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sur 943 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
On m'avait beaucoup parlé de ce roman et de son auteure. On m'en avait dit le plus grand bien et force est de constater que j'avais nourri quelques attentes. Sans aller jusqu'à dire qu'elles ont toutes été déçues, mon impression d'ensemble confine tout de même à la déception. Une déception à la mesure des attentes ainsi forgées : très grandes.

On m'avait fait grand cas du style de Maylis de Kerangal. Oui… sans doute y a-t-il un style là-dedans… lequel, je n'en sais rien, mais sans doute un style… de même que dans tout vêtement H & M, il doit bien y avoir un style, une ligne, un je-ne-sais-quoi qui en rien ne lui est propre mais qui fait illusion, le temps d'une saison… Avec sa seringue à style, Madame de Kerangal a généreusement pompé ici ou là des styles qui ont dû l'impressionner pour ensuite très consciencieusement les réinjecter dans son écriture. Elle fait ça très bien la stylosuccion. Chllluupp !

Il y a un nom qu'il ne faut surtout pas évoquer parce qu'il sent le soufre, mais n'empêche, faut bien admettre qu'il en jette un peu avec son style, alors on va essayer de le copier discrètement, sans se faire remarquer, tâcher d'en extraire sa formule… et de le re-synthétiser en laboratoire. Ce nom, c'est Céline mais chuuut ; sa formule c'est un mélange de prose violente et volontiers argotique, ordurière ou familière, le tout habilement mêlé de langage ultra-soutenu. Ça fait mouche à tous les coups cette affaire-là, alors la petite Maylis, ça lui a plu. Forcément.

Mais voilà, l'ennui, c'est que n'est pas Céline qui veut. Ça sent le sous-sous-Céline à pleins naseaux. Il y a quelque temps, il y avait André Rieu qui faisait ça à la musique classique, qui faisait du " comme " untel ou untel. Ici, on a Maylis de Kerangal qui fait aussi du " comme " ou du " j'aurai-du-style.com ". On peut même s'amuser à copier Picasso, mais ce ne sera toujours que de la copie de Picasso : parce qu'un style, vois-tu Maylis, ça vient de soi, tout au fond des entrailles, là où ça pue un peu ; ça nait à l'intérieur des tripes et ça sort de tous les pores de la peau. Alors, vous aurez beau essayer, vous contracter très fort l'intestin en serrant puissamment les paupières, rien de sortira de vos pores qu'une transpiration laborieuse. Mais de style, pas une goutte vous n'obtiendrez de la sorte.

L'idée de base me semble pourtant intéressante et bonne : s'atteler à un ouvrage d'art de travaux public ; il y a des choses à dire, des expériences à vivre, à éprouver, à faire ressentir ; pas de doute là-dessus, ce n'est pas l'idée qui est en cause : c'est l'exécution. Alors, j'admets, elle a été très studieuse, très professionnelle la Maylis, elle a fait un travail très propre, très soigné et tout, et tout, en faisant même bien attention à mettre du style dans sa pièce montée comme d'autres du caramel. Chllluupp !… Une couche d'argot, une couche de vulgaire, une couche d'ultra-sophistiqué. Elle a bien compté les couches, tout y est, au gramme près.

Elle a voulu tout dire, et pour ce faire, elle n'a pas voulu choisir. Elle s'est dit : « Je les prends tous et Dieu reconnaîtra les siens. » Plein de personnages, donc, mais à peine brossés, esquissés, effleurés. Une amorce de background pour chacun, histoire de faire illusion mais… quand on gratte cette petite pellicule de patine, c'est tout creux à l'intérieur. Des coquilles vides ! Elle nous a vendu des coquilles vides ! Où sont passés les oisillons ? Bah, le vrai là-dedans, c'est que d'oisillons y en n'a probablement jamais eu. Tous les œufs étaient clairs… Alors adieu veau, vache, cochons, couvée…

Le chef de chantier, la responsable du béton, le grutier, l'homme politique, le scientifique ethnologue-écolo, le repris de justice repris de justesse, les Amérindiens, la mère de famille au couple bancal, le porte-parole syndical, le… Poh ! Poh ! Poh ! Eh ! n'en jetez plus la cour est pleine ! Et on en fait quoi de toutes ces coquilles vides ? On fait le tri ? On les décore pour Pâques ?

