AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,47

sur 32 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
3 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cet essai, l'auteur, sociologue envisage sous de nombreux aspects les relations conjugales d'un grand nombre de couples interrogés sur leurs pratiques, leur ressenti, leurs problèmes et leurs aspirations. C'est donc le résultat d'enquêtes approfondies et sérieuses qui étayent les arguments et les rendent crédibles. Les difficultés de relations sexuelles apaisées et partagées apparaissent au grand jour car elles reposent sur des sexualités féminines et masculines différentes qu'il est difficile d'accorder au bénéfice des deux ! de nombreux témoignages illustrent les explications et l'émancipation sexuelle récente de la femme, et le mouvement #MeeToo ont du mal à trouver un équilibre qui satisfassent hommes et femmes. L'objectif de ce livre est atteint par une description très complète des problématiques sexuelles, mais, aussi importantes soient-elles, elles ne constituent qu'une partie des relations humaines !
Commenter  J’apprécie          50
L'affaire Weinstein (octobre 2017) et conséquents mouvements d'indignation collective #MeeToo / #BalanceTonPorc, mais surtout le déferlement de violences conjugales durant les périodes de confinement dû au covid-19 ont posé la problématique du consentement aux relations sexuelles à l'intérieur du couple et initié une interrogation plus générale sur le désir asymétrique au sein de la conjugalité.
Jean-Claude Kaufmann sociologue du couple, de l'individu et (des vétilles) de la vie quotidienne, à qui il est de plus en plus reproché de « faire dans le populaire », dans la vulgarisation facile par rapport à ses premiers essais qui étaient indiscutablement plus documentés et substantifiques, possède cependant une technique bien rodée qui accorde une place prédominante à un corpus souvent impressionnant d'entretiens et de témoignages anonymisés, recueillis pas l'Internet, laquelle, en l'occurrence, me semble la plus opportune pour dévoiler des mécanismes sociaux occultes qui parfois contredisent la théorie et surtout les évolutions sociétales que nous appelons de nos voeux.
Aussi, d'emblée, postule-t-il que trois de nos aspirations féministes relèvent, dans l'intimité des chaumières, pis que de mythes, de vraies « fables » : 1. « la fable du non-consentement facile », 2. « la fable de la sexualité épanouie », 3. « la fable de l'égalité » des désirs entre hommes et femmes.
L'essai s'articule autour de trois parties. Dans la première, « Les souffrances secrètes », l'observation est posée de la divergence des désirs entre les conjoints, de la persistance du mythe du « mâle vigoureux » et de « la femme frigide ». Dans une analyse qui prend en considération successivement le point de vue des femmes et celui des hommes, est convoqué le concept d'une « zone grise » dans laquelle il est généralement difficile de distinguer entre un non-consentement caractérisé, concernant des situations d'une indubitable gravité pouvant atteindre le viol domestique et les agressions répétées, et un non-consentement ambigu, fait de la persistance de l'idée du « devoir conjugal », de la « réserve » féminine, du dicton que « l'appétit vient en mangeant »... Il est question du sexe comme d'un « rituel de confirmation » et d'autre part de la résignation mutuelle, à se laisser faire ou à s'abstenir de demandes trop pressantes, résignation souvent consentie pour préserver la famille et les sentiments qui peuvent subsister ou non, assez indépendamment du désir de l'une et de l'autre.
La deuxième partie pose une notion fondamentale dans cet ouvrage : celle de la « trajectoire du désir » : cyclique pour les femmes, généralement assez linéaire pour les hommes. le cycle du désir féminin est posé comme caractérisé par une forte chute au moment où le couple « s'installe dans ses meubles », et en particulier suite à la naissance des enfants, quitte à resurgir avec force dans le cadre adultérin. L'insatisfaction de la routine conjugale et ses causes, l'asymétrie dans la perception de l'infidélité de l'époux et de l'épouse, ainsi que les « questions techniques », c'est-à-dire la part que le clitoris, la pénétration, les préliminaires et autres grandes vérités (!) de sexologues peuvent avoir dans la question du plaisir, sont abordées dans cette partie.
Enfin la troisième partie, « Au coeur de la zone grise » part du postulat assez déconcertant que, malgré la libération de la parole sur la sexualité partout dans la société, il règne au contraire, au sein du couple, une grande réticence à exprimer une parole ouverte et directe sur les avatars du désir, non par pudibonderie ou par manque d'imagination, mais souvent par une conscience profonde et justifiée de la dangerosité du sujet au vu de la pérennité du couple. Les rires et les pleurs, les clarifications après coup, les tâtonnements, les formes de « résistance passive » prévalent. D'autant plus que, par un paradoxe qui n'est qu'apparent, la surabondance du discours sur la jouissance, qui semble d'abord libérateur pour les femmes, s'avère en fait normalisateur, source d'injonctions culpabilisantes et d'un surcroît de souffrances ; s'y ajoutent des facteurs discursifs carrément contradictoires par rapport au vécu et aux ambitions répandues : les aspirations, surenchères et quelques « suggestions » d'un certain féminisme, le discours médicalisant des sexologues, la prévalence de fantasmes « incorrects » émanant d'une littérature de romance hard et de la violence de certains documents audiovisuels, fantasmes fondés sur un « nouveau romantisme » du « mâle alpha » qui a pour conséquence, entre autres, de précipiter dans un profond désarroi les « hommes gentils », les « pères attentionnés », ceux qui évoluent dans la considération croissante de la partenaire et dans la recherche de l'égalité et du respect dans les deux sphères en tension que sont précisément le sexe et la répartition des charges domestiques... le dernier chapitre de cette partie a trait aux « petits arrangements », qui se déclinent en : pratiques échangistes, polyamour et autres formes de « couple ouvert », et une série de verbes à l'infinitif : « Parler, Choisir, Négocier, S'accorder, Inventer »... En conclusion, sans doute décevante sur le plan de la théorisation : chacun a sa technique, aucune n'est une panacée, l'important étant de ne pas « sortir de la zone grise » en franchissant « la ligne rouge » de la violence et des regrets d'après-coup(s).
Commenter  J’apprécie          40
Voilà, j'ai passé un été sans poster de critiques d'ouvrages. J'avais envie de lire, détachée de toute production postérieure, et de ne pas avoir à me questionner sur ce qu'il fallait retenir des lectures de l'été… Ça a été très agréable pour Tom la Patate et moi de ne pas « rédiger », mais le retour au bercail nous a fait réaliser que nous perdions nos « livres » lorsque nous ne les consignions pas.

