Fragiles serments

J'ai eu du mal à accrocher aux personnages malgré une très belle plume. Lorsque j'ai refermé le bouquin, j'ai eu le sentiment d'avoir tourné en rond sans aller nulle part, c'est dommage!

Ce n'est pas une auteure pour moi. J'avais déjà lu un de ses livres, j'avais un second dans ma pal (reçu dans une box littéraire spécial Ecosse/Irlande). Je m'étais dit que c'était l'occasion de m'ouvrir et de voir autre chose. C'est pas foufou, pour moi.

C'est bien écrit même si je trouve les dialogues par moment, un peu décousus. J'ai l'impression que les personnages lancent un truc sans que cela soit forcément en rapport avec la situation. Certains passages m'ont plu, on se retouve bien dans l'ambiance irlandaise/anglaise. D'autres, je me suis ennuyée.

L'auteure se moque de la bourgeoisie irlandaise, c'est un peu cynique, grinçant, parfois touchant.

Malgré tout la mayonnaise n'a pas pas pris.

Nous suivons un fragment de la vie des Bird.
Eliza, l'amie de la famille, forcément amoureuse du père, va venir délicatement en aide au fils et à la fille au prix de ses propres émotions. Ce livre bref et fin sur la loyauté et la lâcheté vous touchera.
La phrase est picturale. Les personnages secondaires se fondent dans le récit tout en ayant leur existence.
Partez pour Silverue !

La luxueuse demeure de Silverue, située entre mer et montagne en Irlande, est en effervescence : Lady Bird et son mari Julian attendent le retour de leur fils aîné John. Officiellement, il revient d'un voyage à l'étranger mais en réalité, il séjournait en maison de repos pour soigner sa dépression. Sont également présents pour accueillir John, sa soeur Sheena qui découvre le bonheur des premiers émois amoureux, et son frère Mark qui, a sept ans, est aussi affectueux que cruel. Lady Bird, qui adore son fils aîné, est nerveuse et elle a invité son amie Eliza à Silverue pour la soutenir. Malgré cela, l'équilibre familial reste fragile et Lady Bird va avoir beaucoup de mal à sauver les apparences.

« Fragiles serments » était le premier roman de Molly Keane que je lisais et j'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire. L'auteure prend son temps pour installer son cadre et ses personnages. Et ce sont bien eux qui sont au coeur du roman. L'auteure nous offre une belle galerie de personnages, ils sont assez nombreux et d'ailleurs le titre original est « Full house ». L'ironie grinçante de l'auteure ne les épargne pas. Lady Bird est une coquette, écervelée qui veut se faire passer pour la soeur de son fils aîné. Julian, quant à lui, ne s'intéresse qu'à sa femme, ses enfants passent après ! Les pauvres vont avoir beaucoup de mal à trouver leur équilibre et encore plus à être heureux. Et malgré les efforts de Lady Bird pour maintenir l'illusion d'une famille unie, les failles, les secrets enfouis vont bientôt gâcher le tableau d'ensemble. le roman familial se transforme en satire cruelle de la haute société anglo-irlandaise. Et c'est vraiment quand le ton de Molly Keane se fait mordant qu'elle me plaît le plus (la pauvre gouvernante du petit dernier de la famille en fait les frais entre son envie de frissons romantiques et sa pilosité excessive). Les portraits des personnages sont vraiment réussis, incisifs et sans concession. L'intrigue aurait sans doute pu être un peu raccourcie mais elle est émaillée de très belles et poétiques descriptions de la nature irlandaise.

