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Philippe Kerr profite toujours de ses incursions dans l'Histoire pour nettoyer certains mythes. C'est un écrivain qui a pour habitude de beaucoup se documenter avant d'écrire chaque livre.

Son humour british grinçant et pince sans rire est délicieux et l'ensemble sonne joliment juste. Son amour de l'ironie cosmique et ses descriptions très visuelles sont un régal.

Ce polar historique étonnant plonge le lecteur dans un pan peu connu de la Seconde guerre : l'occupation allemande en Grèce.
Le pays est dévasté par le conflit et l'occupation, et son économie et ses infrastructures sont en ruine. le pays compte plus de 400 000 victimes et ses communautés juives sont presque entièrement exterminées dans la Shoah.

Bernie Gunther s'en va en Grèce. Il est toujours aussi tourmenté, son esprit plus tortueux que jamais, est toujours incapable de s'adapter au monde moderne. Cynique, obsédé par la vérité et passionné, il nous offrira de beaux moments où son génie fait la différence.

L'avant-dernier Philip Kerr atteste du même art du récit et de la mise en scène que les précédents. Un travail d'orfèvre dans la documentation et une manière bien particulière de faire partager aux lecteurs le moindre des instants vécus par Bernie Gunther, dont on ne se lasse jamais.

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Comme je l'ai écrit dans une critique précédente, je ne crois pas que Philip Kerr puisse jamais me décevoir, ses romans (en particulier la série Bernie Gunther) m'ont tous laissé une forte impression. Toutefois, le dernier en liste, L'offrande grecque, s'il est un bon roman, n'a pas réussi à se classer au niveau des précédents, selon mon humble avis. C'est que cet opus commence lentement, très lentement. Gunther travaille dans une morgue, une ancienne connaissance le force à participer à une tentative d'extorsion, il se fait offrir un poste d'enquêteur pour une compagnie d'assurance où il règle quelques indemnisations frauduleuses à Munich… Plusieurs petites affaires qui n'ont rien en commun (en apparence) et qui ne semblent mener nulle part. Bien sûr, on se doute que tous ces éléments finiront par s'imbriquer les uns dans les autres mais, en attendant… Ainsi, après une centaine de pages, l'intrigue principale prend son envol, tout comme Gunther qui prend la direction de la Grèce où il doit enquêter sur l'incendie qui aurait fait sombrer un navire allemand et sur son propriétaire, qui réclame l'indemnisation à sa compagnie d'assurance. Il va sans dire qu'il y a anguille sous roche et que cette mission en cache une autre, plus importante. D'ailleurs, rapidement, il y a mort d'homme.

À partir du moment où Bernie Gunther arrive à Athènes, mon intérêt s'est émoussé. D'abord, il y a la découverte de la capitale, ses rues étroites, la circulation, les églises partout, les cousins nombreux qui viennent en aide les uns aux autres, la corruption (mais à certaines conditions, par exemple, jamais le dimanche!), les contradictions ou ce qui pourrait paraitre étrange dans mes contrées nordiques, par exemple, un prêtre fumant cigarette sur cigarette et roulant dangereusement à moto. Ah… la Grèce… Ensuite, les personnages sont toujours une grande force de Kerr. D'abord, il y a Gunther (que l'on retrouve sous un nouveau nom d'emprunt, Christof Ganz), foncièrement et impitoyablement honnête, toujours à la recherche de la vérité, qui n'a pas la langue dans sa poche, même si cela lui attire inévitablement des ennuis. Ensuite, la brochette de personnages secondaires est toute aussi impressionnante : Achilles Garlopis, qui assure la liaison en Grèce, lâche et trop bavard ; Siegfried Witzel, un spécialiste de la plongée, homme irascible ; le lieutenant grec Leventis, mesquin ; une espionne du Mossad intimidante qui recherche des anciens nazis ; la jolie Elli, l'acolyte de rêve…

