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Citations sur La dernière tentation (58)

Voyager et que la nuit tombe, arriver dans un village et voir s'allumer les premières lampes, n'avoir rien à manger, pas de toit pour dormir et s'en remettre à la grâce de Dieu et à la bonté des hommes, c'est, je crois, l'une des plus pures joies qui soient au monde dit Jésus et il s'arrêta pour savourer cette heure sainte.
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[Saint Paul à Jésus]
— Je ne me tairai pas. Je me moque bien des vérités et des mensonges, de t'avoir vu ou pas, que tu aies été ou non crucifié. Moi, à force d'entêtement, de passion et de foi, je forge la vérité. Je ne m'efforce pas de la trouver, je la fabrique. Je la fabrique plus grand que la taille de l'homme et par là même je grandis l'homme. Il faut, tu entends ?, il faut absolument, pour que le monde soit sauvé, que tu sois crucifié et moi je te crucifierai, que tu le veuilles ou non ; il faut que tu ressuscites et je te ressusciterai, que tu le veuilles ou non. Et ta seigneurie peut bien rester dans son village et fabriquer des berceaux, des pétrins et des enfants. Moi, sache-le, je contiendrai l'air à prendre ta forme, à devenir ton corps, la couronne d'épines, les clous, le sang ; tout cela fait maintenant partie des instruments du salut, on ne peut plus s'en passer. D'innombrables yeux, jusqu'aux confins du monde, se lèveront et te verront crucifié dans l'air. Ils pleureront et les larmes purifieront leur âme de tous leurs péchés. Mais le troisième jour je te ressusciterai, parce que sans résurrection il n'y a pas de salut. Le dernier , le plus terrible ennemi est la mort. Je l'abolirai. Comment ? En te ressuscitant : Jésus, fils de Dieu, le Messie !
— Ce n'est pas vrai ! Je me lèverai et je crierai : je n'ai pas été crucifié, je ne suis pas ressuscité, je ne suis pas Dieu ! Pourquoi ris-tu ?
— Crie toujours, si ça t'amuse. Je n'ai pas peur de toi, je n'ai même plus besoin de toi. La roue que tu as mise en branle est lancée, qui peut à présent l'arrêter ?
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— Moi, je suis un homme à vin, l'eau c'est pour les grenouilles. Mais avant-hier, je me suis dit : tiens, si j'allais me faire baptiser ? Le monde entier y va, ce n'est pas possible, parmi les nouveaux initiés il faut bien qu'il y en ait qui boivent du vin, ils ne peuvent pas être tous idiots, alors je ferai des connaissances, j'irai à la pêche aux clients ; porte de David, tout le monde la connaît, ma taverne. Enfin, bref, j'y suis allé. Le prophète est un sauvage, une bête féroce, comment vous dire ? Il jette des flammes par les narines, mon Dieu ! Il m'a attrapé le cou et m'a plongé dans l'eau jusqu'à la barbe, j'ai poussé un cri – il va me noyer, le scélérat ! Mais je m'en suis tiré, et je suis sorti. Et me voilà !
— Et tu as vu une amélioration ? redemanda Judas.
— Je te le jure sur le vin, le bain m'a fait du bien ; beaucoup de bien : j'ai été soulagé. Le Baptiste dit que j'ai été soulagé de mes péchés ; mais, entre nous, moi je crois que j'ai été soulagé de la crasse. Parce que, quand je suis sorti du Jourdain, il y avait un doigt d'huile qui flottait sur l'eau.
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« C'est ma faute... c'est ma faute ma sœur... c'est moi qui te sauverai... » tu bêles ça pitoyablement au lieu de lever la tête comme un homme et d'avouer la vérité. Tu convoites mon corps, tu n'oses pas le dire et tu t'en prends à mon âme ; tu veux la sauver, comme tu dis ! Quelle âme, hurluberlu ? L'âme de la femme, c'est la chair ; et tu le sais, tu le sais, mais tu n'oses pas la prendre dans tes mains, comme un homme, cette âme, pour l'embrasser ! Pour l'embrasser et pour la sauver !
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Rome trône au-dessus des nations, tenant grands ouverts ses bras tout-puissants et insatiables et elle reçoit les vaisseaux, les caravanes, les dieux et les récoltes de toute la terre et de toute la mer. Elle ne croit en aucun dieu et reçoit sans crainte, avec une condescendance ironique, tous les dieux à sa cour - de la Perse lointaine, adratrice du feu, le fils d'Ahoura Mazda, Mithra, dont le visage est un soleil, monté sur le taureau sacré que l'on va égorger ; du pays du Nil aux mamelles fécondes, Isis qui cherche au printemps, au-dessus des champs fleuris, les quatorze morceaux d'Osiris, son frère et son époux, qu'ont écartelé les Typhons ;de la Syrie, au milieu des lamentations déchirantes, le merveilleux Adonis de la Phrygie, étendu sur un suaire, recouvert de violettes fanées, Atis ; de l'impudique Phénicie, Astarté aux mille époux - tous les dieux et tous les démons de l'Asie et de l'Afrique ; et de la Grèce l'Olympe au sommet neigeux et le noir Hadès.
Elle reçoit tous les dieux, elle a ouvert la voie, elle a purgé la mer des pirates et la terre des brigands, elle a apporté au monde l'ordre et la paix. Au-dessus d'elle il n'y a personne, pas même Dieu ; sous elle tout le monde ; dieux et hommes, citoyens et esclaves romains. Le Temps s'est enroulé dans sa main comme un manuscrit richement enluminé. [...] Quel éclat, quelle joie inaltérale d'être toute puissante et immortelle! songe Rome. Et un sourire large, épais se répand sur son visage charnu et fardé.
Elle sourit, satisfaite et il ne lui vient même pas à l'idée de se demander pour qui elle a ouvert les routes de la terre et de la mer, pour qui elle a peiné, pendant tant de siècles, pour apporter au monde la paix et la sécurité. Elle triomphait, bâtissait des lois, s'enrichissait, s'étendait sur la terre entière, pour qui ? Pour qui?
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[...] ... Cependant, dans la maison de Lazare, Jésus se penchait sur ses Disciples, et s'efforçait de faire entrer un peu de lumière dans leur esprit pour qu'ils ne s'épouvantent pas de ce qu'ils allaient voir et ne se dispersent pas.