Même si le début du roman est un peu lent, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire « Fragiles serments » notamment grâce au ton caustique de Molly Keane qui me donne envie de la lire à nouveau.
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Molly Keane nous offre une sacrée galerie de personnages dans ces "Fragiles serments".
Il y a Olivia (Lady Bird), un peu écervelée, complètement egocentrique et qui court après sa jeunesse. Au début du roman, elle se réjouit du retour de son fils chéri, John, après un séjour à l'étranger - comprenez, après un passage en maison de repos.
Il y a Eliza, l'amie de toujours, qui entretient une relation pour le moins complexe avec Julian, le mari d'Olivia.
Il y a aussi Miss Parker, la gouvernante à barbe de Markie, le dernier né.
J'ai été particulièrement touchée par Sheena, la fille d'Olivia, et Rupert, son amoureux dont le mariage est empêché pour des raisons autres, pour une fois, que financières.
Tout cela forme un mélange étrange qui met un peu de temps à s'installer. Pendant un moment, on ne sait que penser de ce roman, on ne sait pas si l'on va se concentrer sur le retour de John ou les amours contrariés de Sheena. On retrouve finalement son chemin, les masques tombent, et chacun se révèle étonnament clairvoyant sur sa situation.
Molly Keane n'est pas tendre avec ses personnages, voire mordante (cf. la scène de l'ile avec Miss Parker). Elle nous parle avec justesse de solitude que l'on retrouve chez Eliza, Miss Parker et même chez Olivia.
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De fragiles serments à l'épreuve d'un temps qui glisse, suivant le courant agité d'un torrent impétueux, inondant les eaux mortes des heures passées, éclaboussant d'écume des vagues à l'âme se fracassant contre une jeunesse perdue, tombant en pluie de toutes les larmes versées.
Des flots clairs coulant dans les veines de personnages en apparence transparents, emplis d'un vide translucide. Dont l'eau se trouble pourtant dans la profondeur de leurs réflexions intimes comme un écho à leurs sentiments confus. Dans l'attente permanente de ce qui ne viendra pas. Dans une constante impatience des instants passés.
En équilibre constant entre un désespoir qui les attire dans ses abîmes et la superficialité éthérée de leur existence surannée. Sous le poids d'une solitude écrasante, portés par un vide qui les emplit, ils font face à un destin creusé par les eaux taries d'un passé glorieux qui se meurt. Seuls face à eux-mêmes, seuls face aux autres, ils glissent entre cruauté et tendresse, entre terreur et impuissance.
Emportés par les flots de la tragédie,⠀s'éloignant d'eux-mêmes pour se rapprocher des autres, s'écartant de ce qu'ils avaient été, ils s'accrochent au néant d'un temps perdu.
Dans la douleur des passions.
Pour que ne se noient pas leurs fragiles serments.
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Ce roman de Molly Keane est un récit des contrastes. Entre l'écriture caustique envers les personnages et la grande bienveillance avec laquelle l'intrigue les protège.
Entre la superficialité des conversations et dialogues mondains et la profondeur des réflexions introspectives.
Entre l'attentisme apparent des personnages et leurs voyages intimes, entre le conservatisme de la famille et la marche inarrêtable du temps.
Entre la fragilité des serments et la force des caractères de personnages en quête d'eux-mêmes, dont ils s'éloignent à mesure qu'ils se rapprochent des autres.
« Fragiles serments » est le roman des drames qui se nouent dans le silence et l'inaction, portés par une plume aussi cruelle que subtile.
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C'est le premier roman de Molly Keane, je connaissais son nom sans rien savoir d'elle. C'est donc une totale découverte. C'est un roman de 1935 donc quand elle parle du rôle des femmes durant la guerre il s'agit de la première guerre mondiale.

Nous sommes en Irlande dans un milieu favorisé, avec ses codes et ses jeux d'apparence. Il y aussi les alliances et autres stratégies pour unir les jeunes gens. Mais voilà que dans la famille Bird le fils aîné vient de faire un séjour dans une clinique privé pour dépression. Son retour déstabilise le fragile équilibre des conventions. C'est une ombre sur l'histoire de la famille. Ce qui complique une certaine idylle.

Ce qui est troublant au début ce sont les rôles des parents. On les appelle par leurs prénoms et ils ne montrent aucune affection pour leurs trois enfants. Ils sont chacun dans leur « monde », seul leur petite personne les intéresse. Ce sont des gens de devoir, ils ne doivent pas montrer leurs sentiments.

L'arrivée d'une invitée proche de la famille va nous permettre de découvrir la maisonnée par son regard. Elle est là pour gérer ce retour. Elle a un regard extérieur pas toujours tendre.