L'offrance grecque est autant un roman policier qu'un bouquin d'espionnage historique, il était impossible de ne pas faire référence à tout cela : la deuxième guerre mondiale, l'occupation allemande de la Grèce, les exactions des nazis là-bas (déportation et vol des juifs de Thessaloniques, demandes de réparation de la Grèce, etc.) dont on a moins entendu parler, des fouilles archéologiques, dont certains artefacts sont acheminés en secret à l'étranger, la reconstruction du pays, etc. L'auteur Philip Kerr trouve le moyen d'amener chacun de ces sujets (et d'autres) de manière naturelle et graduelle, facilitant la compréhension. Jamais je ne me suis senti noyé dans une mer d'information malgré la quantité de données. Il faut dire que le tout est balancé par une bonne dose d'action. Malgré son âge (la soixantaine?), Gunther est encore en forme, il sait donner ert recevoir des coups de poings et maitriser des individus dangereux. Puisque l'auteur est aussi cynique que son protagoniste, il n'oublie pas d'écorcher quelques personnages historiques au passage, à commencer par le premier chancelier d'Allemagne de l'Ouest, Konrad Adenauer, ou bien son homologue grec Konstantin Karamanlis.

J'ai trouvé ce roman un peu plus complexe que les précédents. J'avais l'impression que l'intrigue s'en allait dans trop de directions différentes et j'ai mis du temps à coller les morceaux. du moins, tous les morceaux. Même si mon opinion de L'offrande grecque n'est pas aussi élevée que celle des autres tomes, j'ai tout de même apprécié l'expérience. Il faut en profiter puisqu'il ne reste qu'un dernier bouquin à la série…
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Athènes, nid d'espions et repaire de nazis : il y a un peu de OSS 117 dans L'offrande grecque de Philippe Kerr, traduit par Jean Esch. Mais le parallèle s'arrête là, car il y a un monde entre Hubert Bonisseur de la Bath et Bernie Gunther.

À l'heure où les grands pays européens s'apprêtent à solder les comptes de la dernière guerre en créant la CEE, Bernie a également abandonné son encombrant passé pour se refaire une nouvelle vie à Munich en travaillant de nuit dans une morgue. Une rencontre et une opportunité surgie du passé : voilà Bernie embauché comme enquêteur au sein de l'assureur Munich Re, chargé de traquer les arnaques.

Envoyé en Grèce pour savoir s'il convient d'indemniser un mystérieux bateau qui a coulé, Bernie va découvrir que les anciens pontes nazis sont à nouveau actifs et entendent bien profiter des trésors juifs spoliés quinze ans auparavant. Alliés ou faux amis, repentis ou fascistes toujours actifs, amoureuses sincères ou espionnes du Mossad, bien difficile de faire le tri dans ce jeu de rôles grec qui ramène sans cesse Bernie vers son passé.

C'est original, rythmé et toujours très drôle, avec un nombre délicieux d'aphorismes à en faire exploser la rubrique citations de Babelio. La deuxième moitié est peut-être un peu longuette et légèrement plus nébuleuse, mais pas au point de gâcher le plaisir de lecture de cet excellent polar.
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De nombreuses légendes subsistent sur des biens spoliés à des Juifs, qui dorment dans la mer après le naufrage des bateaux coulés pendant le conflit qui acheminaient leurs butins vers l'Allemagne, via la Suisse. C'est le cas ici avec l'or des juifs de Thessalonique.
Ce roman historique met en scène Bernie Gunther, qui va devoir se confronter à de grosses pointures l'ancien SS Hauptsturmführer Aloïs Brunner et de Max Merten, tous deux pourchassés après la guerre et qui échapperont à la peine de mort ou verront leur peine diminuée .
C'est une lecture qui tient en haleine .
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Avant-dernier roman à paraître de Philip Kerr, l'Offrande grecque reprend le cours de la vie de Bernie Günther, le personnage fétiche de Kerr, en 1957 à Munich. Bernie a récupéré une identité d'emprunt, Christof Ganz, pour échapper à d'éventuelles poursuites du fait de son passé dans la SS pendant la deuxième guerre mondiale. Il vivote en tant qu'employé à la morgue de l'hôpital, lorsqu'un officier de police le reconnaît. Corrompu, ce dernier l'entraîne contraint et forcé dans une sombre affaire. Toujours méfiant, Bernie réussira à se sortir de ce chausse-trappes et se verra proposer un emploi d'enquêteur pour les assurances Munich Re. Un poste tranquille, bien payé, qui lui permet d'exercer son esprit aiguisé. Après un premier succès, qui a évité à la compagnie de rembourser abusivement une assurance-vie, le voilà envoyé à Athènes vérifier dans quelles conditions un bateau bien assuré a pu sombrer en mer Égée.

