L’habit ne fait pas le moine
la fatigue nourrit l’irritabilité
-Vous avez l'air de chercher une issue de secours, vous.
J'ai pivoté sur les talons. Quelques centimètres derrière moi, un verre à la main, une bouteille dans l'autre, se tenait le garçon en uniforme de l'armée de terre. De si près il paraissait encore plus furieusement irlandais.
Nous n'avons aucun contrôle sur quoi que ce soit. On croit que si, mais en fait la plupart des grandes décisions que nous prenons dans notre vie ne nous appartiennent pas vraiment. Nous décidons dans l'urgence, guidés par l'instinct et en général sous l’emprise de la peur. Et l'instant d'après vous vous retrouvez dans une situation que vous n'aviez jamais cherchée, et vous êtes tout étonné, et vous maudissez le sort, mais la vérité c'est que vous l'avez voulu, depuis le début, même si vous passez le restant de votre vie à prétendre le contraire.
Tout le monde a des coups durs. C'est aussi basique que la vie.
J'ai souvent pensé qu'on ne devient réellement adulte qu'au moment où l'on pardonne à ses parents d'être aussi imparfaits que le reste des humains et où l'on reconnaît que, avec leurs limites, ils ont fait de leur mieux pour vous.
Aseptiser le passé pour pouvoir continuer à vivre.
Quand est-ce que ça va lui tomber dessus ? me suis-je demandé. À quel stade va-t-il découvrir l'énorme, la radicale inanité de tout cela ? Comprendre qu'on se trompe toujours, quoi qu'on fasse ? La plupart d'entre nous sont bourrés de bonnes intentions et pourtant nous n'arrivons qu'à décevoir les autres, et nous-mêmes. Que reste-t-il, alors, sinon essayer encore ? C'est la seule chance qui nous reste. Vivre, c'est essayer.
Chacun est l'artisan de ses impasses, non ?