Molly Keane a un regard acerbe sur la haute bourgeoise. Elle égratigne ses personnages sur les plaies pour ne pas qu'elles cicatrisent. On retrouve cela dans les portraits et dans les situations. Les dialogues ne sont pas en reste. Il y a une grande vivacité d'esprit dans l'écriture de Molly Keane.

John est encore bien fragile et il préfère attaquer pour masquer sa souffrance et son décalage avec la société. Il a pris ses distances.

Molly Keane laisse une place importante pour la jeunesse entre continuité dans les traditions et émancipation.

C'est un grand plaisir de suivre le cheminement de chaque personnage. J'avoue que Louise m'a particulièrement agacée !
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Cette saga familiale sur fond de ruralité irlandaise argentée promettait sur le papier de me plaire beaucoup, tant elle offrait une palette de personnages hauts en couleurs (la fratrie: John, rentrant d'un séjour en maison de repos suite à une dépression, Sheena, la jeune femme qui rencontre et manque de perdre son premier grand amour, Rupert, à cause des mesquineries et des empêchements que leurs familles respectives tentent de leur opposer; et les personnages de l'amie de la famille, Eliza, langue et esprit affûté, et de la gouvernante, la pauvre Miss Parker, qui doit supporter un jeune élève parfois cruel et souvent intéressé par tout autre chose que ce qu'elle est censée lui inculquer, sans compter qu'elle est aussi mise à contribution pour toutes sortes de tâches dans et hors de la maison.) La façon dont Molly Keane dépeint sa galerie de personnages est remarquable dans sa justesse et sa cruauté, mais ce sont les longueurs de certaines scènes ou dialogues qui ont failli me faire lâcher ce livre. la toute fin rattrape un peu le tout, cependant, je vous conseille de tenir bon... si vous en avez le courage!

À Silverue, sa belle demeure de la campagne irlandaise, Lady Olivia Bird attend avec autant d'impatience que d'inquiétude l'arrivée de John, son fils aîné de retour d'une maison de repos. Frivole et très soucieuse de préserver sa jeunesse, Olivia est un objet de mépris, voire de haine pour ses aînés, John et Sheena, tandis que le dernier-né, Markie, use de sa beauté pour obtenir tout ce qu'il veut. Mais elle sait qu'elle peut compter sur Eliza, une fidèle amie de la famille pour la soutenir et aider John à se réacclimater à son milieu. Éternelle amoureuse de Julian, le mari d'Olivia, Eliza va en effet s'atteler au bien-être de John, tout en veillant sur Sheena qui vit un amour contrarié avec Ruppert, un jeune homme bien né. Pour sauver John et Sheena, des liens vont se tisser, des secrets vont être dévoilés. La bonne société va continuer à organiser bals, parties de tennis et concours de jardins tandis qu'en coulisses, des drames vont se nouer...

Critique sociale, portrait grinçant, ironie mordante, peut-être...Ennui mortel certainement ! de la jeune Sheena passionnée au petit Markie aussi beau que cruel, en passant par le distant Julian, les personnages semblent jouer un rôle et manquent de consistance. On pourrait plaindre John, fragile et mélancolique, mais sa guérison spectaculaire sème le doute sur la profondeur de son mal-être, ou alors Miss Parker, la gouvernante de Markie qui tente désespérément de se débarrasser d'une pilosité envahissante, mais, solitaire et pathétique, elle peine à toucher.
Elliptique, trop nuancée pour les sentiments, l'écriture souffre aussi d'envolées lyriques et de lourdeurs dans les descriptions qui font de ce roman une lecture pénible. Les personnages ne sont pas attachants, l'intrigue est sans intérêt, l'ensemble est décevant.

Lady Bird est surexcitée à l'idée de revoir son fils aîné, John, de retour « de voyage », en réalité interné pendant plusieurs mois. Sous l'oeil averti et amusé d'Eliza, amie proche de la famille, se jouent des retrouvailles affectés et de complexes jeux de rôle. Entre répliques âpres et scènes cocasses, hypocrisies, mesquineries et grandeur d'âme, se déroule une galerie de personnages bien campés et tous un brin fêlés : c'est un portrait grinçant de la bourgeoisie irlandaise de l'entre-deux guerres que dépeint Molly Keane, avec presque autant de tendresse que de férocité.