Au travers de cette enquête, à une époque où l'Allemagne relève déjà la tête, en réussissant son envolée économique sous la direction du « Vieux », le chancelier Konrad Adenauer, Kerr revient sur une période méconnue du second conflit mondial : l'invasion de la Grèce par les nazis. Alors que les forces italiennes de Mussolini ne parvenaient pas à s'imposer, l'intervention allemande en avril-mai 1941 conduit à un partage des zones d'occupation en Grèce. A Salonique (Thessalonique aujourd'hui), les juifs séfarades majoritaires dans la population vont être conduits à compter de juillet 1942 vers les camps de la mort sous l'égide notamment d'Alois Brunner. Un criminel de guerre que Günther va croiser, comme d'autres anciens nazis, dans ce pays encore marqué par une terrible guerre civile opposant communistes et monarchistes au sortir de la guerre.

Le début du livre, c'est à dire la partie qui se passe à Munich, est à mon sens la moins réussie. Kerr en est presque à s'auto-parodier. Bernie ne fait pas un pas sans être rattrapé par son passé. Kerr multiplie des dialogues excessifs où Bernie jette son acidité à chaque phrase. Pour autant, lui, qui était capable d'en remonter aux dignitaires nazis, semble presque apeuré d'être découvert et de se retrouver en captivité. Et ce alors qu'au même moment des chefs nazis emprisonnés pour de longues durées, suite aux procès d'après guerre, ont déjà été libérés et ont repris leur place dans la société allemande. Kerr exagère le danger qui pèse sur Günther, pour justifier les mauvais choix qu'il va lui faire enchaîner, alors qu'il devine les pièges qu'on lui tend.

La partie grecque du récit, bien plus longue, est plus cohérente. Bernie découvre un pays qu'il ne connaît pas, est assisté par un correspondant local de Munich Re, un peu couard mais plein de ressources, et comprend rapidement que le naufrage du navire assuré cache des trafics de grande ampleur. Il fait aussi la connaissance d'une belle assistante juridique, à qui, à l'inverse de son naturel, il tente de résister. Il pressent que la belle hellène a des arrières-pensées. Comment une créature aussi parfaite pourrait-elle s'intéresser à un vieil Allemand au passé obscur ?…

Pour autant, Kerr cède à la facilité. Tous les personnages qu'il introduit s'avèrent importants pour l'intrigue. Rien n'est gratuit. Günther ballade sa paranoïa et le pire est qu'il a raison de se méfier. Kerr se laisse aller à quelques scènes ahurissantes et fait des alentours de l'hôtel d'Angleterre un nid d'espions.

Reste un livre qui se lit tout seul, avec un grand plaisir, quand, comme moi, on s'est pris d'affection, depuis des années, pour ce personnage improbable qu'est Bernie, intelligent, mais coincé par sa réputation de flic, associé malgré lui au régime nazi. L'ouvrage est sans grande surprise, quand on connaît la trame des ouvrages de Kerr, mais il donne une fois encore un coup de projecteur sur les drames de la seconde guerre mondiale. La présence de juifs grecs dans les camps de concentration est rarement citée.
Un Bernie Günther, même de second ordre, reste un livre dont on se rappelle longtemps.
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Traduit de l'anglais par Jean Esch

J'aime beaucoup cet auteur, hélas décédé, et son anti-héros récurrent et sympathique, Bernie Gunther
Toujours cynique, rusé et machiavélique Bernie, même s'il est dorénavant et tout à fait illégalement Christof Ganz.
Il voyage beaucoup car le voici cette fois en Grèce, à Athènes, pour le compte d'une société d'assurance. Nous sommes en 1957.
L'auteur s'appuie toujours sur de bonnes bases historiques, ce qui rend le récit très intéressant, historiquement parlant.
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Un roman posthume, un polar historique de la série Bernie Gunther.

On y retrouve l'humour grinçant de son héros, mais un héros fatigué, qui vit sous un faux nom à Munich où il est préposé à la morgue. Il acceptera un poste d'enquêteur pour une compagnie d'assurance et ce travail le conduira éventuellement à Athènes.

Comme dans les autres livres de Kerr, on voit le protagoniste côtoyer des personnages historiques réels, des responsables de crimes contre l'humanité. Il sera question d'Allemands en poste à Thessalonique d'où près de 60 000 Juifs seront envoyés à Auschwitz.