(Blague à part, vous notez que j'utilise un ton volontairement polémique alors qu'une attitude beaucoup plus indulgente et ouverte serait très certainement préférable et souhaitable. De même, je livre beaucoup de sensations personnelles sans franchement les étayer ni vraiment y apporter de fondements. Histoire de me racheter moindrement, je me contenterai d'illustrer ce point précis par une citation d'Edith Wharton dans son ouvrage, Les Règles de la fiction : « On produit un effet bien plus profond en se livrant à l'étude pénétrante de quelques personnages, au lieu de multiplier les silhouettes vaguement dessinées. Ni le romancier ni le dramaturge ne devrait s'aventurer à créer un personnage sans le suivre jusqu'au bout de l'action, et sans être sûr que cette dernière serait appauvrie par son absence. Les personnages dont la fonction n'a pas été précisément définie à l'avance risquent de devenir aussi déplacés que des intrus. »)

Et les noms !… les noms des personnages mes bons amis… Franchement, entre nous comme ça, quand j'ai commencé à voir ce qu'elle utilisait, j'ai eu envie de crier. Bon, j'étais sur un banc, dans un parc, auprès des jeux des enfants, donc je me suis retenue un petit peu… Y avait des mamans qui veillaient leurs gosses, elles auraient risqué d'appeler les flics… Faut faire gaffe en ce moment…

Non mais franchement ma petite Maylis, que t'aies bien aimé Diderot et Thoreau, ça d'accord, je le conçois aisément, mais que tu ne trouves rien d'autre pour habiller tes personnages, là ça frise la faute professionnelle. Que tu aies été fan dans ta jeunesse de Sancho Pança dans Don Quichotte ou de Brigid O'Shaughnessy dans le Faucon Maltais, très bien, c'est tout à ton honneur, mais franchement, les resservir réchauffés au micro-ondes quand on a des invités, ça se fait pas trop, je t'assure. Ça fait fourre-z'y-tout. J'ai rien contre les restes, tu me diras, mais que quand on est en petit comité, entre-nous, tu vois, les parents, les gosses, qu'on n'a pas trop le temps de cuisiner…

Explique-moi, ma petite Maylis, comment je branche mon affectif dans ton fourre-z'y-tout ? À quel personnage je m'identifie ? Tous à la fois ? Aucun ? Un truc à la Manhattan Transfer, alors ? Ouais, je veux bien, mais Dos Passos, il a peint une époque, un lieu, l'air du temps et chacun de ses anonymes représentaient un type, une synthèse, quelque chose. Mais eux, là, tous tes personnages, ils représentent qui, si ce n'est eux-mêmes ?

Ensuite, t'es retournée voir dans ta bibliothèque et t'as trouvé le Pont de la Rivière Kwaï. Tu t'es dit : « Tiens ! Y a un rapport avec le pont. » Alors ni une ni deux, Chllluupp ! « Je vais leur faire sauter, moi, leur pont. » Hep ! Hep ! Hep ! cocotte ! Touche pas à mes Pierre Boulle, j'y tiens. J'irais peut-être pas jusqu'à donner un coup de Boulle car ça aussi ça a déjà été fait, mais tout de même : y a des limites !

Tout de suite, tu l'as imaginé rouge ton pont, comme le viaduc de Garabit. Puis t'es allée sur internet et tu t'es dit : « En matière de pont rouge, y a rien de mieux que San Francisco. » Alors t'as réfléchi un bon coup, au moins trois, quatre minutes comme pour le nom de tous tes personnages, et tu t'es dit : « Macondo c'est déjà pris, alors qu'est-ce qu'on peut faire avec San Francisco - California, Cisco-Cali, Co-Ca : Coca, voilà, j'ai ce qu'il me faut ! Ma-ville-fictive-fantôme-mais-qu'est-San Francisco-mais-qu'il-faut-pas-le-dire, elle s'appellera Coca comme… euh, comme quoi déjà ? Bon, c'est pas grave, je retrouverai bien une autre fois ce que c'est. »

Et pour ta ville, t'as fait comme pour le reste, quitte à ce que cela soit complètement aberrant : alors si je résume bien, il y a du désert, du climat continental et de la forêt équatoriale auprès de ta Coca, et c'est un port aussi, et il y a une baie, et il y a un très gros fleuve. Hmm, hmm, pas banal, en effet. Je crois bien que tout près aussi, mais tu ne nous l'as pas dit expressément, il doit y avoir au moins une savane, une toundra et l'Himalaya… et une mousson aussi… et la banquise même… et… Eh non, Maylis ! Ça peut pas coller ton truc, réfléchis juste un bon coup et tu te rendras compte par toi-même. Mais bon, j'arrête ici, ça vaut mieux car je vois déjà la pampa se profiler derrière le bocage normand.

