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4,03

sur 614 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je n'avais encore rien lu de Kerouac.
Voilà un livre qui appelle aux voyages, à la communion avec la nature qui nous entoure, presque un retour aux premiers temps, où l'homme se contentait de ce qu'il trouvait sur place. Ses descriptions de ballades en montagne sont très réalistes. C'est un livre emplit de fraîcheur, où l'homme se retrouve dépouillé de tous ses artifices qu'il s'impose, ou que la société qu'il a crée lui impose.
En tous les cas, c'est pour moi, une heureuse découverte. Et hop! mon sac à dos.
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Avec « les clochards célestes », Kerouac a nous certainement offert son plus beau roman. Selon moi, supérieur même à « La route » qui a pourtant fait son succès planétaire. Quel bonheur en effet de retrouver la fraicheur des premiers instants de la beat génération. Quelle liberté, quelle liberté profonde… ! La vie s'égrainait en poèmes et en déclamations, en odes à la nature, et en beuveries joyeuses. le personnage de Japhy (Garry Snyder) donne toute sa force au roman. C'est lui qui le premier redécouvre les maitres du T'chan, emprunte à leurs folies, poursuit leurs contemplations. Lui, qui prend le large, comme appelé par l'autre rive ; et qui part déjà…
Merci Jack.
Merci Garry.
Merveilleux fous du Zen…
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C'est une maison bleue
Adossée à la colline
On y vient à pied
On ne frappe pas
Ceux qui vivent là
Ont jeté la clé
On se retrouve ensemble
Après des années de route
Et on vient s'asseoir
Autour du repas
Tout le monde est là
À cinq heures du soir

San Francisco - Maxime le Forestier.

Tout l'univers de la beat generation. Les filles portent des bottes en caoutchouc et des manteaux tibétains à boutons de bois. Les garçons sont tous un peu poètes, composent des Haïkus et s'adonnent à la méditation. On se déplace en auto-stop ou l'on saute sur la plateforme des trains de marchandises. le soir, dans les appartements, on pose des foulards rouges sur les lampes et on sort les guitares, on boit, on fume et on refait le monde. Notre sac à dos est toujours prêt, on déroule une natte de paille sous un arbre, on allume un feu de camp, on nage dans les rivières, on boit du lait de chèvre, on fait des bouquets de fleurs. On refuse de travailler et de consommer et c'est sur la route qu'on est dans son élément.
C'est ainsi que va la vie de ces clochards célestes, adeptes avant l'heure du minimalisme et de la sobriété heureuse.

A courir du Pacifique à l'Inde, on voulait quoi?
On voyait partout des sardines
Alignées dans de l'huile de moteurs.
Fallait donc qu'on couse à nos Jean's
Des fils de couleurs.
On était nés sur des ruines.
The times were changing.
On pouvait planter des fleurs.
On voulait juste des jours meilleurs,
Juste des jours meilleurs.

Les jours meilleurs - Maxime le Forestier.

Challenge Multi-Défis 2022.
Challenge ABC 2021-2022.
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La Californie à l'heure de la philosophie zen.