- "C'est moi qui suis le chemin," leur disait-il, "et la maison où vous allez. Je suis aussi le voyageur et vous venez à ma rencontre. Ayez confiance en moi, n'ayez pas peur, quoi que vous voyiez, je ne peux pas mourir. Entendez-vous ? Je ne peux pas mourir."

Judas était tout seul dans la cour et déterrait les cailloux de son orteil. Jésus tournait à chaque instant les yeux vers lui, le regardait et sur son visage se répandait une tristesse inexprimable.

- "Maître," dit Jean sur un ton de reproche, "pourquoi l'appelles-tu tout le temps auprès de toi ? Si tu regardes dans la prunelle de ses yeux, tu verras un poignard.

- Non, Jean bien-aimé," répondit Jésus, "pas un poignard. Une croix."

Les Disciples se regardèrent, bouleversés.

- "Une croix !" dit Jean en s'appuyant sur la poitrine de Jésus. "Maître, qui est le crucifié ?

- Celui qui se penche sur cette prunelle et regarde, verra son visage sur la croix. Je m'y suis penché et j'ai vu le mien."

Les Disciples ne comprirent pas, certains se mirent à rire.

- "Tu as bien fait de nous le dire, rabbi," lança Thomas. Jamais je ne me pencherai sur les prunelles du rouquin.

- Ce sont tes enfants et tes petits-enfants qui s'y pencheront, Thomas," répondit Jésus, observant par la fenêtre Judas qui, à présent, debout sur le pas de la porte, regardait vers Jérusalem.

Matthieu se plaignit :

- "Tes paroles sont obscures, maître," dit-il. Il tenait depuis longtemps son roseau et ne parvenait pas à comprendre quoi que ce soit pour le noter. "Tes paroles sont obscures, comment veux-tu que je les inscrive sur mes papiers ?

- Je ne parle pas pour que tu écrives, Matthieu," répondit Jésus avec amertume. "On a bien raison de vous appeler coqs, vous autres gratte-papier. Vous croyez que le soleil ne se lève pas si vous ne l'appelez pas. Il me vient des envies de prendre tes papiers et ton roseau et de les jeter au feu !"

Matthieu ramassa prestement ses papiers et rentra la tête dans les épaules. La fureur de Jésus durait encore.

- "Je dis une chose, vous en écrivez une autre, et ceux qui vous lisent en comprennent une troisième ! Je dis : croix, mort, Royaume des Cieux, Dieu et que comprenez-vous ? Chacun de vous met dans ces mots sacrés, ses passions, ses intérêts, ce qui l'arrangent, et ma parole disparaît, mon âme se perd, je n'en peux plus !" ... [...]
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-'Abîme', c'est Dieu, réfléchit-il, 'abîme' - ne pas s'approcher, moi.


(Ma traduction du roumain, faute de la variante française)
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C'est la loi de Dieu: que la lame atteigne l'os(que la lame perce la chair jusqu'à l'os), autrement le miracle ne se produit pas.[...] si l'homme n'arrive pas sur les lèvres du gouffre, il ne pousse pas des ailes sur le dos.

(Ma traduction du roumain. Quand je trouverai la variante française, je vais revenir avec améliorations)
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Devant la grande porte de la tour Jésus s'arrêta :
- Centurion, dit-il, tu me dois une faveur, tu t'en souviens ? Le moment est venu pour moi de te la demander.
- Toute la joie de ma vie, c'est à toi que je la dois, Jésus de Nazareth, répondit Rufus. Parle; tout ce qui est en mon pouvoir, je le ferai.
- Si on me capture, si on m'emprisonne, si on me tue, ne fais rien pour me sauver. Tu me le promets ?
Ils franchissaient à présent la porte de la tour; les sentinelles levèrent les mains et saluèrent le centurion.
- Tu appelles ça une faveur ? demanda Rufus, interdit. Je ne comprends pas les Juifs.
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Le centurion donna des ordres, on apporta de quoi manger et de quoi boire, on dressa des tables. [...]
Il se pencha vers Jésus :
- Je dois une grande reconnaissance au Dieu que tu adores, dit-il. Donne-le-moi, je l'enverrai à Rome avec les autres dieux.
- Il ira bien tout seul, répondit Jésus, et il sortit dans la cour pour respirer.
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