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Très proches durant l'enfance, Miyako et Ryô se sont perdus de vue à l'âge adulte, jusqu'à ce que, à la mort de leur mère, ils décident de réinvestir la maison familiale. Avec l'installation reviennent les souvenirs du passé, de cette enfance qui surgit dans chaque pièce de la maison. La cuisine où leur mère préparait de savoureux repas, la chambre qu'ils partageaient, tapissées de leurs dessins, la pièce de vie où la famille se réunissait, leur mère volubile, leur père amoureux, leur ''oncle'', un ami de la famille dont ils étaient très proches. Tant de petits moments qui, mis bout à bout, font une vie.

Beaucoup de tendresse, de douceur et de poésie pour raconter une étrange famille, comme toutes les autres en apparences mais qui cache des secrets bien gardés. le talent d'Hiromi Kawakami est de faire accepter l'inacceptable comme une chose naturelle qui coule de source. Grâce à sa sublime plume, elle peut aborder la guerre, l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo ou les amours interdites avec la même délicatesse que lorsqu'elle parle des odeurs de l'enfance, de la saveur d'un plat ou de l'amour d'une mère.
Pourtant, c'est un roman dérangeant qui interroge les liens familiaux et la transmission de façon inhabituelle. Alors qu'on se laisse bercer par l'évocation des souvenirs d'enfance et la nostalgie de Miyako, l'auteure surprend son monde en instillant, d'abord un doute, puis la certitude que, dans cette famille, des limites ont été franchies. Miyako et son frère ont-ils fait un choix librement consenti ou sont-ils le fruit des agissements et des non-dits de leurs parents ? La question peut se poser au fur et à mesure que le frère et la soeur découvrent la vérité sur leurs origines. Mais encore une fois, ce qui pourrait être choquant est ici sublimé par la poésie, la pudeur et la délicatesse toute japonaises d'Hiromi Kawakami.
Un beau roman, mais qui pourra heurter la sensibilité de certains.
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Autour d'un frère et d'une soeur revenus vivre ensemble après la mort de leur mère, Kawakami nous invite à ressentir avec les personnages les souvenirs remontés de l'enfance à travers des sensations simples : l'odeur d'un plat, le crissement d'un drap, un simple souffle qui suggère une histoire passée.
Dans un récit d'une infinie douceur, caractéristique de l'auteur, on voyage dans un temps révolu qui apaise les personnages tout en leur offrant les clés de leur présent.
Un moment agréable, comme un temps suspendu.
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Un roman doux et dérangeant
Miyakô la narratrice est revenue habiter la maison familiale avec son frère Ryô à plus de cinquante ans. Dans la demeure inhabitée depuis le décès de la mère, ressurgissent des fragments de souvenirs qui couvrent une trentaine d'années. En s'immergeant dans le passé, Miyakô essaye de comprendre comment elle en est arrivée à vivre avec son frère.
Le récit est volontairement déconstruit chronologiquement ce qui ne rend pas la lecture fluide ou facile. Certains fragments m'ont charmée ou émue, d'autres m'ont dérangée. J'ai beaucoup aimé les souvenirs de vacances avec l'amie à l'accent américain; l'évocation de la mère solaire, possessive et secrète; celle du père effacé; celle de l'amant mal aimé. J'ai aussi apprécié les vaines tentatives pour capter une sensation qui se dérobe. Mais je n'ai pas pu accepter l'inacceptable malgré toute la douceur de la narration.
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Dans ce roman, l'auteur narre les relations au sein d'une famille entre les parents et leurs enfants, entre les enfants eux-mêmes. Elle balaye leur histoire en faisant des allers-retours et l'on passe du décès de la mère de famille, à la jeunesse des enfants, à leur vieillesse....Quand les relations intra familiales se dévoilent, la stupéfaction me prend. J'avance ma lecture puis l'arrête. Ecarquille les yeux. Fais marche arrière, en toute douceur, à l'instar de l'auteur qui raconte en toute tranquillité et sans sensationnalisme aucun des relations condamnables.

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J'ai apprécié le calme et la douceur qui se dégagent du texte, les descriptions qui éveillent nos sens et réveillent notre mémoire : évocation de la nature, de la nourriture, des odeurs et goûts liés à l'alimentation, des souvenirs liés à l'enfance. J'ai toutefois été gênée et mal à l'aise que la relation qui lie le frère et sa soeur soit traitée avec la même délicatesse comme si elle était naturelle, la mettant au même plan  que la banalité d'un quotidien. J'ai eu l'impression d'être tenue de l'accepter puisqu'elle était consentie, voulue par les deux protagonistes et racontée sans effet dramatique, sensationnel. Quant aux dernières phrases du roman elles apportent une puissance émotionnelle sublime.
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Dans ce roman, empreint d'une profonde douceur et d'un respect infini des êtres, Hiromi Kawakami poursuit sa quête des liens amoureux en marge de la société, entamée par "Les années douces". Il s'agit ici des affinités particulières entre Miyako et Ryô, que le destin va faire se retrouver, pour vivre ensemble et partager cet amour qu'ils osent enfin s'avouer, trente années après la nuit qui les a vus s'unir à la toute fin de l'adolescence. L'histoire oscille entre présent et passé, au gré des souvenirs partagés et des événements qui les ont marqués, la mort de leur mère, personne fantasque mais terriblement attachante, le tremblement de terre de Kobé, l'attentat aveugle au gaz sarin dans le métro de Tokyô, et cet ami de la famille qui leur a révélé un jour le secret de leur naissance. Un beau roman, d'une écriture délicate, sur un sujet tabou revisité avec bonheur…
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Le charme supposé de ce roman n'a pas opéré sur moi, même la délicatesse de l'écriture de l'autrice n'a pas relevé le tout. Ses autres romans ne m'ont pas laissé un grand souvenir. 

