lecture qui laisse une impression mitigée, et une déception, l'auteure m'avait habituée à mieux.
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Ève passe ses journées à s'occuper de sa maison, de son mari et de sa fille Kat, 16 ans. Elle s'ennuie. Un soir, elle n'est pas là. Elle a disparu sans laisser de trace. Kat se rend compte qu'elle ne connaît que très peu sa mère.
Le ton du roman n'est pas très gai voire parfois glacial. La disparition d'Eve est retracée avec le regard de Kat en alternant les séances chez la psy, des souvenirs de sa mère, ses questionnements, sa construction en tant que jeune femme pendant les 4 années qui ont suivi la disparition de sa mère.
C'est également la description des liens ambivalents entre une adolescente et sa mère et l'envers du décor de la famille américaine middle class. Un roman un peu dérangeant mais très bien écrit et avec une analyse très fine de la psychologie des personnages.
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RÉSUMÉ
Garden Heights, dans l'Ohio. Une banlieue résidentielle qui respire l'harmonie. Eve nettoie sa maison, entretient son jardin, prépare les repas pour son mari et pour Kat, sa fille. Depuis vingt ans, Eve s'ennuie. Un matin d'hiver, elle part pour toujours. Kat ne ressent ni désespoir, ni étonnement. La police recherche Eve. En vain. La vie continue et les nuits de Kat se peuplent de cauchemars. Une fois encore, après A Suspicious River, Laura Kasischke écrit avec une virtuosité glaciale le roman familial de la disparition et de la faute.

Mon ressenti :

Ce roman se divisent en 4 chapitres qui correspondent à une année . Il débute en janvier 1986 pour s'achever durant l'année 1989.

C'est à travers les yeux de Kat, une jeune fille de 16 ans, que nous entrons dans l'intimité de sa famille. Elle nous dresse le portrait de ses parents , de leur vie conjugale, elle nous parle de ses sentiments, de sa relation avec son petit ami Phil, Eve sa mère, Brock son père. Et cette famille, la famille Connors ne nous fait pas rêver, Eve est froide et peu aimante, Brock lui est plutôt soumis quant à cette pauvre Kat est terriblement mal dans sa peau.

Et puis, il y a l'intrigue, qu'est-il arrivé à Eve, cette femme au foyer si froide...

J'ai beaucoup aimé la plume de Laura Kasischke, l'atmosphère dont elle imprègne son récit. C'est dans le portrait très acide de cette famille que réside la force de ce livre. Malheureusement, j'ai compris assez vite , à quelques détails près, ce qui était arrivé à Eve, dès la première moitié du livre et j'ai surtout très vite pressenti ce que l'on apprend à la toute dernière page.

Cela reste néanmoins une excellente lecture, et je relirai avec plaisir cette auteure.
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Fascinant et repoussant. Ce sont les deux mots qui me viennent à l'esprit pour qualifier ce roman de Laura Kasischke. Fascinant car l'auteur excelle à tisser des relations complexes et opaques dans un noyau familial restreint (le père, la mère, la fille, comme dans Esprit d'hiver). Parce que Kasischke sait user avec une habileté très maîtrisée de l'analepse, cette façon de revenir constamment en arrière à partir d'un événement donné, d'enrouler le temps comme sur un écheveau, par le biais de digressions toutes sauf innocentes, et de faire miroiter le passé au regard du présent. Cet événement clé, c'est la disparition de la mère de Kat, 16 ans, qui part sans laisser de traces. C'est comme si cette mère au foyer névrosée, très "desperate housewife", glissait dans le néant. Peu à peu on se rend compte que sa vie frôlait déjà le néant, entre ses aspirations exigeantes, son mari insignifiant, et sa fille pas à la hauteur, dans une banlieue anonyme comme l'Amérique nous en produit tant. La situation ressemble tellement à un cliché que le lecteur est comme anesthésié. Comme Katrina, qui elle-même ne se pose pas plus de questions que ça sur la disparition de sa mère. Comme si la vie de cette Eve Connors, sorte de "reine des neiges" moderne, s'était effacée de la pellicule photo.
Mais j'ai aussi employé le terme "repoussant". Laura Kasiscke sait d'emblée instaurer le malaise, à coup de métaphores animales, d'images très crues, par une certaine complaisance envers tout ce qui relève de la pourriture, de la décomposition, du suintant. Elle est la reine des comparaisons, presque trop. A force, j'ai saturé. Comme une vague envie de vomir.
Si la couleur qui domine est le blanc, symbole de la glace, et donc du degré de "chaleur" qui préside aux relations au sein de la famille Connors (un symbole qui peuple les cauchemars de Kat), il m'a semblé que le noir profond était le verso de cette histoire : obscurité de l'espace intime, du non-dit, de l'enfoui, de l'inconscient, de l'informe, l'aveuglement volontaire côtoyant l'aveuglement réel de la voisine... Kasischke c'est un peu un "digest" des théories freudiennes et jungiennes, avec ce côté qui sonne un peu faux par moments parce qu'on sent l'écriture hyper travaillée.
J'ai néanmoins admiré la virtuosité de cette anamnèse psychologique de la jeune Kat que l'on suit jusqu'à ses 20 ans. Laura Kasischke démontre à quel point elle sait emmener le lecteur exactement là où elle veut, et lui évite soigneusement les questions qu'il devrait se poser. Je l'ai trouvé moins littérairement abouti qu'Esprit d'hiver, le quart final m'a semblé un peu bâclé, mais la chute est mythique...


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Une fois encore, Laura Kasischke gratte sous le vernis de la parfaite société américaine. Et comme chacun le sait, il se cache toujours les pires horreurs derrières les portes closes de ces petites banlieues bien ordonnées.

A travers le récit de Kate qui s'étend sur quatre années, le portrait de la fugitive se profile. Une femme vive et intelligente, prise au piège d'un mariage sans amour avec un mari terne et ennuyeux. le désespoir d'une femme au foyer qui passera 20 ans à tenir son foyer de manière irréprochable. A mesure que les années passent, les cauchemars de Kat se font plus pressants. Les pièces de ce glaçant puzzle se mettent doucement en place pour dévoiler les mystères de cette disparition dans un dénouement magistrale et inattendu.
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