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3,67

sur 225 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est comme une grosse gifle balancée au genre et à ses lecteurs.
D'abord, il provoque de la sidération, puis de la colère mélangée à du dégoût, et finalement un puissant intérêt presque hypnotique ...
C'est sombre, noir et sordide, mais de ce pot au noir va sortir un superbe roman !
"Les papillons noirs" est un polar, noir de chez noir, paru aux éditions du Masque en septembre 2022.
Il a été écrit sous le pseudonyme de Mody, pseudonyme derrière lequel se cache un écrivain fantôme.
Véritable plume ou personnage torturé de série télévisée ?
L'ambigüité est prolongée jusqu'à présenter, en quatrième de couverture, un auteur qui se cache sous les traits d'un comédien et derrière un premier livre absent de tous les kiosques et librairies de France et de Navarre.
"La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber" !
Quoi qu'il en soit ce récit est écrit d'une manière efficace.
La poisse est parfois comme un vieux sparadrap qui s'accroche à la vie.
Une "fille de boche" et un "petit bâtard" vont en faire l'amère expérience.
Pourtant ils sont passés par la case du petit "français moyen" et de sa devise du bonheur simple : "travailler dur et se mettre à son compte".
Mais Albert et Solange n'y peuvent rien, à chaque vacances, ils se transforment en "Bonny and Clide" et précipitent leur sexualité dans le meurtre et le sang ...
Ce roman est basé sur plusieurs antagonismes qui s'entrechoquent, sur une violence dérangeantes et des valeurs piétinées sans vergogne.
Il n'est pas destiné aux petites natures, ni aux âmes sensibles.
Mais il est captivant et original.
Son écriture est fluide, rapide mais pourtant pleine d'émotions, et de coups d'adrénaline.
Ce livre, puissant et chargé de traumatismes, est comme un pied de nez fait aux détracteurs des plateformes de séries télé qui ne seraient selon les plus virulents qu'aliénation mentale, et le média officiel de nos vies immatérielles et domestiquées ... Allons, allons !
Ce livre est comme une gifle balancée à la servitude, à la morale comme à l'immoralité.
C'est bien sûr à lire en écoutant la chanson éponyme du groupe Bijou écrite par Gainsbourg, mais aussi peut-être en redécouvrant de vieux titres d'Edith Nylon et de Strychnine.
Sale temps pour les gosses !
Sale temps pour les lourds baratineurs qui se croient tout permis !
Sale temps sur la route des vacances !
Les coups de ciseaux vont voler ...
Merci à Mody, qui qu'il soit pour ce roman-choc.
Merci, bien sûr, aux éditions du masque pour cet envoi et merci à la masse-critique qui, là, a réussi à se donner "mauvais genre" !
C'est malin, tiens, pour foutre la mouscaille à Noël ...

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Je remercie Babelio et les Editions du Masque pour m'avoir fait découvrir cet ouvrage dans le cadre d'une opération Masse Critique Privilégiée.

Deux enfants cabossés avant l'heure, livrés à eux-mêmes, maltraités par les autres pour des fautes qu'ils n'ont pas commises... Deux enfants que le hasard des malheurs a réunis. Deux enfants qui grandissent sous les injures, dans le manque d'amour, ensemble.
Les personnages gagnent peu à peu en maturité, tout en gardant une part de candeur malsaine au regard de leurs actes. L'anti-héros et l'anti-héroïne s'unissent dans la noirceur, et on en redemande...

Le style est fort, saccadé, rythmé par des phrases courtes et percutantes, à l'image de l'ambiance posée en un temps record par l'auteur. C'est l'homme qui raconte la majorité du périple meurtrier. le récit du point de vue de la femme est lâché par le narrateur, avec parcimonie, en italique. La narration est suffisamment maîtrisée pour aboutir à un roman noir addictif. L'histoire oscille entre roman d'amour, avec juste ce qu'il faut de mièvrerie pour y croire, et roman de sang, sanguinolant sans pour autant tomber dans le "gore".