Alors à ce stade, vous vous dites sans doute que je suis la pire langue de pute qui existe sur cette planète et vous n'avez peut-être pas tout à fait tort car, Maylis de Kerangal a fait ça bien, dans son style (bon, là, je sens que je m'enfonce). Y a pas à dire, c'est honnête. Pour moi, pas du tout abouti, j'ai pas toujours tout compris de sa syntaxe mais à sa façon, c'est quand même un peu de la littérature. Un genre de littérature, quoi.

Toutefois, j'aurais aimé tellement plus, tellement suivre un seul personnage et que les autres n'auraient fait qu'environner. J'aurais aimé le voir découvrir le chantier, se l'approprier, y jouer son rôle de pion et se rendre compte qu'il n'était qu'un pion dans cette immense et colossale partie qui se joue au-dessus de sa tête et dont il ne connaît qu'une infime partie des règles. J'aurais aimé voir ce personnage évoluer, se poser des questions, s'interroger sur son avenir, l'après pont. J'aurais aimé sentir palpiter les ouvriers comme dans En Un Combat Douteux, j'aurais aimé te lire toi Maylis, vraiment toi, et non le style que tu cherchais à contrefaire, un vrai style qui serait venu de toi et pas de tes lectures Chllluupp !

J'aurais aimé boire le jus de tes tripes et tu ne m'as donné à lire que ton cahier à spirales. J'aurais aimé poser mon oreille sur ta poitrine et sentir battre ton cœur, le tiens je veux dire, pas celui pour réparer les vivants et je n'ai réussi qu'à poser ma main sur la pile de livres que tu as lue au lycée. Et je me dis que c'est vraiment dommage ma petite Maylis, car t'avais sûrement le tonus en toi de faire un vrai bon truc personnel et fort et dont on se serait encore souvenu dans cent ans…