Quand Ryo et Miyako, frère et soeur reviennent vivre dans la maison de leur enfance. Les petits détails de la vie vécut à 4… Je ne les ai pas trouvé attendrissants.

Ils ne m'ont pas émue.

Des petits détails laissent présager ce qui va se passer entre le frère et la soeur, suspense … la cellule familiale dans laquelle ils vivaient. 

L'ont-elle prise comme modèle ?

Que s'est-il passé? Les non-dits. L'inconscient a fait son oeuvre…

Je suis toujours bon public en littérature en particulier pour la littérature japonaise…mais là, peut-être que j'avais cumulé de trop nombreuses nuits d'insomnies ou que j'ai enchaîné trop de lectures ces dernières années ?

Même si tout est amené avec une extrême délicatesse, le dénouement m'a mise mal à l'aise. Je l'ai vu venir en y repensant mais j'étais plutôt accaparée par les souvenirs de Miyako suite au décès de sa mère, je ne voulais pas en particulier revivre mes traumatismes personnels je gardais une certaine distance et je me demandais en permanence surtout, par dessus tout quelle était la filiation génétique des enfants !!! Qui est leur père ? Leur mère c'est celle de l'histoire ou c'est une autre, deux autres ? 

Un roman qui parle d'une famille atypique aux secrets enfouis, de désir inavouable, de deuil et d'amour. Qui pourrait vous plaire ou alors vous déranger. Tout dépend de votre histoire et de votre sensibilité. 

Et vous qui l'avez lu ?



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Encore un très joli roman dans lequel Hiromi Kawakami continue d'interroger les relations sociales du Japon contemporain. Après avoir traité de la différence d'âge au sein d'un couple (Les années douces) et de la famille monoparentale (Cette lumière qui vient de la mer) elle s'attaque à un sujet beaucoup plus délicat puisqu'il est cette fois-ci question d'une relation incestueuse entre un frère et sa soeur. Comme à l'accoutumé, elle le fait de façon extrêmement délicate, avec une approche très douce, s'ingéniant à suggérer plutôt que dévoiler brutalement la vérité. Une vérité que le lecteur est amené à deviner peu à peu, s'étonnant et s'interrogeant avant que de comprendre la nature exacte du lien qui unit Miyako et Ryô. Et il met d'autant plus de temps à s'en rendre compte que le récit n'est pas tout à fait linéaire. La confession de Miyako prend des libertés avec la chronologie, fait des tours et des détours au gré de ses souvenirs. En réinvestissant la maison de son enfance, en redécouvrant les pièces et les objets qu'elle a jadis côtoyés, sa mémoire lui restitue des impressions, des odeurs, des images. Avec elles ressurgissent les questions sans réponses tandis que des réflexions nouvelles viennent troubler ses rares certitudes
Ce rythme paisible, cette succession de scènes anodines ponctuées d'évènements plus sérieux, permet d'installer une certaine complicité entre elle et le lecteur. Aussi, lorsque son secret nous est révélé, il est alors bien difficile de s'en offusquer et c'est presque naturellement qu'on en vient à l'accepter. Et puis, de toute façon, ce n'est pas la question du tabou des relations sexuelles entre un frère et sa soeur qui préoccupe l'auteur. Ce qui constitue le coeur de son récit c'est la notion même de famille. Qu'est-ce qui la définit ? Les liens du sang ? L'hérédité ? Ou bien une histoire commune, des moments partagés et des habitudes ? Une proximité de coeur et d'esprit. Une question qui mérite d'autant plus d'être posée que celle de Miyako et Ryô n'a rien de conventionnelle avec cet oncle qui fait office de père et un géniteur qu'ils croyaient n'être qu'un simple ami de la famille. Ce faisant, Kawakami Hiromi nous pousse à nous interroger sur la nature des relations que l'on entretient avec nos proches, sur leur profondeur et leur signification, indépendamment des canons et des diktats de la société.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Le titre est tout aussi poétique que le contenu..
Ce livre se lit facilement malgré un fait qui plane, tout au long de la lecture , , le sujet, le coeur même du livre peut mettre mal à l'aise, on le sent, on le sait mais il est exprimé avec une telle délicatesse, qu'on continue quand même dans cette évasion temporelle.
Le lecteur, dés les premières pages semblent tomber dans les souvenirs de Miyako , et il veut connaitre davantage son enfance au côté de son frère Ryô même si tout au long de notre lecture, on sent la teneur de certains mots, des détails qui nous font tilter.
Oeuvre très délicate, mis en lumière avec poésie et finesse.
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Comme souvent avec Hiromi Kawakami, c'est de l'intime qu'il s'agit, de la famille dans ce qu'elle a de plus secret. Là où un américain aurait installé une montée en puissance, à plusieurs voix probablement, jusqu'à une révélation finale, l'auteure japonaise va et vient dans les pensées de Nahoko, une femme d'âge mûr qui revient sur son enfance, sa jeunesse, ses relations avec ses parents et son frère Ryô. La part la plus cachée de ces relations familiales compliquées est dévoilée assez vite, en passant, et Nahoko y revient à plusieurs reprises, comme on retourne en pensée à un épisode saillant de sa vie.

