« On peut aisément pardonner à l'enfant qui a peur de l'obscurité; la vraie tragédie de la vie, c'est lorsque
les hommes ont peur de la lumière. », cette citation de
Platon donne le titre de ce roman qui marque mon retour à
Douglas Kennedy. Après des années de bouderie, alléchée par la quatrième de couverture qui promettait un retour de Kennedy à ses fondamentaux, j'ai lu. Ai-je aimé ?
Nous sommes à Los Angeles, Brendan est un chauffeur Uber qui lutte pour garder la tête hors de l'eau. C'est aussi un homme désabusé après des années de mariage malheureux, auprès d'une femme qui s'est réfugiée dans la religion après un drame, allant jusqu'au militantisme le plus fort pour lutter contre l'avortement. Un jour Brendan conduit une cliente à une clinique « de soins » et assiste à un attentat. Cet événement va alors agir comme une révélation.
Ce roman résonne terriblement dans l'actualité à l'heure où l'arrêt Roe vs Wade est remis en cause aux Etats Unis et où l'accès à l'avortement pourrait se compliquer pour les femmes américaines au nom de principes rétrogrades et limitants.
Douglas Kennedy nous dépeint à merveille une communauté religieuse persuadée de défendre la vie à n'importe quel prix. le personnage de Brendan est attachant : cet homme a toujours voulu bien faire, quitte à s'oublier, et cherche simplement à survivre dans une société, régie par le fric, qu'il ne comprend plus.
Ce fût une lecture agréable et, si la fin de ce roman, un peu tirée par les cheveux, m'a un peu gâché le plaisir, je suis heureuse d'avoir croisé la route de Kennedy à nouveau.