La méditation zen et le retour aux sources auprès d'une nature des plus sauvage, le vagabondage dans les coins les plus sordides des Etats-Unis aux "parties" sans fin de la "beat generation", cet ouvrage de Jack Kerouac nous mène à la suite de Ray, un garçon un peu paumé, à la recherche d'un peu de sens dans ce monde trop conformiste.
Dans cette petite société à la marge, nous rencontrons des gens originaux, adeptes de la contre-culture, entre phases de profondes introspections et d'interrogations collectives débridées.
Petit roman sensible aux personnages attachants.
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Mais contrairement à moi, ils avaient honte de céder à leurs désirs". Cette extrait apparaît au milieu du livre. Kerouac y parle de ses voisins qui s'étonnent de le voir passer toutes ses journées, dans la forêt , à ne "rien faire" ou à étudier alors qu'il"est trop vieux pour être étudiant."Et c'est en celà que se trouve toute la frustration et l'admiration que suscite que Kerouac à chacune de mes lectures: Son courage. Il a une vision du monde, de la vie. Vision emplie de générosité, d'empathie, et il vit pleinement cette vision, ne trahit ( ou rarement) aucun de ses principes. Dans les clochards céleste, il raconte ses errances, ses rencontres, ses amis, ses découvertes, ses illuminations. Il est en pleine expérimentation des percepts bouddhistes, en compagnie de "clochards" et en particulier de Japhy, un bûcheron issu de l'Amérique profonde, rencontré lors d'une lecture de poésie dans un bar de San Francisco. Et c'est le coup de foudre idéologique entre les deux. Japhy aussi sillonne le pays, mène une vit de moine, entouré de poésie et de lectures métaphysiques, médite dans sa cabane, reçoit tous les artistes du coin, pratique l'amour libre, mais il est surtout passionné d'alpinisme, passion qu'il veut faire découvrir à Kerouac (Ray smith dans le livre) et Kerouac est bien sur d'accord. Ils traversent donc le pays, partant à la découverte des meilleurs sites pour faire de l'escalade et camper. Japhy apprend à Ray (et à d'autres) les bases de l'escalade et du camping, les techniques de survie, et pour Ray, c'est la découverte d'une autre liberté, encore plus grandiose que celle qu'il connait jusque là, sans doute parce que plus liée à la nature et aux sources de toute vie.Ils escaladent les sommets de Californie, et ça donne lieu à des pensées lumineuses et chaleureuses.....mais drôles parfois, parce que malgré toute sa bonne volonté, Kerouac est humain, et cède parfois à des désirs simples: un bon lit, un vrai repas....une petite envie de luxe, ou au moins d'un minimum de confort, et n'hésite pas alors à maudire et rejeter toutes ses aspirations....pendant juste quelques minutes....le temps du bonheur suivant, celui d'un abri rocheux, magiquement éclairé par un feu de camp, ou alors le plaisir d'être réveillé tous les matins, dans son sac de couchage, par le passage fulgurant d'un colibri. Ray passe d'un type de compagnie à l'autre ( solitude absolue, groupes de poètes, citoyens "normaux") et d'un décor à l'autre ( routes sans fins, forêts majestueuse, villes industrielles asphyxiantes) et transmet ses émotions à la fois sincères et contradictoires, reflets de son ouverture d'âme et de coeur au monde qui l'entoure.Il ne résiste à aucune émotion, les laisse toutes le traverser et les restitue sublimées, honnêtes. L'Amérique que décrit Kerouac est un monstre effrayant, broyant tout sur son passage, dépourvue d'âme. Et pourtant, elle est riche de poètes, d'êtres sensibles et lucides, luttant contre ce qu'elle devient tout en lui rendant hommage, et qui malgré leurs tentatives de fuir le plus loin possible, y reviennent, comme attirés irrésistiblement, l'évoquant à l'infini. Je lis souvent en écoutant de la musique (principalement pour court-circuiter les parasites autour de moi) et jamais une musique n'a semblé convenir à ce point à une lecture: La BO de American Beauty https://www.youtube.com/watch?v=gHxi-HSgNPc Même le titre est parfait, avec un extrait pareil :" Les chiens méditaient aussi, tout debout. Il régnait un calme absolu. Toute la campagne n'était que gel et silence. On n'entendait même pas le le léger bruit d'un lapin ou d'un raton laveur. Rien que le merveilleux silence glacé. Un chien aboya, à sept ou huit kilomètres, du coté de Sandy Cross. Un très , très léger ronronnement de camion s'élevait à quelques vingt kilomètres; du côté de la route 301, dans la nuit. Une fois ou deux retentit dans le lointain le bouhouhou des trains Diesel qui remontaient vers New Yrok ou descendaient vers la Floride, emportant voyageurs ou marchandises. Une nuit bénie. Je tombais aussitôt dans une transe atone, vide de toute réflexion, qui me révéla une fois encore que je pouvais cesser de penser.Je soupirais d'aise en me rappelant que je n'avais plus besoin de penser. Je sentis tout mon corps sombrer dans une extase à laquelle je pouvais enfin croire. J'étais détendu et réconcilié avec le monde éphémère des rêves et des rêveurs. J'avais fait la paix avec le rêve lui même. J'écris ses lignes, les écouteurs plus que vissées aux oreilles, tentant douloureusement de ne pas être envahie par le vacarme de ce qu'il y a de plus vulgaire et abjecte chez l'homme: l'absence totale de beauté, un état bestial dénué de la force de la bête. En cela, je n'ai apparemment pas saisi Kerouac, lui qui ne semble pas connaitre de mépris envers qui que ce soit, il est tour à tour admiratif, craintif et au pire indifférent. Les livres de Kerouac sont de ceux que je suis prête à relire tout de suite ( et c'est le cas à l'instant, en recopiant mes notes), aussitôt la dernière page lue. Les livres de Kerouac sont de ceux qui poussent à parler de soi dans une critique sensée aborder un texte, son style...etc. Parce que les livres de Kerouac ne sont pas juste des livres, ils sont un tête à tête avec un être sensible. Lire Kerouac est dangereux pour le repos de l'âme, à déconseiller.