Parmi les différents ouvrages de l'été, j'ai choisi d'ouvrir cette rentrée par un livre de sociologie bien sûr, car je suis encore fidèle à mon tout premier amour. L'auteur de cette étude n'est autre que le célèbre Jean-Claude Kaufmann, un sociologue relativement médiatique car il parle d'amour et de sexualité. C'est un spécialiste du quotidien et donc micro-sociologue, qui fouine dans la vie des ménages du lundi au dimanche, à la recherche d'une compréhension fine de l'amour au jour le jour. Tous ses ouvrages ne sont pas de niveau homogène mais j'avais été très marquée, à 20 ans, par son célèbre Casseroles, amour et crises qui révélait, entre autres, que les grandes décisions du couple se prenaient soit durant les repas, soit dans la cuisine.

Aujourd'hui, l'ouvrage dont je vais vous parler n'est pas un ouvrage des plus gais sur la vie de couple, bien que nous aimerions toutes et tous qu'il s'agisse de révélations heureuses. Pas envie ce soir, au titre sans équivoque, retrace les principales conclusions de recherches menées dans l'intimité des couples, notamment des « vieux couples », c'est-à-dire ceux qui ont dépassé la phase fusionnelle du début, qui sont passés de la phase « mouvement » à la phase « confort », pour reprendre les termes de Kaufmann.

Bien que j'aie terminé ce livre il y a presque 3 mois, je me souviens du début qui expliquait que le désir chez les femmes et chez les hommes ne connaît pas la même route. Chez les femmes, le cycle conjugal du désir est le plus fort au moment des actes engageants, fondateurs. Grosso modo, le début d'une histoire, la préparation et le vécu du mariage, l'envie de fonder une famille, d'acheter une maison etc., sont des évènements de vie qui suscitent le désir et l'excitation, y compris sexuels. Dans la construction, dans l'engagement, dans la fondation, quand tout est encore possible, la femme maintient un rythme libidinal. En revanche, celui-ci chute après, comme vous l'aurez compris (enfin, ce n'est pas le cas pour toutes les femmes mais cela relève malgré tout d'une écrasante majorité). Chez l'homme, les choses se pensent différemment. le désir est plutôt linéaire, sauf fatigue, stress et anxiété évidemment, mais il n'est pas soumis aux mêmes écarts. Car la femme souffre de plusieurs choses, n'en déplaisent aux hommes : de routine, de charge mentale, d'agacements. Et le mélange de ces ingrédients, à plus ou moins long terme, lutte contre le désir. Voici ce qu'explique l'auteur :

