Après la lecture, il m'est spontanément venu à l'esprit deux adjectifs : « jouissif » et « excessif ».
Tout, dans
Pacifico, peut être qualifié de la sorte. L'histoire, les personnages, le style.
L'histoire, c'est celle de deux expatriés français qui bossent dans un fast food aux États-Unis, et qui percent petit à petit toute l'horreur et le secret de l'industrie du poulet. Onirique et délirant. Réaliste et métaphorique.
Les personnages, l'auteur et le narrateur, qui sont deux personnes distinctes… sauf quand prend l'envie au narrateur de lutiner, auquel cas l'auteur reprend du service, en toute transparence. Cela donne à la fois un côté complètement artificiel et très crédible. Paradoxal.
Le style, lui, est soumis aux envolées lyriques du comte, et c'est finalement ma seule critique. Je pense qu'il aurait à gagner de ménager sa monture, et à prendre sur lui parfois, à censurer ses élans de plume, de manière à donner plus de force au reste. Il n'empêche qu'il demeure de nombreux passages que je qualifierais de brillants.