'American Beauty' - Thomas Newman (from the 'plast
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Pilier phare de la Légende de Duluoz, grande saga esquissée par Kerouac avec la plupart de ses romans et dans laquelle il ne raconte en fin de compte que l'histoire d'un même personnage, avatar de l'auteur, Les Clochards Célestes reprend plusieurs grands thèmes et motifs de son célèbrissime chef-d'oeuvre, Sur la route, mais s'en éloigne sur beaucoup d'aspects.

Si les protagonistes d'On the road étaient animés d'une soif inépuisable du toujours plus loin, poussés sans cesse à continuer leur chemin sans s'arrêter sur un plan horizontal et à couvrir le plus de distance possible, c'est vers la verticalité que tendent les Dharma Bums. En effet, si l'on retrouve plusieurs passages de longs voyages en auto-stop ou trains de marchandise, en toute illégalité bien sûr, car leur situation est beaucoup plus précaire que celle des étudiants du précédent roman, ceux-ci ne sont que des phases de transition dans l'attente de trouver un endroit où se poser, renversant ainsi la structure à laquelle Kerouac nous avait habitués.
Et ces endroits, ce sont le plus souvent des montagnes. Leur ascension fait d'ailleurs partie des passages les plus beaux du livre. Cette volonté de se retrouver isolé de tout, de parvenir au somment du monde, et de trouver la paix avec soi-même, fait écho au voyage introspectif et spirituel des personnages, fervents convertis au Bouddhisme Zen, qui offre de très nombreux moments de folie durant lesquels ces gais lurons réfléchissent ou discutent du sens de l'existence, la plupart du temps en racontant n'importe quoi, le doute restant permis puisque si je ne m'abuse (et non pas six jeunes m'abusent), c'était la religion à laquelle l'auteur adhérait.
Ainsi, le schéma narratif du roman est le suivant : Voyage-Ascension-Voyage-Ascension-Voyage-Ascension-Voyage-Ascension. Mais si la première et la dernière escalade concernent bien un sommet géographique, les deux autres sont uniquement centrés sur le cheminement psychologique de Smith, vagabond illuminé sous l'influence constante de Japhy, pendant religieux de Dean Moriarty ; le héros semble condamné à n'être qu'un suiveur, même si le phénomène est ici bien plus relatif que dans Sur la route. Les deux compères et leurs amis mènent une existence insouciante et libre qui préfigurent clairement le mouvement hippie, avec orgies chasses aux papillons en tout genre.
Bien sûr tout ce cirque ne serait rien sans l'écriture de Kerouack, qui a beau déplaire à beaucoup même parmi ses fans, mais me convaincra toujours. La frénésie des déplacements ne nous surprend guère mais mettent maintenant en valeur des moments plus posés que l'on n'avait pas l'habitude de voir, garni de descriptions, de longues discussions, de flâneries, dans un style beaucoup plus conventionnel, mais qui s'emballe dans les phases paroxystiques (quel joli mot) que sont les découvertes du monde nouveau que constituent les montagnes, sortes de continents engloutis dans les nuages qu'il n'appartient qu'à l'homme de redécouvrir.