Soudain, j'ai entendu la voix de l'eau est tout le contraire d'un roman fluide, il avance d'un coup, puis retourne en arrière, s'égare dans le passé, revient au présent. de longs passages racontent des rêves de Nahoko à propos de sa mère, ce ne sont pas ceux que j'ai préférés, et c'est un soulagement ensuite de revenir à sa vie présente ou à ses souvenirs d'enfance. le roman flotte un peu, il y existe peu de descriptions, peu de repères temporels, il s'agit plus de créer une atmosphère, à base de bruits, de sensations et d'odeurs, et de rendre palpable les relations entre l'intériorité de chacun et l'ambiance.

Les questions que se pose Nahoko sont nombreuses et comme, en lisant, on ne sait parfois même pas de quelle question il s'agit, une force irrésistible pousse à tourner les pages, jusqu'à la toute fin qui est très belle.
Je ne recommanderais pourtant pas les romans d'Hiromi Kawakami à tout le monde, mieux vaut avoir une certaine sensibilité à cette manière très japonaise de tourner autour des choses. À chaque fois que j'ai lu un roman de cette auteure, ça a été sans déplaisir, mais sans coup de coeur non plus. J'aurais aimé une forme un peu plus classique de récit, peut-être.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Histoire banale ou simple, celle d'un autre lieu , d'un autre temps que celle racontée dans ‘J'ai entendu la voix de l'eau'. Celle de Miyakô, la grande soeur qui à la mort de sa mère d'un cancer revient habiter avec son frère la maison de leur enfance. Demeure qui fait resurgir les souvenirs de sa mère, de son enfance sur une période de plus de trente ans.


La narratrice Miyakô fait le récit empreint de souvenirs de l'enfance jusqu'à l'âge adulte de ces deux enfants Miyakô et de Ryô. Souvenir des relations privilégiées qu'elle entretenait avec sa mère, qui tel un astre illuminait son quotidien par sa façon de vivre.

Chaque fois que je tirais les moustiquaires, que je fermais les volets ou tournais la poignée de la porte qui séparait le séjour de la cuisine, je sentais de façon palpable le temps de mon enfance où je gambadais dans la maison

Mais aussi de la relation avec leur père, en fait leur oncle. L'ombre du père est mystérieuse et voilée. Leur oncle se faisant appeler papa. Mais c'est aussi une histoire dont l'amour tient une grande part, que ce soit de l'amour envers leur mère, ou de l'amour entre Miyakô et Ryô (un peu incestueux). Il reste une part de discrétion dans tous les souvenirs. Une façon pudique de voir les choses, de ne pas les analyser, mais juste de les contempler, de s'en étonner et de s'en émouvoir.

Je me souviens très bien des choses qu'elle laissait tomber dans un murmure. Moi, je ne voudrais pour rien au monde connaître tout d'un être. D'ailleurs, j'aurais tout aussi peur de connaître tout de moi-même ! Non merci, très peu pour moi.

La vie semble coulée doucement, mais des accrocs interviennent : tremblement de terre, souvenirs de la guerre. Et pour le frère de la narratrice Ryô qui échappe de justesse à l'attentat au sarin du métro de Tokyo en 1995 un évènement qui va bouleverser sa vie, lui permettre de voir la mort, d'appréhender la fragilité de la vie.

Nous ne sommes pas constitués de la signification que revêtent les événements, les choses qui se sont passées. Nous existons simplement au gré de ce qui nous arrive, nous sommes ce que nous sommes par hasard (ça aurait pu être autrement, c'est tout), pas la peine d'aller chercher plus loin, non ?

Histoire simple de souvenirs écrits sans fard, mais avec pudeur qui conserve des zones d'ombre. Un style fluide et plaisant, ou l'on ressent la nostalgie flottée autour des êtres et des choses, de la réflexion sur les choses en général . La voix de l'eau est un peu l'écho de la voix de l'âme de la narratrice Miyakô.
Lien : https://nounours36.wordpress..
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