Ce livre est comme une grosse gifle balancée au genre et à ses lecteurs.
D'abord, il provoque de la sidération, puis de la colère mélangée à du dégoût, et finalement un puissant intérêt presque hypnotique ...
C'est sombre, noir et sordide, mais de ce pot au noir va sortir un superbe roman !
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Les papillons noirs" est un polar, noir de chez noir, paru aux éditions du Masque en septembre 2022.
Il a été écrit sous le pseudonyme de Mody, pseudonyme derrière lequel se cache un écrivain fantôme.
Véritable plume ou personnage torturé de série télévisée ?
L'ambigüité est prolongée jusqu'à présenter, en quatrième de couverture, un auteur qui se cache sous les traits d'un comédien et derrière un premier livre absent de tous les kiosques et librairies de France et de Navarre.
"La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber" !
Quoi qu'il en soit ce récit est écrit d'une manière efficace.
La poisse est parfois comme un vieux sparadrap qui s'accroche à la vie.
Une "fille de boche" et un "petit bâtard" vont en faire l'amère expérience.
Pourtant ils sont passés par la case du petit "français moyen" et de sa devise du bonheur simple : "travailler dur et se mettre à son compte".
Mais Albert et Solange n'y peuvent rien, à chaque vacances, ils se transforment en "Bonny and Clide" et précipitent leur sexualité dans le meurtre et le sang ...
Ce roman est basé sur plusieurs antagonismes qui s'entrechoquent, sur une violence dérangeantes et des valeurs piétinées sans vergogne.
Il n'est pas destiné aux petites natures, ni aux âmes sensibles.
Mais il est captivant et original.
Son écriture est fluide, rapide mais pourtant pleine d'émotions, et de coups d'adrénaline.
Ce livre, puissant et chargé de traumatismes, est comme un pied de nez fait aux détracteurs des plateformes de séries télé qui ne seraient selon les plus virulents qu'aliénation mentale, et le média officiel de nos vies immatérielles et domestiquées ... Allons, allons !
Ce livre est comme une gifle balancée à la servitude, à la morale comme à l'immoralité.
C'est bien sûr à lire en écoutant la chanson éponyme du groupe Bijou écrite par Gainsbourg, mais aussi peut-être en redécouvrant de vieux titres d'Edith Nylon et de Strychnine.
Sale temps pour les gosses !
Sale temps pour les lourds baratineurs qui se croient tout permis !
Sale temps sur la route des vacances !
Les coups de ciseaux vont voler ...
Merci à Mody, qui qu'il soit pour ce roman-choc.
Merci, bien sûr, aux éditions du masque pour cet envoi et merci à la masse-critique qui, là, a réussi à se donner "mauvais genre" !
C'est malin, tiens, pour foutre la mouscaille à Noël ...