Gabriel Katz nous propose une fresque peu reluisante des évolutions sociales des années 1945 aux années 1980. Les hippies, l'image des femmes, le sexe, les vacances, l'avortement, beaucoup de thème "de société" y passent, sur la "playlist" musicale des différentes époques. Au fil des pages, c'est enfin un certain reflet psychologique d'Eros et Thanatos qui tend la toile de fond de cet étonnant diptyque.
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Je ne connais pas du tout la série qui est à l'origine du livre. Je n'avais donc aucun a priori en commençant cette lecture. C'est l'histoire d'un couple. tous les deux ont eu une enfance solitaire, mal intégrés à une société qui n'aime pas trop la différence. Leur plus grande chance ddans la vie a été de se rencontrer. Mais c'est aussi peut-être leur plus grand malheur.
C'est la voix d'Albert qui raconte cette histoire. de temps en temps, un chapitre est pris en main par un narrateur omniscient qui se place du point de vue de Solange. Je sais bien que leur histoire est tragique, mais j'avoue que ces deux-là m'ont bien agacée. Albert est mou, il est totalement spectateur de cette vie de couple. J'ai souvent eu l'envie de lui coller des claques. Et pour Solange, il faut dire qu'on ne sait quasiment rien sur elle. C'est un mur sans sentiment, avec une étincelle qui tente de s'allumer quand on bascule sur ses chapitres. J'ai bien conscience que ces personnages sont la base pour une histoire de ce genre, mais j'ai plus eu de sensation de distance que de tension dans ces étés meurtriers.
Parce que oui; Albert et Solange sont des Bonny and Clide sur fond des 30 glorieuses. Ils tuent en couple, de la sidération du premier à l'habitude qui s'installe, comme un loisir de vacances. J'ai trouvé qu'on passait un peu vite sur cette évolution, amenant à une sorte d'addiction.
C'est donc un ressenti mitigé pour moi, concernant ce livre très noir. Je me suis mis la série de côté, mais ce sujet à l'écran n'est pas tellement ce qui m'attire, alors on verra.
Merci aux éditions du Masque et à la masse critique de Babelio pour cette découverte.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Albert a 15 ans est un orphelin qui passe d'une école à une autre, cible à chaque fois tant des professeur que des élèves. Quand il croise Solange, fille d'une tondue, ils s'accrochent l'un à l'autre. Ils vont construire leur vie ensemble. Chaque été, ils vont tuer, d'abord par accident, puis petit à petit de manière de plus en plus élaborée.
C'est Albert qui est le narrateur de l'histoire, même si quelques chapitres entrecoupent son récit du point de vue de Solange. Alors que le récit d'Albert est vivant, déborde de l'amour qu'il porte à Solange et de son sentiment seul avec elle contre le reste du monde, ceux consacrés au point de Solange sont détachés et froids.
On se prend vite au jeu de cette histoire d'amour bancale, où le meurtre semble être un moteur puissant pour continuer à avancer. Parce que si Albert raconte son amour pour Solange, il dévoile aussi tout les travers de la société que le couple affronte, et l'on en vient presque à penser que les monstres ne sont pas ceux que l'on croit.
Quand à la fin, surprenante, elle m'a cueillit de manière totalement inattendue.
Une lecture prenante et agréable.
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A la fin de la guerre, ils ont décidé de se venger, et c'est une jeune femme qui sera jetée à la foule avide de revanche, ils vont finir par la déshabiller entièrement et la tondre, alors qu'elle n'a qu'une seule idée : protéger l'enfant qu'elle attend, qui elle en est sûre sera une fille.
Quelques années plus tard Solange est le souffre-douleur des enfants de l'école, d'autant plus que celle qu'ils appellent « fille de Boche » ou « la fille de la Tondue » est une excellente élève.
Elle réussira à avoir un ami, un seul : Albert, qui lui est orphelin et n'aime pas plus l'école, que son orphelinat tenu par des prêtres qui eux aiment un peu trop les petits garçons.
Et les autres élèves en font les frais, c'est qu'il a le coup de poing facile Bébert comme le surnomme Solange.
Solange et Albert, réuniront leurs rêves d'enfants rejetés par tous, puis leur adolescence et leur vie d'adulte.
Mais derrière la belle réussite de ces deux-là partis de rien et devenus propriétaires de leur propre salon de coiffure, se cache le plus noir des secrets.
Ils passent leurs week-ends et leurs vacances à écumer la France en semant la mort derrière eux, le tout sur fond de musique disco des seventies.
Un excellent thriller qui vire du rose de l'amour sans condition d'Albert pour Solange au rouge du sang qui coule à flot après leur passage jusqu'au noir le plus sombre du besoin de tuer.

Merci à Babelio et aux Editions du Masque pour ce livre reçu dans le cadre de la masse critique.
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Solange et Albert se connaissent depuis l'école. Leur point commun : une enfance chaotique. Elle insultée au quotidien car « fille de boche », lui orphelin au caractère bien trempé. Ces deux-là vont finir en couple et vont se la jouer Bonnie and Clyde. La première fois, c'était de la légitime défense ; les fois d'après des vrais meurtres d'hommes lourdauds qui faisaient du charme à la très belle Solange. Laquelle est peut-être sublime mais m'a parue moins sympathique qu'Albert. Sans doute parce que celui-ci est le narrateur de plusieurs chapitres et que ses motivations ne sont pas complètement dénuées de sens. Il est attentionné et fou amoureux de Solange, elle, elle est plus dans l'ombre, sans doute faut-il y voir une volonté de l'auteur. En tout cas, j'adore les intrigues où les citoyens font la justice eux-mêmes pour débarrasser des nuisibles.

Solange et Albert traversent donc les années 70 avec ce « mode de vie » et en gagnant leur pain en tenant un salon de coiffure « Solbert », qui montre à quel point ils sont liés. Je n'ai pas connu cette décennie et je remercie l'auteur de m'avoir permis de m'évader avec Bonnie and Clyde dans ces moments-là. Je précise également qu'il n'est pas obligatoire d'avoir vu la série pour comprendre le roman. Ce n'est que lorsque j'ai vu le bandeau sur la couverture que j'ai fait le lien.

