Brendan, chauffeur Uber, la cinquantaine, transporte tout un tas de personnes aussi différentes les unes des autres. Un jour, il dépose une femme, Elise, devant une clinique pratiquant des avortements. Un peu plus tard, une bombe explose, tuant une personne sous ses yeux. Ce traumatisme va petit à petit transformer Brendan. Sa femme, une catholique intégriste, s'investit sans compter pour l'association "provie", militant farouchement contre l'avortement. Lui est beaucoup plus partagé sur cette question, ce qui crée quelques tensions entre eux, d'autant plus que leur seule enfant, Klara, très proche de son père, a pris le contre pied de sa mère, affichant clairement ses idées progressistes. Brendan va conduire Elise sur d'autres cliniques pratiquant l'avortement et une amitié sincère va s'installer entre eux. Mais ce ne sera pas sans leur créer de problèmes.
Une Amérique qui se radicalise. Ici on assiste à une guerre sans concession entre pro et anti avortement. Et au milieu, un homme modéré, Brendan, qui balance entre les deux jusqu'au moment où il choisira son camp.
La religion est présente, "Après tout, l'un des moteurs les plus puissants de la foi est le besoin de certitudes dans un univers où tout est incertain", ainsi que la corruption, l'hypocrisie, l'extrémisme, l'impunité des gens très riches qui se croient au dessus de tout et de tout le monde.
Douglas Kennedy dresse une peinture sociale de l'Amérique trumpiste, plutôt déprimante, injuste, mais sûrement réaliste et convaincante.
Par contre, l'intrigue policière, trop caricaturale, ne m'a pas convaincu. J'ai trouvé qu'elle manquait de consistance et l'auteur tombe trop souvent dans la facilité. Pour quelqu'un qui lit très peu de polars, ce qui n'est pas mon cas, ce ne sera peut-être pas trop gênant.
Dans l'ensemble, un roman qui se lit très vite, sans aucune difficulté et sans déplaisir, mais qui manque parfois de finesse et de subtilité.