Et au lieu de ça, t'as préféré caresser monsieur Gallimard et monsieur jury Médicis dans le sens du poil. C'est dommage Maylis, car tu valais sans doute bien mieux que ça. C'est sûr qu'à court terme, t'as plus à y gagner, mais… Bon, bon, bon, allez, entendons-nous bien : moi aussi j'aime Denis Diderot et Walden, tout comme toi, mais je le garde pour moi, car, en soi, quand on ne vit pas sous mon toit, ça n'intéresse personne ce que j'aime et ce que je n'aime pas. Oh, et puis qu'est-ce que ça peut faire, cet avis minable n'est qu'un pont entre ton bouquin et moi… Mais dors en paix, Maylis, ce n'est que mon avis, mon misérable avis de pas grand-chose et puis, des gens bien plus autorisés que moi ont dit que c'était bien, c'est donc que c'est bien, à n'en pas douter...
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Avis mitigé pour un livre que j'avoue ne pas avoir terminé. Le sujet est noble et complexe et l'auteure (qui au demeurant m'avait emporté dans son "réparer les vivants") maîtrise pleinement le dossier.
Mais voilà, cela se rapproche presque d'une étude plutôt que d'un roman bien que le pont, la ville, les personnages, tout ou presque a été inventé.
Je me suis perdu dans le gigantisme de l'ouvrage et le mélange des genres. Avis exclusivement personnel je tiens à le répéter.
Et pour ceux qui pensent que construire un pont est une sinécure, ouvrez ce livre et vous découvrirez à quel point le côté technique et social d'une telle aventure est impressionnant (parole d'ingénieurs).
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En lisant ce livre je m'attendais à retrouver le même plaisir que j'ai eu à lire réparer les vivants. le style est effectivement similaire et j'avoue avoir aimer le livre plus pour la construction littéraire que pour la construction du pont. En effet cette dernière est lapidaire et je n'ai pas réellement ressentit ma présence sur ce chantier. A trop broder autour d'histoires parfois insipides parfois peu développées le livre devient rapidement un patchwork peu intéressant.
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C'est au retour d'un voyage à Dubaï que John Johnson, fraichement élu maire de Coca, ville de Californie, entreprend de mener une politique de développement de l'urbanisme au sein de sa circonscription. Subjuguer par le chantier permanent qu'est la cité des émirats qu'il qualifie « d'espace ou la maîtrise se combine à l'audace » ce qui pour lui est « marque de puissance », il se lance dans un projet de restructuration infrastructurelle. Projet qui le conduit à faire bâtir un pont qu'il veut symbole de la nouvelle Coca. La naissance de ce pont va exiger l'intervention de professionnels du bâtiment et de bras en tout genre. Ces ouvriers venant d'un peu partout et ayant chacun leurs histoires personnelles vont se mêlés à la vie de Coca durant la longue période du chantier. Toute cette masse salariale va être dirigée par Diderot, célibataire endurci, dipsomane invétéré, et mordu du travail ayant pour principe « de toujours rendre un chantier dans les délais ». Pour résumer, le récit de « naissance d'un pont » est celui de destins croisés participant, subissant, ou protestant à la construction d'un pont. de leurs passé, de celui de la ville et de leurs présents respectifs.A travers Naissance d'un pontMaylis de Kerangal aborde différents thèmes liées aux concepts de rapport, de cause et de conséquence le tout pouvant être rapporté au voyage. En racontant l'histoire de la construction d'un pont, elle ne se contente pas de nous abasourdir de donné techniques (biens qu'elle s'adonne à cette tâche avec brios), elle raconte également la vie des acteurs de cette construction. Leurs passés, celui de la ville (cause), leurs interactions (rapports), et de ceux qu'elles engendrent (conséquences). C'est donc bien de voyage dont il est perpétuellement question ici, voyages professionnel par le biais de personnages venus d'un peu partout pour travailler sur la construction d'un pont, partant et revenant chaque jours sur le chantier. de voyage temporelle, nous faisant au fil des chapitres faires de véritables bon dans le temps en narrant le passé de certains personnages, ou de la ville de Coca, de manière rythmée mais non chronologique. Ou bien encore de voyages à travers sois, quelle fait vivre à ses personnages en dépeignant les changements que la ville opère sur eux, un peu comme en réponse au changement qu'ils viennent effectuer sur le paysage de cette derniers.
Bien que toute cette analyse soit seulement supposé, de manière implicite, par un narrateur qui est totalement détacher du récit, et n'y apporte aucun jugement direct, n'emploi jamais la première personne du singulier mais décris sans s'impliquer des actions et des situations. Quand elle vient saupoudrer un tant soit peu de philosophie ou de verves poétiques c'est toujours de manière courte, discrète, et aux travers des paroles ou pensées de l'un de ses personnages. Passages rare mais bien plaisant qui vienne alléger le rythme général du récit un peu lourd, à l'image du chantier ou de la ville où il se déroule. C'est en effet sans embellir, mais néanmoins sans non plus enlaidir la description de ses péripéties, que de Karengal nous offre le récit de la naissance d'un pont. Ce qui donne à la lecture un coté terre à terre, directe et réelle. La description du décore constitue la majeur partie du récit, c'est un roman descriptif.
