François KERSAUDY étudie dans cet essai historique huit sujets assez peu connus du grand public à propos du III éme Reich.
Il s'intéresse dans cet ouvrage bien évidemment en premier lieu à
Hitler, pas très fier de ses origines et de sa jeunesse, et qui ne cessera de chercher à faire disparaître tous les éléments qui allaient à l'encontre du personnage qu'il s'était bâti. On découvre que sans qu'aucun document précis n'aille dans ce sens, il a semble t-il pris plus ou moins au sérieux la possibilité que son grand père paternel inconnu ait pu être un juif. D'où sa volonté d'éviter tout malentendu, en faisant détruire par la Gestapo toute trace et tout témoignage réel ou imaginaire se rapportant à son passé. de même, ses relations avec les femmes restent un mystère, et sa santé a été traitée durant toute la seconde guerre mondiale au travers de toute une pharmacopée, aux effets sans doute contradictoires.
Jusqu'alors personnage sans relief,
Hitler se découvre après la première guerre mondiale des talents d'orateur qui vont grandement contribuer au succès du parti nazi. Il sut captiver et électriser des foules, mais n'écouta guère les propos de son entourage, à commencer par ses généraux.
Kersaudy décrit aussi l'extrême complexité de l'organisation du parti nazi, qui va par ricochet rendre l'administration de l'Allemagne extrêmement pesante: des services concurrents marchant sur les plates bandes les uns des autres, au profit de hiérarques cherchant tous à étendre leur pouvoir.
Hitler a rarement arbitré ces divisions internes, qui le servaient en opposant ses lieutenants. Mais il a quand même cédé aux bruits de couloirs pour décider finalement la destruction des SA et de leur chef Roehm au cours de la nuit des longs couteaux le 30 juin 1934.
Le départ du dauphin d'
Hitler, Rudolph Hess, vers l'Angleterre en mai 1941, apparaît comme le projet d'un fou qui s'était auto convaincu qu'une démarche individuelle pouvait permettre l'ouverture de pourparlers de paix entre le Royaume-Uni et l'Allemagne. Une action qui rendit le Führer ivre de rage...
François KERSAUDY montre aussi combien l'amiral Canaris, chef de l'Abwehr, contribua à entretenir une certaine forme de résistance au nazisme. Son opinion n'est pas partagée par tous les historiens.
Les points évoqués dans ce livre sont parfois méconnus et contribuent à expliquer la montée du nazisme, son effroyable machine bureaucratique et l'aveuglement d'
Hitler, jamais contredit par ses collaborateurs.