Équivalent intérieur des pérégrinations de Sur la route, Les Clochards Célestes, sans atteindre la perfection de son prédécesseur, n'en demeure pas moins un fabuleux voyage initiatique sur le toit du monde qui vaut le coup d'oeil et dont vous vous souviendrez longtemps.
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Magnifique !
Passionnée d'astrologie, me suis plongée depuis peu dans la signification des chakras et ce livre a été un "complément" à mon initiation à la compréhension du bouddhisme pour moi. Je m'interesse beaucoup à cette religion (sans pour autant la pratiquer !) et Jack Kerrouac m'a beaucoup aidé à m'intégrer dans la pensé d'un bodhisattva. Dans ce roman parfaitement écrit (les détails des personnages et des lieux sont top !), nous suivons l'auteur à travers les routes et les paysages américains, à la recherche de son éveil intérieur. Passionnant; j'admire la manière dont se file l'avancée de cette progression spirituelle ! de plus les personnages poètes/bohèmes cités dans ce roman ont tous une très forte personnalité qui nous pousse à nous attacher à eux (pour ma part, j'ai eu un immense coup de coeur pour le personnage de Morley !), d'autant plus quand on sait que certains d'entre eux sont réels. J'ai nettement préféré Les clochards célestes à son rouleau Sur la route que j'ai également lu et qui m'a quelque peu ennuyé... À lire absolument !
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Le meilleur livre de Kerouac, ou son souffle epique et triste a la fois, sa verve plus extravagante que jamais et sa galerie de personnages donnent la mesure du genie litteraire qu'il etait.
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Ray Smith se définit comme un clochard céleste. Adepte du bouddhisme, il parcourt les Etats-Unis en empruntant clandestinement des trains de marchandise ou en faisant du stop. Il échange sur sa philosophie avec son ami Japhy, coureur de jupons, bûcheron à ses heures, spécialiste du haïku et de la littérature japonaise, alpiniste hors norme. A deux, mais aussi seul, le narrateur débat du sens de la vie, de la société moderne, des religions et de la nature.

Hymne aux grands espaces, à la nature sauvage, à la liberté et à Bouddha, ce récit nous en met plein la vue avec ses descriptions de paysages fantastiques. Il nous ouvre aussi au zen et au bouddhisme. Il donne envie de larguer les amarres et de vivre de peu en traçant la route, tel ce clochard céleste qu'il est difficile de ne pas assimiler à Kerouac lui même.
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Au milieu des années 1950, Kerouac fréquente des adeptes du bouddhisme. Lui et ses potes gravissent une montagne, font l'amour à une jeune nymphomane, vivent avec presque rien, se saoulent la gueule mais surtout, ils philosophent sur la vie.

Ce livre est une étape ultérieure à Sur la route. Kerouac s'est réconcilié avec la vie et il a choisi la spiritualité pour comprendre l'univers et la place qu'il y joue. C'est un livre frappant de sincérité où l'errance joue encore un rôle fondamental. Mais contrairement à Sur la route, Kerouac n'est pas dégoûté par la société. Il la voit avec toujours autant de lucidité mais c'est désormais un philosophe qui s'adresse à nous.

Après la révolte se pose —et se posera toujours— la question « Oui mais kesse qu'on fait? » Et la réponse de Kerouac est déroutante dans tous les sens du terme. Alors qu'il est en voie de devenir l'écrivain le plus important de sa génération, Kerouac prêche la simplicité, la tolérance et la communion avec la nature. Mais aussi de prendre le temps de vivre pour trouver sa propre voie.

L'écriture de Kerouac est moins flamboyante que dans Sur la route —ce qui lui vaudra d'être attaqué sans merci par la critique— mais elle est d'une remarquable efficacité. Kerouac possède un talent pour raconter, décrire et nous faire vivre ses excursions. Ses personnages sont bien campés et le seul bémol est leur grand nombre dans certains passages du livre, ce qui rend le récit légèrement confus par endroit.

Impossible de ne pas faire de lien entre Les clochards célestes et Sur la route. Sur la route est une longue dérape entre potes qui en ont marre. Les clochards célestes, c'est un peu la suite, lorsqu'on a fini par reprendre le contrôle du véhicule (ou de sa vie) et qu'on s'éloigne de ce qui aurait pu devenir une scène d'accident funeste. Kerouac a fini par trouver sa voie —différente de celle des autres protagonistes de Sur la route. C'est celle de la simplicité. Il n'est plus attiré par les héros plus grands que nature de Sur la route mais par les clochards célestes, des êtres anodins en apparence mais dotés de sagesse. Ils peuvent avoir l'aspect de clochards et voyager en train de façon illicite. Mais ils peuvent aussi vivre sur une terre en Californie, avoir des enfants et faire leur pain eux-mêmes.

Ce livre n'est pas celui qu'on attendait de l'auteur de Sur la route. Ça lui vaudra d'être attaqué à la fois par la droite conservatrice et la gauche qui lui reproche sa mollesse. Même ses anciens potes beats se distancieront de lui. Mais Kerouac a clairement trouvé sa voie et il a légitimé le fait d'être un parfait outsider, incompris peut-être, traîné dans la boue sans doute mais intègre envers lui-même.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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