A mon gout l'auteur a bien sue retranscrire l'ambiance remplie de contraste émanant de l'atmosphère d'un chantier de cette envergure, pouvant être à la fois froide et terne, ou bien chaude et électrique. Ainsi que les rapports humains si particuliers, s'y nouant paradoxalement entre distance profonde et rapprochement immenses, méfiance acerbe et éxcé de confiance. Elle nous fait voyager avec une bande de nomade sédentarisé pour l'accomplissement d'une oeuvre, ce qui a dalleur été l'histoire de toute les populations de Coca. On voyage comme eux avec intérêt mais également avec un peu de peine parfois. En effet même si les phrases sont très joliment écrites et glisses avec superbe à l'orale, la complexité des mots qui les encombrent et en mêmes temps les embellisse, entrainent une certaine difficulté de lecture. le rythme parfois un peu lent en rebutera également plus d'un. Mais si l'on fait l'effort d'accompagner sa lecture par l'ouverture incessante d'un dictionnaire ce voyage au coeur de la vie de de Coca et de ses Hommes en vaut vraiment la chandelle.
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Si l'idée de départ est originale et intéressante (raconter le lancement d'un grand projet, vu par les acteurs du chantier lui-même, depuis les cadres jusqu'aux ouvriers), et si l'auteur s'est manifestement bien documentée (les étapes du projet, les difficultés rencontrées, sont décrites de manière crédible), le livre n'est qu'une demi-réussite. le style est vite irritant par la multiplication des effets faciles (phrases ampoulées, métaphores obscures destinées à "faire littéraire"). L'intrigue ne va nulle part et ne parvient pas vraiment à intéresser au delà de quelques chapitres. Une vraie déception compte tenu du sujet, qui est une trouvaille et méritait un autre traitement.
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Roman précédé d'une rumeur plus que flatteuse et qui a connu un beau succes d'estime. du coup, je m'attendais à un livre facile à lire, du style Karine Pancol Ou Levy
Oi, il n'en est rien , car l'auteur déploie une plume bien à elle, avec des phrases très longues et un style proche du documentaire, s'interessant à des micro evenements ( comme appels d'offres) à la périphérie de la construction du pont.
du coup, l'ensemble déconcerte rapidement et laisse une impression bancale et hachée, loin des sagas américaines sur des sujets similaires. Dans ke style roman choral autour de personnages liées à un évenement en commun, Colun Mc Nann avec son dernier roman avait fait un chef d'oeuvre, ici, le pont accouche quand meme d'une souris. Pour moi il s'agit d'une oeuvre ambitieuse et estimable, mais hélas ratée.
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Et bien voilà !
Deuxième tentative avec cette auteure, deuxième échec.
Sauf que cette fois je ne suis pas allée au-delà d'une trentaine de pages.
Phrases trop longues alambiquées.
Vocabulaire clinquant, intellectuel à outrance, comme plaqué.
Et pourtant j'aime les beaux mots, les mots rares.
Mais ici, ils n'ont rien de naturel et de spontané..
Il y a décidément incompatibilité entre Mme de Kerangal et moi.
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Le problème avec Maylis de Kerangat, c'est qu'on voit trop la trame du tissu. Elle a manifestement fait des recherches poussées sur un sujet qu'elle ne maitrisait pas, le gros oeuvre en BTP, jusque là rien à dire, au contraire, elle a bien fait son boulot d'écrivain en amont. Mais le problème c'est qu'elle nous étale ensuite tout son nouveau savoir et qu'on voit littéralement entre les lignes tout ce travail de préparation. Trop d'étalage de ses connaissances nuit. J'avais déjà eu le même ressenti dans sauver les vivants.
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Construire un pont, c'est long .. en lire l'histoire de son édification est long aussi .... c'est pourtant très bien écrit. A chaque page je m'attendais à ce que l'histoire s'emballe un peu ... mais non ...et cette longue attente a gâché un peu ma lecture.
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Un gigantesque ouvrage d'art va remplacer le vieux pont de Coca, toujours encombré, engorgé, embouteillé. le chantier sera pharaonique. Des milliers de gens travailleront sous les ordres de Georges Diderot.
A travers la relation de l'élaboration et de la progression des travaux, Maylis de Kérangal nous invite à suivre quelques destins qui se croisent, qui se télescopent parfois.
Si les histoires de Georges Diderot, Katherine Thoreau, Summer Diamantis et tous les autres nous accrochent, nous touchent, parfois nous passionnent, elles sont malheureusement noyées dans un fatras de données techniques et de précisions concernant la construction du pont, qui m'ont assommée et que je n'ai lues qu'en pointillés. de nombreux passages sont longs, trop longs et soporifiques. Je devais me forcer pour en poursuivre la lecture! J'ai donc poussé un grand soupir de soulagement en arrivant à la dernière page.
Le style au moins est-il accrocheur? Hélas, la majorité des phrases s'étale sur dix lignes au moins et les constructions sont alambiquées. Des descriptions interminables, un début dressant des portraits éclatés de personnages qui n'ont aucun rapport les uns avec les autres et n'en auront, pour la plupart, aucun tout au long du roman, n'attirent pas du tout le lecteur. du moins, ils n'ont pas réussi à capter mon attention, et donc, malgré d'indéniables qualités (critiques élogieuses, attribution de prix), je n'ai pas aimé ce roman.
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