Plus que la mort proprement dite, éprouver du chagrin à la disparition de quelqu'un revient à être triste parce qu'on ne le verra plus, parce qu'on ne pourra plus parler ensemble.
"Si je comprends bien, je vais bientôt mourir !" a dit maman. Au début, nous n'avons rien dit, mais à la troisième fois, papa a ouvert la bouche.
"Ecoute, arrête, ça suffit.
- Je veux bien, mais c'est dommage, parce que je me sens prête !
- Tu n'as pas besoin de te sentir prête ou non.
- Pour une fois que je peux décider dans cette maison !
- N'est-ce-pas toi qui as toujours été le numéro un ?" a dit papa en riant.
Maman aussi a ri. Moi aussi. Ryô aussi.
"Ecoutez moi, il ne faut pas avoir de regrets", a dit soudain maman en fixant son regard sur Ryô et moi. elle était assise sur la toile cirée que nous avions étalée sur la pelouse.
Tous les quatre, nous avons gardé le silence. Le vent était agréable. On entendait des voix d'enfants. Des champs d'oiseaux aussi.
"Ne pas avoir de regrets ? qu'on fasse quelque chose ou qu'on y renonce ?" a répété Ryô sans conviction.
- C'est ça. Qu'on ait agi ou qu'on n'ait rien fait, il ne faut avoir aucun regret, voilà.
- Alors, tout revient au même, à la fin ?
- Pas du tout. Il n'y a qu'à vivre, tout simplement, et ne rien regretter."
On peut décider de la façon dont on vit, mais pour la façon de mourir, apparemment, c'est impossible. J'ai un petit peu de mal à l'accepter
Les circonstances. Si on pouvait ainsi régler la question, comme ce serait simple ! Mais même si on avait fait des choses plus ou moins douteuses, si on n’avait mis personne dans l’embarras, si personne ne le savait, était-il nécessaire de se poser des questions, fallait-il se tourmenter ?
Mais je me demandais si on ne trouvait pas une sorte de jouissance à se tourmenter. Exactement comme quand on arrache plusieurs fois la croûte d’une égratignure qui commençait à se former, et qu’on prend plaisir à faire durer le mal…
Je voulais briser quelque chose. Mais je n'ai rien détruit. J'ai pensé que ce n'était pas le moment. Un jour viendrait où ce sera possible. J'en étais certaine. J'en avais le pressentiment.
Le corps de l'homme était sur la femme, longtemps, ils sont restés enlacés, leurs membres emmêlés, changeant parfois de position, et quand ils sont arrivés en même temps au comble du plaisir, on n'entendait plus le moindre cri. Seul le tic-tac d'une pendule marquait le temps
Moi,je l'aimais.Maman est l'archétype de la femme,l'aimer ou la détester n'avait aucun sens à mes yeux .Je l'aimais ,un point c'est tout ,sans avoir besoin de m'expliquer.
Élever un enfant est une corvée insupportable, à moins de le faire avec insouciance.
Elever un enfant est une corvée insurmontable, à moins de le faire avec insouciance.
alors, tu as dû terriblement souffrir pour nous élever, Ryo et moi ?
Non, ce n'était pas pénible. parce que je vous ai élevés sans me prendre la tête.
Nos doigts emmêlés se séparent. Pour chercher nos corps plus profondément, encore et encore