Ce livre est un bon roman noir, auquel il manque peut-être un aspect policier et dont la fin aurait mérité un ou deux chapitres de plus. Je vous invite tout de même à le lire et je remercie Babelio et les éditions du Masque de m'avoir envoyé Les Papillons noirs dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

Enfin, je profite de cette date pour souhaiter une bonne année 2023 à tous les Babelionautes et à leurs proches.
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Les papillons noirs est une histoire d'amour comme on a pas l'habitude d'en lire. C'est le parcours de deux vies, celle d'Albert et Solange, rejetées par la société. Ils vont se croiser et dès lors ne plus se quitter. Cette lecture est surprenante, sombre et pourtant pleine d'amour.

Porté par la « voix » d'Albert, le roman est fluide, brut, laissant par petites touches toutes les nuances de rouge de la relation qu'ils partagent. Albert pourrait tout faire pour Solange, et c'est ensemble qu'ils vont grandir et se construire. La lecture est ponctuée de chapitres qui amènent la vision de Solange, finalement indispensable pour donner toute sa force à leur histoire.

C'est un bon roman qui, jusqu'à la fin, laisse son lot de surprise. On se fait totalement embarquer par la dualité des sentiments et des émotions qu'ils partagent ; et on en redemanderait presque.
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Quand la télévision et la littérature s'entremêlent…

Les papillons noirs c'est quoi ? C'est d'abord une série TV et parallèlement c'est un livre.

Dans la série, il est question d'écrire un livre et c'est ce livre en question que les éditions le masques ont édité, ils ont même fait deux jaquettes différentes. Une avec le vrai nom de l'auteur et une autre qui la recouvre avec le nom de « Mody » qui est Adrien dans la série. Avec une vraie fausse biographie et tout et tout !

Je le voulais absolument car je voulais voir comment se termine le roman !

Le roman est beaucoup moins « gore » que la série. Il n'y a pas de descriptions sanglantes, c'est dit quand même mais ça tient en une phrase. C'est pour cette raison que je pense qu'il faut commencer par voir la série avant de lire le livre. Personnellement, j'ai adoré; je l'ai lu en une journée mais je comprendrais celles et ceux qui me disent qu'ils sont déçus surtout s'ils l'ont lu en premier. C'est pour cette raison que j'insiste bien là dessus !

Une expérience unique à réaliser cet automne. Vous trouverez plus de précisions sur le blog !
Lien : https://deslivresmonunivers...
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Lorsque Albert, un jeune orphelin solitaire, fait la connaissance de Solange, la fille d'une "femme à boches" et livrée à elle-même, c'est une évidence. Ça sera pour la vie, deux écorchés vifs à l'enfance brisée, seuls envers le monde, deux inséparables qui finiront par transformer leur amitié en amour aveugle.
Quand Solange évite de justesse le pire, tout bascule. le premier crime, c'était un accident, les autres seront prémédites. Ce qui pourrait être un geste de défense devient le début d'une série de meurtres motivés par l'adrénaline et le besoin de justice. On part à la découverte de la France des années 70 et les deux amoureux, vont laisser la voie libre à leurs folies, en collectionnant les mèches de cheveux comme on peut collectionner les cartes postales.

Loin d'une histoire d'amour banale, Solange et Bébert, se sentent partagés entre la volonté d'avoir une vie paisible comme Mr et Mme Toutlemonde et le besoin quasi-vital de vibrer autrement.
J'ai été touchée par ces deux âmes tourmentées et malgré tous les crimes odieux commis, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir de l'empathie pour eux.
Le style de l'auteur est direct et noir, l'écriture nerveuse, mais une certaine poésie est musicalité se dégage de chaque chapitre. J'aurais aimé avoir un peu plus de profondeur, mieux s'attarder sur le passé et l'enfance de ces deux jeunes malmenés par la vie. À la fin, j'avais un arrière-goût de trop peu, peut-être que cette histoire de Bonnie et Clyde à la française méritait une analyse plus poussée. Si le début du roman est très convaincant, la narration se tasse dans la dernière partie du livre et la fin est un peu décevante.
Malgré ce petit bémol, Les papillons noirs est un récit entrainant et surprenant, entre ombre et lumière, délicatesse et violence, vie et mort.
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Mais quelle lecture !
Un livre court, mais intense ponctué par une plume aussi incisive qu'efficace. J'ai adoré ma lecture et même si ce n'est pas un coup de coeur, j'ai été suffisamment happée pour m'intéresser aux autres romans de l'auteur. Il est à la fois drôle (subtilement) et dur, ces phrases sont des punchlines émouvantes.

J'ai suivi avec émotion l'histoire d'amour destructrice qu'il y a entre les deux protagonistes. C'était à la fois beau et macabre, tellement humain malgré tout. Bebert m'a touchée avec sa sensibilité cachée, et Solange est bien plus forte que son physique.

Il parait qu'il faut regarder la série, qu'elle complète bien cette histoire. de ce que je vois des autres critiques, lire le livre avant la série, c'est mieux, car l'inverse nous donne une lecture plus fade, apparemment.
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