Sur la routine :
« Hommes et femmes se positionnent très différemment vis-à-vis de cette question. Il ne s'agit nullement d'un héritage historique, mais d'une nouvelle complémentarité des rôles dans les couples contemporains. Les hommes acceptent volontiers cette logique de confort, de réconfort et de moindre effort, qui leur permet de récupérer du stress et de la fatigue supportés au-dehors et qu'ils tentent d'élargir à l'ensemble de la famille pour en faire une philosophie du bien-être immédiat … Ils se sentent bien dans le petit monde stabilisé que le couple a édifié. Les femmes ont été les stratèges et ouvrières à l'origine de ce vaste système domestique, exigeant et perfectionné, qui génère inéluctablement des routines. Cependant, dans leur esprit, cette réification routinière doit être combattue par une sorte de mouvement permanent … Il faut que ça bouge, que ça bouge sans cesse. Face à cette agitation perpétuelle qu'ils ont parfois du mal à suivre, les hommes ont besoin de reprendre leur souffle. … le prince charmant du début, si tant est qu'il ait existé, n'est plus qu'un gentil crapaud. Gentil, mais crapaud quand même. Avachi dans le canapé, il ne fait plus rêver. Il agace aussi à force de ne pas se secouer, de ne pas faire un minimum pour réveiller modestement le rêve de sa partenaire ».

Sur la charge mentale :
Cette vérité commence à être connue des hommes mais demeure incomprise. Il faut comprendre que les femmes ont généralement été l'ouvrière n°1 du couple et de la famille. Elles régissent la vie sociale, le quotidien à la maison et bien souvent l'organisation de tout ce qui touche aux enfants. Cela ne veut pas dire que les hommes n'aident pas, fort heureusement. Cela veut juste dire que généralement ils font, mais n'ont pas la pensée de faire. La femme va dire « il y a ceci, il y a cela » et l'homme, souvent de lui-même, va aider. Mais il n'aura pas connu le poids initial, celui de penser à ce qu'il y a à faire.
« La charge mentale tient non seulement au partage inégalitaire des tâches, mais aussi au nouveau jeu de rôles qui s'est établi dans le couple. Les femmes étant les stratèges et les organisatrices de l'univers domestique et familial, elles supportent une surcharge cognitive évidente. Il est question tout simplement d'une tête trop remplie pour pouvoir rendre le corps disponible ».

Sur les agacements :
« Dans le couple, l'agacement est massivement féminin, parce que les femmes sont en pointe dans tous les domaines et fixent de très grandes exigences (sauf en matière de sexualité). Les hommes ne peuvent donc presque jamais être à la hauteur, que cela concerne la tenue de la maison, la dynamique relationnelle ou l'éducation des enfants. Ce déficit chronique a le don d'énerver les femmes ».

En résumé, voici ce qui sépare les hommes des femmes dans leur rapport au désir. Les hommes ont une approche bien plus « simple » finalement, et l'on peut comprendre leur déception face à des femmes compliquées. Mais la question n'est pas de changer les uns ou les autres (même s'il faut clairement réinventer les rôles), mais de voir ce qui peut advenir avec une telle distribution des cartes.

Face à ce constat un peu décourageant, les recherches de Jean-Claude Kaufmann présentent des résultats encore plus déprimants.

Dans la meilleure des options, après des années de vie commune, la femme accepte de faire l'amour de temps en temps, avec un consentement oscillant entre « j'ai un peu envie » et « je n'ai pas vraiment envie mais je peux bien lui donner ça, la vie de couple est faite de compromis ». Ce n'est pas la panacée, me direz-vous, mais c'est somme toute relativement rare et mérite d'être applaudi. Avoir du désir quand on vit depuis 10 ans, 15 ans, 20 ans ou 30 ans avec la même personne relève d'un idéal quasi-inatteignable. D'ailleurs, cela se saurait, nous n'aurions certainement pas le même taux de séparation.
« J'ai vraiment pas envie de me forcer au début, je suis ailleurs, j'ai pas envie de ça. Il insiste quand même tranquillement et je me laisse entraîner. Après, comme on dit, l'appétit vient en mangeant – pas toujours pour moi, ce n'est pas vraiment des orgasmes, pas souvent. Mais finalement, je ne suis pas mécontente quand même, parce que cela m'a vidé la tête et je m'endors bien ».


Dans une autre version, le désir s'est absenté mais la tendresse demeure présente. La femme refuse de se forcer et l'homme accepte, bon gré mal gré.
« Ce si gentil mari ne les fait plus vibrer. Elles en sont désolées, mais elles n'ont plus de désir sexuel pour cet être aimé. Aimé, oui : elles le soulignent. Elles l'aiment vraiment. D'un autre amour, toutefois, fait d'un attachement chaleureux sur la longue durée. Pas le choc de la rencontre qui remue tout à l'intérieur. Avec le gentil mari, elles ne sont pas contre les caresses. Ou plutôt, elles ne seraient pas contre si ces caresses n'étaient pas presque systématiquement le prélude à des relations sexuelles, même s'il n'y avait pas pensé au début. Pourquoi le désir s'est-il enfui ? s'interrogent-elles avec angoisse ».