C'est ce que j'aime de cet auteur. J'ai simplement parcouru un polar facile à lire et pourtant j'ai appris des choses sur le sort de la Grèce pendant la Seconde Guerre mondiale et sur la « réhabilitation » des nazis après la guerre.

C'est bien dommage, mais c'est presque le dernier Bernie Gunther et probablement pas le meilleur de la série. le prochain (à paraître cet automne) sera un antépisode se déroulant en 1928, dans une Allemagne au nazisme naissant.

À suivre !
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Ca y est, c'est fini. Je referme ce qui sera mon dernier Bernie Gunther ( j'ai lu Metropolis avant).
On retrouver Bernie sous son nom d'emprunt, à Munich, embauché dans une compagnie d'assurance pour enquêter sur les fraudes. Si j'ai trouvé le début un peu long à se mettre en place ( honnêtement, ces passages apportent peu à l'histoire pour la plupart...), l'enquête de Bernie sur le sol grec s'est avéré très intéressante. On retrouve notre personnage désabusé, cynique... mais également avec une volonté expiatoire qui le poussera à enquêter. Une enquête enrichissante, qui m'en a appris plus sur l'histoire de la Grèce durant la Seconde Guerre mondiale, la situation des juifs à Salonique plus particulièrement. Philip Kerr nous dresse un portrait d'après-guerre authentique. Une Allemagne qui essaye de gagner la paix avec la CEE, des préjugés forts, des nations qui ne sont pas prêts à tourner la page, loin de là. Autant de positions politiques et morales que l'écrivain parvient à nous transcrire. Une narration qui n'est pas sans faire écho à notre société actuelle et les critiques sur l'UE...
La fin nous donne un réel goût de fin tout en laissant une petite fenêtre ouverte. Je ne sais ce que l'auteur avait prévu pour son protagoniste mais j'avoue apprécié qu'il y ait cette sensation de fin. Cela rend moins frustrant de se dire qu'il n'y en aura plus. Merci Philip Kerr pour ces contenus historiques riches dans chacun de tes romans...

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Challenge Cluedo littéraire V
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C'est la première fois que je suis déçue par un livre de Philip Kerr.
Au départ, quand j'ai découvert ce livre, j'ai considéré cette Offrande grecque comme un merveilleux cadeau car je pensais que Bleu de Prusse, déjà publié à titre posthume, serait le dernier volet des aventures de Bernie Gunther. Donc l'idée de le retrouver dans une nouvelle aventure me réjouissait.
Malheureusement, j'ai eu l'impression de me retrouver face à une caricature de Bernie, les dialogues m'ont paru un peu forcés, pleins d'humour bien sûr mais sans la finesse habituelle.
Quant à l'histoire, elle se déroule lentement, Bernie se retrouvant à nouveau pris au milieu d'un embrouillaminis où l'on se perd un peu.
Pourtant, l'idée de faire de lui un enquêteur pour les assurances offrait de belles perspectives, mais le résultat est décevant, à tel point que je me suis interrogée sur les conditions de publication de l'ouvrage (était-il vraiment fini?)
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Avant dernière aventure pour Bernie Gunther qui dans cet épisode se déroulant dans les années 50 en Grèce a changé de nom pour ne pas faire ressurgir son passé, mais rien n'y fait, il se retrouve de nouveau à devoir affronter ses fantômes.

Un récit écrit à partir de certains faits et personnages ayant existés ce qui le rend profond et terrible et perdure jusqu'à nos jours car ceux du passé, en particulier des allemands poursuivis pour crimes de guerre sont aussi ceux qui ont été à l'origine de la CEE devenue UE, jusqu'à en prendre la tête.

D'autres conflits sont aussi au coeur de cette histoire, en premier chef celui entre Israël et le monde arabe.

On connaît la seconde guerre mondiale et ses différents conflits , je connaissais moins la répression et les déportations des juifs De Grèce , le peu d'empressement voir les pressions exercées encore appelé chantage, sur la Grèce pour qu'il n'y ai pas ou peu de procès s'ils souhaitaient faire partie de la CEE.
.
Je viens d'acquérir un second ouvrage sur ce sujet, écrit par Minos Efstathiadis s'intitulant :
le plongeur.
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