Nettement moins sympa, la troisième option relève de la femme qui ne supporte plus ni le peau-à-peau, ni l'odeur de son partenaire. A ce stade, le couple se dirige soit vers une chambre à part, soit vers un viol domestique, soit vers une séparation.

Il faut noter, et c'est un point très important, que le viol domestique concerne beaucoup, beaucoup, de couples. Et ceci à cause de la « zone grise ». La zone grise, c'est la zone où le consentement n'est pas clair, parce que la femme « épouse » n'est pas claire, rongée entre son sens du devoir de se soumettre au devoir conjugal (et oui, ça persiste !) et la défense de ses souhaits et intérêts personnels. du coup, le « non, je ne veux pas » n'est généralement pas affirmé. Les femmes font semblant de dormir, disent « non » en rigolant, restent inertes et passives au possible pour faire comprendre… Les hommes ne pensent pas forcément mal faire (sauf violence évidemment). Personne ne leur a dit « non je ne veux pas et tu n'as pas le droit », alors ils caressent leur femme qui dort, ils forcent un peu, ils plaisantent… Et généralement, la femme en ressort plus dégoûtée qu'avant, mais avec le triste sentiment du devoir accompli et le soulagement d'avoir devant elle quelques jours tranquilles.

TRISTE CONSTAT DE RECHERCHE.

Qui donne quand même un peu envie de sauter par la fenêtre quand on pense que nous sommes en 2020.
Mais voici la réalité du paysage sexuel chez les couples hétéros, et c'est bien de la connaître.

Pourquoi les gens restent-ils ensemble si la question charnelle suscite tant de frustrations et de soucis ?
« Bien sûr, un désir partagé qui crée l'étincelle et fait sortir de soi permet de renouer avec l'élan fondateur et se pare des atours du rituel de confirmation. le symbole est fort. C'est une inestimable cerise sur le gâteau. Un gâteau qui toutefois n'a pas besoin de cerise pour être savoureux. Les couples imaginent leurs rituels et leurs systèmes d'échange de manières extraordinairement diverses. Et la sexualité occupe dans ces systèmes une place très variable, de centrale à marginale. La centralité du sexe n'est ni une obligation ni une garantie de bonheur. C'est même peut-être l'inverse qu'il faudrait avoir en ligne de mire : partir d'attentes modestes pour pouvoir se réjouir des petites avancées ».

Alors que faire ? que penser ?
Le couple doit trouver ses propres arrangements, dit l'auteur. Trahir, s'ouvrir, parler, discuter, négocier, et choisir.
« La parole doit se libérer avec force, même si ce n'est pas facile … Car le refoulement, le silence, le sacrifice finissent par créer l'habitude du refoulement, du silence, du sacrifice et par rendre toujours plus compliquée l'expression d'un non-consentement. le couple s'installe dans une routine qui masque l'insatisfaction des deux partenaires. Situation dangereuse en ce qu'elle peut engendrer une dégradation encore plus poussée de la relation … Ce travail des couples sur eux-mêmes restera difficile tant que les fables modernes de la sexualité ne seront pas déconstruites. Telle est la première urgence : dire la vérité sur ce qui se passe dans de nombreux couples. Ce simple fait pourrait déculpabiliser beaucoup de femmes. Cela permettrait aussi à beaucoup d'hommes de comprendre que ce ne sont pas eux en tant que personnes qui sont rejetées. le chantier qui s'ouvre devant nous est gigantesque, mais enthousiasmant. Nous devons respecter l'autre dans le couple, entendre sa diversité. Et, malgré les divergences, les blocages, les non-dits, tenter avec bonheur et insouciance de faire (un peu) mieux l'amour ».

Voilà, je vous avais dit que cela vous ferait plaisir, une petite rentrée sociologique !

Jo la frite

PS : Sur des sujets similaires, lire Au-delà de la pénétration de Martin Page et King Kong Théorie, de Virginie Despentes

Lien : http://coincescheznous.unblo..
Commenter  J’apprécie          41
Jean-Claude Kaufmann, sociologue de l'intime revient vers nous avec un sujet... quelque peu tabou. Un étude qui nous scotch et qui explore le consentement sexuel au sein du couple. Un sujet explosif qui survient après le #MeToo et qui met en lumière les "zones grises" de notre intimité.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (78) Voir plus



Quiz Voir plus

Philosophes au cinéma

Ce film réalisé par Derek Jarman en 1993 retrace la vie d'un philosophe autrichien né à Vienne en 1889 et mort à Cambridge en 1951. Quel est son nom?

Ludwig Wittgenstein
Stephen Zweig
Martin Heidegger

8 questions
158 lecteurs ont répondu
Thèmes : philosophie , philosophes , sociologie , culture générale , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}